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Charles Pierre Baudelaire né le 

9 avril 1821 à Paris et mort dans la même ville le 31 août 1867. Il


est un poète français.

 Dante d'une époque déchue  selon les mots de Barbey d'Aurevilly, « tourné vers le classicisme,


nourri de romantisme »2, à la croisée entre le Parnasse et le symbolisme, chantre de la
« modernité », il occupe une place considérable parmi les poètes français pour un recueil, certes
bref au regard de l'œuvre de son contemporain Victor Hugo (Baudelaire s'ouvrit à son éditeur de
sa crainte que son volume ne ressemblât trop à « une plaquette »), mais qu'il aura fa Quels sont
les thèmes de prédilection de Baudelaire ?

Quels sont les thèmes de prédilection de Baudelaire ?

Les paradis perdus :

Baudelaire est constamment à la recherche des paradis perdus : l’enfance, l’ailleurs

exotique, le voyage, l’ivresse. Voir le commentaire de « Parfum exotique » et de « La

vie antérieure ».

Le spleen :

Le spleen est le mal-être baudelairien. Il s’agit d’un état dépressif et morbide ressenti

par le poète. Voir le commentaire de « Spleen ».

La femme et l’amour :

La femme aimée est une inspiratrice pour Baudelaire, une muse. Il sublime dans Les
Fleurs du Mal les trois femmes de sa vie (Jeanne Duval, Marie Daubrun, Mme Sabatier).

La femme offre un visage multiple : mère, amante, déesse, diablesse.

La ville :

Baudelaire est fasciné par la ville et l’expérience de la solitude dans la multitude. Voir

l’analyse en vidéo de « Tableaux parisiens » et le commentaire de « A une passante ».

Quelles sont les particularités de l’écriture de Baudelaire?

Le recours au contraste :

La poésie de Baudelaire s’exprime à travers de violents contrastes. Le poète allie des

images habituellement contradictoires : le désir sensuel et la décomposition de la chair

(charogne, remords posthume), la laideur et la beauté, le spleen et l’idéal…


Baudelaire est un poète moderne : il rompt au XIXème siècle avec la poésie

traditionnelle.

Il a développé un style et une œuvre unique au carrefour de plusieurs mouvements

littéraires :

♦ le Parnasse

♦ le romantisme

♦ le symbolisme (sa théorie des correspondances annonce le symbolisme.)

BAUDELAIRE PARMI LES GRANDS COURANTS


LITTÉRAIRES DE SON TEMPS
Le jeune poète se sent proche des romantiques, dont certains resteront ses
inspirateurs : Chateaubriand, Petrus Borel, Balzac, Sainte-Beuve surtout, dont
les Poésies et Pensées de Joseph Delorme sont pour lui le modèle du recueil
lyrique. Comme les romantiques, Baudelaire éprouve l’écartèlement entre les
forces du désir et l’impuissance de l’action et de la création, incarné dans le
personnage de Samuel Cramer, le héros de son unique nouvelle, la
Fanfarlo (1847). Mais il refuse l’épanchement larmoyant aussi bien que les
facilités de l’écriture.
Inversement, s’il admire Théophile Gautier, pionnier de « l’art pour l’art »,
« poëte impeccable » dont il gardera le sens de la rigueur et de la perfection
formelle, il juge son formalisme sclérosant : il ne saurait y avoir pour lui de
perfection sans émotion, de beauté pure et de style ideal.

https://commentairecompose.fr/baudelaire/baudelaire-biographie

https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Charles_Baudelaire/107873

DEUX CHEFS-D’ŒUVRE DE LA POÉSIE FRANÇAISE


LES FLEURS DU MAL
L’architecture du recueil, profondément remaniée entre 1857 et 1861, vise à dessiner un itinéraire unifié là
où la vie et l’histoire n’avaient tissé qu’une suite de hasards ou d’incohérences. Les six sections de l’édition
de 1861 (Spleen et Idéal, Tableaux parisiens, le Vin, Fleurs du mal, Révolte, la Mort) sont autant de
« stations » de la démarche du poète.

LA DUALITÉ DU BIEN ET DU MAL


La première, « Spleen et Idéal » (85 poèmes sur 126), décrit la double postulation d’un être déchiré entre sa
soif d’une idéalité et d’une pureté perdues et son enlisement dans les tourments du quotidien, en un mot ce
« spleen », mot anglais qui résume pour Baudelaire toutes ses souffrances morales et physiques.
Les quatre sections suivantes envisagent tous les « paradis artificiels » que s’invente l’homme dans son
désespoir : les « Tableaux parisiens » montrent la ville comme un condensé de la laideur et du mal, mais
aussi comme un espace magique où il fait bon se perdre ; suivent les rêves trompeurs promis par « le Vin »,
puis par « les Fleurs du mal » elles-mêmes, à savoir les vices et péchés de la chair, les femmes damnées
voisinent avec les Béatrice et les Vénus, et enfin la « Révolte », où le poète s’adonne aux blasphèmes,
adressant ses suppliques à cette autre grande figure de la marginalité et de la déchéance qu’est Satan.
La dernière section, « la Mort », dit l’espoir d’une réconciliation et d’un salut dans le miracle d’un dernier
voyage.

LA « JOIE DE DESCENDRE »
Les Fleurs du mal  sont probablement le premier grand recueil poétique fondé sur une esthétique
ouvertement « contre nature », par laquelle Baudelaire se démarque autant de ses aînés romantiques que de
ses contemporains formalistes et parnassiens. Peignant des charognes, des cerveaux gangrenés et des
fontaines de sang là où d’autres voyaient des trésors de beauté, Baudelaire dit l’abomination, le mal qui
« se fait naturellement » et le crime « dont l’animal humain a puisé le goût dans le ventre de sa mère ».

PLAISIRS AMERS, ARTIFICES CRUELS


Face à cette nature négative, Baudelaire retient les leçons ambiguës de l’écrivain anglais Thomas De
Quincey en cherchant à combler son goût de l’infini par le recours aux artifices les plus divers. Si le vin et
la drogue sont essentiellement des métaphores du désir d’élévation, l’amour est de tous les artifices
baudelairiens le plus raffiné et le plus cruel en ce qu’il exclut l’équilibre apaisant de la sincérité et implique
une dépossession de soi.

 LE SPLEEN DE PARIS
Les cinquante petits poèmes en prose du Spleen de Paris, rédigé à partir de 1857, resté inachevé et édité de
manière posthume en 1869, prolongent cette thématique. Il s’agit d’un ensemble de nouvelles, de
dialogues, d’allégories, de scènes de rue, de fictions fantastiques ou policières à la manière d’Edgar Poe et
de rêveries lyriques plus conventionnelles (dont plusieurs doublets en prose des poèmes versifiés).
Baudelaire tente là des « essais de poésie lyrique dans le genre de Gaspard de la nuit d’Aloysius
Bertrand », mais en appliquant « à la description de la vie moderne [...] le procédé qu’il avait appliqué à la
peinture de la vie ancienne, si étrangement pittoresque ».
De fait, Baudelaire n’a jamais mieux exprimé que dans ces textes l’errance du poète dans le monde du
quotidien, débusquant l’ignoble, guettant le grotesque, soupçonnant le mystérieux et suggérant le sublime.
Les poèmes en prose disent l’univers discordant et étrange du Paris d’Haussmann sous le regard critique du
poète.

Chacune des trois grandes figures féminines des Fleurs du mal est une variation sur le thème de la
« grandeur artificielle » : Jeanne Duval, la « Vénus noire » trop sensuelle, Marie Daubrun, image de
l’innocence perverse et Apollonie Sabatier, idéale et toujours dérobée. Ni muses ni inspiratrices
romantiques, elles exercent une tyrannie capricieuse et instillent plaisir empoisonné, mettant le poète au
supplice.
La mort enfin est évoquée comme le florilège éternel de tous les artifices et l’inconnu par excellence,
« Enfer ou Ciel, qu’importe... » Au-delà des drogues et autres artifices délétères, le langage seul permet de
fixer les extases des sens et de l’imagination.

LA THÉORIE DES CORRESPONDANCES


Dans son insatiable quête du Beau, Baudelaire a emprunté aux mystiques le terme de « correspondance ».
Le jeu des correspondances est au cœur de la poésie baudelairienne : « Les parfums, les couleurs et les sons
se répondent ».
Par les correspondances « horizontales », le vers doit provoquer en nous les sensations de la mélodie
entendue, du tableau contemplé, par le « miracle d’une prose poétique, musicale, sans rythme et rime, assez
souple et assez heurtée pour s’adapter aux mouvements lyriques de l’âme, aux ondulations de la rêverie,
aux soubresauts de la conscience ».
Les correspondances « verticales » délivrent de la multiplicité désolante du réel en faisant signe vers une
unité supérieure, par « cet immortel instinct du Beau qui nous fait considérer la Terre et ses spectacles
comme un aperçu, comme une correspondance du ciel. » La poésie a charge pour lui de réconcilier
l’imparfait et le sublime, le présent mesquin et les splendeurs atemporelles.
Baudelaire préfigure largement les audaces de Rimbaud et, plus tard, les surréalistes.

 L’IMAGE CHEZ BAUDELAIRE


Le pari sur l’artifice explique l’attachement de Baudelaire aux grands principes du classicisme  : la
rhétorique et la prosodie « ne sont pas des tyrannies inventées arbitrairement, mais une collection de règles
réclamées par l’organisation même de l’être spirituel ».
Le travail sur la rime et la musicalité, l’usage des formes poétiques traditionnelles (vers pairs, quatrains à
rimes plates, quatorzains et sonnets) servent plus qu’ils ne brident l’expression de la pensée et de la
rêverie : « parce que la forme est contraignante, l’idée jaillit plus intense ». Mais l’originalité de Baudelaire
tient au statut nouveau qu’il accorde à l’image et à l’imagination. Les comparaisons, les métaphores et les
oxymores (juxtapositions de termes antinomiques) permettent de rassembler les fragments épars du monde
naturel, toujours décevant parce que corrompu, et de reconstruire un ordre reposant sur « l’analogie
universelle .

Art Poétique
Rejetant le réalisme et le positivisme contemporains, Baudelaire sublime
la sensibilité et cherche à atteindre la vérité essentielle, la vérité humaine
de l'Univers, ce qui le rapproche du platonisme[réf. nécessaire]. Il écrit ainsi, en
introduction à trois de ses poèmes dans le Salon de 1846 : « La
première affaire d'un artiste est de substituer l'homme à la nature et de
protester contre elle. Cette protestation ne se fait pas de parti pris,
froidement, comme un code ou une rhétorique, elle est emportée et
naïve, comme le vice, comme la passion, comme l'appétit. » et il ajoute,
dans le Salon de 1859 : « L'artiste, le vrai artiste, le vrai poète, ne doit
peindre que selon ce qu'il voit et ce qu'il sent. Il doit être réellement fidèle
à sa propre nature. » Baudelaire énonce ainsi les principes de
la sensibilité moderne : « Le beau est toujours bizarre. Je ne veux pas
dire qu'il soit volontairement, froidement bizarre, car dans ce cas il
serait un monstre sorti des rails de la vie. Je dis qu'il contient
toujours un peu de bizarrerie, de bizarrerie non voulue, inconsciente,
et que c'est cette bizarrerie qui le fait être particulièrement le Beau.

Principaux ouvrages
 Salon de 1845 (1845)  ;
 Salon de 1846 (1846), illustré par Raymond Pelez  ;
 La Fanfarlo (1847), nouvelle  ;
 Du vin et du haschisch (1851)  ;
 Fusées (1851), journal intime  ;
 L'Art romantique (1852)  ;
 Morale du joujou (1853, réécrit en 1869)  ;
 Exposition universelle (1855)  ;
 Les Fleurs du mal (1857)  ;
 Le Poème du haschisch (1858) ;
 Salon de 1859 (1859)  ;
 Les Paradis artificiels (1860)  ;
 La Chevelure (1861)  ;
 Réflexions sur quelques-uns de mes contemporains (1861)  ;
 Richard Wagner et Tannhäuser à Paris (1861)  ;
 Petits poèmes en prose ou Le Spleen de Paris (1869), poème en prose (posthume)  ;
 Le Peintre de la vie moderne (1863)  ;
 L'œuvre et la vie d'Eugène Delacroix (1863)  ;
 Mon cœur mis à nu (1864), journal intime  ;
 Curiosités esthétiques  (1868)  ;
 Lettres  ;
 L'Art romantique (1869)  ;
 Journaux intimes (1851-1862)  ;
 Pauvre Belgique (inachevé)78,79

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