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Entrainement commentaire BAC :

Le texte que nous allons étudier est extrait du roman "La Peau de Chagrin" de
l'auteur français Honoré de Balzac, publié en 1831. Ce roman s'inscrit dans le
mouvement littéraire du réalisme qui s'est développé au XIXème siècle en
France. Le passage étudié se place au début du roman, dans le premier
chapitre. Raphaël, un jeune homme désespéré, qui se balade dans Paris à la
recherche d'un prêteur sur gages, finit par trouver une petite boutique où il
découvre une mystérieuse peau de chagrin, qui semble posséder des pouvoirs
magiques. Dans cet extrait, une problématique se soulève donc : « Comment
l'auteur contribue-t-il à la création d’une tension narrative sur le sujet de la
peau de Chagrin ? ». En premier lieu, nous aborderons la description
particulière de la peau de chagrin, avant de nous intéresser à ellipse créant la
tension narrative.
Pour commencer la description de la peau de chagrin, l’auteur personnifie
cette dernière pour montrer son importance dans l’œuvre. En effet, le narrateur
lui attribue des caractéristiques humaines, ce qui permet de créer une
atmosphère étrange et mystérieuse autour de l'objet. La peau est décrite
comme projetant « des rayons si lumineux que vous eussiez dit d'une petite
comète » (l.8) ensuite, elle est décrite comme ayant un pouvoir de séduction
sur Raphaël et elle peut avoir son emprise avec l’expression ligne 56 « Ta vie
m’appartiendra ». En utilisant la personnification, le narrateur suggère que la
peau de chagrin a une sorte de pouvoir de persuasion sur le jeune homme,
comme si elle était capable de le séduire pour mieux le manipuler. Ensuite,
l’auteur nous fait part d’une énumération de la ligne 13 à 15 pour décrire
entièrement l’objet et son physique attirant « si soigneusement polis et si bien
brunis », « si propres et si nettes »…, cette énumération pourrait aussi
compléter la personnification car son physique attire même le protagoniste, le
rapprochement avoir son désir peut être fait.
Balzac utilise en outre une métaphore pour décrire la peau de chagrin en tant
que « prétendu talisman », le verbe prétendre renforce le côté énigmatique de
l’objet. Cette métaphore est intéressante car elle signifie que la peau de chagrin
peut accorder des souhaits. Un talisman est considéré comme un objet ayant
des pouvoirs surnaturels, et il est utilisé pour protéger son possesseur ou pour
lui apporter chance et bonheur. En comparant la peau de chagrin à un tel objet,
Balzac suggère que la peau possède des pouvoirs magiques similaires. Or, la
métaphore souligne également le caractère éphémère et fragile de la peau de
chagrin. Comme la plupart des talismans, elle n'est pas éternelle et peut perdre
sa puissance au fil du temps. La peau de chagrin est ainsi présentée comme un
objet qui offre une satisfaction temporaire, mais qui peut également causer la
destruction de son possesseur. Balzac crée une tension dramatique qui
encourage le lecteur à poursuivre la lecture et à découvrir les réels pouvoirs de
la peau de chagrin.
Outre cela, le personnage de Raphaël sert aussi dans la description de l’objet,
de part son comportement envers ce dernier qui peut faire référence à une
graduation. A la ligne 10, le protagoniste ne prend pas au sérieux le talisman de
par l’expression « s’en moqua par une phrase mentale » mais avec l’adverbe
d’opposition « cependant » nous pouvons voir que la graduation commence,
« animé d’une curiosité », « il se pencha pour la regarder alternativement » ces
expressions montrent le changement d’intérêt de Raphaël. Cette description de
la peau de chagrin met en lumière la personnification de l'objet et sa dimension
mystérieuse et fascinante. La métaphore de la peau de chagrin comme talisman
souligne l'attraction qu'elle exerce sur le jeune homme et sa puissance
magique. Enfin, la gradation dans l'attitude du personnage face à l'objet, de
l’insignifiance à la curiosité, cherche à créer une tension dès le début.
Dans l'extrait étudié, on peut constater que la peau de chagrin est ornée
d'une phrase mystérieuse qui suscite le doute et l'interrogation chez le jeune
homme. En effet, celui-ci demande à son interlocuteur la signification de la
phrase gravée dans le talisman, mais ce dernier ne lui donne pas de réponse
claire et le laisse dans l'incertitude notamment en se moquant de lui avec des
exclamations comme « Ah !Ah ! » ligne 21 ou encore avec l’expression ligne 17
« Ce sourire de supériorité ». Ce doute quant à la signification de la phrase
incrustée dans la peau de chagrin crée une tension narrative et attise la
curiosité du lecteur. En effet, cette phrase est présentée comme une clé du
mystère entourant la peau de chagrin, et sa signification reste inconnue pour le
protagoniste comme pour le lecteur. Cette situation crée une attente chez le
lecteur, qui espère découvrir le secret de la peau de chagrin à mesure que le
récit avance. Pour installer le suspens, des hypothèses avec les orientalistes
sont mises en place et Raphaël remet en cause la véracité des pouvoirs de
l’objet avec des comparaisons comme à la ligne 31 « que si je parlais des Sphinx
ou des Griffons, dont l’existence est en quelque sorte scientifiquement
admise. » et avant la découverte de la phrase, une action de découpage de la
peau doit être fait. Ces dialogues et actions remettent en cause les pouvoirs du
talisman et en effet, la phrase est présentée comme une clé du mystère
entourant la peau de chagrin, et sa signification reste inconnue pour le
protagoniste. Cette situation crée une attente chez le lecteur, qui espère
découvrir le secret de la peau de chagrin.
D’autre part, la phrase incrustée dans la peau de chagrin est un mystère pour
Raphaël, mais elle constitue également un enjeu majeur de l'intrigue. Cette
phrase, qui promet à son détenteur l'exaucement de tous ses désirs, est une
source de tentation et de fascination pour Raphaël, qui s'interroge sur sa
signification et sur les limites de son pouvoir. Grâce à ces expressions, le
suspense est d'autant plus grand que la signification de la phrase qui est laissée
volontairement floue et mystérieuse, ce qui entretient le doute chez le lecteur
et chez le personnage. La phrase est de base en sorte d’écriture arabesque pour
laisser dans l’incompréhension le lecteur. Cette attente est renforcée par
l'utilisation de plusieurs figures de style. Tout d'abord, la répétition du verbe
posséder l.54.55 crée un effet d'insistance qui renforce son importance dans
l'intrigue, le champ lexical de l’emprise apparaît avec des expressions comme
« Ta vie m’appartiendra »l.56 ou encore « me veux-tu ? », ce champ lexical
pousse la tension narrative car le lecteur va chercher à en apprendre plus sur
ces phrases qui laissent forcément un flou. Ensuite, le mystère est renforcée par
l’adjectif « mystérieuse » l.52. Ces expressions créent un effet de suspense et
d'attente chez le lecteur.
Enfin, l'utilisation de la métaphore du talisman, qui renvoie à un objet magique
doté de pouvoirs surnaturels, contribue à renforcer le mystère qui entoure la
phrase et l'objet qui la contient. Tout cela contribue à créer une intrigue
captivante et à maintenir l'attention du lecteur jusqu'à la fin du roman.

En conclusion, l'analyse de cet extrait de La Peau de Chagrin de Balzac a


permis de mettre en lumière les différentes figures de style qui participent à la
construction de la tension narrative de ce passage. La personnification de la
peau de chagrin, la métaphore du talisman et la gradation dans l'attitude du
jeune homme contribuent à créer un univers fantastique et mystérieux.
L’ellipse et l'anticipation de la découverte de la signification de la phrase
incrustée dans la peau de chagrin créent une attente chez le lecteur et
stimulent une envie de continuer la lecture.
Ainsi, ce passage montre l'importance de l'utilisation des figures de style dans la
création d'une tension narrative. Il illustre également la manière dont
l'anticipation de la découverte d'un secret peut agir comme un élément
important de l'intrigue. Enfin, cette analyse nous invite à considérer
l'importance de l'écriture dans le roman réaliste de Balzac. Mais avec cette
anticipation, la question de comment l'anticipation de la découverte d'un secret
peut agir comme un élément déclencheur dans d'autres genres littéraires se
soulève donc.

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