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Littérature maghrébine

francophone
ÉTUDE DE la Littérature et des Lettres

La littérature maghrébine francophone est la


littérature d'expression française née pendant la
colonisation française dans les pays du Maghreb,
en Algérie, au Maroc et en Tunisie, avec des efforts
de francisation surtout scolaire. Si ses
problématiques et ses enjeux s'inspirent du
contexte colonial dans la première moitié du
xxe siècle, avec une évolution de l’exotisme vers
des textes anticoloniaux, elle prend véritablement
son essor avec les indépendances. Travaillée par
les tensions sociales et politiques qui traversent les
trois pays, la littérature maghrébine d'expression
française se trouve notamment portée pendant
toute la seconde moitié du xxe siècle à interroger
les thèmes du pouvoir autoritaire, de l'identité
déchirée, de l'immigration ou encore du fanatisme
religieux et du conflit entre la modernité et la
tradition. Au nombre des écrivains consacrés par la
critique et le lectorat, se trouvent notamment Kateb
Yacine, Tahar Ben Jelloun, Assia Djebar, Abdellatif
Laâbi ou Albert Memmi.

Jalons et perspectives

Naissance dans un contexte colonial

Dépeignant la société
kabyle, La terre et le sang
(1953) de Mouloud
Feraoun a longtemps été
réduit à un roman
ethnographique marqué
par l'héritage littéraire
français par son aspect
descriptif [1] .
L'émergence de la littérature maghrébine
d'expression française s'inscrit dans le contexte
des politiques linguistiques de l'autorité coloniale.
La relation entre cette langue et le choix de
l'employer dans une perspective littéraire a été
source de débats pour les écrivains, comme Kateb
Yacine qui la considère comme un « butin de
guerre » et Rachid Boudjedra qui écrit ses œuvres
en arabe après avoir commencé sa carrière dans la
langue de Molière[2].

Les fictions du début du xxe siècle sont marquées


par une tendance à l’exotisme, au pittoresque et à
une présentation plutôt bienveillante de
l'assimilation culturelle, comme l'illustre Ali, oh mon
frère, roman-feuilleton de Zeid Ben Dieb publié en
1893 sous le pseudonyme d'Omar Samar[3].
Néanmoins, si l'aspect folklorique de cette
littérature ne s'attaque pas frontalement au récit
colonial, elle manifeste parfois un déchirement
d'identité. L'écrivain Mahmoud Aslan (1902-1971?)
explore ainsi le thème de la conscience
malheureuse, par exemple en 1940 dans Les yeux
noirs de Leïla, où le protagoniste Naguib se révèle
incapable de choisir entre ses origines et
l'Occident[4]. L’émergence d'une littérature indigène,
même coupée des masses populaires et articulée à
l'agenda colonial, contribue néanmoins à
l'affirmation d'écrivains singuliers dans un contexte
qui tendait à gommer les individualités et
l'autonomie créatrice au sein des peuples
colonisés[5].

Marche vers l'indépendance (1945-1962)

La montée en puissance des mouvements


nationalistes s'accompagne des remises en cause
partielles ou complètes du colonialisme. La veine
anticolonialiste dans les romans de l’Empire
colonial français s'affirme à la fin de la Seconde
Guerre mondiale et dans les années 1950, au
Maghreb comme dans le reste de l'Afrique
subsaharienne[6]. La guerre d'Algérie incite
particulièrement les écrivains à s'engager. Ainsi,
Djamel Amrani témoigne de la torture en 1960 dans
un récit autobiographique et le conflit parcourt par
la suite sa création poétique[7]. Henri Kréa utilise la
figure de Jugurtha pour camper la figure du
résistant dans sa pièce de théâtre Le séisme[8]. La
parution de Nedjma en 1956, de Kateb Yacine, est
l'un des romans phare de la période, tant pour ses
caractéristiques stylistiques que pour sa portée
historique[9].

La portée critique de ces œuvres s'étend à d'autres


réalités sociales, comme le poids de la tutelle
paternelle dénoncé par Driss Chraïbi[10], la
survivance des superstitions et de coutumes jugées
archaïques par Mouloud Mammeri[11] ou les
inégalités sociales décrites par Mohammed Dib[12].
Indépendance, contestations et désillusions

Après la décolonisation, la tonalité vindicative de la


littérature maghrébine s'élargit à la critique des
régimes en place et à la description des pesanteurs
sociales qui traversent ces trois pays[13]. Le
désenchantement, l'amertume et le refus de
l'héroïsation sont prégnants dans les créations des
années 1970[14].

Les écrivains, adeptes de formes plus éclatées,


cultivent une inclination à la transgression ou à des
revendications désormais détachées du contexte
colonial. L'Algérien Nabile Farès et le Marocain
Mohammed Khaïr-Eddine montrent ainsi
respectivement l'importance de la culture berbère et
l'hypocrisie de la monarchie, à rebours d'une vision
lisse et unificatrice des sociétés promues par les
discours nationalistes[15].
Le caractère subversif de l'écriture se manifeste
également par la profusion d'anti-héros, de
marginaux et d'inadaptés. Le spectre de la folie sert
ainsi de miroir à une société en crise ou engluée par
son conformisme dans L'insolation de Rachid
Boudjedra, paru en 1971, ou Moha le fou, Moha le
sage de Tahar Ben Jelloun en 1978, dans lequel le
narrateur évoque une ville rongée par la misère et la
corruption[16]. La vie des déshérités à l'époque
contemporaine est un trait saillant de l'écriture de
ce dernier, qui aborde le racisme dans Les raisins de
la galère en 1996 ou le confinement de la femme
dans Harrouda, en 1973[17]. L'errance et l'évocation
du passé traversent bien d'autres recueils, comme
Safari au sud d'une mémoire de Nourreddine
Bousfiha ou D'un soleil réticent, de Zaghloul Morsy,
tous deux publiés en 1980[18].
Années noires, diaspora et modernité

Assassiné en 1993, Tahar


Djaout appartient au groupe
des intellectuels francophones
sécularistes[19]

Les années 1990 voient la montée de l'intégrisme


islamique. La guerre civile algérienne incite les
écrivains algériens à renouveler leurs
préoccupations, comme Tahar Djaout ou Rachid
Mimouni, tandis que de nouvelles plumes
s'affirment pour dénoncer l'intolérance et le
fanatisme, tels que Yasmina Khadra ou Malika
Mokeddem[20]. Les crimes terroristes sont par
exemple le thème central du recueil de nouvelles et
de récits Oran, langue morte d'Assia Djebar, ou de
plusieurs romans de Yasmina Khadra comme Les
Agneaux du seigneur en 1998[21]. L'arbitraire et le
fonctionnement mafieux du pouvoir restent des
cibles privilégiées, mêlées parfois à la
condamnation de la violence religieuse, comme en
témoignent Les sens interdits de Mourad Djebel ou
Rose d'abîme d'Aïssa Khelladi[22].

La condition de l'émigré ou de l'exil sont également


des axes majeurs de la littérature maghrébine. La
solitude du travailleur immigré et la dureté de ses
conditions de vie sont ainsi décrites dans La
dernière impression de Malek Haddad qui évoque
également la guerre, Les boucs de Driss Chraïbi
questionnant le racisme au sein des ouvriers
magrébins ou encore Avec tes mains d'Ahmed
Kalouaz, hommage adressé à un père ayant dévoué
sa vie au travail[23].

La relecture du passé ancien, utilisé comme


révélateur de la situation contemporaine, relève de
la démarche de Chems Nadir, qui convoque l'âge
d'or de la civilisation arabo-musulmane, ou
Abdelaziz Belkhofja et plus récemment Sami
Mokaddem se référant au passé de Carthage[24].

Affirmation des voix féminines

Des romancières pionnières ont écrit avant la


Seconde Guerre mondiale, comme l'Italo-Marocaine
Elisa Chimenti, attentive au régionalisme tangérois,
ou Djamila Debèche, créatrice du premier journal
féministe algérien[25]. Depuis les années 1990,
l'image du corps des femmes dans les romans
écrits par des romancières tend à moins se
focaliser sur l’oppression patriarcale pour
questionner le désir ou l'identité sexuelle[26]. Par
exemple, Le siècle des sauterelles de Malika
Mokeddem, remarqué pour sa reconstitution de la
vie nomade dans le désert algérien, brouille ainsi
les identités et les assignations sociales, dont
celles du genre[27], tandis que Les nuits de
Strasbourg d'Assia Djebar montrent les sentiments
et l'attirance de Thelja, jeune algérienne mariée,
pour un jeune Français[28].

Si Taos Amrouche, Assia Djebbar et Fatima


Mernissi sont les pionnières de la littérature
féminine d’expression française au Maghreb,
d’autres, encore plus nombreuses, ont écrit les
souffrances, les aspirations et les rêves des
femmes à travers des personnages — féminins et
masculins — tiraillés entre l’émergence de l’individu
en tant qu’entité libre de ses choix et le poids d’une
société qui a tendance à dissoudre l’individualité,
jusqu’à l’effacer, dans le groupe.

Par pays

Algérie

Écrivains algériens francophones


Liste chronologique de romanciers et
romancières d'Algérie
« La langue française est le butin de guerre des
Algériens. L'usage de la langue française ne
signifie pas qu'on soit l'agent d'une puissance
étrangère, et j'écris en français pour dire aux
Français que je ne suis pas français. » (Kateb
Yacine, 1966).

Avant tout début d'aventure française en Algérie


(expédition, occupation, accaparation), existent des
liens commerciaux et diplomatiques : Compagnie
royale d'Afrique (1560-1793). Parmi les auteurs
(voyageurs ou résidents) : Guillaume-Thomas
Raynal (1713-1796, Histoire philosophique des
Établissements dans l’Afrique septentrionale (1826)),
Jean Michel de Venture de Paradis (1739-1799,
interprète, Alger au XVIIIe siècle[29]), Pierre-Paul
Thédénat-Duvent (1758-1830?, Mémoires d'un
esclave et ministre d'un bey d'Afrique au 18e
siècle)[30].
Au commencement, côté européen, outre le
colonialisme, il y a le romantisme et plus
particulièrement l' orientalisme littéraire, celui du
Divan occidental-oriental (1819-1827, Goethe), et
dont le plus évident est la thématique du récit de
voyage, vécue par certains, du " voyage en Orient"
(Levant comme Couchant, Lamartine, Nerval,
Flaubert, Fromentin, Loti, Delaroix, Chassériau, etc.).
La campagne d'Égypte (1798-1801) de Bonaparte
porte une part de responsabilité dans cet
engouement, qui se déploie dans les diverses
expositions coloniales. L'orientalisme en peinture
(1820-1910) se constitue surtout, pour la France,
autour de la Société des peintres orientalistes
français (1893-1948) et de la Société coloniale des
artistes français (1908-1946).

À partir du moment où existe, par la force, une


Afrique française, une Afrique française du Nord,
avec deux protectorats (Maroc, Tunisie) et plus
encore une Algérie française, conquise, annexée
(1848), pacifiée (1830-1902), l'orientalisme peut
s'établir en Afrique du Nord. La Villa Abd-el-Tif, à
Alger, à la manière de la Villa Médicis (Rome) et de
la Casa de Velázquez (Madrid), héberge de 1907 à
1962 de nombreux peintres venus de métropole.

Le pendant littéraire correspond à l'algérianisme,


bien après le passage des premiers écrivains
voyageurs en Algérie, comme Théophile Gautier,
Eugène Fromentin, Ernest Feydeau ou Guy de
Maupassant, les voyages d'aventure exotique, ou
les débuts du roman colonial, splendeurs et
horreurs confondues. L'algérianisme littéraire (1890-
1940) serait une forme de régionalisme, l'invention
d'une Algérie française, espoir fantasmé, rêve
désespéré, souvenir déchiré, et terreau d'autres
douleurs sur les deux rives, pour les rapatriés, les
harkis, les déplacés, les immigrés, sur plusieurs
générations. Ce discours européen, somme toute
suspect, est accompagné à distance par un
discours relativement assimilationniste (sans doute
minoritaire) de traducteurs, écrivains, intellectuels
et journalistes (El Hack, 1893-1894, de Slimane
Bengui , Omar Samar, Khelil Kaïd Laioun)[31],
(en)

algériens, francophones.

La génération européenne suivante (1920-1960)


porte un autre projet, humaniste, multiculturel,
difficile ou impossible, d'une forme de métissage
culturel, à peine entamé, déjà sabordé. Parmi eux,
Gabriel Audisio, Albert Camus, Jules Roy, René-Jean
Clot, Emmanuel Roblès, Jean Pélégri (1920-2003)...
Les peintres du mouvement pictural nommé École
d'Alger (1900-1960) en sont assez proches.

Et cependant, le régime de l'indigénat fonctionne de


1881 à 1946.
Romans

Avec Le polygone étoilé, à la croisée


du roman et de la poésie, Kateb
Yacine opère une rupture stylistique
tout en évoquant un déchirement
intime lié au contexte colonial[32] .

De 1920 à 1950, une quinzaine de romanciers et de


nouvellistes algériens publient des œuvres en
langue française, soit plus de quarante ans après
les décrets des années 1880 établissant le système
d'enseignement du français en Algérie. À l'exception
d'écrivains nationalistes comme Ali El Hammami
(1902-1950)[33] et Malek Bennabi (1905-1973), ils
tendent à suivre les modèles littéraires de la
colonisation[34]. Les écrits romanesques de cette
période coloniale, souvent des romans à thèse,
manifestent une volonté ambivalente de maintenir
son identité tout en exprimant le souhait plus ou
moins prononcé d'acculturation [35]. Par exemple,
dans Mamoun, l'ébauche d'un idéal (publié en 1928),
de Chukri Khodja (1891-1967)[36],[37], le personnage
principal retourne mourir chez les siens après avoir
échoué à devenir français, tandis que Rabah Zenati
(1877-1952)[38] se livre à l’éloge de l'assimilation
dans Bou-el Nouar, le jeune Algérien (1945)[39]. Taos
Amrouche devient la première romancière
algérienne avec Jacinthe noire (1947).

En 1948, le roman nationaliste Idris de Ali El


Hammami marque le début d'une littérature
engagée contre la colonisation[40]. Dans les années
1950, une littérature combative accompagne un
mouvement de résistances qui lui préexiste depuis
des années dans les journaux progressistes[41]. Les
romanciers abandonnent les motifs folkloriques ou
régionalistes pour dénoncer la misère et
l'injustice[42]. Mouloud Feraoun (1913-1962) dépeint
la pauvreté dans les montagnes de Kabylie et le
malaise des jeunes générations, Mohammed Dib
(1920-2003) décrit les conditions rurales et l’essor
de la contestation sociale[43].

Les questions politiques n'empêchent pas le roman


algérien d'aborder d'autres thèmes et d'évoluer
dans la forme, comme Nedjma (1956) de Kateb
Yacine (1929-1989), qui offre une rupture sur le plan
esthétique. La question de la lutte et de la
libération, tant individuelle que collective, devient
cependant prégnante pendant la guerre, comme
l'illustrent Kaddour M'Hamsadji (1933-) et Assia
Djebar (1936-2015)[44]. Sans être exclusive, la
littérature guerrière prospère entre les années 1960
et 1980, si bien que Mostefa Lacheraf (1917-2007)
ou Mourad Bourboune (1938-) en appellent à des
protagonistes moins héroïques et positifs[45]. Des
voix contestatrices à l'égard du pouvoir ne tardent
pas se faire entendre, comme le montrent La danse
du roi (1968) de Mohammed Dib (1920-2003) et La
répudiation (1969) de Rachid Boudjedra (1941-), ce
dernier par ailleurs hostile à la figure de Kateb
Yacine[45]. Si la diversité des sujets ne cesse de
s'accroître, un sentiment d'insatisfaction, de
déchirement ou d'enfermement est sensible dans
les années 1970, comme Tahar Djaout (1954-1993)
avec l’Exproprié (1981) ou Jardins de cristal de
Nadia Ghalem[46] (1941-).

La création de romans et de nouvelles s'accélère


dans les années 1980. Les écrivains expriment leur
amertume ou leur colère à l'égard du parti unique,
des fonctionnaires et de la nouvelle bourgeoisie.
Rachid Mimouni (1945-1995) décrit le paroxysme
de la corruption dans Tombéza (1984) ; Mohammed
Kacimi El Hassani (1955-) tourne en dérision les
personnages officiels dans Le mouchoir (1987)[47].

Poésie

En 1910, Sidi Kassem publie le premier recueil de


poèmes algérien en langue française avec Les
chants du Nadir, empreint d'un exotisme
conventionnel[48]. Avec Cendres et Étoile secrète,
Jean Amrouche initie une autre démarche, plus
spirituelle et personnelle[48]. Les prises de position
politiques s'accentuent pendant la Seconde Guerre
mondiale. Mohammed Bekhoucha évoque la
manifestation réprimée du 8 mai 1945 dans un
recuel de Poèmes libres, en 1946[49]. De nombreux
poètes prennent part à la guerre d'indépendance,
comme Malek Haddad et Mohammed Dib[50].

Après la guerre, s'illustrent des poètes comme Jean


Sénac (1926-1973), signe d'une génération qui
aspire à ne pas se contenter de chanter la
révolution[51]. À l'exception de ceux qui suivent la
ligne officielle du régime, les poètes tendent à
étouffer sous le poids de la censure même s'il
existe bien entendu des exceptions, comme les
calembours d'Abderrahmane Lounès dans Poèmes
à coups de poing et à coups de pied (1981) [52].
Théâtre

Si le théâtre algérien est dynamique depuis le début


du xxe siècle avec notamment la figure de Rachid
Ksentini (1887-1944), l'art dramaturgique en
français prend son essor en Algérie avec la guerre.
Mustapha Kateb (1920-1989), qui a contribué à
libérer le théâtre du chant et de la danse, fonde la
Compagnie nationale des arts du FLN, qui joue des
pièces en langue française à Tunis. Un théâtre de
combat répond à l’urgence de la situation, comme
l'illustrent Le séisme de Henri Kréa en 1958 ,
Naissances et L'olivier de Mohamed Boudia[53].
Inspiré par Bertolt Brecht, Kateb Yacine renouvelle le
théâtre politique en n'hésitant pas à y inclure une
dimension poétique avec la collaboration de l'acteur
Jean-Marie Serreau, par exemple avec Cadavre
encerclé joué en 1958, ou Les ancêtres redoublent
de férocité, jouée bien après sa rédaction à
l'occasion de l'inauguration de la Salle Gémier du
Théâtre national populaire en 1967[54].
Maroc

Écrivains marocains francophones


Romans

L'instauration du protectorat (1912-1956) encourage


une partie des élites désireuses de conserver des
privilèges à inscrire leurs enfants dans les écoles
françaises et y apprendre le français[55]. Abdelkader
Chatt (1904-1992), sous le pseudonyme de
Benazous Chatt, joue un rôle pionnier avec les
Mosaïques ternies en 1932, dans lequel une
Anglaise éprise d'un Marocain se convertit à l'islam
dans un décor évoquant les coutumes
traditionnelles du pays. Deux écrivains notables
apparaissent dans les années 1950 : Ahmed
Sefrioui (1915-2004), à l'écriture spirituelle et
autobiographique, et Driss Chraïbi (1926-2007),
dont l'œuvre exprime a contrario un sentiment de
révolte contre la bigoterie et la bourgeoisie[56].
Après une période infertile vécue parfois comme
une criste intellectuelle, en 1966 la revue Souffles
fondée par Abdellatif Laâbi est à l'origine d'un
renouveau de la création littéraire. En 1969, il
appelle dans le quinzième numéro du périodique à
se déprendre du mimétisme et de la solution de
l’exil pour les écrivains du Maghreb [57]. Évoquant ce
traumatisme post-colonial, dans Mémoires
tatouées, paru en 1979, Abdelkébir Khatibi (1938-
2009) évoque ainsi les blessures laissées par la
société coloniale à la manière d'un roman
initiatique[58].

Dans les années 1970, Tahar Ben Jelloun (1947-)


entame une œuvre où la question de la sexualité, de
l'identité et de la quête de soi prennent une place
importante. La décennie suivante voit mis en
lumière les textes de Edmond Amran El Maleh
(1917-2010), dont l'humanisme est imprégné de
spiritualité juive, et Abdelhak Serhane (1950-)
évoque la maltraitance infantile[59].
Parmi les jeunes pousses : Fouad Laroui (1958-),
Réda Dalil (1978-), Leïla Slimani (1981-), Maria
Guessous...

Edmond Amran El Maleh

Driss Chraïbi
Tahar Ben Jelloun

Abdelhak Serhane

Poésie

A la fois engagée et personnelle, la


poésie d'Abdellatif Laâbi s'inscrit
dans une démarche littéraire ouverte
au pluralisme linguistique et attachée
à la souveraineté culturelle[60]
Les deux premiers recueils de poèmes marocains
de langue française sont le fruit d'Isaac D. Knafo,
publiés en 1951 : Maroquineries et Fugitives[61]. En
1964, Mohammed Khaïr-Eddine (1941-1995) et
Mostafa Nissaboury (1943-) lancent le manifeste et
mouvement « Poésie toute », à partir duquel le
genre s'affirme dans le paysage littéraire. En
réaction contre le conservatisme, les poètes
dérogent aux normes stylistiques et à la
bienséance, comme l'illustrent Nausée noire de
Khaïr-Eddine, Race d'Abdellatif Laâbi en 1967[62].

Le désarroi, la colère ou la désolation sont des


thèmes courants dans la poésie des années 1970
et 1980. Ainsi, Tahar Ben Jelloun clame les
souffrances des Palestiniens dans Les amandiers
sont morts de leurs blessures en 1976 ; Mostafa
Nissaboury évoque son déracinement et son vide
intérieur dans Mille et deuxième nuit et Mohammed
Loakira (1945-) partage le déchirement de l’exil
dans l’Œil ébréché. Chez ce dernier, la mise en
doute de la parole poétique est mise en parallèle
avec les tribulations du poète en quête de sens,
comme en témoigne le récit et l'énonciation de ses
recueils Contre-jour et Confidence d'automne[63].
L'errance et l'évocation du passé traversent bien
d'autres recueils, comme Safari au sud d'une
mémoire[64] de Nourreddine Bousfiha[65],[66] ou D'un
Soleil réticent, de Zaghloul Morsy (1933-)[67], tous
deux publiés en 1980 [18].
Zaghloul Morsy

Mohammed Khaïr-Eddine

Théâtre

Le théâtre marocain d'expression française est, au


moins jusque dans les années 1990, relativement
peu dynamique. De 1945 à 1989, dix pièces sont
publiées. En 1979, Abdelkébir Khatibi relate l'histoire
d'un faux prophète dans Le Prophète voilé, mettant
en scène la vie d'Al-Muqanna. En 1983, Saïd Hamadi
publie Corde autour du silence, dans lequel il traite
de la solitude de l'exil. La critique de la corruption
motive l'écriture de la Fiancée de l’eau de Tahar Ben
Jellon tandis que le Baptême chacaliste d'Abdellatif
Laâbi se veut une incursion gargantuesque dans
l'univers théâtral[68].

Tunisie

Écrivains tunisiens francophones

Romans

Habitant l'impasse Tarfoune, à Tunis,


Albert Memmi donne une résonance
littéraire internationale à sa ville natale
dans La statue de sel[69] .

De manière similaire au Maroc, si l'établissement


d'un protectorat en 1881 ne s'accompagne pas
d'une politique de francisation, elle incite les
classes sociales favorisées et les personnes
souhaitant entrer dans l'administration à apprendre
la langue française. Avant le traité du Bardo, le
collège Sadiki favorisait déjà l'enseignement de
trois langues étrangères, dont celle de Molière[70]. À
partir de 1919, la littérature judéo-arabe de langue
française se remarque par des recueils de
nouvelles, avec Les veillées de la Hafsia de
Jacques-Victor Lévy, représentant le quartier juif de
Tunis, ou en 1923 le Bled de lumière de César
Benattar, inspiré par les coutumes judéo-
tunisiennes [71]. Ryvel illustre cette veine réaliste,
alors répandue dans les écrivains de sa
communauté, avec ses romans qui dépeignent la
vie dans le ghetto et la vie éprouvante de ses
compatriotes[72].

En 1953, Albert Memmi rompt avec les traditions de


sa communauté d'origine comme avec la société
coloniale dans son roman autobiographique, La
statue de sel, où il se révolte contre les
oppressions. Il continue à interroger ses racines, la
quête de soi dans la suite de son œuvre[73]. En
1961, Hachemi Baccouche détonne en publiant un
roman historique, La dame de Cathage, où l'action
se situe au XVIe siècle[74].

Dans les années 1970, Mustapha Tlili met en scène


des Maghrébins occidentalisés rongés par le mal-
être, tandis qu'Abdelwahab Meddeb questionne la
mémoire et l'identité avec Talismano en 1979[75].
L'aspiration à la modernité atténuée par une
certaine nostalgie caractérise l’écriture romanesque
de Hélé Béji dans L'Œil du jour, paru en 1985[76].

La diversification des sujets s'accroît à la fin des


années 1980 : Hafedh Djedidi et Guy Croissant
traitent du métissage culturel et conjugal dans
Chassées-croisés, Fawzi Mellah déploie sa verve
satirique avec Le conclave des pleureuses en 1987,
qui tourne en dérision le regret d'un passé révolu, et
Elissa, la reine vagabonde, réécrivant l'histoire de
Didon[77].
Au XXIe siècle, une nouvelle génération de
romanciers prend la relève et se préoccupe de la
réalité du pays, de ses changements profonds,
notamment au lendemain de la révolution
tunisienne. Yamen Manaï dresse dans L'Amas
ardent en 2017 le portrait d'une Tunisie en pleines
mutations politiques et sociales à travers une fable
moderne qui dénonce le fanatisme et appelle à la
solidarité. Wafa Ghorbel met à nu les travers de la
société tunisienne contemporaine, à la fois
moderne et traditionaliste, explore le déchirement
identitaire situé au cœur de ses romans Le Jasmin
noir en 2016 et Le Tango de la déesse des dunes en
2017 et propose l'art, et essentiellement la musique
(chantée, jouée ou dansée) comme espace de
réconciliation avec soi et avec le monde. Sami
Mokaddem, quant à lui, s'intéresse à l'histoire et à la
mythologie carthaginoises dans ses thrillers
historiques pour réconcilier les jeunes avec un pan
important de leur identité.
Poésie

De la fin du xixe siècle aux années 1930, la poésie


tunisienne de langue française, illustrée par
Mustapha Kurda et Ahmed Chergui par exemple,
tend à imiter les modèles littéraires de la France
dans la forme et à évoquer des paysages ou des
sentiments imprégnés d'orientalisme[78].

Théâtre

De même que pour le Maroc, le théâtre tunisien


francophone est peu représenté dans la seconde
moitié du xxe siècle, avec 6 pièces publiées entre
1945 et 1989. Mahmoud Aslan se remarque par son
rôle pionnier, avec Entre deux mondes en 1932, qui
traite du déchirement identitaire entre Orient et
Occident. En 1959, Hachemi Baccouche décrit la
persistance de réflexes coloniaux dans un pays
récemment libre avec Baudruche, tandis que Fawzi
Mellah s'attaque au paternalisme néocolonial en
1973 dans Néron ou les oiseaux de passage[79].

Notes et références
1. Charles Bonn, « De l’ambiguïté tragique chez
Feraoun, écrivain réputé « ethnographique » »,
Nouvelle Revue Synergies Canada, n°6, 2013,
Lire en ligne (https://journal.lib.uoguelph.ca/ind
ex.php/nrsc/article/view/2866) [archive]
2. Bouguerra, p. 3-4.
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Voir aussi

Articles connexes

Littérature de langue française, Méditerranéisme,


Algérianisme, Tuniso-européens, Albert Camus
Littérature algérienne, liste d'écrivains algériens,
écrivains algériens francophones, liste
chronologique de romanciers et romancières
d'Algérie, poésie algérienne de langue française
Littérature marocaine, liste alphabétique
d'écrivains marocains, et par siècle, écrivains
marocains francophones
Littérature tunisienne, liste d'écrivains tunisiens,
écrivains tunisiens francophones
Études postcoloniales, Études décoloniales
Littérature berbère, Littérature shilha (en) (/chleuh)
Histoire de la presse écrite en Algérie, Presse au
Maroc, Presse en Tunisie
Diaspora maghrébine, algérienne, marocaine,
tunisienne
Peinture algérienne contemporaine
Compétence interculturelle (sociologie)

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