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SEMENADISSE Léa Francais 24/02/23

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Dissertation

Colette, de son vrai nom Sidonie Gabrielle Colette est une écrivaine,
comédienne… française, elle a vécu durant la Bel époque (de la fin du 19 e à la 1ere Guerre
Mondiale). Dans son œuvre Sido suivi des Vrilles de la Vigne paru en 1908 elle ne
cessera de célébrer la vie, la nature, la famille…
Est ce que le contact avec la nature peut-il être une source de sérénité pour Colette ?
Nous commencerons par montrer la proximité avec la nature qui procure de l’apaisement
et du bonheur à Colette mais démontrerons la présence d’un lien étroit avec la nature qui
la plonge également dans d’autres états.

Le lien de proximité avec la nature est en parti lié à son enfance heureuse, mais
aussi à sa mère. Nous pouvons notamment voir cette proximité dans le « Dernier Feu »
qui est une description du jardin de St Sauveur. St Sauveur étant le lieu où se trouve sa
maison natale. Dans cette nouvelle Colette décrit son jardin d’enfance tout en étant adulte
et en présence de Missy (son amante). Nous pouvons observer ici cette proximité car elle
compare Missy aux violettes, elle compare un humain à des plantes. Nous pouvons aussi
le constater dans la « Forêt de Crecy », dans cette forêt l’autrice retrouve des sensations
anciennes, ressenties pendant son enfance lors de ses excursions nocturnes. Dans cette
nouvelle Colette personnifie ces bois, ce qui peut créer une proximité car le lieu est
transformé en humain. Il y a aussi les plaisirs de plage, que Colette aime, elle apprécie
aussi les parties de pêche en famille, entre amis…
J’ai pu remarquer que cette sérénité perdure a l’age adulte notamment dans « Nonoche »
qui raconte l’histoire d’une chatte grise qui partage ses repas dans « La Guérison ».
Toutes ces nouvelles montrent une forme de plénitude. Pour Colette les jardins sont
comme le Paradis sur terre. Tous les lieux évoqués ci-dessus sont des lieux de bonheur
pour l’ensemble de la famille.
Ce bien-être est fortement lié a l’éducation qu’elle a reçu de sa mère. Dans Sido,
Sidonie (la mère) a un rôle initiatique. Elle communique une éducation stricte à ses
enfants mais aussi souple sur tout ce qui est de la découverte du monde. Sido avait un
lien très fort avec la nature, elle avait un très fort appétit vivre. Elle est présentée comme
une femme curieuse de tout. Toutes ces valeurs ont été transmises à ses enfants, surtout
à Colette.
Tous les sens en éveil lui font goûter le monde en profondeur et qui glorifient le
quotidien. Pour Colette on peut voir que l’odorat est important. Dans la quasi totalité de
son œuvre, elle décrit les 5 sens. L’odorat étant présent dans le portrait de Sido (où il y a
la présence d’une synesthésie). Dans le « Dernier feu » il y a aussi la présence olfactive,
lorsqu’elle demande a Missy de sentir les violettes. On pourrait dire qu’il y a un lien
presque animal à l’environnement car Colette « renifle » tout le monde qui l’entoure. Dans
certains de ces textes, lorsque qu’elle sent les plantes, la nature qui l’entoure, des verbes
associés généralement aux animaux sont utilisés dans la « Forêt de Crecy ». Dans la
quasi totalité de son œuvre, il y a la présence de synesthésie qui montre une communion
totale avec la nature comme le montre cette citation p.252 « Avec des narines ouvertes
pour boire le parfum ». Cette citation montre que Colette ingère tout ce quelle respire. Il y
a de nombreuses métaphores et comparaisons dans l’œuvre de Colette qui renforce la
beauté apaisante de l’environnement comme la métaphore qu’il y a dans « partie de
pêche » où elle compare la montée de la marée a une langue froide mais aussi dans « le
dernier feu » ou elle compare Missy aux violettes, il y a aussi une comparaison dans
« partie de pêche » où elle compare la plage à un miroir car la mère reflète le ciel.

Mais ce lien étroit avec la nature la plonge également dans d’autres états… on peut
observer la présence d’une tendance mélancolique. On peut parler de cette tendance
notamment grâce a l’enfance de Colette qui est tellement idéalisée que son souvenir peut
lui provoquer de la nostalgie. Cette nostalgie peut se traduire par de la tristesse ou du
regret à l’âge adulte, elle ne lui permet donc pas d’accéder a la sérénité. On peut voir cette
tristesse et ces regrets dans plusieurs de ces nouvelles notamment dans « Jours gris ».
Une citation qui fait ressentir cet état « J’appartiens à un pays que j’ai quitté ». Elle parle
ici de la Bourgogne, de sa maison familiale qu’elle regrette d’avoir quittée. Puis dans
« Dernier Feu » où elle évoque « une triste et mystérieuse joie », ici il y a une antithèse qui
peut montrer sa tristesse. Elle est à la fois joyeuse d’avoir grandie, d’avoir quitté sa famille
mais à la fois l’inverse. Et pour finir dans « En marge d’une plage blanche II », elle dit « un
ancien moi-même se dresse, tressaille d’une triste allégresse » qui peut traduire à la fois
le regret et la tristesse du personnage. Pour l’enfant qu’elle était se relève triste et non
joyeuse comme elle l’était auparavant. Tout ça pour dire que Colette est une femme qui
aime vivre, aime la vie, mais tous ses souvenirs la rendent triste.
Dans « Jour gris » le contact avec la nature peut influencer son état d’âme.,« Jours
gris » est un titre à double sens car normalement jour gris indique la météo, le fait qui ne
fasse pas beau, que le ciel soit couvert, mitigé… Mais Colette donne ici une deuxième
signification à ce groupe nominal. Dans « Jour gris » Colette nous décrit une journée à
l’humeur grise, une journée où elle n’est pas bien. Effectivement dans ce texte elle raconte
à son amante, ce qu’il la rend malade. Ce titre montre le mal-être intérieur de Colette ce
jour là… Ce mal être est lié au fait qu’elle ne soit plus dans son « pays » qui est la
Bourgogne, elle fait donc part de sa nostalgie a Missy.
Nous pouvons voir que le lien est parfois tellement fort qu’elle se reconnaît dans
certains éléments naturels ou qu’elle en fait un symbole d’elle même. On dépasse donc la
sérénité pour arriver à une véritable dimension existentielle, on pourrait aussi parler de
symbiose entre Colette et la nature. « Nonoche » retranscrit un peu l’enfance de Colette.
Dans ce texte c’est une chatte qui a un « fils » qu’elle allaite toujours alors qu’il est assez
grand pour être sevré. Quand le petit vient voir sa mère pour téter elle le repousse et le fait
tomber du perron. Pour lui c’était le geste de trop, il décida donc de quitter sa mère et de
partir dans « le bois hanté ». C’est un peu ce qui c’est passé pour Colette. Puis dans « Les
vrilles de la vigne » Colette raconte la naissance du chant nocturne du Rossignol. Pour
elle, le Rossignol a un rôle symbolique. Elle se reconnaît dans le rossignol car il incarne la
poésie et le chant.

Le contact avec la nature peut être une source de sérénité pour Colette mais pas
que, il peut être aussi quelque chose qui la plonge dans d’autres états. Pour elle le contact
avec la nature peut être une source de sérénité car cela lui rappelle son enfance
heureuse, son bien être qui est présent en partie grâce à sa mère et toute cette verdure,
tout ces paysages glorifient ses journées. Mais ce contact lui fait regretter qu’elle est
quittée la maison familiale, la rend triste car cela lui rappelle son enfance heureuse avec
ses parents. Tout cela, la rend alors nostalgique.

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