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Jean de La Bruyère, Les Caractères, VIII 74.

Jean de La Bruyère est un écrivain et moraliste français, né à Paris le


16 août 1645, il est contemporain de Jean de La Fontaine, Marie
Madeleine de La Fayette et de Nicolas Boileau... Il rencontre ce
dernier en 1680, ce qui lui ouvre bien des portes puisque grâce à lui,
il deviendra le précepteur du Duc de Bourbon, petit-fils de Grand-
Condé, et de Mademoiselle de Nantes, fille illégitime de Louis XIV,
qui se marieront en 1685. Suite à la mort de Grand-Condé en 1686, il
reste attaché au couple en tant que chargé de bibliothèque. Il publie
Les caractères, qui sont l’œuvre de sa vie pour la première fois en
1688. S’en suit huit autres éditions jusqu’en 1696, année de sa mort.
Pour écrire cet ouvrage, La bruyère, s’inspire dans un premier temps
des caractères de Théophraste, décrivant même les siens comme
une suite à ceux-ci. Les caractères ou Les mœurs de ce siècle, voit le
jour pour enseigner aux lecteurs comment devenir honnête homme
ou femme. Dans ce but, La bruyère dénonce donc ce qu’il considère
comme les mauvaises mœurs de son siècle. Nous nous situons ici,
dans le soixante-quatorzième caractère du huitième livre intitulé “De
la cour”, où l’auteur explique les comportements recommandés à ses
yeux pour vivre à la cour du roi. Dans cette remarque, La Bruyère
critique l’ensemble de la société, du peuple au roi. Nous nous
demanderons donc comment La Bruyère critique la société de son
temps ? Dans un premier temps, nous verrons son regard sur les
jeunes gens de son temps, ensuite, nous nous pencherons sur sa
critique du culte de l’apparence, enfin, nous étudierons son point de
vue sur la messe du roi.
 “les vieillards sont galants, polis et civils ; les jeunes gens au
contraire, durs, féroces, sans mœurs ni politesse”, il compare
l’ancienne génération à la nouvelle et se trouve attristé de la
tournure que prend celle-ci comme nous le montre ce système
ternaire.
 “ils se trouvent affranchis de la passion des femmes dans un
âge où l’on commence ailleurs à la sentir ; ils leur préfèrent des
repas, des viandes, et des amours ridicules”, nouveau système
ternaire qui fait la satire des jeunes gens, il préfèreraient de la
nourriture à une femme -> hyperbole, qui montre l’agacement
que ressent La Bruyère face à ces jeunes gens.
 “l’usage trop fréquent qu’ils en ont fait le leur a rendu
insipide”, hyperbole qui montre le manque de responsabilité de
cette génération qui aurait tellement bu que leurs papilles se
seraient habituées au goût du vin.
 “il ne manque à leur débauche que de boire de l’eau forte”,
périphrase désignant de la javel, ils auraient tellement bu
d’alcool que ce serait le seul qu’ils n’aient pas goûter.
 “Les femmes du pays précipitent le déclin de leur beauté par
des artifices qu’elles croient servir à les rendre belles”, il
dénigre le maquillage qui à ses yeux les enlaidies et accélère
leur vieillesse.
 “leur coutume est de peindre leurs lèvres, leurs joues, leurs
sourcils et leurs épaules, qu’elles étalent avec leur gorge, leurs
bras et leurs oreilles, comme si elles craignaient de cacher
l’endroit par où elles pourraient plaire”, énumération qui
hyperbolise le problème du maquillage
 “embarrassée dans une épaisseur de cheveux étrangers”, il
dénonce le fait de mettre des perruques -> périphrase qui
condamne le culte de l’apparence.
“il descend à la moitié du corps, change les traits, et empêche
qu’on connaisse les hommes à leur visage”, il dénonce le culte
de l’apparence qu’il décrit comme dévisageant les personnes.
 “Ces peuples d’ailleurs ont leur Dieu et leur Roi”, ils dénoncent
le fait que le roi soit mis à la même échelle que Dieu
 “il y a au fond de ce temple un autel consacré à leur Dieu, où un
prêtre célèbre des mystères qu’ils appellent saints, sacrés et
redoutables ; les grands forment un vaste cercle au pied de cet
autel, et paraissent debout, le dos tourné directement au
prêtre et aux saints mystères”, il décrit l’autel comme étant au
fond du temple comme si les fidèles se fichaient de leur Dieu et
venaient plus à la messe pour le roi que pour celui-ci, de pus
avec un système ternaire, ils dénoncent le fait que les prêtres
obéissent plus aux recommandations du peuple et du roi que
de Dieu, enfin, il les décrits comme dos à cet autel ce qui serait
une insulte envers leur Dieu au profit de leur roi.
 “ce peuple paraît adorer le prince, et le prince adorer Dieu”,
avec ce chiasme, il démontre l’absurdité de la messe du roi
puisque les courtisans viennent en réalité plus prier le roi que
dieu, enfin, le roi lui est présenté comme un pratiquent fidèle
qui aime dieu donc une sorte d’antithèse entre ces côtés
opposés.
Nous pouvons donc en conclure que Jean de La Bruyère critique
toute la société de son temps, dans un premier temps en dénoncant
le manque de responsabilité des jeunes gens de l’époque qui sont
présentés comme des extraterrestres, ensuite, en montrant le côté
idiot du culte de l’apparence qui au final dénature les Hommes,
enfin, en condamnant la messe du roi qui ne serait qu’un moyen
pour les courtisans de plaire au roi.

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