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Lecture linéaire n° VIII 

: La bruyère, les Caractères (1688)


« De la cour », Chapitre VIII

Lecture linéaire n° VIII : La bruyère, les Caractères (1688)


« De la cour », Chapitre VIII

Intro : cf Lecture linéaire VI pr LB


Le texte proposé est issu du livre VIII consacré à la peinture de la cour.
Notre extrait donne à voir une contrée exotique et des habitants aux mœurs insolites.
Enfaite, le moraliste use du regard éloigné pour épingler la société de son temps.
Problématique : comment LB fait la satire des contemporains ?
Plan : Il y a 5 mouvements :
Il évoque successivement :
- Les jeunes gens (l1 à 7)
- Les femmes (L 7 à 10)
- Les hommes (L10 à 14)
- Le rapport au roi et à la divinité (14 à 21)
- Enfin de la ligne 21 à la fin, nous trouvons une conclusion situant le lieux dont il s’agit

I) L’évocation des jeunes gens (l1 à 7) :


procédé interprétation
le texte s’ouvre sur l’emploi du pronom « on »  le locuteur semble relayer la rumeur publique,
sujet d’1 v de parole le v « parler évoque en effet les « on dit »

Notons l’usage de l’article indéfini « un » régulier Le flou sur l’identité de celle-ci suggère
l’éloignement et l’exotisme. Par ce procédé le
moraliste imite les descriptions ethnologiques
des peuples Américains nouvellement
découverts par les Européens ; il semble porter 1
regard étranger ou 1contrée imaginaire
Le texte présente d’abord les « vieillards » Montrent 1tendance à la généralisation
+
Le pluriel, le déterminant défini, le présent de
vérité général
+
1énumération d’adj mélioratifs L’évocation est élogieuse
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« De la cour », Chapitre VIII

La locution adverbiale « au contraire » (l1 et 2 )


Intro cpdt un portrait peu flatteur des j gens Ils contrastent avec les qualités mentionnées
+ plus haut
Les termes péjoratifs foisonnent
+ Souligne 1 aberration, ces hommes dans la fleur
Les antithèses inaugurales soulignent de l’âge sont anormalement endurcis
+ |Connotent la privation, la perte, ces j gens sont
Les négations (« ss », «ni »), le participe passé dépourvus des attributs habituels de la jeunesse
« affranchis »
+ Dessine des individus blasés , Ainsi ces j hos
semblent libérés des « passions » , alors que ds
Les adj péjoratifs « insipide », « éteins » d’autres contrées (cf adv de lieu « ailleurs »)
La fin de l’adolescence rime avec l’éveil à
l’amour, est-ce à dire que ces j gens ont déjà
abusés des plaisirs galants

Le lex de l’alimentations et de l’ivresse abonde Ces termes évoquent 1 jeunesse avide, préférant
l’alcool et la bonne chère aux plaisirs de la chair :
d’ailleurs l’adj péjoratif « ridicule » caractérisant
les « amours « pose question : la bruyère établit-
il une hiérarchie entre les amours sérieux et aux
aventures sans conséquences ?

Les antithèses : « affranchis » ≠ « commence » Tous ces procédés expriment la démesure et


l’abus, l’excès
« sobre » ≠ « s’enivre »
« insipide » ≠ « violentes »
+
Les hyperboles { « durs, féroces »
{ l’adv intensif « trop »
{ le superlatif « les liqueurs les +
violentes »
+
Le paradoxe créé avec la négation exceptive (ou Sligne une aberration : ne boire que du vin est
tournure restrictive) « ne s’enivre que du vin » assimilé, chez les j gens à de la sobriété car ils
ont besoin d’alcools de plus en plus forts.
+

La mention de « l’eau forte » = 1 acide nitrique, Ces procédés mettent en évidence 1 fâcheux
1puissant décapant corrosif pendant pour l’alcool, voila une jeunesse qui a
un comportement toxique, elle s’empoisonne
littéralement en buvant de manière immodérée
Notons l’usage d’1 voc moral péjoratif Le jugement est sévère, le texte donne à voir une
« violente » « débauche » jeunesse excessive et dépravée
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II) L’évocation des femmes (l.7 à 10) :


Comme les vieillards et les j gens, les femmes
sont évoquées au moyen d’un pluriel
généralisant
+
Notons les présence d’1 nvo paradoxe avec les
expressions antinomiques « le déclin de leur Ces femmes accélèrent leur décrépitude en
beauté » ≠ « rendre belle » croyant préserver leurs attraits
+
le v modalisateur « croire » connotant l’erreur
+
L’emploi du v fort précipitent »
Le lexique des apparences combiné à celui du Dessinent des femmes superficielles, frivoles,
corps particulièrement abondant obnubilées par les apparences
La périphrase « peindre leur lèvres… épaules » Désigne la pratique du maquillage. LB adopte
un regard éloigné, volontiers naïf
+

Le v « peindre » Semble évoquer 1coutume étrange et


aberrante
+

Le verbe « étalent » est éminemment péjoratif Ce v au sens fort souligne l’impudeur des
femmes qui dévoilent leur corps
+

La comparaison hypothétique « comme si » Ces procédés slignent à nvo le regard naïf de
associé à la périphrase « l’endroit par où elles l’étranger : celui-ci formule des hypothèse,
pourraient plaire » décrit des coutumes et des comportements
insolites qui leur sont peu familiers
+

LB recourt à 1 nvo paradoxe avec l’antithèse Le moraliste chrétiens sligne ainsi 1 aberration :
« cacher » != « montrer » les femmes exhibent leurs charmes au lieu de
les dérober aux regards
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III) L’évocation des hommes (L 10 à 14) :

Ceux-ci sont d’abord désignés par la prériphrase il ft attendre la l 13 pr identif « les hommes » : 1
vague « ceux… contrée » tel procédé sligne encore le regard éloigné et
l’étrangeté des sujets décrites
+

Les perruques st désignées au moyen de 2


périphrases naïves
+
Donne à voir 1 pratique ridicule et aberrante.
L’adj choisi pour qualifier ces cheveux : Les formulations employées st plaisantes et
« étrangers » invitent évidemment au questionnement et à la
réflexion : la mode est-elle sensée ?

Les adj utilisés ont 1 connotation péjorative Ils expriment la gêne, les perruques semblent
brouiller les repères : elles modifient en effet
+ l’apparence, comme l’indiquent le v « changer »
et la négation lexicale « empêche qu’on ne
connaisse »
La perruque mentionnée est sujet de plusieurs v
d’actions Ce procédé donne l’illusion d1 obket
monstrueux car doué de vie, LB donne a voir
des créatures difformes et grotesques

IV) Les courtisans (l 14 à 21)

le determinant démonstratif « ces peuples » Expriment à nouveau la distance et l’exotisme,


ce que confirment les déterminants possessifs
« leurs »(2x) insistant sur 1spécificité , 1
caractère propre
Le lexique de la religion irrigue tout le passage
+
Les verbes d’action « s’assemblent », Semblent décrire un rituel
célèbrent », forment »

+
Les CC foisonnent Livrant beaucoup de détals : la description est
+ exhaustive
Les propositions subordonées relatives st Elles montrant un souci du détail, la description
nombreuses est pittoresque

+
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Le voc employé reappelle celui de la Grèce Le regard éloigné présente le culte catholique
antique comme une étrange cérémonie païenne
« mystères » ; « temples »
+
Notons l’usage répété du v voir (2x) LB donne à voir ; il use de l’hypotypose pr
peindre la comédie humaine
La désignation utilisée « les grands » Evoquent 1 elite sociale, celle des courtisans
+
Le roi est mentionné pas moins de 4x
+ Mettent sur le même plan les représentants des
Les parralèlismes (l14 ; 20-21) pouvoirs temporels et spirituels
+
Le v fort « adorer » est utilisé Les procédés slignent la flagornerie des
courtisans et une idolâtrie déplacée, aberrante,
+ LB fustige l’excès

Le substantif « subordination » a un sens Avec celui-ci LB dénnonce la servilité de ses


péjoratif fort contemporains, prompt à se soumettre a roi
+

Les postures évoquées st antinomiques Elles st + efficaces que un grand discours, elles
« tournées au roi » != « les faces élevées vers le slignent 1 paradoxe, les courtisans révèrent leur
roi » roi au sein d’1 église, L e moraliste catho fustige
l’hypocrisie religieuse et le manque de sincérité
de ses contemporains

V) La conclusion (L21 a fin)

Avec l’usage des astérisques LB semble ménager le suspense


Des coordonnées géo sont ensuite fournies par Voilà ce qui inscrit le txt ds la tradition de
le locuteur description ethnologique et des récits de
voyage, LB maintient l’illusion de 1 région
exotique et lointaine
Cpndt ces coords géographiques correspondent Ns avons donc une conclusion en forme de
à la France, laquelle n’est pas nommée devinette ou de « pirouette »
+
La mention des Iroquois et des Hurons, peuples Est éminemment ironique, LB situe la contrée
du nvo monde décrite par rapport aux indiens et non comme il
l’aurait du le faire par rapport au vieux
continent . Ce renversement ironique suggère
que les indiens d’amérique sont la référence, le
mètre-étalon et que ce sont les peuples dits
civilisés qui sont les sauvages
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