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B/ La section « Tableaux parisiens » a été composée pour l'édition de 1861 des Fleurs du mal.

Baudelaire la crée à partir de 8 poèmes de la section « Spleen et idéal » de l'édition de 1857 (dont
« Le Soleil ») et ajoute 8 nouvelles pièces (jusqu'alors publiées en revue uniquement).

Pour chacun des thèmes suivants, lisez les poèmes concernés et répondez aux questions :

La ville : « Paysage ; Le cygne ; les 7 vieillards ; Les petites vieilles ; le squelette laboureur »

1/ Quels éléments évoqués dans ces poèmes se rapportent à un paysage urbain ?


 Les toits (lien avec le ciel); les usines; les portes et volets (ce qui cache) ; la foule ; les quais,
les faubourgs (lieux de passages, d’errance, de flânerie) ; évocation de Paris (vieille, pleine de
recoins et de secrets)
2/À quels aspects/lieux de la ville s'intéresse le poète ?
 Aux lieux périphériques ; anciens ; de passage ou au contraire isolés
3/ Quelles caractéristiques de la ville/de Paris montre-t-il dans ses poèmes ?
 Un Paris vieillissant, fourmillant, aux visages multiples aussi bien repoussant qu’attirant,
propre à la rêverie.
4/ Quelles images (métaphores, comparaisons, métonymies, périphrases...) sont employées pour
désigner la ville ?
 « fleuves de charbon » (« Paysage ») ; « fourmillante cité » / « décor semblable à l’âme de
l’acteur » (« Les sept vieillards ») ; « à travers le chaos des vivantes cités » (« Les petites
vieilles ») ; « les quais poudreux », « ce terrain que vous fouillez » (« Le squelette laboureur »
> métaphore de l’agriculture qui renvoie à l’allégorie de la faucheuse pour la mort)

La foule : « les 7 vieillards ; Les petites vieilles ; les aveugles »

1/ À quel(s) type(s) de personnes s'intéresse Baudelaire dans ses poèmes ?


 Des vieillards et des infirmes, des marginaux délaissés.
2/ Quelles images sont utilisés pour désigner les passants, les habitants de la ville ?
 « Pareils aux mannequins », « comme les somnambules », « leurs globes ténébreux »…
(« Les aveugles ») ; « sa barbe à longs poils, roide comme une épée (…) pareille à celle de
Judas », « comme s’il écrasait des morts sous ses savates », « jumeau centenaire (…)
spectres baroques », « ces sept monstres hideux avaient l’air éternel», « dégoûtant
Phénix »… (« Les sept vieillards ») ; « êtres singuliers, décrépits et charmants », « monstres
disloqués », « tout pareil à des marionnettes », « fantôme débile », « son front de marbre avait
l’air fait pour le laurier !», « les yeux divins de la petite fille », « Mères au cœur saignant,
courtisanes ou saintes », « Eves octogénaires » (« Les petites vieilles »).
3/ Quel est l'effet de ces visions sur le poète ?
 Les vieillards l’effrayent, comme des démons qui le poursuivraient et qui lui renvoient l’image
du temps et une projection de son avenir, en même temps qu’une éternité d’ennui et
d’horreurs dont la mort ne délivre pas.
 Les petites vielles sont l’image d’une grandeur perdue, déesses ou figures maternelles
délaissées évoquées avec affection et admiration, images de fragilité et d’innocence. Riches
de toutes leurs vies, le poète semble s’en nourrir par procuration.
 Les aveugles sont une vision effrayante car ils semblent dans une autre dimension, en marge
de la vie incarnée par le bruit et la lumière et qui amène au vice, tournés vers le Ciel (l’idéal)
comme s’ils étaient capable de percevoir quelque chose que le poète cherche et ne trouve
pas.

La femme : « Le cygne ; les petites vieilles ; danse macabre ; l'amour du mensonge ; à une
passante ; à une mendiante rousse »

1/ À quel type de femme s'intéresse Baudelaire ?


 Des figures mythiques, des femmes malheureuses, des marginales, des femmes inconnues et
mystérieuses, des femmes sensuelles = variété des figures féminines, toutes nourrissent
l’imagination du poète qui voit au-delà de l’apparence, ce que les passants ordinaires ne
voient pas.
2/ Quels points communs trouvez-vous entre les différentes représentations de la femme ?
 La sensualité (présente, passé, imaginée), l’importance du regard, une apparence parfois
trompeuse, une certaine forme de beauté.
3/ Quels semblent être les attributs de la beauté ?
 Une forme de mystère, un corps dénudé ou au contraire suggéré, la pâleur (idéal de beauté
pendant des siècles, évoque aussi ici une forme de fragilité), le regard
4/ Quelles images représentent la femme ?
La mère, la prostituée, l’amante, la fille

C/ Étude thématique : le temps et la mort


lecture : « Les Phares » ; « L'Ennemi » ; « Le Guignon » ; « Châtiment de l'orgueil » ; « Le Masque » ; « Une
charogne » ; « De profundis clamavi » ; « Le Vampire » ; « remords posthumes » ; « Un Fantôme, I à IV » ; « Le
Mort joyeux » ; « L'Irréparable »
 Entraînement à la dissertation

1/ à partir des poèmes « Les phares » et « le masque », expliquez en quoi la poésie de Baudelaire fait écho aux
peintres et artistes présentés dans les poèmes et à leurs œuvres. Vous répondrez de façon argumentée dans un
bref paragraphe.
 Description d’éléments représentatifs des tableaux et/ou de l’atmosphère de la peinture des artistes
évoqués ; évocation des artistes comme des « phares », des modèles pour l’art et le genre humain.
Images recréées par les mots et la poésie. Volonté de faire figurer les formes visuelles par le rythme et
la musicalité poétique (exemple : synérèse sur « dans l’ondulation » - « La masque »)

2/ à partir des poèmes « L'Ennemi » ; « De profundis clamaui » ; « Remords posthume » ; « Un fantôme IV » et


« l'Irréparable », expliquez quel regard le poète semble avoir ici sur le déroulement de la vie et la mort.
 Vie = marche irrémédiable vers la mort, déroulement du temps perçu comme un ennemi mais en même
temps comme trop lent, laissant place à l’ennui. Absence de perspective d’avenir et vanité de
l’existence MAIS possibilité de lutter contre la disparition par l’art et la poésie qui restent.

3/ à partir des poèmes « Un fantôme I » et « Le Vampire », montrez quel est l'intérêt et le sens des figures de
monstres présentées dans ces poèmes.
 Des figures ambivalentes attirantes mais effrayantes, parfois associées à des images féminines (souvent
ambivalentes aussi dans les poèmes). Le monstre est aussi le reflet de l’esprit et des pensées du poète, il
exerce une forme d’emprise et de fascination.

4/ Question d'ensemble : quelle représentation du temps et de la mort Baudelaire donne-t-il dans la plupart des
poèmes de « Spleen et Idéal » ? Vous répondrez de façon concise et organisée, en justifiant vos remarques par
des citations empruntées à certains poèmes.

Le temps, chez Baudelaire, est perçu comme un « Ennemi » qui « mange la vie », il conduit à la vieillesse et la
décrépitude même si, rarement, la vie peut aussi être représentée comme source d’expériences et de création.
Paradoxalement apparait aussi comme infini : « Tant l’écheveau du temps lentement se dévide ! », se désole le
poète, car le temps long est celui de l’ennui. Le poème « L’Horloge » en concentre les représentations,
représentant le temps comme « un joueur avide/ Qui gagne sans tricher, à tout coup ! ». La mort, associée aux
démons, aux ténèbres, au silence ou aux cris d’horreur, au froid, revient régulièrement à travers les images du
tombeau, de corbillards, de cadavres ou de créatures monstrueuses. Celle du ver qui ronge est récurrente pour
désigner le corps mort en décomposition aussi bien que le remord qui ronge l’âme, si bien que la vie et la mort
semblent souvent pareillement effrayantes et détestables.

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