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LL14 : Colette, LVDLV « En marge d’une page blanche II »

Contextualisation : Bilan :
Colette a 35 ans lorsqu'elle publie « En marge d'une Plongée poétique dans les
page blanche II » dans le recueil LVDLV -> 1908 souvenirs de la narratrice.
Colette, grâce à son écriture
Elle évoque ici des vacances en baie de Somme : le sensorielle et sensuelle, parvient
bord de mer mais aussi la forêt de Crecy à nous faire vivre la beauté de la
Dernière partie des VDLV : disparition du paysage forêt, à nous envelopper
maritime, de son agitation et de sa lumière pour dans le plaisir et l'inquiétude
laisser place aux senteurs et à la pénombre des sous qu'elle peut engendrer. La nature,
bois. par sa beauté et sa puissance,
par la manière dont elle éveille
Mouvements les sens et ranime les souvenirs,
l.1 à 3 : retrouvailles de la narratrice avec la est un espace tout à la fois
nature = éveil des sens solennel et familier,
l.4 à 10 : attrait des sous-bois = odeurs, couleurs, impressionnant et intime.
textures
l.11 à 15 : majesté inquiétante de la forêt = lumière Ouverture :
et son Sido, « Sido », passage du
l.16 à 21 (fin du texte) : complicité de la cerisier. La narratrice semble
narratrice avec cette nature sauvage avoir retenu les leçons de
sa mère, Sido, qui, comme dans un
Problématique : autre monde, regardait la beauté
Comment Colette parvient-elle grâce à une écriture d'un merle mangeant ses
sensorielle et sensuelle à faire revivre à son cerises sans se soucier justement
lecteur la beauté et la puissance d'une lointaine de ses cerises.
promenade en forêt ?
A la première haleine de la forêt, mon cour se gonfle. Un ancien moi-même se dresse, 1er mouvement :
tressaille d'une triste allégresse, pointe les oreilles, avec des narines ouvertes pour boire le immédiateté de la plongée dans les sensations
parfum. intensité du plaisir
Le vent se meurt sous les allées couvertes, où l'air se balance à peine, lourd, musqué.. la narratrice retrouve des sensations et des
émotions de son passé au sein de cette forêt
Une vague molle de parfum guide les pas vers la fraise sauvage, ronde comme une perle, qui éveil des sens de manière presque animale
mûrit ici en secret, noircit, tremble et tombe, dissoute lentement en suave pourriture framboisée rapport à l nature d’emblée très sensuel
dont l'arôme enivre, mêlé à celui d'un chèvrefeuille verdâtre, poissé de miel, à celui d'une ronde la nostalgie n’est jamais seulement
douloureuse chez Colette, elle est aussi source
de champignons blancs... Ils sont nés de cette nuit, et soulèvent de leurs têtes le tapis craquant de joie
de feuilles et de brindilles.... Ils sont d'un blanc fragile et mat de gant neuf, emperlés, moites
comme un nez d'agneau; ils embaument la truffe fraîche et la tubéreuse… 2ème mouvement :
Sous la futaie centenaire, la verte obscurité solennelle ignore le soleil et les oiseaux. éléments de la nature, arbres et végétaux
L'ombre impérieuse des chênes et des frênes a banni du sol l'herbe, la fleur, la mousse et associés aux sensations qu’ils suscitent et
jusqu'à l'insecte. Un écho nous suit, inquiétant, qui double le rythme de nos pas... On regrette comme dotés de vie / animés = autonomie et
puissance de la nature
le ramier, la mésange; on désire le bond roux d'un écureuil ou le lumineux petit derrière des + longues phrases = comme si la narratrice
lapins... Ici la forêt, ennemie de l'homme, l'écrase. voulait que rien du spectacle de la nature ne
Tout près de ma joue, collé au tronc de l'orme où je m'adosse, dort un beau papillon soit perdue (jamais figée parce que vivante)
mélange des sens : odeurs souvent décrites
crépusculaire dont je sais le nom : lychénée... Clos, allongé en forme de feuille, il attend son par des évocations liées au goût
heure. Ce soir, au soleil couché, demain, à l'aube trempée, il ouvrira ses lourdes ailes bigarrées
de fauve, de gris et de noir. Il s'épanouira comme une danseuse tournoyante, montrant deux 3ème mouvement :
autres ailes plus courtes, éclatantes, d'un rouge de cerise mûre, barrées de velours noir :
absence de lumière et de son (image) :
dessous voyants, juponnage de fête et de nuit qu'un manteau neutre, durant le jour, dissimule... toujours nature vivante, mais + inquiétante
cette fois. C le paysage qui impose à la
narratrice et au lecteur son obscurité et son
4ème mouvement : silence
omniprésence de la figure de l’absence :
= précisions de lieu (expansions du nom pr le papillon) soulignent verbes ignorer et bannir
l'intimité de la narratrice avec la nature : elle est dans la même opposition entre « un écho » et les deux GN
situation que ce papillon = collée au tronc de l'arbre qui lient animaux et sens : bruit et couleur/
= la précision de la description du papillon, la recherche du mot juste, lumière
traduisent la fascination de la narratrice pour une nature en personnification « l’ombre impérieuse des
arbres » = tjr la figure de l’absence
perpétuelle métamorphose, si difficile à saisir, à fixer inclut le lecteur dans son expérience +
- comparaison du papillon avec une « danseuse tournoyante » , filée comme si personne ne pouvait échapper au
ensuite par une métaphore entre le dessus et le dessous des ailes et pouvoir de la forêt
des vêtements de fête sous un manteau = toujours nature dotée de vie dernière phrase : conclusion qui réalise la
sensation d’inquiétude + pose un fait

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