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1.

Définitions

Honnête homme

Homme de bon goût, digne, franc et courageux, qui sait plaire et se faire aimer.

Courtisan

Homme hypocrite qui cherche à obtenir les faveurs de la Cour en usant de fausseté.

Satire

Ecrit montrant et critiquant le faux et le ridicule des passions humaines.

Le moraliste

Homme qui observe la nature humaine et les mœurs, réfléchit sur elles pour en tirer une morale.

La comédie

Pièce de théâtre destinée à provoquer le rire.

2. Le contexte historique de 1688 s’inscrit dans l’Epoque moderne (1453-1789). La guerre de la


Ligue d’Augsbourg commence et la guerre austro-turque est en cour (débutée en 1683). C’est
Louis XIV qui règne alors (il règne de 1638 à 1715). Son règne fut le plus long de l’Histoire (72
ans). La société est fracturée par les inégalités et se compose de la noblesse, du clergé et du
tiers-Etat. Charles II d’Angleterre vient de mourir. Outre La Bruyère, Madame de Sévigné,
Charles Perrault et Racine sont encore vivants.

3. Le titre exact de l’unique ouvrage de Jean de La Bruyère est : Les Caractères ou les Mœurs de
ce siècle. Il y présente les mœurs des individus de l’époque.

Concernant la publication de son ouvrage, elle a lieu en 1688. L’œuvre rencontra un franc
succès. La Bruyère multiplie ensuite les apports à son ouvrage et le réédite à de nombreuses
reprises, ajoutant sans cesse de nouvelles observations. En 1696 est publiée la version finale
de son œuvre, qui comporte plus d’un millier de remarques.
Livre V

Thèmes principaux

Le livre V traite de la société et de la conversation. Ce livre comporte au total plus de quatre-


vingt-trois remarques. On y traite l’art de se comporter en société et plus précisément l’art
d’user de la parole dans un contexte de salon. Le thème de la politesse ainsi que celui de la
bonne éducation, de la bonne tenue en société, sont présents.

Défauts critiqués

La Bruyère met en lumière le fait que, selon lui, les hommes ne s’écoutent pas parler. Chacun
veut prendre la parole pour présenter ses idées d’une façon presque brutale, mais personne
n’écoute les idées des autres. On y voit le manque d’éducation de ces hommes
particulièrement impolis et balourds.

La Bruyère semble regretter le fait que, dans ce qu’il décrit, la conversation n’existe pas, en
réalité. La parole semble être plutôt un moyen de se chamailler, de lancer des piques, et cela
n’est pas constructif. L’auteur semble penser que la parole devrait être, à l’inverse, un moyen
pour apprendre à échanger, afin de comprendre les autres et soi-même.

Remarques précises

« Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c’est un homme universel, et il se
donne pour tel : il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque
chose. »

Ici, l’auteur critique le fait de vouloir se mettre en avant, de se donner l’air de tout connaître,
quitter à mentir ouvertement, et jouer un personnage que nous ne sommes pas.

« A-t-on servi, il se met le premier à table et dans la première place ; les femmes sont à
sa droite et à gauche. Il mange, il boit, il conte, il plaisante, il interrompt tout à la fois. »

Le personnage en question est Théodecte. La Bruyère lui reproche d’être particulièrement mal
élevé, sans éducation, sans savoir-vivre, irrespectueux envers les autres convives : il se
précipite à la table pour s’asseoir (égoïsme), il coupe la parole aux autres invités. Sans doute
ses plaisanteries sont-elles à son image : grossières et balourdes.
Livre VI

Thèmes principaux

Le livre VI s’intitule « des biens de fortune ». Il se propose de mettre en lumière les aspects
négatifs qu’a l’argent sur l’homme. Il est dit que sans argent, l’homme se retrouvera exclu de
la société, mis à l’écart.

Défauts critiqués

La Bruyère critique les dérives relatives à l’importance de l’argent. Il met également en


évidence le problème que constitue la corruption dans la société. Pour cela, il utilise l’exemple
d’un domestique, Sosie, qui parvient à escalader les marches de l’échelle sociale à toute allure.
S’il y parvient, c’est qu’il fait preuve de malhonnêteté et corrompt autrui pour arriver à ses
fins. C’est donc le fait de réussir sans le mériter qui est critiqué ici par l’auteur.

Remarques précises

« On ne peut mieux user de sa fortune que fait Périandre : elle lui donne du rang, du crédit,
de l’autorité ; déjà on ne le prie plus d’accorder son amitié, on implore sa protection. Il a
commencé par dire de soi-même : un homme de ma sorte ; il passe à dire : un homme de
ma qualité »

La Bruyère critique ici la vanité de cet homme, Périandre, qui, parce qu’il est riche, croit
être homme supérieur. Il critique également ceux qui rampent devant lui pour « implorer sa
protection ». Par conséquent, l’auteur parvient à montrer que l’argent corrompt les mœurs
et le cœur des hommes, puisque l’argent corrompt les rapports qu’ont les hommes entre
eux. Il ironise en outre sur le pouvoir démesuré qu’a l’argent : non seulement l’argent le
rend riche financièrement, mais en plus l’argent lui confère « rang », « crédit » et
« autorité ». La Bruyère regrette que le respect puisse être obtenu sans le mériter, juste
parce qu’un individu est fortuné.

« Laissez faire Ergaste, et il exigera un droit de tous ceux qui boivent de l’eau de la rivière,
ou qui marchent sur la terre ferme : il sait convertir en or jusques aux roseaux, aux joncs et
à l’ortie. »
Dans cet extrait, l’auteur critique la cupidité propre à la nature humaine. L’eau de la rivière
n’appartient à personne. Pourtant, il est des personnes qui souhaiteraient s’enrichir grâce
à cette eau. La Bruyère dénonce le fait que certaines personnes sont si cupides qu’elles
chercheront à exploiter dès qu’elles le pourront, et que ces gens ne voient le monde qu’à
travers le prisme de l’argent. C’est une démonstration du fait que l’argent corrompt les
hommes.

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