Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Licence de psychologie
Année scolaire 2022-2023
Groupe de TD n°
UFR IHSS
LE RAISONNEMENT ET LA RÉSOLUTION DE
PROBLÈMES
TD : Psychologie Cognitive 2
Néanmoins, bien que l’IA semble être un moyen plus rapide et plus efficace dans les
modes de raisonnements tels que nous les connaissons aujourd’hui, elle présente certaines
limites sur lesquelles il est impossible de faire l’impasse. En effet, il vous est peut-être arrivé
de tomber sur des documentaires relatant des scénarios catastrophes qu’entraînent la
croissance des Intelligences Artificielles. Néanmoins, ces scénarios ne sont pas de réels
dangers qui nous menacent, alors quels sont les véritables limites ? Premièrement, l’IA
inquiète. Effectivement, il arrive que la machine soit employée dans des prises de décisions
médicales, ou, de manière plus quotidienne, elle nous oriente dans nos actions, dans les cas de
Siri ou Alexa. Pour certains, il est même nécessaire d’utiliser ces dernières, se présentant
comme dépendants à ces IA capables de faire rapidement et à notre place des opérations
complexes et désagréables. Toutefois, nous pouvons nous demander si cela pourrait, à terme,
nous amener à perdre certaines de nos fonctions préalablement acquises voire certaines
fonctions innées. Si on admet cette hypothèse, nous voyons bien qu’elle peut soulever des
problématiques fondamentales, notamment l’idée de perte de compétence qui amènerait la
machine à mieux maîtriser les capacités que l’humain lui a apprises, l’empêchant dès lors
d’atteindre un certain niveau d’autonomie et d’indépendance.
Mais un second point crucial pose une limite aux fonctions artificielles de l’IA. En
effet, le cerveau humain est un système complexe prêt à s’adapter à son environnement et à se
plier aux éléments circonstanciels. Nous pouvons notamment nous appuyer sur l’exemple de
la plasticité cérébrale, ou encore des neurones miroirs, capacités difficilement reproduisible à
travers un système informatique, la raison étant que les composantes de celui-ci ne sont pas
des êtres vivants travaillant au sein du système. Ainsi, l’IA est incapable d’une composante
fondamentale des comportements humain : la prise d’initiative. Effectivement, l’IA est
restreinte aux codages qui sont appliqués à son programme, et qu’elle ne peut d’aucune
manière dépasser. Les décisions prises par la machine est induite par un entraînement fasse à
une série d’algorithmes à résoudre, elle n’est en aucun cas apte à dépasser ses connaissances.
De plus, les IA n’ont pas la capacité d’interagir entre elles, ce qui réduit à zéro tous les risques
d’outrepasser les bases qui leur sont données et ce qu’elles ont pu en faire. Dans l’exemple
d’AlphaGo, on sait qu’il existe 10170 possibilités au jeu de go. Ainsi, le programme et les
tâches qui lui sont données lui ne permettront « que » d’explorer les 10170 issues et de
sélectionner, en jouant contre elle-même, les meilleures options. Enfin, dans la continuité de
l’idée précédente, nous pouvons affirmer qu’une IA est dépourvue d’émotions, de ressenti, et
d’une forme de conscience comme on peut la conceptualiser chez l’Homme. Ainsi, il est
impossible de faire appel à l’IA pour des décisions qui touchent à ces champs, propres à
l’humain, qu’il est encore impossible d’imiter. L’IA est cantonnée à son aspect rapide,
efficace et non biaisé.
Nous pouvons donc conclure que le raisonnement et la résolution de problème sont des
notions complexes et qui n’a pas fini d’être explorée bien que les études soient multiples et
détaillées. Il est difficile de décortiquer tous les mécanismes du cerveau, bien que nous ayons
aujourd’hui cherché à mettre en lumière les différents concepts et paradigmes de ces notions
présentement étudiées. Nous pouvons ainsi répondre à la problématique en affirmant qu’à
partir de la démonstration présentée à travers cet exposé, qu’il est difficile d’estimer que l’IA
pourrait remplacer le mode de raisonnement humain, cette dernière ayant été conceptualisée
par celui-ci. De plus, percevoir les biais et incertitudes intrinsèques à la condition humaine
comme une « erreur » ou un problème de raisonnement remettrait en cause le principe du
raisonnement de l’Homme. Peut-être que ce qui permet de rendre le raisonnement humain
plus intéressant et plus élaboré est justement le moment où nous sommes biaisés par nos
émotions, nos expériences ?
Bert, C. (2012). Paranoïa, la maladie du raisonnement. Les Grands Dossiers des Sciences
Humaines, 28, 16-16. https://doi-org.ezproxy.u-paris.fr/10.3917/gdsh.028.0016
Channey I. (2021), Quelles sont les limites de l'intelligence artificielle ?, Definir Tech,
https://definir-tech.com/info/12246/quelles-sont-les-limites-de-l-intelligence-artificielle