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Les petites vieilles , tableau parisien Recueil poétique Les Fleurs du Mal

=) Charles Baudelaire, poète du XIX met l’entièreté de son existence à la réalisation de cette œuvre « Les fleurs
du Mal » =) opposition/antithèse
Dans l’épilogue des Fleurs du Mal, il écrit « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». 
=) c’est le « génie baudelairien » de ce recueil qui est sublimé dans ce poème qui illustre parfaitement le projet
ainsi que l’intériorité de Baudelaire :

Du Mal, de la tristesse, de la laideur, réelle ou supposée, pourrait donc bien naître une forme de beauté… une
beauté que Baudelaire va façonner tout le long de ce recueil, débarrassée de la Morale et des vieux idéaux.

Dans l’esthétique de la laideur, on peut dire que Baudelaire est un précurseur.


=) portrait assez pitoyable de la vieillesse, tout en mêlant un sentiment de tendresse envers celle-ci. (// Ronsard)
=) Modernité de son esthétisme: Thèmes abordés à // de la tradition. Respect des règles poétiques formelles,
(Baudelaire fait du neuf avec du vieux.)
Compassion de toutes ces vieilles personnes… tellement vieilles qu’on en vient à douter, parfois, qu’elles aient
peut-être pu être jeunes un jour …
=) Modernisme surtout dans ce poème où Ch Baudelaire met en perspective le regard du lecteur de ce qui est
beau dans le laid.

; Ce poème se trouve dans « Tableaux parisiens » dans le troisième tiers du recueil.


Nous allons voir comment le poète critique et s’oppose à la vision de l’époque et comment il intègre le lecteur
dans sa vision.
Ainsi à travers le thème de la beauté intérieur / extérieur de la femme dans une première partie nous
étudierons ce qui semble laid et dans la seconde ce qui est beau dans le laid.

=) Le symbolisme : mouvement artistique montrant le monde, non pas dans sa vision objective et scientifique…
mais dans sa vision mystérieuse, cryptique… cachée.
Que veut dire « symbole » =) faire l’écho du monde des mystères, faire le lien entre le réel et l’imaginaire, le
visible et l’invisible…

« Les petites vieilles » =) les « mystères » … pas simplement regarder des petites bonnes femmes que l’âge
rend séniles et sans doute un peu pitoyables… mais voir par-delà les sens et savourer une nouvelle façon de
« sentir » le monde nous entoure.

En publiant Les Fleurs du mal, Baudelaire a fait scandale puisque l’œuvre fut, dès sa première parution en 1857,
aussitôt condamnée pour immoralité.

L’œuvre sera néanmoins progressivement réhabilitée au fil du temps… grâce à des artistes, des critiques ou de
simples lecteurs qui auront compris que ces petites vieilles ici, par exemple, pouvaient s’interpréter de plein de
façons différentes, nous invitant à complètement revoir le curseur où nous mettions le Beau, le laid et la
Morale.

Ligne 1 à 16 : le physique , ce qui est vu =) Description froide de créatures indéterminées dans le poème de
Baudelaire une description des « petites vieilles » à la manière d’un scientifique : il les regarde, les observe,
les décrit avec des termes crus, terre-à-terre.

Ligne 17 à 36 : l’âme par le regard, la vie intérieure

Dès le premier vers, l’impression qui semble se dégager du texte est cette volonté de créer un portrait
saisissant et troublant de petites vieilles femmes, (petite =) vulnérable) tour à tour horribles et repoussantes ou
bien charmantes et émouvantes.
Ligne 1 à 16, premier mouvement

Champ lexical de la vieillesse et de la flétrissure, rendu vivant par ses métaphores et perçu comme ambigu par
ses antithèses.

=) métaphores hyperboliques (« monstres disloqués, brisés ou tordus ») et des comparaisons mettant en relief
leur aspect poussiéreux («ainsi que des reliques ») , déshumanisé («tout pareils à des marionnettes ») animalisé
(«comme font les animaux blessés »), difforme («comme une vrille  »), réduit à des trous (« ces trous »)…
comme si ces vieilles-là n’étaient déjà plus des êtres humains.

Ces monstres disloqués V5, Ces monstres baisés V6


Ces monstres bossus V6 puis tordu V7 Ces êtres singuliers décrépits et charmants V
Ces êtres fragiles …Tous ces corps

V1 Dans les plis sinueux des vieilles capitales,


=) lieu , elles sont ds une vieille capitale
Où tout, même l'horreur, tourne aux enchantements,
=) Opposition/antithèse des chps lexicaux sombre /féérie (HYPERBOLE ANTITHETIQUE)
Je guette, obéissant à mes humeurs fatales
=) lyrisme : émotion du poète (Je, mes) avec introduction de l’inéluctabilité de la mort
Des êtres singuliers, décrépits et charmants.
=) apparition du sujet + oxymore (décrépits et charmants qui raisonne avec enchantement =) première
périphrase des petites vieilles où des êtres disloqués évoquent les femmes)

V5 Ces monstres disloqués furent jadis des femmes,


=) ce ne sont plus des femmes ! au vu de la société
Éponine ou Laïs ! Monstres brisés, bossus
=) Eponine (VERTU) ou Laïs (VICE) » mais des monstres
Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des âmes.
=) Antithèses
Sous des jupons troués et sous de froids tissus
=) thème de la misère, les femmes vétues de haillons ont froid et souffrent

V9 Ils rampent, flagellés par les bises iniques,


=) début d’une énumération de verbes d’action
=) Ils Pronom pers sujet 3ième personne du pluriel=) désexualisation ( Rappel du V5, les monstres)
=) Ils rampent, ne marchent plus=) supplice du fouet
=) début d’une énumaration au V9 du déplacement animal
Rampe =) reptile
=) la bise inique : vent très fort glacial immoral personnalisé =) moralisé
Frémissant au fracas roulant des omnibus,
=) Allitération en F et en R =) harmonie imitative des omnibus =)
Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques,
=) relique=) tout ce qu’elles ont de + précieux
Un petit sac brodé de fleurs ou de rébus ;
=) un petit sac

V13 Ils trottent, tout pareils à des marionnettes ;


=)suite d’une énumération du déplacement trotter =) animaux
Ils (Comparé) trottent (élément commun) tout pareil (outil de comparaison) à des marionnettes
(comparant=) chosification) =) aspect comique
=) elles ne sont + libres de leur mouvement

Se traînent, comme font les animaux blessés,


=) animalisation
Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes
=) pas tt à fait une comparaison
Où se pend un Démon sans pitié ! Tout cassés
=) ???
Tout cassé= contre rejet =) début de la deuxième partie

Le poète ne rechigne pas à admettre leur laideur : au contraire, il la met en avant. Il peint ainsi des créatures
pathétiques et souffrantes. Elles sont proches de la terre, « rampent » v.9, « se traînent » v.13, et sont donc  plus
proches de la boue que des cieux.
Une autre opposition est encore présente dans le poème, qui cette fois discorde avec le ton froid du scientifique :
le poète balance entre la répulsion, comme on a pu le voir précédemment avec les « corps disloqués » et autres
adjectifs, et la fascination. Les substantifs et adjectifs sont en effet nombreux : « enchantements » v.2, «
charmants » v.4, … Les petites vieilles ne sont pas que des fantômes du passé, ce sont une source d’inspiration et
de fascination pour le poète. Il voit en elles quelque chose qui inspire sa pitié en même temps qu’il a un
sentiment de dégoût, puisqu’il arrive à voir au-delà de la carapace de leur corps.  
V15 2/6/4
V16 3/6/3 =) Rythme imitatif entre les vieilles et leur démarche
V17 2/10 =) Rythme irrégulier

Début du thème
V17 Qu'ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille,
=) Rythme déstabilisé
=) les yeux= fenêtre du cœur de l’âme =) Leur conscience este aigue, le corps est abimé  ; elles ont conscience
de leur mise à l’écart
Luisants comme ces trous où l'eau dort dans la nuit ;
=) ??? Adv luisant : la vie s’y trouve encore
=) Champs lexical des yeux lumineux // l’obscurité
Ils ont les yeux divins de la petite fille
=) Ils= les monstres disloqués // Petite fille =jeunesse=) la vie est présente
Qui s'étonne et qui rit à tout ce qui reluit.
=) Les vielles ne peuvent + rire aussi facilement que les petites filles en raison de leur coprs disloqué

V21 - Avez-vous observé que maints cercueils de vieilles


=) Avez-vous = le poête s’adresse au lecteur et lui demande une implication
Sont presque aussi petits que celui d'un enfant ?
=) apparition de la mort
=) Poursuite de la comparaison entre vieillesse et enfance
La Mort savante met dans ces bières pareilles
=) Allégorie de la Mort : Personnification= message subtile
Un symbole d'un goût bizarre et captivant,
=) Annonce du message
Refait la citation : le beau est tjs bizarre
=) Captivant/passionnant et bizarre // le beau

V25 Et lorsque j'entrevois un fantôme débile


=) Retour de la Première pers du singulier absente dp le V3
=) Périphrase
=) Fantôme =) corps appartenant à l’autre monde
=) ???? entre vieille et fantôme
Traversant de Paris le fourmillant tableau,
=) le fantôme traverse un paysage Vivant
Il me semble toujours que cet être fragile
=) Périphrase
Un être qui s’en va (mourir) tout doucement vers un nouveau berceau ;
=) Comparaison entre un berceau et un cercueil
=) Thème de la réincarnation ? , référence au spiritisme (Alan cordée)
A moins que, méditant sur la géométrie,
Je ne cherche, à l'aspect de ces membres discords,

De nouveau le Premier pers du singulier=regard central du poète


Lien en 1 mot : boite (contenant et contenu)
Disgression mais aussi diversion pour servir et revenir sur le sujet de la Mort

V29 - Ces yeux sont des puits faits d'un million de larmes,
Des creusets qu'un métal refroidi pailleta...
Ces yeux mystérieux ont d'invincibles charmes
Pour celui que l'austère Infortune allaita !

=) Retour aux yeux où l’on voit la quantité immense de la souffrance


Comparaison yeux // puits
=) Deuxième comparant « métal refroidit » =) réf à l’ ??? de la souffrance
=) Chiasme au V35
V36
Infortune : malchance Allaiter : ce avec quoi nous avons été nourris
=) Qui connait la souffrance, y reconnaitre la beauté

Comme souvent Baudelaire s’intéresse aux exclus, s’élevant contre l’injustice de la société qui marginalisent les
petites vieilles.
En les écartant de la vie sociale, il en fait certes des monstres, mais qu’il faut aimer, ce qui est plus difficile que
de les négliger.
Le poète les comprend au point de transmuter ??? nos regards nous faisant entrer en elles, par leurs yeux.
Révélant une réalité de splendeur à l’intérieure d’une apparence affreuse.
Le poète alchimiste transforme ces monstres en nouveaux nés ds leur berceau ;
Suggérant peut-être qu’en mourant, ils se réincarneront bientôt : Croyance ésotérique en vogue dans les
milieux intellectuels de l’époque

Socialement les petites vielles sont muettes


Tel Brel dans « les vieux »
-les yeux sont la fenêtre de l’âme
- ils ne peuvent plus rires, leur capacités physiques sont diminuées, fragilisés
- La laideur
- les habits menus ???
Socialement, ils ont tous les 2 proches de la Mort
=) Réalisme cruel

Complexe= plusieurs données


Compliqué = on ne comprend plus
V1 simple : une donné
Les Petites vielles
V1 Dans les plis sinueux des vieilles capitales,
Où tout, même l'horreur, tourne aux enchantements,
Je guette, obéissant à mes humeurs fatales
Des êtres singuliers, décrépits et charmants.

V5 Ces monstres disloqués furent jadis des femmes,


Éponine ou Laïs ! Monstres brisés, bossus
Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des âmes.
Sous des jupons troués et sous de froids tissus
V9
Ils rampent, flagellés par les bises iniques,
Frémissant au fracas roulant des omnibus,
Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques,
Un petit sac brodé de fleurs ou de rébus ;
V13
Ils trottent, tout pareils à des marionnettes ;
Se traînent, comme font les animaux blessés,
Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes
Où se pend un Démon sans pitié ! Tout cassés
V17
Qu'ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille,
Luisants comme ces trous où l'eau dort dans la nuit ;
Ils ont les yeux divins de la petite fille
Qui s'étonne et qui rit à tout ce qui reluit.
V21
- Avez-vous observé que maints cercueils de vieilles
Sont presque aussi petits que celui d'un enfant ?
La Mort savante met dans ces bières pareilles
V25 Un symbole d'un goût bizarre et captivant,

Et lorsque j'entrevois un fantôme débile


Traversant de Paris le fourmillant tableau,
A moins que, méditant sur la géométrie,
V28 Je ne cherche, à l'aspect de ces membres discords,

A moins que, méditant sur la géométrie,


Je ne cherche, à l'aspect de ces membres discords,
Combien de fois il faut que l'ouvrier varie
V32 La forme de la boîte où l'on met tous ces corps.

- Ces yeux sont des puits faits d'un million de larmes,


Des creusets qu'un métal refroidi pailleta...
Ces yeux mystérieux ont d'invincibles charmes
Pour celui que l'austère Infortune allaita !

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