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Le Spleen de Paris est un recueil inachevé et posthume, écrit par Charles Baudelaire et
publié en 1869. Baudelaire est un poète appartenant à une génération postérieure aux
marquent la modernité poétique. Le registre poétique est l'expression des états d'âme et des
émotions. Il est très fréquent en poésie, mais on peut le retrouver aussi au théâtre ou dans
Nous verrons d’abord que certes Le Spleen de Paris relève du registre poétique, ensuite
nous analyserons que toutefois il relève aussi de la prose et enfin en quoi ce recueil
Dans un premier temps, il y a plusieurs éléments qui permettent d’assurer que le recueil
contient du registre poétique. Tout d’abord on peut constater une intention et une “dispositio”
poétique, qui est remarquable au niveau d’un des titres de ce recueil “Les Petit Poèmes en
relevant d’un registre différent. Si l’on s'intéresse grammaticalement à ce titre, nous pouvons
constater que le poids repose sur le mot “poèmes”, ce dernier étant le noyau de la phrase.
De plus l'existence d’un sommaire qui atteste la succession des 50 poèmes sous un ordre
précis renforce cette idée de “dispositio” poétique. Le registre poétique est également
grâce à la métaphore du serpent, “il n’a ni queue ni tête”, ou encore par le biais d'
expressions à l’image de “nous pouvons couper où nous voulons”, “chacun peut exister à
part”, faisant ainsi allusion à la liberté qu’a le lecteur au moment de lire l'oeuvre car celle ci
ne nécessite pas un ordre précis de lecture pour être comprise. Sans oublier la présence
d’un ensemble de textes de facture brève. On peut citer par exemple le second poème “Le
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désespoir de la vieille", ou bien le quarantième poème “Le miroir", qui laissent percevoir ce
De plus, nous pouvons étudier la revendication d'une musicalité et d'un "idéal obsédant".
Ceci peut être observé dès la première phrase de l'œuvre et du poème “L’ étranger”, qui
débute par un alexandrin canonique, créant deux hémistiches à 6 syllabes chacun, “Qui
aimes-tu le mieux, homme énigmatique dis ?” . Il ne s’agit dans aucun cas d’une
coïncidence de la part de l’auteur mais au contraire, un message, une preuve, pour prouver
que le fait d'écrire ce recueil en prose n’est pas le fruit d’une incapacité ou un manque de
savoir composer en vers, mais au contraire. Baudelaire veut attester qu’il sait parfaitement
comment le faire, mais qu’il s’en détachera tout le long du Spleen de Paris, pour créer de la
nouveauté. En effet nous pouvons aussi citer la poéticité de certains titres à l’image de “Les
dons des fées”, “Invitation au voyage” ou “La soupe et les nuages”, poèmes qui uniquement
par leur titres évoquent déjà une ambiance douce, paisible, fantastique… Sans oublier la
musicalité qui traverse toute l'œuvre par le biais de jeux de mots, d’ assonances, d’
allitérations… D’ailleurs cet “idéal obsédant" dont parle Baudelaire peut être compris comme
une envie de récréation du monde, présente dans le poème “Désir de peindre”. Mais il y a
synesthésies,”meubles ont l’air de rêver", “les étoffes parlent une langue muette”, “cascades
neigeuses”, qui peuvent êtres étudiées comme des énoncés qui proposent du nouveau, de
l'évasion vers d’autres univers… Enfin, le “je” lyrique, est ici présenté comme un je
polymorphique, polysémique, il n’y a pas vraiment d'unité narrative, il y a donc une création
poétique.
On peut ainsi conclure, que le Spleen de Paris relève du registre poétique mis en valeur par
une intention et une "dispositio” poétique et par une musicalité très marquée, qui accentue le