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III.

La littérature à proprement dit :

B) La célébration du plaisir :

Tout au long du recueil la célébration du plaisir est perceptible. Celle-ci s’exprime tout d’abord par la
célébration du plaisir de vivre : celui-ci tient à un contact sensuel avec la nature notamment dans les
promenades à l’aube dans Sido. Le plaisir se revêt alors des cinq sens éveillant Colette jusqu’au bout
des papilles : « mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps
».

Ce plaisir de vivre se retrouve également chez Colette adulte au travers des plaisirs charnelles de
l’amour qui tiennent une place essentielle dans les textes comme « Nuit Blanche ». Ce plaisir est lui
aussi retranscrit par les cinq sens : la vue (« ta main transparente dans le soleil » l. 11), l’ouïe (« la
guêpe qui grésillait », et enfin le toucher (« j’ai frissonné ). Elle définit ce plaisir sensuel en le
comparant à celui des bêtes : « le plaisir ingénu des bêtes heureuses dans le printemps » (l. 14- 15).
En étant allongée auprès de son amante et elle suggère également de manière subtile et détournée
par des métaphores et des litotes le désir charnel : « Ah ! si je pense à toi, c’en est fini de mon repos »
(l. 17). Elle évoque ainsi deux femmes en train de s’aimer. L’érotisme discret du texte apparaît
lorsqu’elle se dit « toute moite, toute ivre d’un plaisir sans nom parmi les hommes ». Elle célèbre
ainsi l’amour lesbien.

C) L’encyclopédie de la nature :

D) La nostalgie et le lyrisme des souvenirs  :

La Nostalgie est un point cardinal du recueil et plus particulièrement de la partie « Sido ». Celle-ci
s’exprime tout d’abord par l’expression élégiaque d’un monde perdu. En effet, le souvenir fantasmé
de St Sauveur en Puisaye transpire dans l’œuvre. C’est le cas lorsque Léo retourné au « pays » raconte
à Colette la dénaturation du château de leur enfance dont la porte ne grince plus : « dépossédé de
quatre notes ». Cette nostalgie s’accompagne également du passage du temps bien que le recueil
soit dépourvu de chronologie significative en témoigne l’usage presque constant de l’imparfait. Le
temps est alors rythmé par les saisons devenant cyclique en étant marqué par la permanence et non
par le changement : « On y vivait l’été ; on y fendait le bois en hiver, on y besognait en toutes
saisons »

D) L’autobiographie :

Dans Sido suivi des Vrilles de la Vigne, l’évocation de la nature se mêle à l’écriture de sois. Colette
encense autant la banalité que l’originalité. Au-delà de son amour de la nature qui l’enjoint à faire des
incursions dans le passé à St Sauveur en Puisaye, elle chante l’enfance bourguignonne dans ce qu’elle
a de pittoresque : « je voyais une enfant timide que le printemps enchantait déjà ». Cette singularité
se fixe paradoxalement dans l’anecdote dans les lieux communs banalisés de l’enfance : c’est
l’écriture de Colette qui leur donne un caractère exceptionnel. Celle-ci n’hésite pas à évoquer sa
fratrie en illustrant son besoin d’appartenir à une communauté. Le charme des œuvres incombe ainsi
au fil directeur qui motive Colette : ses animaux, ses frères, sa mère qui sont l’incarnation de Colette
en femme libre exalté et sauvage. De fait, dans « Sido », elle consacre, une partie à ses frères Achille
et Léopold, qu’elle intitule « Les Sauvages ». Les deux étant le revers d’une même pièce ils
permettent de recouvrir toutes les significations du maître mot par leur indépendance, leur
appréhension de la nature et leur barbarie de garçons guéguerres.

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