I EUGÈNE IONESCO
II INTRODUCTION
III RÉSUMÉ
IV LES THÈMES
V LES PERSONNAGES
VI L´ACTION
VII FIN ÉTHIQUE??
VIII LE COMIQUE
IX LE LANGAGE
X CONCLUSION
XI BIBLIOGRAPHIE
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II INTRODUCTION
“Je veux être un bébé”, s´écrie le roi lorsqu´il admet qu´il n´est pas au-
dessus des lois de la condition humaine et que la mort est inéluctable. “L´âge de
l´enfance, de l´ignorance”. L´enfant vit dans un présent de plénitude, hors du
temps, donc dans une sorte d´éternité, dans un “monde du miracle ou du
merveilleux”, qui ressemble à l´ Éden: “Être chassé de l´enfance, c´est être
chassé du paradis, c´est être adulte”.
Est-ce qu´il s´agit d´une pièce didactique? Plusieurs fois, Ionesco a dit son
mépris pour ces professeurs-écrivains que sont Brecht et Sartre…
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III RÉSUMÉ
Les personnages seront dans la salle du trône, une salle très sale et
inconfortable et dont la disposition ressemble à celle d´un tribunal. Il fait froid:
l´installation de chauffage ne fonctionne plus et le soleil est rebelle. Ce sont les
premiers signes de destruction. Ensuite, on verra comment la résidence royale est
menacée: les murs se fissurent.
La reine Marie a compris le présage de la fin du règne mais elle n´a pas le
courage d´annoncer la nouvelle au roi.
Le roi veut ignorer tout le désordre qui s´étend à son royaume. Il pense
que la situation pourra changer avec sa volonté de vivre: “Je mourrai, dit-il,
quand je voudrai, je suis le roi, c´est moi qui décide”. La Cour s´emploi à
convaincre le roi qu´il agonise, sauf Marie qui croit encore à ses pouvoirs.
Devant la dégradation de sa force royale, de ses forces physiques… le roi pense
qu´il s´agit de la “sorcellerie”.
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Marie et Marguerite, les deux reines, se disputent: pendant que Marie
essaie d´apaiser amoureusement la mort du roi, Marguerite veut son
consentement. Le roi, pourtant, ne quitte pas les désirs d´immortalité alors que
Juliette, “femme de ménage et infirmière”, le médecin, Marguerite, et même
Marie, commencent à parler de lui au passé.
IV LES THÈMES
Les hommes, nous vivons dans les illusions du temps intérieur en ignorant
la tyrannie du temps réel. Dans “Le Roi se meurt”, un homme fait l´effrayante
découverte du temps réel, implacable, mesuré, régulier, alors qu´ il a vécu,
comme tous, sur l´illusion du temps intérieur.
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“Le Roi se meurt “ est bien, selon le mot de la reine Marguerite, l´ histoire
d´une abdication, mais cette abdication est celle du temps intérieur, la difficile
entrée dans le temps du réel. Cependant, parfois, Bérenger a l´illusion de
reconquérir ses refuges dans un temps subjectif. Il mêle passé et avenir,
s´abandonnant à ce qu´il nomme lui même “littérature”. Maintenant, on
comprend pourquoi Ionesco a refusé d´émietter la pièce en actes et scènes.
L´un des thèmes dans “Le Roi se meurt”, c´est celui de l´homme qui a
perdu l´ombre des vieilles métaphysiques. C´est le propre de l´homme moderne,
pour qui mourir ne signifie plus “rendre esprit”.
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Ionesco a probablement exprimé sa conception de toute la condition
humaine dans cette pièce. Tout homme est le roi Bérenger en ses derniers
moments, mais tout homme est aussi le roi Bérenger tout au long de sa vie, parce
que le processus de mort commence dès sa naissance. Seul l´enfance échappe à
la conscience de la condition mortelle.
V LES PERSONNAGES
Les personnages de Ionesco échappent à toute tentative d´en faire des êtres
humains singuliers. Pendant que les pièces “réalistes” se proposaient de créer
l´illusion d´une réalité de chair, d´os, de pensée et de sentiment, le théâtre des
temps modernes offre une nouvelle conception du personnage. S´ils portent un
nom, Bérenger, Marguerite ou Marie, c´est parce que les hommes de la terre
n´ont pas abandonné cette habitude. Mais ils n´ont ni histoire, ni référence
psychologique... Nous voyons la beauté douce de la reine Marie, ou la rigueur de
la reine Marguerite, mais nous ignorons, par exemple, leurs amours. Plus que des
personnages, il s´agit de marionnettes qui font des gestes et qui disent des mots.
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La parole salvatrice sera celle de la reine Marguerite, qui lui apporte la
connaissance. D´ailleurs, Bérenger est le seul personnage du “Roi se meurt”qui
se modifie intérieurement au cours de la pièce.
Les reines. Le couple des deux reines concrétise la double puissance féminine
traditionnelle: l´amour et la mort, la reine du ciel et celle des enfers, la
protectrice des foyers et celle des morts.
Marie lutte jusqu´au bout contre sa rivale. C´est la force du cœur opposée
à celle de la raison.
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Dans “Le Roi se meurt”, Juliette et le garde, Marie et le Médecin incarnent
des groupes humains, des attitudes sentimentales, des puissances. Le roi est le
centre de la pièce, les autres personnages constituent l´environnement social dans
lequel évolue le roi.
VI L´ACTION.
VIII LE COMIQUE.
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Ionesco utilise un vocabulaire déchaîné, mêlant l´anachronisme, l´analogie
burlesque et le comique. Le comique établit une distance entre une situation et
celui qui la vit, celui qui la voit.
IX LE LANGAGE.
Ionesco se sert d´une langue théâtrale qui fait appel à des mots, des
tonalités et des registres très diversifiés. Il y a un mélange du style lyrique (avec
les mots du roi Bérenger...), parodique ou du style populaire (celui du garde, par
exemple). Le langage est l´expression du vide ontologique, du vide de l´être, de
l´existence. C´est pourquoi le langage n´est pas vidé de toute signification.
Les mots de la mort sont parfois traités en farce mais le plus souvent avec
une sorte de respect. La danse des mots est une danse macabre. Les prières que la
Cour récite “comme un rituel, avec solennité, presque chantées” sont un appel à
l´aide. Comme ça, le Médecin propose, pour achever avec l´écoulement
litanique, des “pilules euphoriques, des tranquillisants”. C´est le parcours du
labyrinthe parlé de la vie et de la mort et la reconnaissance des prestiges du
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langage. Même le consentement à la mort, c´est l´effet des mots de la reine
Marguerite. La reine porte le roi jusqu´au bout des mots. Il s´agit de l´efficacité
du langage oratoire. Et il n´y a pas de la discontinuité verbale propre de l´agonie
mais une force continue.
X CONCLUSION.
“Le Roi se meurt” est une pièce humaine, dense, composée d´une grande
poésie. On pourrait la comparer avec une tragi-comédie shakespearienne.
“Le Roi se meurt” est un long poème où nous assistons à la lente agonie
d´un roi; on voit bien le symbole: ce roi qui se meurt, c´est le roi de la création,
c´ est l´homme. Ionesco atteint là à une vérité poignante, le destin de chacun
recommençant toute l´aventure humaine.
Mais ce n´est pas de la mort d´un innocent qu´il s´agit. Ce vieux roi a vécu
sans charité, il a tué, d´une façon ou d´une autre.
XI BIBLIOGRAPHIE.
Gros, B. (1972). Le Roi se meurt, col. Profil d´une oeuvre. Paris: Hatier.
Versini, G. (1970) Le théâtre français depuis 1900, col. Que sais-je n° 461.
Paris: P.U.F.
Ionesco, E. (1978) Le Roi se meurt. Paris: Gallimard.
Prat, M.H. et Avierinos, M. (1997) Littérature. Paris: Bordas.
Corvin, M. (1970) Le théâtre nouveau en France, col. Que sais-je n°1072. Paris:
P.U.F.
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