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Dior Andrée
1ère G1
2022/2023
Biographie de Charles Baudelaire
Charles Baudelaire, né en 1821, Charles Baudelaire n'a que six ans lorsque son père meurt. Sa
mère se remarie un an plus tard avec le général Aupick. Il refuse cette union et sera toujours en
opposition avec ce militaire aux valeurs et aspirations très différentes des siennes. Il entre
au lycée Louis le Grand à Paris. Baudelaire se fait remarquer par son caractère rebelle. Il
commence à fréquenter le Quartier latin. En 1839, il est renvoyé de Louis le Grand mais obtient
néanmoins son baccalauréat. Il choisit délibérément une vie de bohème. Sa famille, qui n'apprécie
guère la vie dissolue du jeune homme, le pousse à embarquer en 1841 à bord d'un paquebot pour
les Indes. Ce voyage devient une source d'inspiration pour Charles.
Du vin et du haschisch
Les paradis artificiels
Les Fleurs du Mal
Œuvres complètes
Œuvres complètes. II
L’art romantique: littérature et musique Flammarion, 1989
Ecrits sur l’art
Le spleen de Paris : petits poèmes en prose Librairie Générale Française, 2006
Correspondance. I, Janvier 1832-février 18
Correspondance. II, Mars 1832- Mars 1866
Genèse de l’œuvre
Publié en 1857, il voulait intituler « Les fleurs du mal » d'un tout autre nom : « les lesbiennes
». Il cherchait à choquer les bourgeois. Il songea également à « Les Limbes ». « Les Fleurs du
mal » est un mélange détonant : cadeau empoisonné. Les fleurs viennent du mal. Cela
signifie qu’il va parler du mal alors que le mot fleur signifie qu’à partir du mal, il va
rechercher, cultiver quelque chose de bon.
Baudelaire fait le constat que l’homme est enfoncé dans le mal. C’est le spleen. Avec «
Spleen et idéal », il expose la contradiction de l’homme. La partie la plus longue est celle où
il considère que l’amour est un moyen d’échapper au mal. C’est là que se trouvent les trois
cycles féminins : Duval, Daubrun, Sabatier et puis après il y a des figures diverses. Il semble
alors constater que l’amour est un échec. Après les poèmes d’amour vont triompher ceux
du spleen. C’est la preuve d’amour vont triompher ceux du Spleen. C’est la preuve qu’il n’a
pas plus échapper au spleen. Puis suit les tableaux parisiens qui sont en quelque sorte un
remède. Il se rend compte que la fraternité humaine est illusoire. Après avoir tenté
d’échapper à la solitude, il va écrire les vins, les paradis artificiels. Après cet énième échec,
on entre dans la partie Les Fleurs du Mal avec des poèmes sur le vampirisme,
l’homosexualité. Partie suivante, il essaye la révolte contre Dieu. Finalement, après tous ses
échecs, il envisage la mort. En fait le seul moyen qu’il a trouvé pour s’évader est l’écriture
pendant laquelle il vit des moments magiques.
Les poèmes du Spleen
Mot d’origine grecque signifiant « rate », « humeur noire », utilisé par les Anglais. Entré
dans la langue française au milieu du XVIIIème siècle, ce mot désigne un certain vague à
l’âme, une mélancolie, caractérisé par le dégoût de toute chose.
Le choix de ce mot est caractérisé par un certain exotisme (anglais). De plus, il est
polysémique car il n’est pas français. De fait, il emploie également : « Mélancolie », «
Guignon », « ennui », « tristesse », « désespoir ». La sonorité du mot avec une sonorité
traînante est certainement une des raisons de son choix.
Il a écrit « à Madame Aupick » l’année où sont parues « Les Fleurs du Mal ». Au cours de
cette lettre à sa mère, il se plaint de problèmes physiques (maux de ventre). Il a également
été angoissé de ne plus pouvoir écrire. Ce qui ajoute à son malaise, c’est le fait de ne pas
savoir la cause de son Mal. Cela se traduit par une impression de solitude, une angoisse, un
découragement et surtout une absence totale de désir : l’ennui.
Dans ces poèmes, il rêve toujours d’un monde meilleur. Il essaye de mettre le Spleen dans
un étui idéal qui explique la diversité de ces poèmes. Il utilise des champs lexicaux très
variés : pluie, humidité, brume, froid, vieillesse, maladie, mort, couleurs sombres (gris, noir).
Il en résulte l’ennui. Le Spleen malsain est rendu et cerné par des images extérieures, de
paysages.
Résumé de l’œuvre
Les six sections des Fleurs du Mal retracent l'itinéraire de Baudelaire, le cheminement de
son âme qui vit une véritable descente aux enfers.
Dès le premier poème de l'œuvre, « Au lecteur », Baudelaire explique que le monde est un
enfer. Tout au long du recueil, il explore cet enfer :
1. Dans « Spleen et Idéal », il décrit son tiraillement entre le spleen, qui est une
profonde angoisse existentielle et l'Idéal.
3. Dans « Le Vin », il se tourne vers les « paradis artificiels » : l'alcool et les drogues.
4. Dans « Fleurs du Mal », il décrit le vice et la débauche qui mènent au dégoût de soi.
5. La section « Révolte » exalte Satan, mais Baudelaire nous montre que pactiser avec
le diable est inutile.
6. Dans « La Mort », Baudelaire dépeint son aspiration à mourir. La mort est présentée
comme l'ultime remède, le secours suprême (Voir par exemple « Recueillement » ou
« La mort des amants”)
Personnages de l’œuvre
La femme est Destructrice, elle représente le Mal. Dans « La Destruction », qui ouvre la
section « Fleurs du Mal », le Démon qui tourmente le poète prend ainsi la « forme de la plus
séduisante des femmes» (v.6)
Jeanne Duval : Surnommée la "Vénus noire", elle est la seule qui semble avoir compté dans
la vie du poète.
Baudelaire la rencontre en 1842, alors qu'il n'a que 20 ans. Leur relation est houleuse mais il
l'aimera tout au long de sa vie. On pense que c'est elle qui lui donna la syphilis en 1843
(Baudelaire en mourra à 46 ans).
Elle représente la femme fatale et animale.
Madame Sabatier : Mme Sabatier était une mondaine qui tenait un salon où elle invitait
de nombreux artistes (comme Baudelaire, Flaubert, Musset, Nerval, Feydeau, Edmond de
Goncourt, Théophile Gautier...). Elle était la « muse » de nombre d'entre eux et eut une
liaison avec Baudelaire en 1857.
L'idéal: Le poète aspire à l'idéal, au plus haut degré de perfection. Il cherche à extraire la
beauté du mal par le travail poétique afin de dépasser la souffrance propre à l'âme
humaine.
La mort : Sujet principal de la dernière partie, la mort est omniprésente dans le recueil. Si
elle est source d'angoisse dans la première partie, elle est présentée comme la solution
ultime pour échapper au spleen.
La femme: Le thème de la femme traverse toutes les Fleurs du Mal. La femme se fait tout à
la fois être sensuelle, envoûtante mais aussi inaccessible. Baudelaire s'inspire surtout de
trois de ses amantes : Jeanne Duval, Marie Daubrun, et Apollonie Sabatier.
La ville : Baudelaire est fasciné par la ville, et s'inscrit donc à contre-courant du mouvement
romantique qui puise son inspiration dans la nature.
Dans la ville, il s'intéresse aux plus démunis : les vieillards et vieilles femmes, les aveugles,
les prostituées et les mendiants dont il révèle la beauté, cachée derrière la détresse.
La ville est aussi le lieu de la solitude : celle des plus démunis, qui sont laissés pour compte
par la société, et celle du poète exilé dans la ville, qui fait l'expérience de la solitude dans la
multitude.
Analyse de l’œuvre :
Le recueil aurait dû s’appeler Les Limbes ou encore Les lesbiennes ; Baudelaire, sur le
conseil d’un ami, y renonce. Le titre définitif repose sur le paradoxe que Charles Baudelaire a
tenu à entretenir durant toute sa vie littéraire. En effet, l’auteur considère la Nature comme
étant, par définition, laide ; il considère la beauté comme artificielle. Certes la beauté n’est
point le fruit de la nature, en cela le paradoxe est juste, mais il convient de sentir que la
naissance, l’éclosion de la beauté proviennent du terreau sur lequel elle pousse : le « mal ».
Une Charogne, par exemple, nourrit la terre et la rend fertile, elle nourrit les vautours et
la vie, la mort est le voyage pour la vie. Sans la considération du mal et son étendue qui est
l’anéantissement des sens, la recherche sensible n’a lieu d’être, c’est le paradoxe encore,
naturel au possible, c’est l’effet de la cause ; la psychologie dans l’art et ses mécanismes
tragiques empruntés à la science meuvent l’extraordinaire, une trame où correspondent des
instruments de torture si bien agencés qu’ils amusent l’œil de la victime. La fleur est cet
objet, une perfection du hasard, une forme plus artificielle que les inventions les plus folles,
on la contemple parce qu’elle est bizarre, parce que rien n’y dépend du prévu et tout s’y
assemble à merveille, on a beau avoir vu bien des roses, on s’étonne à coup sûr d’en voir une
nouvelle, pas de rappel en mémoire, pas de « madeleine », seulement l’impression de
« première fois » ; on note d’ailleurs que les poèmes de ce maigre recueil dans l'œuvre
maigre de Baudelaire résonnent à chaque lecture du ton de l’inconnu, les saurait-on par
cœur.
Structure
Le poète divise son recueil en six parties : Spleen et idéal, Tableaux parisiens, Le Vin,
Fleurs du mal, Révolte et La Mort. Cette construction reflète son cheminement, sa quête :
spleen et idéal, tout d'abord, constitue une forme d'exposition ; c'est le constat du monde
réel tel que le perçoit l'écrivain. Les 3 sections suivantes en procèdent, dans la mesure où
elles sont des tentatives de réponse au spleen, d'atteinte de l'idéal. Baudelaire s'aventure à
cette fin dans les drogues (Le Vin) puis tente de se noyer dans la foule anonyme de Paris
pour y dénicher une forme de beauté (Tableaux parisiens) avant de se tourner vers le sexe et
les plaisirs physiques (Fleurs du Mal). Après ce triple échec vient la révolte contre l'absurdité
de l'existence (Révolte) qui, elle aussi s'avérant vaine, se solde par La Mort.
Les Correspondances
Baudelaire tout au long de son œuvre joue sur les correspondances verticales et
horizontales (ou synesthésies Baudelairiennes) qui inspirent par la suite de nombreux
poètes. Toute son œuvre est construite sur un cheminement moral, spirituel et physique. Il
met aussi en évidence les relations entre les cinq sens et les émotions de l'Homme.
Avis personnel
Les Fleurs du mal est une œuvre qui n’a pas suscitée mon attention. Pour être honnête
si elle ne m’était pas proposée dans mon parcours scolaire, je ne serai dire si j’aurais tenté de
la lire.
Cette œuvre a selon moi une « première de couverture » triste et terne, qui ne donne pas
forcément envie d’y découvrir son contenu. D’une part, le fond est jaune vif et sombre et par
dessus on a la représentation d’un homme (Charles Baudelaire) de teinte grise. Ce gris
serait possiblement le reflet d’une tristesse exprimée?
D’autre part, un squelette humain, sûrement représentatif de la mort est montré. De même,
une femme l’est aussi. Cette dernière manifeste éventuellement les femmes étant au cœurs
des poèmes de Charles Baudelaire.
Avant d’entammer ma lecture j’ai tenté de voir la structure du livre. Ici, je dirai que
même l’intérieur de ce livre est terne. Il est vrais que de nombreuse œuvre ne sont pas
colorée mais celle-ci dégageait un ressentit de tristesse.
Dans la première section « Spleen et Idéal (édition de 1857) » j’ai particulièrement apprécié
le poème La Beauté.
Dans la section « Fleur du mal » un poème qui me j’ai aimé est La Destruction.
Dans la section « Le Vin » mon poème favori a été Le Vin des amants.
- Dans ce poème, Charles Baudelaire l’entame avec une métaphore de la liberté car il
n’y a aucun obstacle pour freiner la course du cavalier: vers 3 « sans mort, sans
espérons, sans bride » qui semble être emporté dans un délire à cause de l’alcool.
Cette alcool semble le conduire dans une autre dimension à travers des rêves.
- Ici, Baudelaire fait comprendre qu’ après le jour, la tombée de nuit qui rime avec le
sommeil peut-être associée à la mort car c’est le repos total de l’Homme dans toute
son entièreté.
Dans cet élan, l’auteur valorise la mort qui est synonyme d’apaisement et de
tranquillité.
Dans la section « Tableau Parisien » mon poème préféré fut « À une passante ».
- Le poète décrit le charme fatal d’une belle dame, dont l’homme ne reste pas
insensible. Ce dernier reste troublé par cette passante à laquelle il pense.
C’est comme poursuivre une chimère, au vers 13: « car j’ignore où tu fuis, tu ne sais
où je vais ».
À travers mon analyse j’ajouterai que l’image de Pierre della Vecchia intitulée Les Trois
Parques (p.192) fait fortement pensée au trois femmes qui ont marqué la vie de Baudelaire:
Jeanne Duval, Mme Sabatier, Marie Daubrun. Dans cette image les trois dames se touche
par le bout du doigt, ce qui, peut-être la signification d’un liens entre les trois femmes
marquantes de Charle Baudelaire. En effet, les liens unissant ces trois femmes et la relation
que chacune d’entre elle a pu entretenir avec le poète.
De plus dans cette image les trois femmes présentées sous le nom de Nona, Décima et
Morta, tiennent le fil de la vie des mortels, qu’elles coupent lorsque leur heure est venue.
Ici, il pourrait être décrit le fatalisme de la femme qui est synonyme de destruction d’après
Charles Baudelaire.
Aussi, nous observons une couleur grise au fond de l’image qui caractérise les passions
sombres de la femme ainsi que le malheur et la mélancolie.
L’image définit, un aspect funeste de la femme, par Charle Baudelaire.
Annexe
1- Arthur Rimbaud
Biographie
Arthur Rimbaud est LE poète par excellence. Jean Nicolas Arthur Rimbaud est né le 20 octobre
1854 à Charleville-Mézières dans les Ardennes. Arthur est le deuxième enfant de la famille qui en
compte cinq. Son père, capitaine d'infanterie, est souvent absent jusqu'au moment où il
abandonne femme et enfant. Sa mère les élève seule, suivant des principes stricts. Le jeune Arthur
est un élève brillant, il remporte des prix de littérature dès son adolescence. Il saute la classe de
cinquième. Grâce à sa plume talentueuse, il remporte divers prix dont le premier prix du Concours
académique en 1869. Jeune homme révolté contre l'ordre des choses, il voit la poésie comme un
moyen de les faire évoluer.
Bibliographie
"Sensation"
"Morts de Quatre-vingt-douze"
"Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir"
"Le dormeur du val"
"Ma bohème"
"Le Mal"
"Les Effarés"
"A la musique"
1873 (avril à août) : Recueil Une saison en enfer avec les poèmes :
"Nuit de l'enfer"
"Matin"
"Adieu"
1872-1875 : Recueil Illuminations avec les poèmes :
"Aube"
"Fleurs"
"Vagabonds"
Résumé
Poésies est un recueil qui rassemble les poèmes écrits entre 1869 et 1872.
Dans ce recueil figurent des poèmes de jeunesse qui racontent l'éveil des sens et de
l'adolescence comme « Sensation », « Roman ».
D'autres poèmes évoquent l'univers militaire de la guerre franco-prussienne des années
1870 (« Le Mal » ou le célèbre « Dormeur du val ») ou des événements politiques comme la
Commune de Paris
(« L'orgie parisienne ou Paris se repeuple », « Chant de guerre parisien »).
Rimbaud est aussi un poète satirique comme le montre la satire de la bourgeoisie dans « A
la musique » ou « Roman » .
Il aborde également une réflexion sur l'activité poétique à travers des poèmes comme « Ma
bohème » , « Le Bateau Ivre » ou « Voyelles » qui témoignent de la recherche d'une écriture
nouvelle.
2- Paul Verlaine
Biographie
Né le 30 avril 1844 à Metz, Paul Verlaine est le seul enfant du couple formé par Nicolas-Auguste,
militaire de carrière, et Élisa Verlaine. Il grandit au sein d'une famille aimante, d'abord à Metz puis
à Paris, et commence à écrire des poésies dès l'adolescence. Ses parents l'envoient en pensionnat,
où il obtient son baccalauréat à l'âge de 18 ans. Après des études de droit avortées, il travaille un
temps au sein d'une compagnie d'assurances, puis entre à la mairie de Paris. À l'âge de 22 ans
paraît son premier recueil de poésies, intitulé "Poèmes saturniens". La fluidité du style émerveille
et on remarque indéniablement l'influence baudelairienne, avec un langage imagé et la présence
marquée de symboles. Durant les deux décennies suivantes, Paul Verlaine publie ses œuvres les
plus connues, au nombre desquelles "La Bonne Chanson", "Romances sans paroles" ou encore
"Jadis et naguère", recueil de 1894 auquel appartient le poème "Art poétique".
Rimbaud et Verlaine
En 1870, il épouse Mathilde Mauté (elle lui donne un fils, Georges), mais le divorce est prononcé
quatre ans plus tard. À la même époque, Paul Verlaine perd son emploi en raison du soutien qu'il
manifeste à la Commune de Paris. Sa rencontre en 1873 avec Arthur Rimbaud marque une étape
clé dans sa vie. Leur liaison passionnée dure deux ans et se termine par l'emprisonnement de Paul
Verlaine, qui a blessé son compagnon d'un coup de pistolet lors d'une crise de jalousie. À sa sortie
de prison en 1875, le poète devient enseignant et s'installe à Londres, puis dans les Cévennes,
avant de revenir à Paris. Il sombre dans l'alcoolisme, entretient des liaisons de passage et est sujet
à des crises de violence. Sa déchéance navre le cercle littéraire parisien. Paul Verlaine décède le 8
janvier 1896 à l'âge de 51 ans, d'une embolie pulmonaire consécutive à sa condition physique (il
souffre de diabète, de syphilis et d'ulcères).
Bibliographie
Poèmes saturniens: sous ce titre parut, en 1866, chez Alphonse Lemerre, éditeur des poêtes
parnassiens, le premier volume de poésie de Paul Verlaine. Cet ouvrage, édité à compte
d'auteur, comprend une pièce liminaire, un prologue, vingt-cinq poèmes formant quatre
chapitres.
("Melancholia", "Eaux-Fortes", "Paysages tristes", "Caprices"), douze autres poèmes faisant
suite aux "Caprices" et un épilogue. Dans ses Confessions, Verlaine indique qu'il écrivit ces
poèmes "saturniens" au lycée, à l'âge de seize ans. On ne doit donc pas s'étonner si la
plupart de ces vers ont un écho singulièrement parnassien. Verlaine subissait, à l'époque,
l'influence de Leconte de Lisle et de ses disciples qui prêchaient pour une poésie volontaire,
élaborée, impassible, afin d'atteindre à une perfection et à une rigueur dans la forme qui
n'admettent aucune faiblesse dans l'expression de la pensée et des sentiments. Aussi le
poète affirme-t-il: « Ce qu'il nous faut à nous, c'est l'étude sans trêve, C'est l'effort inouï, le
combat non pareil, C'est la nuit, l'âpre nuit du travail, d'où se lève, Lentement, lentement,
l'œuvre, ainsi qu'un soleil !
Ennemi des épanchements lyriques, soucieux de ne pas éparpiller son âme, Verlaine cisèle
son vers, manifeste son goût pour la beauté plastique; mais, malgré son effort de contrôle, il
ne peut s'empêcher de se montrer souvent élégiaque. Des textes comme "Nevermore",
"Mon rêve familier", "Chanson d'automne" , annoncent déià le Symbolisme et traduisent
cette nostalgie de l'amour, cette propension à la rêverie, cette douce et musicale tristesse,
cette délicate sentimentalité, qui devaient marquer ses œuvres postérieures.
Le thème central qui lui a inspiré ces poèmes est l'influence maligne de la planète Saturne
sur ceux qui sont nés sous son signe (les saturniens ont entre tous "bonne part de malheur
et bonne part de bile"). En dépit des nombreux emprunts littéraires de Verlaine à Hugo,
Gautier, Baudelaire, Leconte de Lisle , il y a dans ce recueil un ton, une facture, qui
appartiennent incontestablement au grand poète de Sagesse.
3- Claude Pichois
Biographie
Né le 21 juillet 1925 dans le 17e arrondissement de Paris , Claude Pichois est le petit-fils
d'Henri Bardou, cofondateur de la Grande épicerie Bardou à Paris. Son père, Léon Pichois,
est négociant à Paris.
Après le lycée Carnot, il fait des études à HECsur les instances de son père. Une fois son
diplôme obtenu, il s'inscrit à la Faculté des lettres de Paris. Attaché au CNRS de 1953 à 1956,
il est maître de conférences à Aix-en-Provence (1956-1961), puis il est élu professeur à
l'université de Bâle (Suisse) et ensuite à l'université Vanderbilt, située à Nashville (États-
Unis) ; il termine sa carrière à la Sorbonne Nouvelle.
Grand expert comparatiste, il réalise notamment dans la Bibliothèque de la Pléiade l'édition
des œuvres complètes de Charles Baudelaire, de Colette et de Gérard de Nerval. Il consacre
une biographie aux deux premiers.
Spécialiste incontesté de Baudelaire, il maîtrise aussi la littérature française du xixe siècle.
Avec Pierre Brunel (important comparatiste) et André-Michel Rousseau, il publie en 1967 La
Littérature comparée, mis à jour et réédité en 1983 sous le titre Qu'est-ce que la littérature
comparée ?
En 1958, en collaboration avec Jean Dautry, il publie "Le conventionnel Chasles et ses idées
démocratiques" et commence une étude sur son fils, le littérateur Philarète Chasles[3] qui
sera le sujet de l'une de ses deux thèses universitaires.
Il publie deux thèses : L'Image de Jean-Paul Richter dans les lettres françaises, (édition José
Corti, 1963), et Philarète Chasles et la vie littéraire au temps du romantisme (éditions José
Corti, 1965).
L’Académie française lui décerne le prix de la critique en 1978 pour l’ensemble de son
œuvre.
Il reste fidèle à l'université Vanderbilt où il dirige le « Centre W.T. Bandy pour les études
baudelairiennes » de 1982 à 1998.
Claude Pichois meurt le 12 octobre 2004 à Neuilly-sur-Seine.
Depuis 2007, le Trinity College de Dublin attribue tous les trois ans le prix Claude Pichois
(Claude and Vincenette Pichois Research Award) à un étudiant dont le domaine de
recherche couvre la littérature française des xixe et xxe siècles.
Bibliographie
Biographie
Henri Scepi (1962- ) est professeur de littérature française (XIXe siècle), spécialiste de poésie
moderne, arrivé à la Sorbonne Nouvelle en 2012. Membre du CRP19, Centre de recherche
sur les poétiques du XIXe siecle (en 2012).
Travaille sur l'évolution des genres, des formes, et des figures du discours poétique au XIX et
au XX siècles, également à l'écriture romanesque. S'intéresse aussi aux questions liées aux
rapports texte/image.
Auteur de Poétique de Jules Laforgue, PUF, coll. Ecriture, 2000, d'une étude sur Les
Complaintes de Jules Laforgue (Gallimard, 2000) et d'un essai sur Salammbô de Flaubert
(Gallimard, 2003).
Bibliographie