Résolution de problèmes mathématiques

Préambule : En essayant de résoudre des problèmes mathématiques, l’élève se prépare à

faire face à des situations inopinées, à utiliser des moyens précis pour
des situations déterminées et cela lui permettra de découvrir ses lacunes.
Ceci montre que la résolution des problèmes mathématiques est l’activité mathématique
la plus proche du centre de la pensée de tous les jours. Elle constitue aussi la base de
l’évolution des sciences mathématiques
« L’éducation des mathématiques n’est rien d’autre que le développement de l’activité
mathématique et il n’y a pas d’activité sans problèmes »
A.KRYGOWSKA
I) Quelques définitions de problèmes mathématiques
 Problématique : Peut-t-on parler de problème lorsqu’il n’y a pas de défi,
défi par rapport à soi et (ou) défi par rapport à la connaissance ?
 Peut-t-on parler de problème, sans préciser par qui il est posé ? à qui il est posé ? et
pourquoi il est posé ?

Définitions :
1) C’est une question qu’il faut résoudre par des procédés scientifiques
( Larousse dictionnaire )
2) Problème = Tout ce qui d’une façon ou d’une autre implique de la part du sujet la
construction d’une réponse ou d’une action qui produisent un certain effet.
3) La notion de problème n’a guère de sens pour les questions dont on connaît la réponse,
ou pour lesquelles le sujet peut appliquer un système de réponses tout constitué.
4) La notion de problème comporte donc l’idée de nouveau, de jamais fait, de pas encore
compris par l’individu qui le cherche.
5) Problème = un trou dans les connaissances, un manque de savoir, question nouvelle,
presque une devinette qui crée un besoin d’apporter une réponse de se construire de
nouvelles connaissances, voir d’inventer des méthodes,de produire des théories.
6) « Les problèmes sont le moteur de la recherche en mathématiques comme ailleurs »
Y.Chevallard
Toute fois cela ne signifie pas que le système cognitif avec lequel le sujet attaque le nouveau
est lui est aussi nouveau, au contraire c’est souvent avec un système ancien et plus
approprié.
Le contenu mathématique importe peu dans un problème.L’important est de susciter un élan
de curiosité et de déclencher un comportement de recherche.
On attend d’un problème de cultiver l’intelligence qui est l’aptitude à faire face à des
situations nouvelles, On devrait proposer essentiellement des problèmes provocants pour
l’esprit.
« Un problème devrait apparaître plein de signification et être excitant de point de vue de
l’étudiant » Polya
 II) Classification des problèmes

(Une)Classification de problèmes
1. Problème d’exposition
Objectif : permet l’introduction d’un nouveau concept
Caractéristiques : -l’énoncé doit être court et comporte une ou deux questions .
-Il doit mettre en évidence les pré-requis.

2. Problème d’application
Objectif : vérifier si l’élève peut utiliser correctement un algorithme
ou une règle mathématique
Caractéristiques :
-l’énoncé est très court et d’allure stéréotypée.
-il comporte une ou deux questions.
3. Problème d’entraînement
Objectifs :- permettre à l’élève d’acquérir une certaine pratique
- - - - - - - - - - - - - - de bien maîtriser une ou plusieurs notions mathématiques.
Caractéristiques :
-l’énoncé comporte en général plusieurs questions qui sont souvent liées et dont
le degré de difficulté est croissant.
- Il vise un contenu mathématique assez large
3. Problème ouvert
Objectifs : - permet de développer chez l’élève de l’intelligence, l’initiative et
l’esprit de créativité
. - Préparer l’élève à faire face à des situations inopinées.
-Faire vivre à l’élève des expériences de recherches adaptées son niveau
Caractéristiques :
 L’énoncé est en général trop court, comporte une seule question
 Le bagage mathématique nécessaire à sa résolution n’est pas suggéré
 L’énoncé ne contient pas en général la solution
 L’énoncé peut ne pas avoir de solutions jusqu’à nos jours
 Le temps de recherche n’est pas limité.
Remarque :
Il n’y a pas unicité de la classification des problèmes mathématiques car
celle -ci dépend en général de la taxonomie d’objectifs qu’on a adoptée

III) Résoudre un problème

 Résoudre un problème c’est chercher un chemin à travers une difficulté,un chemin
pour contourner un obstacle ,ou qui permet d’atteindre un but non directement
accessible.
 Résoudre des problèmes est le propre de l’intelligence, et l’intelligence est l’attribut
propre de la nature humaine.
 Résoudre un problème est un art qu’on peut apprendre par initiation et pratique.
 « Une méthode de résolution est parfaite lorsqu’on peut prévoir, et même montrer,
dès le départ que son application conduira au but cherché » Leibnitz
 Les concepts bien acquis sont ceux à qui on a laissé le temps de naître et de se former
de problème en problème.
 IV) Les heuristiques

Introduction :
Chercher à résoudre un problème pour lequel on ne dispose pas à priori de stratégie ou
d’algorithme tout prêt constitue sans doute le cadre le plus naturel où l’on peut exercer et
développer ses propres processus de pensée.
On cherche en effet à se rendre compte de la façon dont on procède quand on résout un
problème et à mettre en évidence certains processus mentaux qui interviennent lors de
cette activité.
Définitions :
 L’heuristique : c’est la science ou l’art de recherche et de l’invention.Elle s’efforce de
répondre à la question : comment procède –t-on pour résoudre des problèmes ?
 Les heuristiques sont des règles de choix qui précisent comment agir en l’absence de
données et de résultats théoriques .la logique déductive est en quelque sorte mise en
parenthèse provisoirement pour laisser libre champs à l’imagination
 Un procédé heuristique est un mécanisme de décision, une sorte de comportement qui
conduit habituellement aux résultats désirés mais qui n’offre aucune garantie de succès,
un tel procédé, par sa nature, a un caractère plausible et sert de guide dans la découverte
d’une solution.
Par exemple : - dessiner une figure
- examiner des cas particuliers
- formuler une conjecture
D’autres :
- Bien distinguer les données, les inconnues et les conditions du problème
- Introduire des notations appropriées
- Subdiviser les conditions du problème en plusieurs clauses et s’attaquer séparément
à chacune d’elle
- Penser à un problème similaire
-Raisonner à rebours, en considérant que le problème comme déjà résolu
-Reformuler le problème différemment.

V) Les principaux modèles

1) Modèle d’Hadamard

J.Hadamard dégage une description de cinq phases du processus de résolution de

problème mathématique dans son livre « Essai sur psychologie de l’invention
dans le domaine mathématique. »

a) Phase de préparation : c’est l’étape où le chercheur se prépare moralement et

affectivement
b) Phase de bricolage :c’est l’étape où la personne tente de comprendre le problème
et met en fonctionnement la situation : il explore , il manipule
c) Phase d’incubation c’est celle où les facteurs inconscients entrent en jeu
d) Phase d’inscription : c’est l’étape qui correspond à l’illumination
L’idée clé surgit !
e) Phase de vérification : c’est celle où l’on examine en détail la solution trouvée
2) Modèle de Polya

Polya a tenté de regrouper divers procédés heuristiques dans le cadre d’un modèle
prescriptif de résolution d’un problème mathématique
ce modèle comporte quatre étapes

1ère étape : Comprendre le problème

Quelle est l’inconnue ? Quelles sont les données ? Quelle est la condition ? Est –il
possible de satisfaire à la condition ? Est –t-elle insuffisante, contradictoire ? Dessiner
une figure, introduire la notation appropriée. Distinguer les diverses parties de la
condition
Pourrait –t-on les formuler ?

2ème étape : Concevoir un plan

Avez – vous déjà rencontré le problème ? Ou bien avez –vous rencontré

le même problème sous une forme légèrement différente ?connaissez -
vous un problème qui s’y rattache ? Pourriez – vous énoncer le
problème différemment ?
Regardez bien la l’inconnue et essayez de penser à un problème qui vous
Soit familier et qui ait la même inconnue ou une inconnue auxiliaire ?
Reportez vous aux définitions . Pourriez –vous imaginer un problème
qui s’y rattache et qui soit plus accessible ? un problème plus général ?
un problème plus particulier ? un problème analogue ?
Pourriez – vous résoudre une partie du problème , ne garder qu’une
partie de la condition , négliger l’autre partie ?

Pourriez – vous extraire des données un élément utile ? Pourriez – vous

penser à d’autres données qui pourraient vous permettre de déterminer
l’inconnue ?
Etes– vous servis de toutes les données ? avez – vous tenu compte
de toutes les notions essentielles qui comportaient la solution ?
3ème étape : Mettre le plan à exécution

En mettant le plan exécution, vérifier chaque détail l’un après l’autre

Pouvez –vous voir clairement si ce détail est correct ? Pouvez – vous
démontrer qu’il est correct ?

4ème étape : Revenir sur la solution

Pouvez vous vérifier les résultats ? Pouvez – vous vérifier le raisonnement ?

Pouvez – vous obtenir le résultat différemment ? Pouvez – vous le voir
d’un coup d’œil ? Pouvez – vous vous servir du résultat ou de la méthode
pour résoudre un autre problème ?