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La Peau de Chagrin, extrait 2, le Talisman

Le héros, attendant la nuit pour se jeter dans la Seine, souhaite passer le temps de ses
dernières heures et va pour cela chez un marchand de curiosités. Il n’a plus d’argent car il a
joué son dernier napoléon et donné ses trois sous à des mendiants. Au troisième étage de la
boutique, le vieil antiquaire lui montre en face d’un tableau lumineux du Christ de Raphaël,
la Peau de chagrin qui va bouleverser sa vie. Juste avant, le vieil homme lui a dit qu’il avait le
pouvoir de le rendre riche et puissant. Cette Peau symbolise la théorie de la volonté : chaque
homme dispose d’une certains quantité d’énergie qu’il peut dépenser à son gré durant sa
vie.
Comment une scène de confrontation teintée de mystère annonce-t-elle déjà le choix à venir
de Raphaël ?

Mouvement 1 : « Retournez-vous, dit le marchand » > « par une phrase mentale » : La


découverte d’un nouvel objet mystérieux
- Le mystère, le surnaturel
L’attaque : prise de parole de l’antiquaire à l’impératif
La découverte est théâtrale :
- la typographie : l’italique qui entraine une oralité l2
- ceci est la première citation du titre du roman
- la brusquerie des gestes : « tout à coup »l1,
« brusquement » l3
Le pléonasme : chagrin = peau ambiguïté l2
Le héros ne parle pas : retour à la narration, silence
Une aura fantastique et mystérieuse :
- un phénomène inexplicable = irrationnalité
- peau de renard et d’onagre = non-sens
- l’étrange luminescence de l’objet « si lumineux
que vous eussiez dit d’une petite comète »l6-7
- L’incrédulité de Raphaël
Il y a changement de désignation : « le jeune homme »l3 = « le jeune incrédule »l7
La prise de de distance ironique avec l’antiquaire : « ce prétendu talisman »l7
Mouvement 2 : > « jouet nouveau » : Analyse scientifique de l’objet
- L’attraction incompressible de la Peau
Un changement de parti : adverbe « cependant »l8 = ambiguïté
L’omniscience : Balzac légitime l’attraction pour la Peau : « curiosité bien légitime »l9
La brusquerie : « brusquement »l3 « vivement »l13
La jeunesse : « un enfant »l16 « jeune savant »l15 « jouet nouveau »l17
- Le début d’une rivalité silencieuse
La minutiosité : « se pencha » « alternativement » « regarder » « toutes les faces » l9
La précision sensorielle : « grains noirs » « soigneusement polis et bien brunis »
« rayures capricieuses » « si propres » « facettes de grenat » l10-12
*Explication rationnelle :
- énumération avec adverbe « si »
- pléonasme « démontra mathématiquement »l13
Toutefois, le doute demeure car la répétition de « si » montre une brillance impossible.
Mouvement 3 : > « une puissance fabuleuse » : Un dialogue de connaisseurs entre un élève
et son maître
- Une confrontation
Les verbes de dialogue : 2 « s’écria »l18, « demanda »l20
Raphaël est impatient face au calme impassible du vieillard
Assurance de Raphaël : l’emphase « Voice l’empreinte »l18, phrases longues
Brièveté du vieillard qui ne prononce que 4 mots : il se positionne en observateur
froid et amusé : « dont les narines »l20, la longue phrase énigmatique sur la
respiration.
- La moquerie très assurée de Raphaël
La raillerie : interjection double « Ah ! ah ! », adj démonstratif « cette »l22, « voici »
C’est une prise de distance avec le monde surnaturel + allité en r
- La réaction d’un connaisseur : il montre ses connaissances en orientalisme
Champ lex de l’invention/mensonge : « chimère »l22 « superstitions »l24
« mystique »l24 « fabuleuse »l25
Mots puissants : « dérisions »l23 « caractères mensongers »l24
Ceci est une scène : le temps de l’écriture tente de coller au temps de l’histoire.

Nous avons une scène qui annonce déjà le choix que va poser le héros lorsqu’il prendra la
Peau. Ce choix est montré par l’impatience, la vivacité. Pourtant, on voit combien Raphaël se
défait de cet attrait et tente d’expliquer scientifiquement le phénomène. Sa tentative se
solde par un échec : l’antiquaire domine la scène et prouve sa supériorité face au pacte qui
va être conclu. Ce héros est mû par u désir ardent qu’il ne peut réfréner. On peut donc se
demander quelle est la part de fantastique et celle de réalisme dans le roman.
Ouverture sur Louis Lambert

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