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Séquence théâtre.

RACINE, Bérénice (1670)


Etude des indices périphériques au texte, des seuils du texte (en particulier pour le lecteur)

Titre
Titre centré sur un personnage
(RAPPEL : au même moment, en 1670, Corneille publie Tite et Bérénice = promesse d’une
histoire de couple), et voir la 4e de couverture « Titus aime Bérénice » (Ed. Livre de poche)
Or, le titre choisi par Racine (Bérénice) : 1 personnage, seul => réalité de ce couple ? Solitude ?

Liste des personnages


• Mentions politiques « empereur », « Rome », « reine », « roi », « cabinet » = zéro voc. galant
• Incohérence : Bérénice personnage-titre mais seulement en 2nd dans la liste des personnages =>
le spectateur peut se sentir floué (=> comme Bérénice, le personnage qui se sent trahi ?)

• 7 personnages seulement = huis-clos => claustrophobie

Première didascalie
La scène est à Rome, dans un cabinet qui est entre l'appartement de Titus et celui de
Bérénice
→ ORDRE DES MOTS la vie politique (Rome, cabinet) précède les lieux privés (« appartement ») et
les individualités ; dans le détail, Titus précède Bérénice. Bérénice est la dernière nommée
(paradoxe : Bérénice personnage éponyme !)
→ MENTIONS SPATIALES dans le territoire de Titus (Rome) ; espace-tampon « cabinet entre les
appartements... » = zone intermédiaire = blocage de la communication …
→ Réduction spatiale Rome capitale > cabinet (lieu semi-ouvert, lieu de circulation
professionnelle) > appartement : lieu individualisé, privé, singulier

Conclusion partielle
- distorsion, écart entre la promesse (Bérénice, histoire d’amour) et la réalisation (Vie politique &
publique, l’héroïne disqualifiée) => mensonge ? Tromperie ? => le spectateur, tout comme Bérénice
(identification au personnage) => amorce d’une réflexion sur la complexité des choses (l’apparence
n’est pas suffisante)
- tension dramatique : resserrement spatial, poids du politique, tout semble déjà clair pour le
spectateur qui a une longueur d’avance sur les personnages = poids du destin = fatalité => quelle
marge de manœuvre ? La fatalité comme revers de la question de la liberté des personnages ?

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