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La célébration de l’aube - Sido

INTRO

-Colette est une écrivaine du XXème siècle


-Arrivée à 50 ans, elle remonte à ses origines et écrit SIDO, en 1929
-le recueil, composé de 3 chapitres ressuscite sa mère, mais aussi son père, et ses frères
-le passage que nous allons étudier se situe au début du chapitre Sido
-Colette y évoque en un récit proche de la prose poétique, les promenades à l’aube, que sa
mère l’autorisait à faire seule alors qu’elle n’avait qu’une dizaine d’année

LECTURE

PROBLEMATIQUE + PLAN

Alors, on peut se demander, suite à la lecture de ce texte, comment Colette manifie le


souvenir de son contact avec la nature
Afin de rep à cette question, nous allons étudier les 3 mvmts du texte :
- Le 1er mvmt se compose des lignes 1 à 10 où la scène est décrite comme initiatique
- Le 2ème mvmt se situe de la l 10 à 21l. Ici, Colette se privilégiée d’être autant en
communion avec la nature
- Et enfin, au 3ème mvmt, les sens de l’enfant s’éveillent

DEVELOPPEMENT

1er Mouvement :
-La narratrice décrit un rituel sacré et initiatique
-le passage s’ouvre sur une phrase sans verbe, au rythme ternaire et le ton se fait incantatoire
 Le terme « étés » répété 3 fois est au pluriel et évoque donc une expérience plusieurs
fois vécue, mais tjrs unique
-le participe passé « réverbérés » insiste sur la sensation d’éblouissement
-aussitôt viennent d’autres sensations, plus concrètes
 telles que « le gravier jaune et chaud » qui renvoie à la sensation visuelle de chaleur
-la phrase suivante montre à quel point l’aube lui est cher
 l’emploi de l’imparfait d’habitude dans « j’aimais »
 de l’adverbe « déjà »
 accompagné de l’adverbe d’intensité « tant » montrent une fascination qui n’a pas cessé
-quant à la mère, elle apparait comme une sorte de divinité, offrant l’aube, et donc la
naissance du monde à sa fille
 comme l’illustre les verbes « me l’accordait » et « j’obtenais » qui sont des verbes de don
-sa promenade est décrite comme une conquête
 comme en témoigne l’adverbes « vers », répété 2 fois. Son expédition est lointaine
 le verbe de mvmt « je m’en allais » à l’imparfait à valeur d’habitude marque la
détermination et la recherche de choses inconnues
-elle admire la nature, sous le signe de l’abondance
 comme en témoignent les pluriels dans les noms communs « fraises », « cassis », et
« groseilles barbues »
-cette nature est personnifiée
 « des terres maraîchères qui se réfugiaient », comme si celle-ci voulait se protéger des
autres
Le 2ème paragraphe est une longue phrase, constituée de propositions indépendantes, qui
constitue autant d’étapes que la naissance du jour et la naissance de la narratrice
 Le champ lexical de l’eau dans « bleu », « humide » et de la naissance « originel et
confus » magnifient la description de la naissance du jour et donnent une sensation
d’initiation, presque d’un baptême
-tous les sens sont convoquées à travers les parties du corps
 Le toucher par les « jambes » et « le torse »
 Le goût par « mes lèvres »
 L’ouïe avec « mes oreilles »
 Et l’odorat « mes narines », mis en valeur par le comparatif de supériorité « plus sensible
que » (tt le reste de mon corps)
 L’expérience est donc sensorielle. On assiste à une impression d’osmose entre l’enfant
et la nature. La naissance de la nature fait revivre et naitre l’enfant

2ème Mouvement :
-La narratrice se rend compte de son privilège
-en effet, l’expérience ne peut se vivre qu’en étant solitaire
 Comme le suggère l’adjectif « seule » associé au vb de mvmt « j’allais »
 De plus la prop indépendante « ce pays mal pensant était sans danger » laisse entendre une
opposition entre le monde des humains « mal pensant » et la nature « sans danger » et
donc bienveillante
-Colette prend conscience du prix de son existence
 l’anaphore du présentatif « c’est » insiste sur l’importance du moment et du lieu
-elle comprend à quel point elle est en fusion avec la nature
-c’est une naissance du monde et d’elle-mm
 Comme le souligne la répétition de l’adjectif « premier »
 De mm, le soleil ovale est une métaphore de l’œuf et donc une métaphore de la naissance
-dans le 3ème paragraphe, la narratrice est décrite comme une beauté divine par sa mère
-cette beauté est due à 3 composants, en harmonie avec la nature :
 Son âge, jeune comme l’aube
 Ses yeux, embellis par le bleu de la nature
 Sa chevelure, broussailleuse comme la nature
-Colette relie la nature avec sa beauté sauvage
 L’enfant est la seule témoin de l’aube, et est en communion avec celle-ci. Elle en tire
une certaine fierté

3ème Mouvement :
- Fondue dans le brouillard de l’aube, la fillette connaît un éveil des sens.
-Elle revient toujours au village à la mm heure, au moment de « la cloche de la première
messe »
- le champ lexical de la religion
 « cloche », « messe » illustre le caractère sacré de sa promenade et donc de la nature.
-C’est un rituel pour elle de se promener
 Comme en témoigne l’anaphore « pas avant » qui souligne le fait que cette promenade soit
une habitude
-Ainsi, sa promenade est décrite comme si elle allait à la messe chaque jour
-elle souhaite, avant de rentre, goûter les eaux des sources
 Ces sources sont comme deux divinités cachées au cœur des bois « que je révérais » . Le
verbe « révérer » montre le respect que leur porte la fillette.
-D’ailleurs, elle les personnifie
 Ainsi, la première source est sujet d’un verbe d’action « se haussait ».
 L’expression « une sorte de sanglot » et le verbe « se décourageait » lui donnent voix et
sentiments humains.
 La 2ème source, quant à elle, est comparée à un « serpent »
-à travers ces personnifications, le lecteur comprend que la jeune fille est en osmose avec la
nature puisqu’elle se sent connectée à celle-ci et croit que la nature et vivante
-puis elle goûte enfin l’eau de celles-ci
 La 1ère source a un goût forestier comme le souligne le COI « de feuille de chêne »
 Et la 2ème a goût de « fer et de tige de jacinthe »
 Les point de suspension laisse rêver le lecteur
-le champ lexical du goût ici souligne que la nature permet à la jeune fille d’éveiller ses sens
-cela lui permet d’être profondément en communion avec la nature
-finalement, le verbe de souhait dans la dernière phrase « je souhaite », exprimé au présent,
montre la volonté de l’écrivaine de s’emplir du goût de la nature, et de se fondre en elle. Elle
affirme qu’à sa mort, elle souhaite ressentir cette sensation
-cela illustre un moment d’éternité entre la nature et elle-mm
- et le souvenir de cette « gorgée imaginaire » devient finalement comme le trésor le plus
précieux de l’auteur.

CONCLUSION
-ce souvenir est essentiel puisqu’il relate l’initiation de Colette aux mystères de la nature, et la
naissance de son amour fusionnel pour le monde sauvage.
-elle est partie intégrante de ces bois où elle se fond, se promène, hume les parfums, mange
les baies, et boit aux sources.

OUVERTURE
-cet extrait fait penser au poème en prose « Aube » de Rimbaud.
-dans celui-ci l’adolescent est aussi en communion profonde avec la nature et son éveil

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