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AMITY SCHOOL OF FOREIGN LANGUAGE

B.A. (Hons) French


Batch 2019-2022
Non-Teaching Credit Course
Draft 2
Name of Student: Medha
Enrollment No.: A2606219076
NTCC Topic: Paul Valéry
Faculty Guide: Kiran Wadhwa
Date: 12.04.2022
L'importance des œuvres littéraires

Ce n’est pas un secret pour les lecteurs que la littérature peut soulager le stress et l’anxiété.
Prendre le temps de la journée pour s’asseoir et se perdre dans un bon livre fait des merveilles
pour un esprit stressé. Des études montrent qu’il peut ralentir un rythme cardiaque rapide, qui est
un signe commun d’anxiété, et de prendre l’esprit d’un lecteur hors de la course des pensées. En
2009, l’Université Sussex a mené une étude sur l’effet de la lecture et a constaté que la lecture
pendant seulement six minutes réduisait le stress jusqu’à 68 %. Cela a fait de la lecture une
meilleure façon de gérer le stress que d’écouter de la musique ou de marcher.

Selon la World Littéracie Fondation, la lecture est l’un des meilleurs moyens de développer une
forte imagination. Bien qu’il y ait très peu de travail mental impliqué en regardant un film, la
lecture de mots d’une page exige des lecteurs de créer la scène dans leur esprit. Cet exercice
renforce les parties imaginatives du cerveau, en encourageant la créativité et l’innovation.
Si une personne a des difficultés avec une courte durée d’attention, la lecture peut aider à
améliorer cette fonction. Les recherches des Laboratoires Haskins pour la science de la parole et
de l’écrit ont révélé que le cerveau a besoin de plus de temps pour lire qu’avec d’autres types de
médias. Il y a moins à faire avec – seulement les mots – pour que le cerveau travaille plus fort. À
mesure qu’un livre devient plus complexe ou difficile, le besoin de se concentrer augmente. Plus
un lecteur s’intéresse à la littérature, plus il se concentre.

Chaque société a besoin d’empathie ou nous nous transformons en un environnement où tout le


monde souffre. La recherche a indiqué que la lecture de la littérature peut alimenter des
sentiments d’empathie chez un lecteur. La fiction littéraire est particulièrement efficace pour
encourager l’empathie. Pourquoi ? Il faut un lecteur pour entrer dans l’esprit de personnages plus
complexes. Au laboratoire de neurosciences sociales de Princeton, un psychologue a appris que
les gens qui lisent régulièrement de la fiction savent mieux discerner ce que pensent et ressentent
les autres. Bien que la science ne soit pas établie, l’idée que la littérature pourrait nous rendre
meilleurs est intrigante.

La pensée critique est essentielle à la vie. Elle permet aux gens de surmonter les problèmes et de
déterminer ce qui est vrai. La lecture de la littérature offre l’occasion parfaite de développer la
pensée critique. Un lecteur doit saisir les détails, établir des liens et se faire sa propre opinion sur
ce qui se passe dans le livre. Les enseignants utilisent fréquemment la littérature pour aider leurs
élèves à développer une pensée critique forte. Il les aide à mieux comprendre le matériel et leur
donne des outils à utiliser dans leur future carrière.

Brève analyse de "Les pas"

QUAND ON CHERCHE A DEFINIR COMPLETEMENT LE SENS d'un poème de Valéry, il


est souvent difficile d'établir quel poids il faut accorder respectivement aux symboles abstraits, à
la rime et au son, et aux divers autres éléments relatifs aux phénomènes esthétiques et
psychologiques. Pourtant, ce dernier niveau de sens est extrêmement important, car Valéry
conçoit la forme comme étroitement liée à la sensibilité (« sensibilité ») qu'il définit dans son
Cours de poétique comme « dimensions de l’instant ». Certains de ses poèmes ont une
signification symbolique assez claire : « La Grenade » évoquant l'architecture de l'esprit ou «
L'Abeille » suggérant plus subtilement la valeur de choc vital d'une idée soudaine perçue de
sensation. Dans tous ses poèmes, en particulier les plus ambitieux tels que « La Jeune Parque », «
Le Cimetière marin » et « Narcisse », tous ces éléments, symbole, rythme, son, sensation et
structure, s'entremêlent pour constituer un tissu riche de sens. Très souvent l'élément le plus
subtil et aussi.

Il y a beaucoup de points d'exclamation dans le poème. L'orateur est excité. Il ou elle a des
sentiments forts sur le sujet qui est décrit dans le poème.

Dans ce poème classique mais sensuel et très musical, Valéry décrit deux personnes : le « je »
qui représente le poète et une entité féminine qui s'approche.
Brève analyse de "la jeune parc"

"La jeune parque" est un poème de Paul Valéry (1871-1945), publié à Paris chez Gallimard en
1917. De la publication de cet ouvrage date la véritable notoriété de Valéry : "Son obscurité me
mit en lumière : ni l'une ni l'autre n'étaient des effets de ma volonté. Mais ceci n'alla pas sans
m'induire, ou me séduire à me dissiper régulièrement dans le monde."

La Jeune Parque est le monologue d'une jeune femme qui vient de s'éveiller au bord de la mer,
sous un ciel étoilé. Elle est en proie à une douleur indéterminée, réelle ou onirique, qu'elle
attribue à la morsure d'un serpent. Le reptile est tenu à l'écart par la conscience vigile, réfractaire
à ses tentations. Mais la morsure répand un feu ardent laissant croire à la mort prochaine du
MOI. S'ensuit une méditation sur le "goût de périr" et la force du désir amoureux. La prochaine
venue du printemps ne laisse le choix qu'entre la mort et l'assouvissement d'un désir ravivé.
Toute une nuit, la conscience, avide de pureté, lutte et se métamorphose. Au lever du jour, le
combat intérieur se dénoue par la mort d'un "monstre de candeur" et par la renaissance d'une
"vierge de sang" qui opte finalement pour l'accord avec le monde.

Pourtant s'il subsiste des obscurités de détail, une lecture attentive permet de suivre aisément le
mouvement de la méditation, "mouvement du sang" selon Alain. "Le sujet véritable du poème est
la peinture d'une suite de substitutions psychologiques et, en somme, le changement d'une
conscience pendant la durée d'une nuit", écrit Valéry. Cette "fête de l'Intellect" devait s'intituler
"Psyché", titre que Valéry refuse finalement d'emprunter à Pierre Louÿs qui l'avait déjà choisi
pour une de ses œuvres. Le drame de "la conscience consciente" qui s'y joue est celui de cette
"sombre soif de la limpidité", menacée par l'irruption de l'amour. Toute la complexité humaine
est révélée dans cette dualité inextricable : la vierge "à soi-même enlacée" est "d'intelligence"
avec les périls qui la menacent. Face à cette aliénation par le désir naissant, la volonté toute pure
veut résister par son immense et narcissique "orgueil" à la dépossession de soi ; mais la descente
au royaume des morts où le sommeil l'avait conduite s'achève dans l'allégresse d'une renaissance
à contrecœur ("malgré moi-même").

Le monologue de la jeune Parque, en cette nuit décisive où elle passe de l'enfance à l'âge adulte,
constitue un véritable drame intérieur. "Ma lassitude est parfois un théâtre", s'écrie la jeune
femme au début de sa longue prise de parole. Et, en effet, son déchirement prend souvent la
forme d'une prise à partie (exclamations, invocations, apostrophes) de ces divers interlocuteurs
que sont les divinités, la nature et surtout cette autre elle-même qu'elle ignorait : "Dieux ! Dans
ma lourde plaie une secrète sœur/ Brûle, qui se préfère à l'extrême attentive." Si la jeune femme
est progressivement guidée vers une alternative tragique ("Lumière !... Ou toi, la Mort ! Mais le
plus prompt me prenne !"), au dénouement il n'y a plus qu'une "victime inachevée". "Conduite,
offerte et consumée", la jeune Parque semble une héroïne racinienne menée au sacrifice, et
miraculeusement épargnée par la promesse d'une vie nouvelle.

Analyse de "regard sur le monde actuel"


" Regards sur le monde actuel et autres essais" regroupe des textes écrits principalement dans les
années 30, d'une prescience remarquable. Valéry, styliste hors pair, de ceux qui savent que le
style c'est la limpidité et la facilité de la rencontre avec le lecteur, a été un des esprits les plus
lucides de son époque.

On est éblouis de l'intelligence de cet homme à sa lecture. Les pages qu'il consacre à la question
philosophique de la liberté méritent leur place dans les meilleures jamais écrites sur ce sujet qui a
occupé les Sages depuis l'apparition de la pensée. Il n'a pas toujours eu un courage à la hauteur
de ses qualités intellectuelles, pour sûr, fricotant avec Vichy malgré un acte de courage pour
saluer "le juif Bergson" à l'Académie Française en pleine occupation. Mais reste qu'un tel
discernement est admirable, et même bluffant.

Valéry, c'est un regard inquiet sur la modernité et ses perspectives (le moins que l'on puisse dire
c'est que ses craintes ont été validées), qui ne se confond pas avec un prurit conservateur ou
réactionnaire mais procède d'une réflexion convaincante sur la culture et ses conditions de
transmission et d'enrichissement. Lorsqu'il écrit ces pages, l'Europe est sortie de la première
guerre, qui lui fait prendre conscience qu'une civilisation peut mourir. Et les années 30 ne sont
pas là pour le rassurer. D'où une vision noire, impitoyable, de la politique. Difficile à contredire.
Il réserve d'ailleurs ces réflexions à ceux qui "sont absents des partis", à ses yeux les seuls
lecteurs valables. Valéry propose une série de remarques sur l'Europe et surtout sur la France, qui
résonnent aujourd'hui dans les études d'un Emmanuel Todd. L'Europe est décrite comme une
série de "chroniques parallèles" et d'"hypothèses implicites et d'entités mal définies". La France
comme le pays par excellence de la diversité et du mélange, d'où justement son appétence pour
l'universel. Valéry a déjà compris ce qui nous arrive aujourd'hui, avec la redistribution de la
production capitaliste à l'échelle mondiale, la logique du dumping, les transferts de technologie :
" Considérez un peu ce qu'il adviendra de l'Europe quand il existera par ses soins, en Asie, deux
douzaines de Creusot ou d'Essen, de Manchester ou de Roubaix en quantités écrasantes, à des
prix invincibles, par la population qui est la plus sobre".

Valéry voit dès après la première guerre mondiale l'Europe renoncer à sa place dans le monde :
elle "aspire visiblement à être gouvernée par une commission américaine". A ce moment-là, les
européens se pensent encore le centre de l'univers. Le danger de la dictature provient de la
confusion, de l'indécision, de l'imprécision. Alors naît la tentation de tout concentrer. Ce danger
nous guette quand le politique montre son impéritie. C'est bien le cas aujourd'hui. Et l'acceptation
de la dictature des marchés n'est-elle pas aussi le résultat de l'impuissance politique ? S'il y a un
QG supposé rationnel quelque part, alors tant mieux peut-on se risquer à penser.

Les Pas

Valéry est réputé non seulement pour ses paroles et sa prose, mais aussi pour ses cahiers
monumentaux, dans lesquels il transforme l'œuvre littéraire en recherche scientifique. L'esprit
moderne — ce qui signifie pour Valéry l'intellect issu des sciences — s'intéresse
universellement, avant tout, aux mathématiques et à la physique. Pourtant, c'est un esprit
véritablement concerné par les transformations et les grands conflits du XXe siècle. Valéry
reconnaît en effet la dynamique, les divisions et les fragmentations d'un monde dont l'unité est à
jamais perdue. Dans la lignée de Friedrich Nietzsche, il voit la réalité entrer dans l'ère des
complexités et des pluralités, ou – pour reprendre son propre terme – l'ère des multiplicités. En
cela, la vision intégrale du monde s'avère obsolète, et ne peut être compensée que par de
multiples observations à partir de multiples perspectives. Valéry est avant tout soucieux de la
mobilisation dans tous les domaines de la vie moderne, la valeur d'échange économique
devenant un modèle universel.

Pour Valéry, la modernité signifie que toutes les activités, pensées et imaginations s'inscrivent
dans une économie basée sur l'échange de valeurs. En tant que tels, ils participent à des formes
extrêmes de mobilité, d'instabilité et de tarification arbitraire ; paradoxe et spectacle sont des
traits communs de cette nouvelle dynamique. Pour cette économie, Valéry adopte le langage de
la bourse pour décrire la disposition instantanée de toutes les valeurs, qu'elles soient mentales,
politiques ou esthétiques.

Valéry trouve cette frénésie de vitesse destructrice pour la pensée et les sentiments humains. Il
décrit les gens qui bougent si vite qu'ils se refusent la pensée et le plaisir. Les gratte-ciel de
Manhattan peuvent impressionner le monde, mais les immenses bâtiments ne doivent être vus
qu'à une vitesse de 120 kilomètres à l'heure. Vus du sol, une heure serait beaucoup trop longue
pour les étudier. Aux yeux nostalgiques de Valéry, l'échelle du gratte-ciel a remplacé les
véritables efficacités, le spectacle a supplanté les préoccupations d'utilité, les beaux idéaux ont
été abandonnés pour l'attrait du nouveau et la poursuite de l'attention a détruit la continuité. Le
spectacle moderne a remplacé l'ordre classique.

À propos de Paul Valéry

Valéry écrivit de nombreux poèmes entre 1888 et 1891, dont quelques-uns furent publiés dans
des revues du mouvement symboliste et appréciés, mais la frustration artistique et le désespoir
face à une histoire d'amour non partagée le poussèrent en 1892 à renoncer à toute préoccupation
affective et à se consacrer à la "Idole de l'Intellect." Il se débarrassa de la plupart de ses livres et,
de 1894 jusqu'à la fin de sa vie, il se levait chaque jour à l'aube, méditait pendant plusieurs
heures sur la méthode scientifique, la conscience et la nature du langage, et notait ses pensées et
ses aphorismes dans ses cahiers., qui devaient par la suite être publiés sous le nom de nous
Cahiers. Les nouveaux idéaux de Valéry étaient Léonard de Vinci ("Introduction à la méthode de
Léonard de Vinci" [1895]), son paradigme de l'Homme Universel, et sa propre création,
"Monsieur Teste" (M. Head), un personnage presque désincarné. Intellect qui ne connaît que
deux valeurs, le possible et l'impossible ("La Soirée avec Monsieur Teste" [1896]).
De 1897 à 1900, Valéry travaille comme fonctionnaire à l'Office français de la guerre ; de 1900 -
l'année de son mariage avec un proche ami de la fille de Mallarmé - jusqu'en 1922, il est
secrétaire particulier d'Edouard Lebey, directeur de l'association de la presse française. La
principale tâche quotidienne de Valéry était de lire les principaux événements des journaux et de
la Bourse de Paris au directeur, et il devint ainsi un commentateur averti de l'actualité.

Pressé par Gide en 1912 de réviser certains de ses premiers écrits pour publication, Valéry a
commencé à travailler sur ce qui devait être un poème d'adieu au recueil La Jeune Parque, centré
sur l'éveil de la conscience dans le plus jeune des trois anciens "Parques, " ou " Destins ", qui
symbolisaient traditionnellement les trois étapes de la vie humaine. Il est devenu tellement
absorbé par les problèmes techniques que cela présentait qu'il a mis cinq ans pour achever le long
travail symbolique. Lorsqu'il fut finalement publié en 1917, il lui apporta une renommée
immédiate. Sa réputation de poète français le plus remarquable de son temps est rapidement
consolidée avec Album de vers anciens, 1890-1900 et Charmes ou poèmes, un recueil qui
comprend sa célèbre méditation sur la mort au cimetière de Sète (où il repose aujourd'hui).

Les œuvres les plus singulières de Valéry sont toutes des variations sur le thème de la tension au
sein de la conscience humaine entre

Les œuvres les plus singulières de Valéry sont toutes des variations sur le thème de la tension au
sein de la conscience humaine entre le désir de contemplation et la volonté d'action : dans
"Introduction à la méthode de Léonard de Vinci" et à plusieurs reprises dans ses cahiers, il
oppose les potentialités infinies de l'esprit avec les inévitables imperfections de l'action ; dans La
Jeune Parque, il montre un jeune Destin au bord de la mer à l'aube, incertain entre rester un
immortel serein ou choisir les peines et les plaisirs de la vie humaine ; dans "Le Cimetière marin"
il couve au bord de la mer à midi l'Etre et le Non-Etre, les vivants et les morts ; ses nombreuses
lettres se plaignent régulièrement du conflit dans sa propre vie entre les impératifs de la vie
publique et son désir de solitude.

En savoir plus sur Paul Valéry

Le poète et critique français Paul Valéry est né dans le petit village méditerranéen occidental de
Sète, en France, en 1871. Les critiques ont appelé Valéry le dernier symboliste français, le
premier postsymboliste, un prosodie classique magistral, et un partisan du positivisme logique.
De toute évidence, Valéry est l’héritier de la tradition symboliste d’un autre poète français,
Stéphane Mallarmé, qu’il connaissait et vénérait, qui encourageait ses premiers travaux, et dont
les autres jeunes disciples — Pierre Louis en particulier — ont fait publier l’œuvre de Valéry.
D’autre part, il est entendu comme ayant rompu avec le symbolisme, comme ayant rejeté le culte
de la poésie pour son propre bien en faveur d’un culte de l’esprit. Il n’est pas nécessaire que ces
opinions soient contradictoires. Dans la musicalité très formelle et maniérée du verset de Valéry,
l’influence de Mallarmé est indéniable. Les Cahiers de Valéry témoignent de sa conviction que
le sujet d’un poème était beaucoup moins important que son « programme » : « Une sorte de
programme consisterait en un rassemblement de mots (parmi lesquels les conjonctives sont tout
aussi importantes que les substantifs) et de types de moments syntaxiques, et surtout une table de
tonalités verbales, etc. » Mallarmé avait dit quelque chose de très similaire dans « Musique et
lettres » (« La Musique et les lettres ») : « J’affirme, à mes risques esthétiques… que la Musique
et les Lettres sont le visage alternatif ici élargi vers l’obscur ; scintillant là, avec certitude d’un
phénomène, le seul, je l’ai appelé Idée. » Pour Mallarmé, comme pour son plus jeune disciple,
l’idée n’était pas un thème qui pouvait être formulé en une phrase ou deux ; ce n’était pas une
pensée, mais plutôt le processus continu de la pensée dans l’esprit. Pourtant, même si Mallarmé
croyait que le produit final de la pensée devait être un poème, Valéry n’était pas d’accord. Selon
lui, la pensée, la réfraction de l’esprit humain en miroir, était toujours une fin en soi ; la poésie
était simplement un sous-produit plus ou moins désirable, à poursuivre tant qu’elle stimulait les
processus mentaux. Comme il l’a écrit dans ses Carnets, « En somme, Mallarmé et moi, c’est ça
en commun, le poème est un problème. Et ça, c’est très important. » Mais Valéry a aussi déclaré
: « Pour lui : l’œuvre. Pour moi, le moi... La poésie n’a jamais été pour moi un objectif, mais un
instrument, un exercice. » Répondant au dicton de longue date du poète et critique du XVIIe
siècle, Nicolas Boileau, selon lequel « mon verset, bon ou mauvais, dit toujours quelque chose »,
Valéry a affirmé dans les Cahiers : « Il y a le principe et le germe d’une infinité d’horreurs. »

Un corollaire de ces convictions était l’idée qu’aucune littérature pure n’était possible aussi
longtemps que l’écrivain se considérait comme s’adressant à un public. Aussi longtemps que
l’auditoire d’un texte a été gardé à l’esprit, Valéry a écrit dans ses Cahiers : « il y a toujours des
réserves dans nos pensées, une intention cachée dans laquelle se trouve tout un stock de
charlatanisme. Par conséquent, chaque produit littéraire est un produit impur. » La pureté relative
de Mallarmé, « le Maître », comme l’appelait Valéry, était donc tout à fait conforme et dépendait
à la fois du mépris total de Mallarmé — et même de l’ignorance — du goût du public et de son
obscurité conséquente (personne en dehors d’un très petit cercle parisien n’avait lu ses poèmes
ou connu son existence jusqu’au début du XXe siècle). Pour Valéry, comme il l’a rapporté dans
ses Cahiers, « si un poète est autorisé à utiliser des moyens rudimentaires, si une mosaïque
d’images est un poème, alors maudite poésie »

Valéry se considérait comme un anti-philosophe, et il méprisait la nouvelle discipline de la


psychologie telle qu'elle émergeait dans les travaux du neurologue et pionnier de la psychanalyse
Sigmund Freud, parce que la philosophie et la psychologie cherchaient à faire précisément ce
qu'il souhaitait éviter : interpréter, réduire la forme de la pensée, de l'événement et de l'acte à un
contenu. Il a critiqué le romancier français Marcel Proust pour cette même tendance, même si, ce
faisant, il a mal interprété Proust. Valéry, il faut l'avouer, a été aveuglé par une grande partie de
la littérature par son attachement obsessionnel à la pureté de la pensée. Dans Marges de la
philosophie, Jacques Derrida a évoqué l'aversion de Valéry pour Freud : « Nous ne nous
demanderons pas quel est le sens de cette résistance avant de souligner que ce à quoi Valéry
entend résister, c'est le sens lui-même. Ce qu'il reproche à la psychanalyse, ce n'est pas qu'elle
interprète de telle ou telle façon, mais tout simplement qu'elle interprète du tout, qu'elle soit une
interprétation, qu'elle s'intéresse avant tout à la signification, au sens, et à quelque unité
principale... ici, une unité sexuelle – de sens.

Derrida voit le formalisme de Valéry à la fois comme le reflet et l'instrument de sa « répression »


du sens, et en effet, l'adhésion rigide de Valéry à la prosodie classique est un autre trait qui le
distingue nettement des autres poètes français du XXe siècle. Il est sans doute le dernier poète
français à écrire des vers aussi intensément réguliers ; dans cette mesure du moins, son influence
sur la poésie française ultérieure a été nulle. Pourtant, ses raisons de rester fidèles à la forme –
bien plus, dans bien des cas, que Baudelaire et Mallarmé qui étaient formalistes mais novateurs –
étaient bien plus intéressantes qu'un traditionalisme aveugle. « Ecrire des vers réguliers, déclare-
t-il dans les Cahiers, c'est sans doute se soumettre à une loi étrange, un peu vide de sens, toujours
difficile et parfois atroce... Essayons cependant de trouver matière à réjouissance. en cela... Les
exigences d'une prosodie stricte sont l'artifice qui confère au langage naturel les qualités d'une
matière résistante.

La caractéristique peut-être la plus saillante de l'œuvre et de la personne de Valéry, et


certainement celle à laquelle il aurait lui-même attaché la plus grande importance, était son culte
du moi intellectuel.

Valéry a transmis un important héritage d'influence dans les lettres américaines, peut-être
beaucoup plus grande que son influence sur les poètes français ultérieurs.

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