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Le dernier feu les vrilles de la vigne, Colette, 1908

Cet Extrait est issu du « dernier feu ». Sido a 35 ans quand elle écrit le texte. Elle vit avec Missy
concubinement suite à sa séparation de Willy.
Suite à un dialogue taquin avec cette dernière, Colette va inéluctablement se transporter dans
son enfance et revisiter des souvenirs, notamment des eurs qu elle chérit : les violettes.( Fleur
emblématique du printemps et symbole d amour).Elle va par la suite évoquer tous les types de
violettes qu elle connaît et cela uniquement par le souvenir. Ainsi, elle va rendre un hommage à
l étrange beauté de ces petites eurs.

Problématique : Comment Colette parvient-elle a rendre hommage a l amour et à la violette a


travers « le dernier feu »?

Mouvement 1: un dialogue con ictuel et taquin (l.1-9)


Mouvement 2: la remémoration d un souvenir (l.10-13)
Mouvement 3: l éloge (même poème en prose) d une eur d enfance : la violette (l.14-19)

1er mouvement: Un dialogue taquin (l.1-9)

Colette pose des questions rhétoriques (pas de réponse) , mais elle nous les donne indirectement
-C est une gentille dispute: débat puisque elle compare les violettes de cette Année avec celle de
l année dernière.

«et les violettes elles-mêmes, écloses par magie ». L.1‒> CCM


Elles contemplent les premières violettes du printemps qui viennent d apparaître durant la nuit.
Cette éclosion est présentée de manière méliorative grâce au complément circonstanciel de
manière «par magie ».

« tu te penches et comme moi tu t étonnes ̶> v.2


une sorte de « diascalie interne »
+2ème personne du singulier symbolise la proximité ̶> s agit peut être de missy

Ne sont elles pas.. ̶> L2 Interrogation négative totale


cherche des réponses à propos des couleurs des violettes.
Comparatifs de supériorité : « plus », « moins »

non non l.3-‒>Adverbe de négation


Elle contredit, elle domine la conversation

Toute description s accompagne d un aspect visuel :les eurs ne sont pas mauves, elles sont
« mauves azurées » ̶> très précis

les 3 points de suspension ( très présents dans le texte ) ̶> peuvent correspondre à la prise de
parole de missy à qui on ne donne pas la parole.

« l herbe verte décolore … »l.5̶> métaphore


Elle passe de décrire la nature à l humain̶> poétique
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« plus mauves » ,« non, plus bleues »l.6 ̶> superlatifs
Par la bouche de Colette,il se peut que missy parle d où côté théâtral du passage ̶> pas loin
d être une saynète

« Cesse » « porte »̶> impératif


On ressent l agacement de Colette: Missy est incompétente au sujet des violettes. Le caractère
fort de Colette ressort à travers l utilisation de l impératif.

« Le parfum invariable de ces violettes » l.7


On passe à la description olfactive. Les violettes changent visuellement, mais l odeur est
« invariable » ,c est toujours la même.

« Regarde en respirant » l.7-8̶> paradoxe


Colette invite Missy à un voyage syesthésique: celui de se remémorer d anciennes violettes.

« Le philtre qui abolit les années » ̶> métaphore+ périphrase de la violette +PSR
Le philtre permet de cesser le temps et « abolit les années » : elle projette Colette dans son
enfance.

« Ressuscite »l.8 ̶> verbe


Colette renaît/ se transporte par le souvenir+ odeurs dans une autre époque =magique,
incroyable = synesthésie

Mouvement 2: la remémoration d un souvenir (l.10-13)

« plus mauves, non plus bleues » l.10 ̶> Répétition


Cette phrase est désormais comme un chant incantatoire: brutalement on arrive à l enfance de
Colette.
« je revois » l.10̶> pré xe
Le pré xe « re » nous permet de savoir que c est un Retour dans le passé

« Prés », « bois profonds », bougeons » l.10-11 ̶> lexique de la nature


Le premier souvenir qui lui vient à l esprit est la campagne: abondante, pleine de vie. Souvenir
heureux̶> comme si elle survolait sa terre natale.

Colette décrit de façon générale le lieu ( énumération), puis nira par le plus petit, l objet de son
voyage: la violette

« Des ruisseaux froids, des sources perdues, bues par le sable aussitôt que nées, Des primevères
de Pâques, des jeunette jaune au cœur safrané »l.11-12 longue énumération
Colette poursuit la description ( plus minutieusement) des éléments se trouvant dans un champ
ou une forêt: elle convoque plusieurs éléments: végétation, eau, sable, bois, eurs.. ce qui
enrichit la description de ce paradis perdu.

« Des violettes, des violettes des violettes… » l.14 ̶> anaphore


Colette arrive nalement à l objet de ce retour en arrière la violette. On remarque
immédiatement l importance de cette eur aux yeux de Colette marquée par l anaphore.

« Je revois » ̶> pré xe


Début d un autre souvenir lié à la violette.
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« Une enfant silencieuse »l.14 ̶> article indé ni
L article indé ni marque la dépersonnalisation de Colette par elle même, puisqu il s agit d une
autre Colette ( autre période= enfance.)

« que le printemps Enchantait déjà d un bonheur sauvage »̶> adverbe+ PSR


l adverbe temporel « déjà » nous fait comprendre qu elle aime tout autant la nature lorsqu elle
écrit ce livre.+ sauvage :étymologiquement, lié à la nature, la forêt. ( a prendre dans les 2 sens).

On découvre d autre facettes de la Colette d avant:


Elle était « silencieuse » l.14
Elle avait une « triste et mystérieuse joie » l.15̶>oxymore
Elle était « prisonnière le jour dans Une école » l.16 ̶>préposition
Colette se sentait enfermée dans l école par rapport à la liberté qu elle a dehors, dans la nature ,
la forêt.. .
La PSR nous indique que ̶> elle connaît tout de même cette enfant puisque c est une enfant
silencieuse que le printemps émerveillait

« Elle échangeait des jouets, des images contre les premiers bouquets de violettes
des bois » l.17
Pas attachée au choses matérielles: elle échangeait des objets contre les précieuses petites
eurs. Ceci montre que dès son jeune âge, Colette sait apprécier la vraie beauté, éphémère.

Mouvement 3: l éloge (même poème en prose) d une eur d enfance : la violette (l.14-19)

C est alors que commence l éloge de la violette par Colette: elle va jusqu à moindre détail de ces
petites eurs et en fait une description très précise.

« violettes blanches et violettes bleues, et violettes d un blanc-bleu veiné


de nacre mauve » l.19-20 ̶> anaphore+ lexique de couleurs+ énumération

Nous sommes témoins d une véritable symphonie de couleurs où se décline toutes les couleurs
possibles.̶> crée un e et cumulatif: il y en a beaucoup ( abondance) ̶> locus amoeunus
L anaphore accentue l insistance sur la variété + richesse des violettes.

« qui haussent sur de longues tiges leurs pâles corolles inodores » (l. 20). ̶> PSR
La longueur de cette PSR nous rappelle la longueur de la tige de la violette que Colette décrit ̶>
contribue à la description riche de cette eur.
+ : description progressive: on est passés de « violettes à courte tige » à des « violettes larges »

« Violettes de février, euries sous la neige,[…] roussies de gel »l.22̶>expressions oxymoriques


Colette continue son ode en mettant en avant un autre aspect: la oraison, grâce à des
expressions oxymoriques qui enrichissent l illustration de ce retour en arrière.

« Laideronnes, pauvresses parfumées » l.22̶> personni cations


Attribue un caractère aux violettes: Colette leur donne de la vie. Elles sont étrangement belles
grâce à leurs odeurs.

« Ô violettes de mon enfance ! » l.23 ̶> apostrophe lyrique


Le « ô » exprime de manière éclatante l amour et la vénération de Colette pour ces eurs.
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Ainsi, ces violettes ont fait naître chez Colette une vision qui la submerge de bonheur en ravivant
tous les printemps de son enfance.

« La palpitation de vos petits visages m enivre »̶> personni cation


Colette re-personni e les violettes, comme si elles avaient une expression particulière et belle.
De plus, ̶> pourvoir d « extase » sur Colette qui s «enivre » probablement de joie lorsqu elle les
voie.

Conclusion
Pour conclure, on peut dire que Dans ce texte poétique et lyrique, Colette célèbre le bonheur
d aimer, mais également le bonheur de retrouver les impressions d enfance en se laissant porter
par les souvenirs, marqués par les violettes. En e et, elle va décrire la beauté étrange de ses
eurs d enfance de manière valorisante ( lexique mélioratif) malgré leur fragilité + éphémérité en
évoquant plusieurs sens ( odorat, vue..).

Ouverture : Si Colette « abolit les années » grâce au parfum retrouvé des violettes de son enfance,
Proust retrouve quant à lui, dans Du côté de chez Swann, publié en 1913, le temps passé grâce
au goût d une madeleine trempée dans du thé.
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