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Le Colonel Chabert, Honoré de Balzac

 Fiche de lecture

Honoré de Balzac

1844

Le Colonel Chabert

Genre

Roman

Contexte

Le Colonel Chabert , qui paraît d’abord en 1832 sous la forme d’un


feuilleton, est désormais l’un des principaux romans de la vaste Comédie
humaine qu’a entreprit Balzac. Il s’agit d’un portrait du personnage
éponyme, à mi-chemin entre le court roman et la nouvelle, qui rend
hommage au « grognards » de Napoléon Ier . Comme tout ouvrage de
Balzac, Le Colonel Chabert s’inscrit dans un contexte historique et socio-
culturel réel.

Les différentes éditions de cette œuvre permettent également à Balzac


de la lier plus facilement à ses nouvelles compositions en faisant vivre
ailleurs des personnages à qui il a donné vie (Desroches, Godeschal,
Alexandre Crottat duc de Navarreins) et en insérant dans ce roman
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Alexandre Crottat, duc de Navarreins) et en insérant dans ce roman
réaliste des bouts d’intrigues du Père Goriot par exemple.

Personnages

Maître Derville : Derville est l’avoué intègre des grands personnages de


La Comédie humaine : César Birotteau, Félix de Vandenesse, le comte
de Sérizy, les ducs de Chaulieu, de Grandlieu, de Navarreins, de Restaud…
Bon et généreux, il est l’un des personnages centraux de l’œuvre
balzacienne et du roman étudié ici : il est le seul qui aide vraiment
Chabert.

Le Comte Ferraud : Il s’agit d’un aristocrate qui a émigré pendant la


terreur et qui est resté fidèle aux Bourbons. En 1808, il épouse la
« veuve » Chabert et sa fortune.

La Comtesse Ferraud : Elle est un personnage clé de l’œuvre et elle est


même le seul personnage féminin. Bien qu’elle apparaisse parmi les
femmes vertueuses de la préface du Père Goriot , c’est elle qui « tue »
Chabert. Elle sait faire preuve d’une habileté et d’une cruauté étonnante
malgré ses atours séduisants. Elle est un symbole de la société que
Balzac peint avec critique.

Louis Vergniaud : Il est le seul ami fidèle de Chabert. Il sera emprisonné


pour son implication dans un complot bonapartiste.

Le Colonel Chabert : Balzac s’est inspiré de plusieurs personnages pour


créer le Colonel Chabert, dont un vrai Colonel Chabert né en 1770. Ce
personnage perd son identité lorsqu’il est inscrit sur la liste des morts de
la bataille d’Eylau. Sa quête est celle de retrouver cette identité.

Delbecq : Cet « ancien avoué ruiné » doué dans les affaires est considéré
comme un anti-Derville. Dissimulateur, il est complice de la comtesse
dans toutes ses intrigues malhonnêtes et il complète sa noirceur. Avec la
comtesse, il représente une société cupide et corrompue où
« l’intelligence peut se mettre au service du mal ».

Thèmes
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L’argent : Il devient un élément négatif de la société du XIXe siècle.
Balzac le décrit comme un poison qui détruit les rapports humains et
familiaux et corrompt les valeurs humanistes auxquelles Chabert reste
attaché : l’honneur, la générosité, la fidélité, la droiture.

La justice : Le roman explore de façon assez minutieuse le monde des


affaires juridiques. L’intrigue est judiciaire et les avoués (Derville et
Delbecq), à travers l’usage réciproque de leur métier et des valeurs qu’ils
y attachent, peignent la société de leur temps avec son fonctionnement,
ses vices et ses changements. La notion de transaction (composer et
proposer un arrangement, un compromis pour régler un différend) est le
symbole de cette justice moderne à laquelle le Colonel Chabert, en tant
qu’esprit de militaire, ne peut adhérer.

L’Histoire : La période historique du roman parcourt la fin de l’Ancien


Régime (1780), la Monarchie de Juillet (1830-1848) et avant tout la
Restauration. Deux mondes se confrontent : celui, disparu, de l’Empire
(période politique du Directoire en 1795, du Consulat en 1800, et de
l’Empire en 1815, qui représente les valeurs du Colonel Chabert) et celui,
présent, de la Restauration (Delbecq et la Comtesse).

L’errance : Le Colonel Chabert est un vagabond en quête d’identité :


« Depuis le jour où je fus chassé de cette ville par les événements de la
guerre, j’ai constamment erré comme un vagabond, mendiant mon pain,
traité de fou » (p.69). Cette errance est à son image : un être perdu, sans
identité qui s’engage dans une quête jonchée d’échecs et dont le
parcours est de passer de l’hôpital à l’hospice.

L’identité : C’est un thème qui jalonne tout le récit puisque c’est


l’obsession même du Colonel Chabert et la bataille juridique que livre
Derville pour l’aider. Il s’agit d’obtenir de la société une reconnaissance
officielle (une légitimité et une dignité), de retrouver un nom, un titre,
une femme, une fortune. Or, Chabert se confronte à un monde qui le
préfère mort, favorisant une nouvelle identité sociale bâtie sous la
Restauration. L’identité révélée de sa femme (qui a honte de ses
origines) dévoile un autre aspect de l’identité qu’on cherche à tout prix à
effacer.

Résumé
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Résumé

Le roman du Colonel Chabert s’articule essentiellement autour de la


quête du personnage éponyme qui cherche à retrouver son identité
perdue, laissée sur le terrain de bataille d’Eylau en février 1807 où il est
inscrit comme mort. Malheureusement, le dénouement montrera que
ses pérégrinations sont loin d’amener une réussite. Au contraire, le
personnage va jusqu’à renoncer à son humanité, et au lieu d’évoluer et
de se construire, le héros apprend à ne plus exister et à renoncer à son
identité.

Lorsqu’il rentre à Paris en 1819 sous la Restauration, il constate que son


hôtel n’existe plus, que sa fortune est confisquée et que durant son
absence sa femme s’est remariée au Comte Ferraud. Chabert fait alors
appel pour retrouver sa situation, son nom et son rang mais la société a
changé. Repoussé par la Comtesse et condamné pour vagabondage, il
préfère abandonner sa quête pour devenir le numéro 164 d’un hospice
anonyme. Derville, qui s’est occupé de son cas comme avoué, le
rencontre à nouveau vingt ans plus tard dans des conditions qui le
dégoûteront définitivement de la société. L’homme est transformé, à
moitié fou parmi les malades mentaux et les criminels du centre,
semblable à une épave.

1 Introduction

Les deux premières scènes se déroulent en février 1819. Chabert se


présente chez Derville (en vain la première fois et avec succès la
seconde). Ces scènes présentent les personnages et l’intrigue : Chabert
raconte son passé et sa situation de « mort-vivant ».

2 Les péripéties

Trois mois plus tard Derville reçoit les papiers qui attestent de l’identité
du Colonel. En allant lui rendre visite, Derville rencontre son logeur et
ami, Vergniaud. Le portrait de Chabert se perfectionne.

Derville rend ensuite visite à la Comtesse (en écho à ces précédentes


scènes) et l’on se rend compte de tout ce qui sépare ces deux
personnages : misère et luxure, grandeur d’âme et manipulation. Les

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chapitres suivants soulignent les manipulations de la Comtesse et sa
volonté de voir le Colonel Chabert disparaître de sa vie, ce qu’il finit par
faire.

3 L’épilogue

Chabert renonce à exister et sombre dans un vieil hospice. Derville


rencontre Chabert vingt ans plus tard à l’hospice : la dégradation de
l’ancien Colonel est stupéfiante. La chute de Chabert est évidente.

Citation

« Ils ont des robes noires, peut-être parce qu’ils portent le deuil de toutes les
vertus, de toutes les illusions »

Chapitre III, L’hospice de la vieillesse

« Le colonel Chabert était aussi parfaitement immobile que peut l’être une
figure en cire de ce cabinet de Curtius où Godeschal avait voulu mener ses
camarades. Cette immobilité n’aurait peut-être pas été un sujet
d’étonnement, si elle n’eût complété le spectacle surnaturel que présentait
l’ensemble du personnage. Le vieux soldat était sec et maigre. Son front,
volontairement caché sous les cheveux de sa perruque lisse, lui donnait
quelque chose de mystérieux. Ses yeux paraissaient couverts d’une taie
transparente : vous eussiez dit de la nacre sale dont les reflets bleuâtres
chatoyaient à la lueur des bougies. Le visage pâle, livide, et en lame de
couteau, s’il est permis d’emprunter cette expression vulgaire, semblait
mort. ».

Chapitre I, Une étude d’avoué

« J’ai été enterré sous les morts ; mais, maintenant je suis enterré sous des
vivants, sous des actes, sous des faits, sous la société tout entière, qui veut
me faire rentrer sous terre ! »

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Chapitre I, Une étude d’avoué

« Enfin, toutes les horreurs que les romanciers croient inventer sont toujours
au-dessous de la vérité ».

Chapitre III, L’hospice de la vieillesse

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