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Dissertation : Les Caractères de La Bruyère

Sujet: Dans les Caractères, la tradition théâtrale n'est pas loin et pourrait y
rapprocher l'œuvre de la bruyère de celle de Molière.

1ière partie : les échos et les inspirations évidents avec la tradition théâtrale.

2ième partie : Nous allons étudier la satire de la comédie sociale, entre le spectacle théâtral
et le théâtre du monde.

Tout d’abord, la société du 17e siècle se comporte comme dans un théâtre. En effet,
la société de cette époque joue un rôle, comme des comédiens sur une scène pour se faire
remarquer, attirer l’attention des autres et monter dans les rangs sociaux.
On peut le remarquer par le comportement extravagant des femmes aux Tuileries dans le
chapitre 7 « De la ville ». Ces femmes se mettent en scène, elles exposent leur richesse grâce
à des magnifiques robes ainsi que leurs parures « les femmes se rassemblent pour montrer
une belle étoffe, et pour recueillir le fruit de leur toilette » remarque 3. Elles veulent se faire
voir en jouant la comédie « l’on hausse sa voix, l’on gesticule et l’on badine, l’on penche
négligemment la tête, l’on passe et l’on repasse ». Les femmes de la ville ne sont pas les
seules à jouer la comédie, les avocats eux font leur métier par intérêt et non pas par
vocation dans le chapitre « de la ville » remarque 6. En apparence ils ont réussi leur vie et
aiment sont passionnés par leur métier mais ce n’est qu’une illusion. Les avocats veulent
être de grandes personnes, ils veulent montrer leur fausse réussite à la société « vous
moquez vous de rêver en carrosse, ou peut-être de vous y reposer ? Vite, prenez votre livre
et vos papiers, lisez, ne saluez que à peine ces gens qui passent dans leur équipage ; ils vous
en croiront plus occuper ». Montesquieu, invente une anecdote amusante « les lettres
persanes » afin de critiquer ses contemporains pour qu’ils prennent conscience du ridicule.
L’on reconnait la satire de la société du paraître du 17e par le comportement des Parisiens
en présence de Rica. Les Parisiens se mettent en scène avec une curiosité extravagante
lorsqu’ils le découvrent sous son habit de Persan « Je fus regarder comme si j’avais été
envoyé du Ciel ». La moindre action de Rica est épiée et entraîne une réaction immédiate et
exagérée de la société. « Les femmes mêmes faisaient un arc en ciel, nuancé de mille
couleurs, qui m’entourait ».

En outre, La Bruyère ne fait pas seulement la satire de la comédie sociale, il


représente aussi la société et la cours qui sont comme des mécaniques vides. Ce sont des
pantins sans âme et sans esprit. Dans le chapitre « des grands » on remarque que les grands
sont comparés à des clowns, des marionnettes de foires. En effet, ils répètent sans cesse
des gestes mécaniques ; De l’extérieur, ce sont des divertissements sans âme et sans
profondeur. Ils ne s’animent qu’en présence de grandes personnes, lorsqu’ils sont aux
spectacles « ils pirouettent, ils gesticulent, ils crient, ils s’agitent ; semblable à ces figures de
carton qui servent de montre à une fête publique » remarque 32. Nous pouvons aussi nous
intéresser à Philante dans le chapitre « des grands ». Philante est un homme d’esprit, il a du
mérite et de la fidélité pour son maitre. Il est même prêt à renoncer à son amour propre et à
son amabilité pour son maitre ainsi que son rang. Il agit de la sorte sans réflexion, c’est une
mécanique vide.
Nous avons aussi l’image de Gatsby dans le livre Gatsby le magnifique de Fitzgerald. Gatsby
dans sa demeure possède une grande bibliothèque remplie de livres mais lorsqu’on s’en
approche, on se rend compte que tous ces livres n’ont jamais été ouvert. Il s’agit simplement
d’un effet de mode qu’il suit comme toute la société.

Enfin, le moraliste fait aussi des critiques qui visent à corriger les mœurs de la société
et qui aident à tendre vers l’idéal de l’honnête homme. De nombreuses remarques dans les
caractères sont sous forme de maximes. Ces maximes pour la plupart sont la critique de la
société et ont pour objectif de faire des morales. Dans le chapitre « de la cour » remarque
74, LB compare les anciens qui étaient des honnêtes hommes aux jeunes qui sont, eux,
irrespectueux et dans les excès « l'on parle d'une région où les vieillards sont galants, polis et
civils ; les jeunes gens au contraire, durs, féroces, sans mœurs ni politesse ». L’auteur fait
donc une morale afin d’inviter le lecteur à ne pas imiter ces personnages. Il prône ainsi
l’idéal d’honnête homme, simple, sincère et naturel.
La Bruyère dans le chapitre « du souverain ou de la république » donne l’exemple de l’idéal
d’un prince qui devrait particulièrement être libéré de tous les masques de la comédie
sociale. Il devrait être naturel, mesuré, respectueux, simple et surtout à l’écoute de son
peuple. « Ménager sa vie que pour le bien de son État ; aimer le bien de son État et sa gloire
plus que sa vie » remarque 35
La Bruyère s'inscrit dans la lignée des moralistes du 17e siècle tout comme les fables de la
fontaine qui vise tout autant à instruire son lecteur qu’à lui délivrer une morale et un esprit
critique. Nous pouvons retrouver la critique des mœurs de la société dans la fable le singe et
le léopard de La Fontaine. Dans cette fable, La Fontaine dénonce à travers le leopard les
charmes vains et limités de l’apparence qui cachent l’absence de véritables mérites
personnels. Pour le singe, pour ces tours de passe passe et son art de mis en scène il
n’apparait pas comme le model de l’honnête homme du 17e, mesuré, élégant, naturel et
discret.

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