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Lire Les Fleurs du Mal

I/ Biographie de Charles Baudelaire


Charles-Pierre Baudelaire naît le 9 avril 1821 à Paris. Bien qu il soit inscrit à
l École de droit, Baudelaire interrompt ses études pour mener une vie libre, en
rupture avec la bourgeoisie. En juin 1841, il prend les mers jusqu à l île Maurice et là
Réunion. Il rencontre en 1842 Jeanne Duval avec qui il noue une relation orageuse
pendant 14 ans.
Baudelaire entre en littérature dans les années 1842-1843. Il élabore sa
doctrine esthétique au moment où le romantisme semble à l agonie. Mais, selon
Baudelaire, le romantisme reste à créer ; il réside dans la sensibilité au « moderne ».
Dans ces années 1840, Baudelaire fréquente le milieu de la petite presse, rédige des
articles de critique. Il publie sous forme de plaquettes les Salons de 1845 et de
1846. En mai 1845, il publie « À une dame créole », poème composé à la Réunion.
Baudelaire est un acteur passionné de la révolution : il participe aux émeutes
de février 1848, désireux de fusiller tous les avatars bourgeois du général Aupick,
son beau-père haï. Il fonde avec l écrivain Champ eury Le Salut public, feuille
révolutionnaire.
Ses rencontres amoureuses sont déterminantes et in uencent son œuvre : il
s éprend de la métisse Jeanne Duval, de l actrice Marie Daubrun et de Mme Sabatier
qui tient un salon parisien.
En juin 1857, Baudelaire publie Les Fleurs du Mal : les 100 poèmes du recueil
se répartissent inégalement en 5 sections : Spleen et Idéal, Fleurs du Mal, Révolte, Le
Vin et La Mort. Cependant, la condamnation de 6 poèmes rend nécessaire une
deuxième édition des Fleurs du Mal, publiée en février 1861. Aux 94 autorisés,
Baudelaire ajoute 35 poèmes.
Malade, Baudelaire est frappé en 1866 par une attaque cérébrale qui le laisse
hémiplégique et en partie aphasique. Il meurt le 31 août 1867.

II/ Lire Les Fleurs du Mal


1) Quelle gure stylistique contient l’expression « les eurs du mal » ? Quelles signi cations
lui donnez-vous ? Que peut désigner le nom “Fleurs” ? Le nom “Mal” ? « Les Fleurs du mal »
est un oxymore : cadeau empoisonné. Les eurs viennent du mal. Cela signi e qu il va
parler du mal alors que le mot eur signi e qu à partir du mal, il va rechercher,
cultiver quelque chose de bon.

2) Lisez la dédicace du recueil :


- À qui est-elle adressée ? Qui est-il ? Théophile Gautier : poète et ami de Baudelaire
- Quelle expression fait écho au titre de Baudelaire ? « ces eurs maladives »
- Quelle nuance est apportée par l’adjectif « maladives » par rapport à « du mal ». Qu’en
déduisez-vous ?
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3) Lisez le poème liminaire « Au lecteur » : pour Baudelaire, le monde est dominé par qui ?
Par Satan par quoi  ? Par la sottise, l erreur, le péché, la lésine et surtout l ennuie.
Relevez les vers qui semblent le mieux aborder le recueil. « Et, quand nous respirons, la
Mort dans nos poumons / Descend, euve invisible, avec de sourdes plaintes. »
« Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat, / ̶ Hypocrite lecteur, ̶ mon semblable,
̶ mon frère ! »

4) Architecture des Fleurs du mal


- Quelle est la section la plus longue ? Quel sens donner à son titre ? Spleen et Idéal. Le
mot anglais spleen était déjà employé en France n du XVIIIe siècle. Cependant,
Baudelaire enrichit la portée de ce terme : désormais, en plus de la mélancolie
rappelant le mal du siècle, il désigne un ennui absolu. L idéal est l'aspiration vers la
perfection, vers le monde des idées où toute contrainte est e acée.
- Quel est le titre de la dernière section ? La mort
- En quoi alors, peut-on dire (en analysant les titres de chaque section) que la construction
du recueil re ète une sorte d’itinéraire  ? Le recueil dessine l itinéraire spirituel d une
âme qui tombe, d un esprit qui chute. Il semble que par sa construction le livre
propose une véritable dramaturgie, un mouvement, rendant compte d une descente
déjà annoncée dans le poème liminaire « Au lecteur » : « Chaque jour vers l Enfer
nous descendons d un pas. » Au bout du voyage, il y a donc la mort et la damnation.

5) L’image de la femme chez Baudelaire : parcourez le recueil et observez les différentes


images de la femme présentes dans les poèmes. La femme aimée est une inspiratrice
pour Baudelaire, une muse aux multiples visages : mère, amante, déesse, diablesse.
On retrouve dans son recueil l in uence de trois rencontres amoureuses de
Baudelaire : Jeanne Duval (sensualité, exotisme), Mme Sabatier (passion spirituelle) et
Marie Daubrun (rôle de sœur et amante). L amante incarne souvent l idéal, la
douceur, la sensualité, l exotisme mais aussi la sou rance, la trahison, prenant même
parfois les traits d un bourreau, comme dans « le Vampire ».

6) « Tableaux parisiens » :
- A quelle date la section « Tableaux parisiens » apparaît-elle dans Les Fleurs du mal ?
1861 Pourquoi ? Elle a été à joutée dans la deuxième édition pour redonner du
sens à l architecture du recueil qui avait été mise à mal par la suppression des
six poèmes.
- Quel est le projet poétique de Baudelaire dans cette section  ? Baudelaire fait une
nouvelle tentative pour se débarrasser du spleen. Cette tentative consiste à
s intéresser aux autres, et surtout aux plus misérables. Au XIXe siècle c est
quelque chose de très moderne. Baudelaire, en puisant son inspiration dans la
ville, s inscrit à contre-courant du mouvement romantique qui puise son
inspiration de la nature. Pour lui, l arti ciel, ce qui est créé par l homme, est
supérieur au naturel.
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- Trois poèmes sont dédiés à Victor Hugo : lesquels et pourquoi ? « Le Cygne », « Les
Sept vieillards », « Les petites vieilles »

7) Condition du poète et poétique baudelairienne : lisez les poèmes “Bénédiction”,


“Correspondances”, “L’Albatros”, “Le Cygne”, “Les Phares”, et “Plaintes d’Icare”. Quelle est,
selon Baudelaire la fonction du poète ?
L'une des facettes les plus célèbres du « je » des Fleurs du mal est celle du
poète maudit. Elle apparaît dans de nombreux poèmes, dont le premier du recueil,
« Bénédiction », qui montre une mère déplorant que son ls soit poète. Maudit aux
yeux des autres, le poète l'est aussi à ses propres yeux. En e et, il se dit contraint de
vivre dans la conscience et la proximité de la mort dans « Remords posthume ». Le
poète peut également faire le constat personnel de son impuissance : « Ses ailes de
géant l'empêchent de marcher. » dans « L'Albatros ». Cette conscience de la
malédiction est à l'origine du sentiment de mélancolie mêlée de lassitude évoqué,
notamment, dans l'ensemble des quatre poèmes successifs intitulés « Spleen ».
À l'opposé de cette vision très négative du poète, on trouve dans Les Fleurs
du mal l'évocation d'un être d'exception, doué de facultés hors du commun. Ainsi, sa
proximité avec la mort (qui lui confère une forme de supériorité sur les autres êtres
humains) ne l'empêche pas de savoir peindre aussi le bonheur : « Je sais l'art
d'évoquer les minutes heureuses. » (« Le Balcon »). En outre, à plusieurs reprises, le
poète est présenté comme un être qui évolue dans le monde avec une aisance
particulière comme dans « Elévation ». En n, à travers son art, le poète acquiert la
capacité de traverser les barrières de la vie, du néant et de la mort. Il peut ainsi
rendre compte de « La Vie antérieure », revenir de l'au-delà (« Le Revenant ») ou
encore commenter sa propre mort (« Le Rêve d'un Curieux »).
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