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Cours du 13-09-2022

la recherche de soi
les expressions de la sensibilité
l’homme & la nature

SIMULATION BAC
MÉTHODE DE LA RÉPONSE A L’ESSAI
➔ La nature est-elle un allié fiable de l’expression de soi (par
l’homme) ?
➔ Faut-il passer par la nature pour parler de soi ?

La nature en tant qu’espace paysager végétal et/ou animal dès


l’époque romantique, ne s’inscrit plus en concurrence avec l’homme, elle
conclut avec lui un pacte plus ou moins houleux, se chargeant de
colporter/traduire ses états émotionnels : on se demandera si la nature est
un détour pour parler de soi (et rendre compte d’une sensibilité) ou bien une
formidable opportunité ou bien même, si elle en est le meilleur moyen
possible.

La nature traduit les émotions de l’artiste. Pour JJ ROUSSEAU, la


nature est non seulement accueillie mais elle est même célébrée dans toute
sa splendeur : elle envahit le texte, comme dans les Rêveries du promeneur
solitaire (dans le titre déjà, l’espace est suggéré, contenu dans le syntagme
« promeneur ») , et elle gagne peu à peu tout le récit : l’élément aquatique
prend diverses formes (« vagues », « lac ») et aboutit à sa plus simple
expression d’élément fondamental, « l’eau ». Par ailleurs, le texte s’anime,
mimant le mouvement de l’eau avec tout un champ lexical de l’agitation
(« flux »/  « reflux »). Avec Rousseau, la nature accompagne et stimule la
création littéraire : l’allitération en – r - (« reflux », « relâche », « renflé »)
permet de revivre dans sa tête les sensations éprouvées tout en invitant le
lecteur par suggestion sonore.
La nature non contente de se faire vectrice d’émotions, devient aussi le lieu
du partage entre l’artiste et son public (ses lecteurs).
Chez Chateaubriand aussi, un autre Romantique, la nature est une véritable
alliée, amie et confidente ; la nature fait caisse de résonance avec l’intimité
d’une sensibilité (harmonie imitative en – f – dans « feuilles », « fanent »,
« fuit », épisode de Combourg) mais en outre, la nature est à l’écoute de
l’individu en se mettant à son diapason : l’homme est la référence de la
nature (et pas l’inverse) : « comme notre intelligence, ce soleil », « comme
nos amours, ces fleuves ». L’outil de comparaison « comme » est explicite et
répété, il figure l’accord puissant entre une sensibilité et la nature.
La nature n’est pas un simple décor ni un divertissement : elle permet, elle
favorise l’expression de la sensibilité (elle est un véritable adjuvant).
Cette vision synesthésique de la nature ne rend pourtant pas compte
de toutes les possibilités offertes à l’artiste : elle rend à Lamartine des raisons
de vivre tandis qu’elle fournit à Colette l’énergie vitale.
Chez Lamartine, et en particulier dans « l’isolement », la nature peu à peu se
change en instance consolatrice ; elle répond à la lassitude du poète (mieux
qu’un dieu ne l’aurait fait). Ce dernier engage un dialogue avec elle,
s’adressant finalement aux éléments : « emportez-moi » par la prise de
parole directe et impérative. La nature est le lieu réconfortant par excellence,
permettant au poète de reprendre possession de lui-même et d’affirmer en fin
de poème :  « Je suis ». Mieux encore, elle devient le nouvel absolu, puisque
l’aurore est anoblie devenant « l’Aurore » et que « le soleil » regagne peu à
peu tout le poème. Le poète revigoré recouvre ses facultés créatrices et sa
capacité imaginative comme le traduit le conditionnel de virtualité « je
m’enivrerais », « je donnerais ».
Non seulement la nature est créatrice mais elle est aussi maternante et
maternelle chez Colette, qui, dans Sido (texte placé sous l’égide de sa mère)
multiplie les références au don. Mère et nature végétale se confondent et
alternent pour raviver le goût de vivre et ramener au plus primitif et primordial,
par exemple toute la palette des couleurs primaires dans les fleurs et les
plantes : tout un tableau sensoriel se met en place avec le rouge des
« fraises et des « groseilles », le vert de la « verdure » et le jaune de « l ’or ».
La nature est très encourageante, prend des allures humaines voire divines :
elle incarne la force de vivre.

La nature fait-elle diversion ? Écran ? Ou joue-t-elle le rôle d’un


exhausteur de soi ? On constate que la nature est bonne à modeler, et que
l’homme (l’artiste) lui donne le sens qu’il veut. A l’époque contemporaine le
plasticien Fabrice Hyber la traite en égale et lui rend ce qu’elle lui donne. Elle
l’inspire, il l’étend. La nature et l’artiste sont devenus des partenaires.
Les artistes ont besoin de la nature, mais celle-ci peut en retour avoir besoin
d’eux aussi, pour exister à nos yeux et continuer d’exister tout court : c’est ce
que se propose de réaliser le plasticien Fabrice Hyber engagé dans un
rapport dynamique et réciproque avec la nature : les arbres lui fournissent
son modèle de réflexion rhizomique, tandis qu’en retour il plante une forêt. Il
emprunte tout en donnant à la nature :
https://youtu.be/E8O9qnySdhc

Pour le 28.08
LA RECHERCHE DE SOI – l’expression de la sensibilité
➔ osmose homme/nature
➔ le sentiment amoureux comme révélateur de soi ?
➔ le défi de la mort pour s’éprouver
Pour chacun de trois sous-rubriques, (motivez vos choix!)
vous trouverez
- un extrait de texte
- un air musical
- une œuvre d’art
lydiablnc@gmail.com
• seul ou à deux pour le 27,09 minuit
• écrit (rédigé ou tabulé) ou oral, imprimé ou numérique

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