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Catherine Gut

Des plantes,
des planètes et des hommes

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Avant-propos

Ce livre s’adresse à tous ceux qui aiment se promener sur les grands et petits
chemins de nos campagnes et de nos bois, où « Dame nature » s’offre au
randonneur, comme une belle à son fiancé.
Les plantes sauvages des talus sont à la portée des sens et de l’âme de
quiconque accepte de s’entre ouvrir à la beauté, partout présente ; il entre alors en
contemplation comme l’homme qui pénètre dans un temple, pour s’y recueillir un
moment.
« A l’insu de son plein gré », il va se retrouver, cheminant dans un espace de
rêve, au bord du temps, au bord des choses. Dans cet espace de projections
psychiques, au fur et à mesure des analogies, où l’imaginaire du promeneur, sur
« le canevas aux trois clés » tisse des liens de parenté avec la nature et les plantes.
A ce point de tangente de la réalité et du rêve, le gardien du seuil s’est revêtu
des plumes du « Héron ». L’élément liquide stagne ou bien s’écoule vif et gai,
scintillant des jeux de lumière, qui sont autant de rayons brisés d’un soleil de juin
sur la surface ondulante. Une grenouille mignonne s’attarde posément sur la
feuille étalée d’un nénuphar vert, elle sourit béatement au temps qui s’écoule
comme cette eau. Tout prend un goût d’éternité dans cet instant de pur présent.
En ce qui me concerne, cet espace entre rêve et réalité a posé son reflet sur
terre ; ce lieu s’appelle « Pont-Triffin », au partage des eaux entre le canal de
Nantes à Brest et l’Aulne, aux portes des Monts d’Arrée, où la Bretagne
mystérieuse entre ouvre son âme, au poète-rêveur.
A votre intention, cher lecteur (trice), j’ai demandé à la « Reine des Prés », au
merle « enchanteur » et à Sainte Hildegarde de Bingen, de guider ma plume dans
l’esprit des plantes, sur les pages qui suivent ; aux deux premiers pour m’inspirer
poésies et dessins, et à cette grande dame inspirée qui a vécu en Allemagne au
XIIe siècle, pour me garder sérieuse au droit fil de la pensée hermétique, afin de
vous faire découvrir la théorie des signatures.

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Qu’à la lumière de ce regard contemplatif posé sur cette belle nature qui
environne nos vies, nos deux cerveaux exultent ! Qu’au fil de cette création
littéraire, que les plantes inspirent et que la science éclaire, le lecteur (trice) puisse
sentir de la racine à la fleur, toute la spiritualité qu’une simple plante peut mettre à
notre portée.
Un peu comme on sert aux bonnes tables des mini entrées, pour ouvrir
l’appétit, et faire patienter le client, je vous suggère, cher lecteur (trice) de vous
laissez entraîner à jouer au jeu des projections sur les 4 éléments. Ainsi vous
percevrez au plus près de vous-même, l’objectif que ce livre se donne, en
s’adressant tout autant à vos sens, qu’à votre intelligence et qui sait à votre quête
de spiritualité.
Déjà du temps des égyptiens, et probablement bien avant eux, les rapports
que les hommes conscients entretenaient avec les éléments : feu, air, eau et terre
étaient étroits. De nos jours, où l’intellect a pris possession des individus et où le
« petit moi » tend à exagérer son influence sur nos personnalités, je vous suggère
ce jeu simple et sage, pour garder une attitude équilibrée et une bonne humeur à
toute épreuve. Il s’agit de jouer à se relier à chacun des 4 éléments. Il m’a été
enseigné par un guérisseur philippin.
Amusez-vous, en solitaire ou entre amis, à évoquer, chacun pour soi, un
aspect du feu (exemple : flamme de l’âtre ou de la bougie, éclair, incendie, braise,
étincelle, étoile, lumière, le rouge…) qui vous vient naturellement à l’esprit, sans
trop réfléchir et si rien ne vous vient, passer outre. Faites de même en ce qui
concerne l’air (par exemple : vent, brise, souffle, air de musique, parfum, vol, voix,
cri…), faites pareillement pour l’eau (lac, rivière, pluie, goutte, boisson, mouillé,
glace, vapeur…) et aussi pour la terre (champ, roc, caillou, sable, montagne,
planète, chemin…).
Ensuite, précisez en votre for intérieur ou exprimez à vos amis pourquoi vous
avez choisi tel ou tel aspect pour chacun des 4 éléments, en fournissant les détails
et les qualités qui font sens pour vous.
Quand vous aurez pris acte de vos choix, observez si une dominante apparaît,
et, de toute manière appréciez comment cette projection dans le miroir de la
nature amène à votre conscience, votre manière personnelle d’être là, en cet
instant de votre vie.
Voici quelques repères pour tenter une interprétations de vos projections.
– Rappelez-vous que l’air « nourrit » le feu, mais que trop d’air pourrait
éteindre le feu ; de même, l’eau vive « nourrit » et féconde la terre, mais qu’une
inondation ou un raz de marée laisse le sol mal en point pour quelques années.
– Comprenez que ce feu parle du désir de vivre et du goût que l’on a, ou pas, à

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vivre cette existence-là ; l’intensité de sa lumière, son ardeur sont autant
d’expressions pour évoquer cette envie d’être acteur ou au contraire, un certain
penchant pour le néant.
– L’air est l’expression du souffle de la pensée qui vous habite et vous permet
de réfléchir. Pour être conscient de sa présence sur terre et choisir le sens qu’on
met à son existence, rien de mieux qu’un air pur qu’on respire pleinement ou qui
porte des parfums, des mélodies ou des oiseaux de paradis…
– Si le feu et l’air sont en résonance avec la psyché et la part abstraite de nous-
même, l’eau et la terre font davantage écho à notre part émotionnelle et physique.
Avec le feu et l’air, je désire et je pense ; avec l’eau et la terre, j’ose et je réalise.
– L’eau est en étroite relation avec les peurs que notre inconscient élabore
pour nous retenir de vivre pleinement.
– La terre est le lieu de nos réalisations, de nos créations, de tout ce que nous
manifestons et donnons à voir au monde et aux autres… est-ce un jardin potager
ou un désert, une montagne au printemps ou sous la neige, un bateau toutes voiles
gonflées ou un radeau en péril… autant d’images qui évoqueront, chacune et en
lien avec les autres, votre état d’âme du moment.
Si vous constatez, qu’un des éléments est en excès ou en manque, à la manière
de la médecine traditionnelle chinoise, n’hésitez pas à le rééquilibrer. Vous
interviendrez en lui posant un bémol s’il vous paraît prendre trop de place dans
votre vie, soit en le dynamisant à votre façon, s’il vous paraît insuffisamment
nourri ; vous pourrez aussi mettre de l’équilibre en intervenant consciemment sur
l’élément correspondant (l’air pour le feu, et l’eau pour la terre).Par exemple, si
votre eau est représentée par un petit ruisseau serpentant gentiment dans la vallée,
alors que l’image pour exprimer la terre a été le désert de Gobi, buvez davantage
ou partez vous promener au bord d’une rivière ou d’un lac.
Tout au long des pages à venir, vous trouverez des occasions de découvrir
votre ou vos plantes « alliées ». Elles vous donnerons leurs secrets sous forme de
remède ou sous une forme plus subtile, par leur présence réelle ou imaginée. Nous
sômmes aux bords du mystère de la vie où il est remarquable de percevoir
comment l’énergie d’une chose, qu’elle passe par la voie sensible et visible ou bien
qu’elle se vive via un ressenti, une représentation imaginaire, peut nous toucher, là
où nous en avons le plus besoin.

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Chapitre I
Introduction

La théorie des signatures est un moyen de contacter un espace intérieur


qualifié d’un « Entre fécond, qui serait bien le lieu de l’enjeu de l’être et de son
devenir » par François Cheng. Ce sont bien ces émotions ressenties lors de mes
contacts silencieux et intimes avec les fleurs, alors que je cherchais comme par jeu,
à préciser les analogies entre une plante et une planète, qui sont à l’origine de ce
travail d’écriture.
Le temps qui s’écoule quand le dialogue s’instaure avec une plante, par le biais
des correspondances, entraîne l’observateur dans un doux balancement ; il devient
poète ou peintre pour témoigner sur une feuille de son ressenti intérieur ; il est
entrain de visiter cet « entre-deux », ce « vide médian » où une fleur réelle suggère
son reflet à la psyché humaine.
La pratique de la théorie des signatures est une sorte d’outil pédagogique qui
invite quiconque contemple de cette manière, à se rendre disponible à lui-même
et pénétrer dans « le royaume de l’intervalle », dans cette « vallée où poussent les
âmes », selon l’expression du poète anglais John Keats.
Ainsi par ce simple jeu de correspondance entre les plantes et soi, chacun
visite un espace où, en réalité, il vit son altérité, puis prenant conscience de son
unicité, devient présence.
Cet espace-temps intime et vital est parfaitement exprimé dans ce poème de
François Cheng :
l’infini n’est autre
que le va et vient
entre ce qui s’offre
et ce qui se cherche
va et vient sans fin
entre l’arbre et l’oiseau
entre source et nuage
Revenons à la surface des choses et à cette réalité qui s’offre à notre

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conscience habituelle pour chercher ensemble ce qui se cache sous le terme
« théorie des signature » ? et ce que signifie « esprit des plantes » ?
Dans les pages de notre « Larousse » national, il est écrit :
– Théorie vient du grec : « théôria » et signifie observer. Le mot a 2 sens :
1) connaissance spéculative, indépendante des applications.
2) système de théorèmes et de lois systématiquement organisés, soumis à une
vérification expérimentale, et qui vise à établir la vérité d’un système scientifique.
A ce titre, il peut être utile de faire référence au livre de Daniel Ball-Simon et Piotr
Daszkiewicz : « l’héritage oublié des signes de la nature-la loi des signatures ». Cet
essai tente de confirmer que la théorie des signatures est à l’origine de notre
médecine moderne, dite scientifique.
– Signature :
1) nom ou marque personnelle apposée au bas d’un texte ou d’une œuvre,
pour attester que l’on en est l’auteur, ou que l’on s’engage à exécuter un acte.
2) en physique la » signature spectrale d’un corps » est une figure montrant la
longueur d’onde et l’intensité respective des radiations électromagnétiques émises
par un corps, et qui signe son identité particulière (cf. l’usage actuel de la
spectrométrie de masse à résonance magnétique nucléaire (RMN) en
aromathérapie, pour identifier et quantifier les molécules spécifiques qui entrent
dans la composition des huiles essentielles.)
3) signature est à différencier de « signe » du latin « signum » Elle permet de
connaître, de deviner, de prévoir ; elle constitue un indice, une marque. Pour que
cela soit « signifiant », il faudra une convergence d’indices ou l’association de
plusieurs paramètres allant dans le même sens…
Dans notre mise en pratique de la théorie des signatures, nous procédons par
analogie (rapport de ressemblance que présentent deux ou plusieurs éléments),
mais nous serons vigilant à ne pas tenir compte que d’un seul signe, car cela
laisserait une trop grande marge d’erreurs d’interprétation (ex. ce n’est pas parce
qu’une plante produit un latex blanc qu’elle a une indication thérapeutique pour
favoriser l’allaitement…).
Chercher à reconnaître la signature d’une plante, demande ouverture d’esprit,
concentration, de faire silence en soi, d’observer la plante et de l’accueillir à l’aide
de nos 5 sens, mais aussi, d’éviter, au premier temps de la rencontre, de la
nommer, de la juger belle ou pas, de la réduire à un usage thérapeutique connu, à
des recettes du genre : c’est bon pour ceci ou cela, ou encore de la stigmatiser en la
réduisant à un poison violent (cf. souvenons-nous, que bien souvent, ce sont des
plantes dites vénéneuses qui sont à l’origine de grands remèdes homéopathiques :
nux vomica, bryonia, belladonna…).

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La manière d’être qui convient pour vivre cette approche des plantes tient
plus de la méditation, de la célébration, que du savoir du botaniste ou de
l’herboriste. Un rapport psychique s’instaure entre la plante et soi, quand on
prend la peine d’une observation consciente et attentive ; un échange s’engage, de
l’ordre de la synchronicité, qui peut parfois générer de belles et grandes émotions.
Il est possible à tout un chacun de s’initier à cet sorte d’alphabet universel, qui
a été mis aux oubliettes et méprisé par les tenants de la pensée rationnelle dite
scientifique. Cette forme de pensée a été dominante dans les esprits des
occidentaux depuis plus de 2000 ans. Elle a permis de développer les compétences
du cerveau gauche qui entretient une intelligence analytique, spéculative ; celle qui
observe en détail les parties du tout, et qui se focalise de manière privilégiée sur
l’anatomie au détriment de l’observation de la physiologie et du vivant ; ainsi au fil
du temps et des générations, en Occident, les hommes ont déserté leur cerveau
droit et perdu en terme d’équilibre et d’harmonie, d’humilité aussi, quant à leur
place dans l’univers.
Heureusement pour nous tous, les artistes si souvent décriés et si peu
soutenus, les chamans de « tout poil », les paysans d’autrefois amoureux de la terre
et des « simples », ont su garder actif leur cerveau droit, pour saisir de manière
synthétique, globale, instantanée, ce que la réalité environnementale leur donnait
à penser.
Nous devons une éternelle reconnaissance à ces ancêtres qui, grâce à leur
proximité avec la nature, savaient, sans toujours en avoir conscience, se relier au
monde végétal et, à l’aide d’expérimentations culinaires ou autres, confirmer les
« impressions » que leur adressaient certaines plantes dites médicinales. Ainsi sont
restés dans notre patrimoine culturel, les remèdes dits de « bonne femme » (à
noter que ce terme est un dérivé du mot. anglais « fame », famous qui a d’ailleurs
donné le mot français fameux).
Nous devons aussi une profonde reconnaissance aux chercheurs comme le
docteur Edouard Bach, qui a su percevoir au niveau émotionnel, le message
thérapeutique des plantes, et le transférer sous forme d’élixirs floraux, pour aider à
recouvrer la paix dans les cas d’états d’âme perturbés.
D’essai en essai, de générations en générations, les hommes de bonne volonté
ont découvert les bienfaits des plantes, grâce à l’expérimentation courageuse et
parfois dangereuse. C’est probablement ainsi que les anciens ont eu cette idée
géniale de torréfier la graine de café pour en faire cette boisson bue dans le monde
entier, et particulièrement par mes collègues sages-femmes, lors des nuits de veille
auprès des futures mamans… Qu’ils en soient ici tous remercier, ces chercheurs
anonymes qui ont su transformer les plantes en remèdes pour notre santé à tous.

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L’approche de la nature, selon la théorie des signatures, invite le promeneur-
rêveur à pratiquer simultanément deux attitudes mentales.
L’une, poétique, qui fait appel à la pensée liée au rêve, en lien étroit avec la
psyché personnelle de chacun, qui conduit à la « co-naissance », à une
intériorisation, une individuation, qui somme toute nous entraîne vers l’être en
devenir que nous sommes tous, au plus profond de nous-même. Cette manière de
penser, permet d’entrer dans son espace intérieur où règne un silence plein de vie,
et de connecter l’expression vibratoire d’une plante, en résonance avec soi. Cette
attitude est une forme de méditation, et nous ouvre la porte de « l’ici et
maintenant ». Elle stimule l’expression créative de chacun, par le pinceau, le
crayon, la photo, une gestuelle, l’écriture, et pourquoi pas la musique. A l’instant
où nous nous connectons au beau de la nature, à l’expression vibratoire de la
plante, nos 5 sens sont en éveil et filtrent le ressenti, puis l’exprime, selon le désir
du moment, par le canal qui a, ce jour-là, notre préférence.
Ces moments de rencontre ont quelque chose de magique et font du bien à l’âme,
et au corps tout entier. Cela est à notre portée, et, c’est peut-être plus spontanément
accessible aux personnes qui ont des aptitudes réceptives et particulièrement aux
femmes ; peut-être à cause d’une sensibilité naturelle, de ce rapport particulier qui les
relient aux fleurs, et de leur vocation à devenir mère et à nourrir la vie ? il suffit de se
considérer comme un filtre… d’être le plus « yin » possible.
L’autre rationnelle, analytique, plus froide, mais aussi plus rigoureuse et
plus » yang » ; c’est une pensée qui cadre, sépare, organise, classe, regroupe ; elle
tend à poser une main-mise sur le monde environnant ; elle cherche à
comprendre la vie puis à la contrôler, à la maîtriser, à la copier, la planifier… cette
manière de pensée est utile à la société et au citoyen que nous sommes, elle se
nourrit de savoir, elle cultive notre rapport à « l’ego », au « moi-je ». Elle risque
aussi de nous entraîner dans une illusion de pouvoir, d’une volonté de posséder,
de s’approprier les choses, que nous croyons séparées et extérieures à nous, et
demande de la vigilance de notre part. Elle se conjugue au verbe avoir, et non pas
au verbe être. Cette pensée attribue des noms, classe le monde végétal en genres,
familles, variétés ; elle permet d’identifier les plantes. Mais parce qu’elle pose un
nom sur une plante, elle croit la posséder. Quelle illusion ! Cette pensée-là nourrit
notre tendance à l’orgueil et nous empêche de rester humble.
Oserais-je dire que l’approche sensible par la signature est à la botanique, ce
que la physiologie est à l’anatomie ?
Mon propos est donc de réveiller en chacun de nous cette faculté du « cœur
qui pense » au travers de repères, pour comprendre ce qui se cache derrière la
« théorie des signatures » et pouvoir pratiquer cette approche sensible des plantes
sauvages, lors de vos prochaines balades dans les sous-bois.

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Les 3 clés de la théorie des signatures
L’idée essentielle sur laquelle repose la théorie des signatures est de considérer
l’être humain en tant qu’être vivant, qui participe à la nature. L’homme témoigne
par toutes ses cellules de cette appartenance au vivant et doit donc pouvoir tout
naturellement se relier à ses « petites sœurs », les plantes curatives, comme disent
si joliment les amérindiens.
Ouvrons une nouvelle fois notre dictionnaire Larousse pour y découvrir qu’il
y a quelque chose de remarquablement commun entre la plante et l’humain, la
chlorophylle et de l’hémoglobine.
La chlorophylle vient du grec qui signifie : vert et feuille. Les chlorophylles
sont des pigments verts habituellement fixés sur les plastes et indispensables à la
photosynthèse des plantes. La couleur verte est parfois masquée par la présence
d’autres pigments (chez les algues brunes ou rouges par exemple). Les
chlorophylles sont indispensables à l’assimilation chlorophyllienne, sans que l’on
sache encore très bien pourquoi. Ce sont des corps chimiques très complexes,
ayant des fonctions acide et alcool estérifiés, des noyaux pyrrol (porphyrine) et un
atome de magnésium. Elles cristallisent très difficilement. Les chlorophylles sont
le plus souvent fluorescentes, ce qui vient du lien avec la lumière, pendant la
photosynthèse. Ces pigments permettent la transformation du gaz carbonique
(CO2) et de l’eau (H2O) en hydrates de carbones (communément nommés sucres),
mais on admet aussi qu’il peut en naître des acides aminés (exemple du gaillet
appelé aussi « caille-lait ») ou des lipides.
L’hémoglobine, pigment rouge, rappelle par sa formule la chlorophylle, mais
contient en son centre un atome de fer (et non du magnésium) et catalyse la
réaction exactement inverse par l’oxydation des sucres accompagné d’un
dégagement d’eau et de gaz carbonique.
Cette correspondance entre l’hémoblobine du sang et la chlorrophyle des
feuilles a de quoi nous interpeller et je renvoie, mon lecteur, au traité d’A. de
Souzennelle, intitulé « le symbolisme du corps humain » quand elle fait référence
à l’homme, en tant qu’être vivant constitué comme une « plante à l’envers », et au
principe ésotérique de la transmutation de « l’homme rouge en l’homme vert ».
La théorie des signatures propose une approche du monde végétal pour faire
vivre en nous une sorte de jeu de liens à ressentir et à tisser en conscience, entre la
plante et soi. Elle définit les bases d’un solfège pour nous aider à développer une
sorte d’écoute vibratoire des plantes et percevoir ainsi leur message particulier.
Elle se présente sous la forme de 3 clés qui nous aident à déchiffrer par le senti cet
alphabet universel de la nature.

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Nous devons une reconnaissance infinie à Rudolf Steiner* qui, sur les traces
de Goethe*, lui-même sur celles de Paracelse*, lui-même sur celles de Sainte
Hildegard von Bingen*, qui, dit-on s’entretenait avec Dieu… ont nourri de leurs
recherches cette forme de rencontre au végétal. Bien avant eux, bien avant notre
ère chrétienne, les chinois, les égyptiens pratiquaient cette approche sensible et
holistique pour mettre les plantes, grâce aux remèdes qu’ils en faisaient, au service
de la santé des hommes.
La théorie des signatures se réfère à 3 clés pour ouvrir en nous-même 3
portes, débouchant sur des espaces allant du plus simple au plus complexe, et
permettant d’affiner et d’affirmer notre résonance au végétal. Le ressenti se fait
simultanément sur les 3 niveaux de notre être ; les plans physique, psychique et
spirituel perçoivent sans qu’il y ait de séparation. Ainsi peut-on ressentir que la
pratique des signatures, participe à l’éveil de l’intelligence du cœur, et au
sentiment d’être un, unique et uni au sein de l’univers.
Nous pourrions nous comparer au métier à tisser : où les fils de chaîne
seraient les plantes, les fils de trame notre propre corps, et la navette, les clés de
lecture que nous allons expliciter à présent.
Il me semble que notre époque a bien besoin de ré-apprendre ce jeu,
puisqu’elle confond bêtement ce qui est invisible avec ce qui n’existe pas, alors
qu’il suffit d’un rayon de lumière pour voir les milliers de particules qui dansent
dans l’air, où l’on croyait un instant auparavant ne voir que du vide. A une époque
où nos jeunes passent par des drogues dures pour rêver, au risque d’y perdre leur
vie, pourquoi ne pas leur ré-apprendre à rêver intelligemment la nature ? Et qui
sait, certains d’entre eux sauront peut-être capter des messages, que la science
pourra par la suite confirmer, pour le bien de tous.

« 1ère clé »
3 dynamiques « alchimiques : SAL – MERCUR – SULFUR

Dans une toute première approche, ressentir l’alternance.


Selon Goethe, cela nous permet de prendre conscience du mouvement
continu de la vie qui conduit de la contraction ou dynamique centripète
(manifeste dans la plante avec la semence, le bourgeon, le calice) à l’expansion ou
dynamique centrifuge (manifeste dans la fleur) en passant par une phase
intermédiaire d’échanges (manifeste dans la tige et les feuilles).
C’est un processus perceptible partout où il y a de la vie, au travers des
saisons, dans la respiration, dans nos mouvements d’humeur. Il est bon et sain de
ressentir en conscience ce processus en soi et autour de soi ; comme un rythme à 4
temps où ce qui se crispe et se concentre, est suivi d’une phase intermédiaire, pour

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s’épanouir dans une attitude d’expansion, qui sera suivi d’une nouvelle phase
intermédiaire pour revenir à un recentrage, comme cela est suggéré dans le
mouvement de Qi Gong nommé « l’hirondelle pourpre vole haut dans le ciel »…
Ressentir les processus « sal », « mercur » et « sulfur », est une façon de
commencer à tisser de manière vivante des liens de correspondance entre les
dynamiques de la plante et des fonctions du corps humain car ces processus
s’expriment tout autant dans la plante, que dans l’être humain. Toutefois, il n’est pas
dans mon propos d’entrer plus avant dans un développement philosophique
comme ceux tenus par Goethe ou R. Steiner, et je renvoie le lecteur désireux de cette
connaissance aux Editions Triades. Je tiens à limiter mon propos à une ouverture
sur cette perception qui fait partie intégrante du monde vivant de la « planète
Terre », et constitue la première clé pour entrer dans son jardin extraordinaire.
La dynamique « Sal », resserre, refroidit et correspond dans la plante aux
racines et aux graines, et chez l’homme au système nerveux et à la pensée.
La dynamique « Mercur », correspond à la phase intermédiaire où les flux
vont et viennent, de l’extérieur vers l’intérieur, du haut vers le bas et inversement ;
elle est reliée dans la plante, à sa tige et à ses feuilles, et se manifeste dans le corps
humain, via son système rythmique de la respiration et de la circulation. Elle nous
incite au tiède et au respect de la « voie du milieu » (cf. dangerosité pour la santé,
de vivre dans les extrêmes de toutes sortes…). Elle a à voir avec les sentiments, les
émotions suscitées par la relation des humains entre eux.
La dynamique « Sulfur », qui ouvre et qui dilate, correspond dans la plante, à
sa fleur et, dans l’homme, au système métabolique et à la chaleur. Elle se vit au
travers de sa capacité d’agir et de réaliser des choses concrètes.
Une plante est repérée comme médicinale, quand elle se manifeste de
manière excessive dans une de ces dynamiques, relativement aux deux autres. Elle
nous renvoie ainsi, le cas échéant, à ressentir de manière consciente, une
correspondance avec une fonction analogue, dans notre corps.
En naturopathie et en médecine énergétique, on considère que la santé est un
état d’équilibre et d’harmonie, et que la maladie correspond à un état de
dysharmonie par excès ou par manque. Quand une personne est en bonne santé,
elle voit ces trois dynamiques co-exister en elle, de manière équilibrée ; le plus
souvent elle ne prend conscience de cet état que lorsqu’elle le perd, et doit se
confronter à la maladie et la douleur, qui prennent forme, pourrait-on dire, chez
elle-aussi, en exagérant l’une ou l’autre des 3 dynamiques. Dans cette manière de
lire la santé, un spasme intestinal devient un excès de dynamique « Sal » ou
centripète sur une partie de l’intestin, un œdème ou une fièvre deviennent un
excès de dynamique « Sulfur » ou centrifuge du sang, une bronchite chronique

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correspond à une insuffisance de » Mercur » ou d’échange au niveau des tissus
pulmonaires. Il ne semble pas si difficile de se familiariser avec cette manière
« sensible » de décrire nos symptômes.
Il est utile de s’entraîner à observer la plante in vivo, dans un processus
dynamique qui coure au fil des saisons tout en ne perdant pas de vue sa finalité
(fleur et fruit). Cela vaux mille fois mieux que de s’en tenir à une représentation de
la plante comme celle que l’on voit dans les herbiers ou les livres de botanique,
même s’il y a de belles photographies ; les plantes s’y trouvent sous une forme
figée, statique, non odorante, non palpable, identifiées et classées par famille, mais
surtout, non vivante.
Au Moyen-Âge pour créer des remèdes dits spagyriques*, les médecins-
alchimistes séparaient ces trois principes, au cours de tout un processus de
transformation, puis les « purifiaient » pour les « réunifier », en tentant d’en
extraire la « substantifique moelle »… je renvoie le lecteur qui veut s’informer
davantage sur l’alchimie, aux textes explicites d’un Toni Ceron ou d’un Jean
Beauchard (cf. la bibliographie).

La dynamique » SAL » ou la signature de ce qui concentre


La dynamique centripète exprime un resserrement, une condensation, une
impression de figer, de froid. C’est un processus « terre », salin, de cristallisation ;
il se manifeste à nos yeux par la couleur rouge sombre (cf. sang coagulé) ; il est lié
au minéral, au corps incarné, à la matière.
Chez l’être humain, le processus centripète est visible dans son système
nerveux, la tête, les os, la pensée, la conscience, le système sensitif, l’absorption, la
fixation. Dans le cadre de la pathologie, « sal » s’exprime par les maladies dites
« de sclérose » et par des troubles neurologiques et sensoriels.
Dans la plante, ce processus s’exprimera par des racines puissantes, des tiges
ligneuses, un feuillage dense, pointu, ou resserré.
Quelques exemples de plantes à manifestation centripète :
– La racine de mandragore qui provoque des hallucinations, des visions.
– La racine de bryone, qui est efficace contre les congestions cérébrales, les
céphalées, les refroidissements du pôle supérieur du corps, utilisée sous une forme
homéopathique.
– La racine du raifort, connue pour être efficace pour apaiser les céphalées,
sous forme de compresses imprégnées d’extrait de la plante.
– La racine de carotte, qui permet un meilleur développement des organes
sensoriels chez l’enfant (cf. le carotène et la vitamine A) ou utilisée sous forme
d’huile essentielle réalisée à partir des semences de « Daucus carota », qui est utile

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pour régénérer les cellules, notamment celles de la couche basale de la peau, et
celles du foie.

La dynamique » MERCUR » ou la signature de l’alternance et de l’échange


Il s’agit d’un processus d’alternance, de rythme, qui n’est pas contrôlé par la
conscience. C’est aussi un principe d’équilibration, qui relie le terrestre au
cosmique, qui ramène toujours au tiède, au médian, qu’on reconnaît dans la
couleur jaune, et qui s’apparente aux éléments terre, eau et air.
Chez l’homme comme dans la plante, le processus appelé « mercur »,
s’exprime dans tous les processus de construction (anabolisme) et de
déconstruction (catabolisme) qui concourent au maintien de la vie (cf. la vie du
cheveu, de la cellule osseuse, ou du globule rouge, la capacité de repousse de
certaines plantes comme l’herbe, l’achillée millefeuille ou l’ortie).
Il se manifeste dans la plante au travers d’un développement important de la
verdure sous forme de tiges et de feuilles, avec une expression plus discrète des
fleurs (petites ou peu nombreuses), et des racines (fines ou peu ancrées dans le sol).
Il s’exprime dans l’homme au niveau des fonctions de la respiration, et de la
circulation, la transpiration, il est en lien étroit avec les processus liquéfiants et
aériens. Sur la plan physique, il régit le poumon, le cœur, les reins qui assurent les
processus d’équilibration. Sur le plan psychique, il participe à la vie onirique (les
rêves), aux émotions et à la créativité.
Toutes les plantes médicinales aux quelles on peut attribuer cette signature
« mercur », ont une incidence sur les pathologies inflammatoires, un lien au sang
circulant, et facilitent les échanges quand ceux-ci sont en difficultés.
Voici quelques exemples parmi des plantes communément rencontrées dans
nos régions et dans nos potagers.
L’ortie présente cette signature « mercur » de façon évidente ; avant tout le reste,
nous sommes frappés par ses tiges dressées aux feuilles nombreuses, des fleurs très
discrètes, à peine colorées et tombant en grappe fines, à noter que ses racines sont
peu développées. Les feuilles sont larges, découpées en dent de scie et s’insèrent à
tous les étages de la tige, s’orientant dans toutes les directions ; sans avoir encore
touché la plante et ressenti la brûlure de son » feu », nous percevons une association
des dynamiques : échange et centrifuge. Nous ne serons donc pas autrement étonné
d’apprendre que l’ortie est une plante qui stimule la circulation du sang, et est bien
connue pour ses vertus minéralisantes, dépuratives et d’oxydo-réduction.
Visualisez maintenant un cyprès (ces grands arbres que l’on plante dans les
cimetières dans le sud de la France, qui font penser à de grandes flammes vertes
qui veillent sur nos morts) et regardez de plus près son feuillage ; il est très

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concentré, compact ; dans cet exemple, on trouve une dynamique centripète
associée à l’échange et cela se confirme dans l’usage que l’on fait de son huile
essentielle pour améliorer la circulation veineuse.
On pourrait aussi bien donner en exemple le chou bien pommé aux larges
feuilles nervurées et aux propriétés anti-inflammatoires et décongestionnantes
bien connues, en phytothérapie sous forme de cataplasme pour faire mûrir des
abcès ou soulager l’inflammation des poumons ; on pourrait aussi faire référence à
la vigne rouge, qui se répand comme une liane et dont on fait usage pour
améliorer la circulation sanguine, et on n’en finirait pas de citer tant d’autres
plantes bienfaisantes que mère Nature nous offre sans compter et qui peuvent
nous aider à soulager nos maux.
L’expression de cette dynamique mercurienne semble être à son apogée au
moment de la rosée, quand le sol a l’air de respirer.
Elle se lit aussi dans la sève qui circule, ou dans le phénomène de la
photosynthèse.
Avec tout cela, comment ne pas pensez à Hermès, qui au péril de sa vie vola le
feu aux dieux de l’Olympe pour le donner aux hommes.(cf. Astrologie et
Mythologie par Marie Saint Rochel aux Ed. Anagramme.)

La dynamique » SULFUR » ou la signature de ce qui est en expansion


C’est une dynamique centrifuge, un processus qui dilate, ouvre, réchauffe et
tend vers la dissolution. Sur le plan psychique, il est à l’image de la volonté qui vit
dans l’inconscient individuel et collectif ; il se manifeste dans la couleur bleue.
C’est surtout par la fleur que s’exprime la dynamique « sulfur » dans une
plante, mais aussi par les fruits et les graines, les formes rayonnantes, des courbures,
une odeur remarquable, comme pour les plantes dites aromatiques, des couleurs
vives.
Chez l’être humain, ce processus est vécu au niveau du métabolisme, dans les
fonctions de digestion, de reproduction et de la locomotion. C’est le principe qui
régit le mouvement et l’action. On reconnaitra les troubles de la dynamique de
« sulfur » chez une individu, quand sur le plan physique, il présente des soucis
gynécologiques, des problèmes d’assimilation et d’élimination, ou des difficultés à
se mouvoir, à marcher. Au plan psychique, tout choix qui implique un
renoncement est vécu, par la personne, comme une frustration insupportable et
fait obstacle à tout changement de comportement ; il voudrait entamer un chemin
de réalisation, auquel il aspire, mais reste paralyser dans ses habitudes de vie, et ne
parvient pas à s’y engager.
Quelques exemples :

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– Les plantes aromatiques (romarin, thym, sauge, origan…) en tisane,
préconisées pour améliorer les soucis digestifs, articulaires et génitaux…
– Les graines aromatiques du cumin qui sont utilisées pour faciliter la
digestion, et dans les cas de coliques, de météorisme ou de spasmes de l’estomac.
– Les graines de lin (cf.le joli bleu de sa fleur) utilisées en cas de constipation.
– Les fruits des « curcubitacées » (courge, potiron, concombre, où la signature
uro-génitale est évidente par la forme des fruits) à l’effet purgatif et diurétique.
A savoir que la médecine anthroposophique utilise largement les notions que
nous venons de survoler ensemble, pour poser un diagnostic (cf. la technique des
cristallisations sensibles et un interrogatoire qui tient compte d’une approche
globale du patient) et orienter le choix thérapeutique, souvent dans la forme
homéopathique. Des laboratoires pharmaceutiques, comme celui de Weleda à
Saint Louis (Haut-Rhin), travaillent dans cette conscience-là ; ils sont attentifs à la
manière de récolter les plantes, et se servent des apports de la « biodynamie » en
ce qui concerne les cultures de plantes médicinales. Libre à chacun de s’informer
davantage sur ces pratiques qui tiennent compte aussi de la part spirituelle de la
personne humaine pour la soigner.(cf. bibliographie).
Toutefois, si le lecteur éprouve quelque difficulté avec ce » nouveau » regard
posé sur la plante, qu’il ne s’en formalise pas ; les correspondances qui suivent et
qui font référence aux 4 éléments sont plus accessibles, car d’une certaine
manière, moins intellectuelles, et seront probablement plus utiles lors d’une
balade dans les bois.

Deuxième clé
4 éléments : FEU-AIR-EAU-TERRE

Ressentir l’énergie des 4 éléments


Pour passer la porte qu’ouvre cette deuxième clé, il est utile de percevoir
combien il y a du plaisir à rechercher des correspondances entre les plantes et soi,
en s’appuyant sur la signature des éléments.
Pourquoi ne pas pratiquer un moment une visualisation active comme le
suggéraient les « chamans » amérindiens* aux personnes en quête de vision.
Laissez-vous aller en vous-même, allez par la pensée :
1. à la rencontre du feu qui couve, qui chauffe, qui brûle, qui grille, qui réduit
tout en cendres, qui est la flamme qui danse, qui chante dans l’air et étincelle le
rouge, le jaune et tant d’autres sensations et images, dans la braise, dans le rouge…
2. à la rencontre de l’air, qui remplit le « vide » entre soi et les autres, qui

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nourrit notre souffle, qui se fait vent puissant à décorner les bœufs, ou brise légère
à caresser la peau, qui transporte les sons, les odeurs, qui conduit la lumière et
nous permet de voir, qui est si intimement lié à nous qu’il conduit notre premier
« inspir » et porte notre dernier souffle.
3. à la rencontre de l’eau qui s’écoule, qui déborde parfois, mais qui rend aussi
la terre nourricière, qui se fait pluie, se fait lac ou rivière, se jette dans le vide en
cascade bruyante ; quand l’eau est salée, elle est la mer ou nos liquides internes ;
quand l’eau se fait stagnante, elle est marécage et traduit l’entre deux mystérieux
des temps de la transmutation d’après la mort et d’avant la naissance.
4. à la rencontre de la terre : « la Terre-Mère » comme disent les amérindiens.
Elle est le lieu de notre incarnation, de notre pesanteur et de notre grâce… elle est
le sable fin, le champ labouré ou laissé en friche, elle est couverte de forêts, ou de
villes, elle est la montagne ou la plaine et tant et tant d’autres belles évocations qui
nourriront votre espace intérieur.
Laissez-vous rêver un moment, comme suggéré aux premières pages du livre ;
choisissez en toute subjectivité un aspect de chaque élément (par exemple : une
flamme de bougie qui…, le souffle dans une flûte…, une larme sur la joue…, une
pépite d’or… ; votre choix sera en résonance avec votre état d’âme du moment et
c’est une manière sympathique de se dévoiler à soi-même et aux autres.
Nous ressentons naturellement que maintenir ces 4 éléments vivants et
équilibrés en nous, est un gage de bonne santé.
Comment reconnaît-on leur signature dans une plante et quels sont les
organes et les fonctions du corps qui sont en correspondances avec le feu, l’air,
l’eau et la terre ? Tentez de répondre par vous-même à ces questions, et vous
verrez que vous n’êtes pas loin de ce qui est écrit dans la théorie des signatures…
Les Egyptiens, ces grands alchimistes d’avant l’ère chrétienne, qui avaient une
maîtrise profonde des processus de transformation par les plantes, disaient que la
création du monde était portée par les 4 éléments. Voyons ensemble, comment les
sages d’il y a plus de 5000ans, concevaient les correspondances entre eux-mêmes
et les 4 éléments primordiaux.
Le feu, symbolisé par la tête de faucon, et figuré par une langue de feu,
correspond à l’activité intense, le mouvement primordial, l’énergie, la vigueur et la
passion. Il est relié au cœur et à l’intestin grêle. Le feu représente la capacité
d’absorber des matériaux et de les utiliser, que ce soit sur le plan physique ou
psychique.
L’air, symbolisé par une tête de Babouin, figuré par une voile de navire
complètement déployée, correspond à la capacité de regrouper les éléments
nécessaires pour imprégner un espace, de sorte que toutes les parties de

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l’organisme puissent bénéficier et partager leurs qualités ; la respiration dans notre
vie courante et l’inspiration pour l’artiste qui crée témoignent parfaitement de
cette capacité donnée par l’air et le souffle. Pour les savants d’Egypte, l’air était
relié au poumon et au gros intestin. Il représentait la capacité de développement
conscient de l’être humain, le processus de maturation pour qu’il réalise sa
véritable identité.
L’eau, symbolisée par Isis, et figurée par deux lignes superposées de
vaguelettes ; correspond, à l’activité nourricière, à la capacité de décomposer une
chose ou un problème en ses éléments de base ; puis, une fois que ceux-ci ont été
assimilés par le feu « primordial », de les trier en fonction de l’utilisation juste, de
sorte que chacun trouve la place qui lui convient.
La correspondance de l’élément « eau » avec le foie et à la vésicule biliaire
s’impose tout naturellement.
Le mouvement de l’eau déplace et soulève tous les éléments, les plus lourds
tombent au fond, les plus légers sont emportés plus loin par le courant (cf.
L’importance du Nil dans la vie des égyptiens). Sur le plan psychique, l’eau
représente l’intuition, le subconscient transformé en « soi supérieur ».
L’élément « terre », est symbolisée par la tête de chacal, et figurée par un
cercle, où 4 arceaux formés de deux traits, dessinent comme 4 oreilles à l’intérieur
du rond, ouvertes sur les 4 points cardinaux. La terre correspond à la capacité de
transformer la matière brute en forme utilisable, et c’est avec la fluidité de l’eau
que cela se produit. Dans la cosmogonie égyptienne, la terre est une force
puissante, qui permet l’initiation, ce qui engendre un sentiment de stabilité et
d’endurance, et donne une impression de joie, de liberté, et de protection.
Les organes mis en correspondance avec la « terre » sont l’estomac, la rate et
le pancréas.
Dans cette représentation du monde et de l’être humain, quand la
transformation s’achève, l’équilibre et l’harmonie règnent spontanément, la vérité
et la réalité se révèlent.
Dans une lecture tout aussi cosmogonique, la médecine énergétique chinoise
dit à peu près, la même chose, tout en appuyant sa représentation du monde sur
les 5 « éléments » qui via leurs interactions en terme d’engendrement, de
domination et d’agression, fondent une représentation de la santé où l’harmonie
et l’équilibre sont au centre des préoccupations du médecin acupuncteur.
L’élément « bois » : représenté par l’arbre, qui tout en prenant sa forme à
partir des racines dans le sol, s’élance au dehors et part à la conquête de l’air avec
ses tiges et ses feuilles ; on pourrait dire que l’élément « bois » représente l’élément
air dans sa version extravertie. Il pompe l’eau chargée des oligo-éléments du sous

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