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Définitions
Honnête homme
Homme de bon goût, digne, franc et courageux, qui sait plaire et se faire aimer.
Courtisan
Homme hypocrite qui cherche à obtenir les faveurs de la Cour en usant de fausseté.
Satire
Le moraliste
Homme qui observe la nature humaine et les mœurs, réfléchit sur elles pour en tirer une morale.
La comédie
3. Le titre exact de l’unique ouvrage de Jean de La Bruyère est : Les Caractères ou les Mœurs de
ce siècle. Il y présente les mœurs des individus de l’époque.
Concernant la publication de son ouvrage, elle a lieu en 1688. L’œuvre rencontra un franc
succès. La Bruyère multiplie ensuite les apports à son ouvrage et le réédite à de nombreuses
reprises, ajoutant sans cesse de nouvelles observations. En 1696 est publiée la version finale
de son œuvre, qui comporte plus d’un millier de remarques.
Livre V
Thèmes principaux
Défauts critiqués
La Bruyère met en lumière le fait que, selon lui, les hommes ne s’écoutent pas parler. Chacun
veut prendre la parole pour présenter ses idées d’une façon presque brutale, mais personne
n’écoute les idées des autres. On y voit le manque d’éducation de ces hommes
particulièrement impolis et balourds.
La Bruyère semble regretter le fait que, dans ce qu’il décrit, la conversation n’existe pas, en
réalité. La parole semble être plutôt un moyen de se chamailler, de lancer des piques, et cela
n’est pas constructif. L’auteur semble penser que la parole devrait être, à l’inverse, un moyen
pour apprendre à échanger, afin de comprendre les autres et soi-même.
Remarques précises
« Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c’est un homme universel, et il se
donne pour tel : il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque
chose. »
Ici, l’auteur critique le fait de vouloir se mettre en avant, de se donner l’air de tout connaître,
quitter à mentir ouvertement, et jouer un personnage que nous ne sommes pas.
« A-t-on servi, il se met le premier à table et dans la première place ; les femmes sont à
sa droite et à gauche. Il mange, il boit, il conte, il plaisante, il interrompt tout à la fois. »
Le personnage en question est Théodecte. La Bruyère lui reproche d’être particulièrement mal
élevé, sans éducation, sans savoir-vivre, irrespectueux envers les autres convives : il se
précipite à la table pour s’asseoir (égoïsme), il coupe la parole aux autres invités. Sans doute
ses plaisanteries sont-elles à son image : grossières et balourdes.
Livre VI
Thèmes principaux
Le livre VI s’intitule « des biens de fortune ». Il se propose de mettre en lumière les aspects
négatifs qu’a l’argent sur l’homme. Il est dit que sans argent, l’homme se retrouvera exclu de
la société, mis à l’écart.
Défauts critiqués
Remarques précises
« On ne peut mieux user de sa fortune que fait Périandre : elle lui donne du rang, du crédit,
de l’autorité ; déjà on ne le prie plus d’accorder son amitié, on implore sa protection. Il a
commencé par dire de soi-même : un homme de ma sorte ; il passe à dire : un homme de
ma qualité »
La Bruyère critique ici la vanité de cet homme, Périandre, qui, parce qu’il est riche, croit
être homme supérieur. Il critique également ceux qui rampent devant lui pour « implorer sa
protection ». Par conséquent, l’auteur parvient à montrer que l’argent corrompt les mœurs
et le cœur des hommes, puisque l’argent corrompt les rapports qu’ont les hommes entre
eux. Il ironise en outre sur le pouvoir démesuré qu’a l’argent : non seulement l’argent le
rend riche financièrement, mais en plus l’argent lui confère « rang », « crédit » et
« autorité ». La Bruyère regrette que le respect puisse être obtenu sans le mériter, juste
parce qu’un individu est fortuné.
« Laissez faire Ergaste, et il exigera un droit de tous ceux qui boivent de l’eau de la rivière,
ou qui marchent sur la terre ferme : il sait convertir en or jusques aux roseaux, aux joncs et
à l’ortie. »
Dans cet extrait, l’auteur critique la cupidité propre à la nature humaine. L’eau de la rivière
n’appartient à personne. Pourtant, il est des personnes qui souhaiteraient s’enrichir grâce
à cette eau. La Bruyère dénonce le fait que certaines personnes sont si cupides qu’elles
chercheront à exploiter dès qu’elles le pourront, et que ces gens ne voient le monde qu’à
travers le prisme de l’argent. C’est une démonstration du fait que l’argent corrompt les
hommes.