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Ô/*6 eoZ8

« La Franc-Maçcnperle, vcilà l’ennemi ! »


(Mgr Delamairk)

PREMIERE PARTIE

La Franc-” . 354

PAR

Joseph SANTO, de Colmar


Anoisn ConseiMer Municipal de Nancy

AiT0(hi‘Z. avant, tout, à la l'.'.-M/. le, «lasque


dont flic SC couTre. >> (l.c Pape Léon Xlll.;

SOMMAI UK, — l’oiirqvoi cet oiieraqe?'— Les


l’upes et la l''.-. M.-. (Cie IX... f. . ni'.'. 1?!). —
Question prêalabl(!. —‘ La F.'.iM. , o( le iiionsorige.—
Les trois catégories de t'ranes-maéons ~ Les caté­
gories de Français en face de la F. '. .M •. — Qu’est-
ce que la .)/.•. ! — Les deux Cités. — Les 4
branches de la F.-. M.-. — Les forces de la F.'.
M.‘. dans le monde. La niédaille maçonnique.—
Le nom de la F. •. M . •. ; — so'n sv.rnom ; — ses noms
de loges ; les surnoms de ses adeptes ; .son origine
sa religion ; — son iilée de Dieu : — sa haine du
vrai Dieu :— son dieu : — son sy iiibole : '— sa devise ;
— sa Ilihie ; ses grad('s ; — ses Calé.ùhismes ; —
ses calendriers ; — son matériel ; son jargon ; —
ses cérémonie'’, entre aulre.s : le coup de la o pipe
à lyeopode ii ; — ses siiigeiie,s : — ses oripeaux ; —
ses' serments et ses secrets ; ses me'nsonges ; —
SOS mufUiries.
Tout cela est-il rral '! —■ Mes preuves.

Prix 2 fr. 50 franco

S’ADRESSER A L’AUTEUR
lol j rue de Vaiigirard, PARIS (-ÏF')
(’.hèeiue postal Paris 1691-02
I»i; IIKIIK i^UTKlIK

oiinei'ie
SOMMAIRE. — Les mensonges statutaii-es de la
F.-. M.-. (bienfaisance, pas de politique, etc.). —
La F.-. M.'. contre la propriété ; la F.'. M.-. contre
la famille : divorce, corruption ; la femme, l’enfant ;
la presse, le théâtre, le. féminisme, la famille, les
« boys scouts », l'école sans Dieu, la dénatalité, —
La Bb'. M.‘. contre la pati'ie : l’armée, l’antimilita­
risme, Hervé, Briand, le « Pioupiou de l’Yonne »,
le « Nouveau Manuel du .Soldat », le « Bon Dieu
laïque », les instituteurs antipatriotes, les insoumis,
les déserteurs, les traîtres ; Jeanne d’Arc, l’allaire
Dreyfus, les Fiches. l'Alsace-Lorraiue, la Guerre ;
les Révolutions ; les assassinats maçonniques.— La
B'.-. M.’. contre la religion.— Prix : a fr. 5o franco.

La Judéomaçonnerie
et les massacres du 6 février
SOMMAiRBb — Place de la Concorde. — A qui
incombent les responsabilités. — Juiverie et Franc-
maçonnerie. — Méfaits et crimes de la Judéoma­
çonnerie. — Judéomaçonnerie et République. ■—
La Judéomaçonnerie et les massacres du ti février.
— Les diverses catégories de B'rancs-Maçons. — Le
Ministère assassin. — Sûreté générale. Socialisme.
— Le B’.-. Doumergue et la solution de la crise. —
L’homme, le système sauveur, les collaborateurs.
Rien n’est changé. — Les deux Commissions pour
rire. — Le Gouvernement contre les bons B’rançais.
Protestations de Paris et de la Province. — Quel­
ques pensées. — Les « purs ». — Résumé et con­
clusions. — Prix ; ‘i fr. 5o franco.
Pourquoi cct ouvrage?
« Il faut reproduire do toute
manière ces enseignements,
il faut les répandre par mil­
liers, les rendre populaires
et accessibles à tous.» (Paro­
les de Léon .Mil concernant
une brochure de ce geuro
sur la F. •. M. •.

« Le chef-d’œuvre du démon a été de se faire


nier », a-t-on dit avec raison. Sa fille, la Franc-
Maçonnerie, a essayé, elle aussi, et a réussi en
partie le même exploit.
Je connais pas mal d’honnêtes gens, de patrio­
tes, de catholiques, — voire d’ecclésiastiques,
— qui ne croient pas à la Franc-Maçonnerie ou
qui, tout au moins, nient sa malfaisance et ses
méfaits.
J’ai sous les yeux, en écrivant ces lignes, la
revue hebdomadaire libérale la Vie catholique
(no 3, 18 octobre 1924). J’y lis ceci, page 1 :
« La Franc-Maçonnerie est un mythe. Je n’y
crois pas plus qu’aux ténébreux complots de la
Congrégation du temps de Charles X ou au tir
à la cible des RR. PP. Jésuites dans leurs caves
de Montrouge. »
5^ faire nier, c’est, évidemment, de la part
d’un malfaiteur, un vrai chef-d’œuvre ! Car on
aura beau jeu contre les naïfs qui sont persuadés
que Von n’existe pas !
Une autre ruse, de la part d’un coquin, c’est
de se fa,ire passer pour un brave homme. C’est
ainsi Excelsior-Dimanche, joiurnal « propre,
honnête » — et « poire » — affirmait le 4 mars
1923 cette bonne blague : « La F. ’. M. '. est une
vaste association d’entr’aide et de bienfaisance
discrète. »
Enfin une autre tactique, toute différente, a
aussi rendu un immense service à la secte : c’est
celle qui consiste à exagérer la collaboration vi­
sible et les apparitions de Satan dans les Loges.
Il y a environ 35 ans, Léo Taxil (de son vrai
nom Gabriel Jogand) dans son Palladisme et
dans Diana Vaughan (1), et le Dr Bataille (de
son vrai nom Charles Hacks) dans son ouvrage
Le Diable au XIX^ siècle) ont, à ce point de
vue, ridiculeusement dépassé les bornes, non
seulement de la vérité, non seulement de la
vraisemblance, mais celle de la plaisanterie,
ils avaient pour but, l’un et l’autre, de discré­
diter la campagne menée à juste titre contre la
F.’. M,'.. En mettant le diabîs partout et en
tout dans cette boiutique louche, ils ont abouti
à faire croire à beaucoup de gens naïfs, ou
énervés, ou lassésl, que Satan n’était pour rien
en tout cela. Cette persuasion a un fondement
aussi solide que celle d’un mimis habens qui,
ne croyant pas au. Diable, apporta un jour
comme preuve « péremptoire » un billet ainsi
conçu :
« Je n’existe pas.
Signé : Satan.

Cette exagération, cette ignorance et cette né­


gation stupides, si néfastes à la Cavise catholique
font à merveille l’affaire de Satan et de sa hideuse
fille. ■..
Elles sont outrageantes aussi pour les Papçs
qui, s’adressant aux Catholiques, ont démasqué
la secte grotesque et criminelle.

Les Papes et la P.\ M.'.


On lit dans l’excellente brochure : La Franc-
Maçonnerie, voilà Vennemi (2) par le P. Ehrhard
(p. 57 à 60) :
« Les Papes u’ont pas manqué à leur devoir. Quïdés
par le Saint-Esprit, ils ont démasqué, depuis le début
du XVlll“e siècle, le véritable caractère et le but
essentiel de la Loge. Tandis que tant de catholiques de
ce temps et même d’aujourd’hui n’y voyaient ou n’y
voient pas de danger, le Représentant de Dieu sur
terre voit clair et, en accomplissement de sa charge

(1) Sur ce louche personnage, très documenté sur la F.'. M.'.,


voir le pour et le coiilre dans mon volume Le formidable
Secret de la F. . ii. .. p tiü à 57, pii.x ; 5 tr. 50 franco.
Chez Auhanel frères, a Avignon ; 1 [r. 50.
suprêtn« d’enseigner la vérité et d’écarter les peuples
de l’erreur et du vice, il condamne, sous les peines le»
plus sévères, la franc-maçonnerie avec sa doctrine,
ses tendances et ses moyens d’action. Tous les francs-
maçons sont excommuniés.
Déjà, en 1738, Clément XII (Enc. In eminenti) décla­
re : « Sous les dehors affectés d’une probité naturelle,
les francs-maçons ont établi certaines lois, certains sta­
tuts qui les lient les uns aux autres.... Mais comme,
le crime se découvre soi-même..., c-ès asjcmblées sont
devenues si suspectes que tout homme de bien regarde
aujourd’hui comme un signe peu équivoque de perver­
sion le fait d’y être affilié. » Et il les fràppe d’ex-
conr.rv'dcatioi) « comme les ennemis de la sCireté publi­
que ».
« Benoît XIV (Enc. Providas 1751) reproduit l’ency­
clique de Clément XII et condamne de nouveau le
caractère secret et les tendances révolutionnaires de la
secte.
« Pie VII (Bulle. Eccl. 1821) dénonce les sociétés
secrètes comme la cause des révolutions de l’Europe
et stigmatise particulièrement l’hypocrisie des carbo-
nari.
« Léon Xll (B. Quo graviora 1826) reproduit ces
condamnations, supplie les princes de frapper ces
conspirateurs, ennemis de leur puissance et de l’Eglise ;
et recommande à tous les fidèles de les fuir.
« Pie Vlil (Enc. Traditi humil. 1829) dit : « Pao' les
maîtres que les francs-maçons introduisent dans les
lycées et ‘les collèges, ils forment une jeunesse à
laquelle s’appliquent les paroles de saint Léon : Le
mensonge est leur règle, Satan leur Dieu, la turpitude
leurs sacrifices. »
« Orégoire XVI (Enc. Mlrari 1832) compare les so­
ciétés secrètes à « un cloaque où sont entassées et
amalgamées les souillures de tout ce qu'il y a de plus
sacrilège, d’infâme, de blasphématoire, dans les héré­
sies et les sectes les plus scélérates. » Lisez bien ceS
graves paroles.
« Pie IX la condamne cinq fois. « Elle voudrait,
déclare-t-il, si c’était possible, faire disparaître i’E-
güse de l’univers. » (Pref Ex Epist. 1865.)
« Léon XIII, que pourtant certains auteurs aussi
louches qu’ignorants ont voulu qualifier de libéral, la
condamne solennellement {Hum. gen. 1884). « Les
dogmes principaux de la maçonnerie,; dit-il, sont si
manifestement contraire à la raison que leur pervor-.
, sité ne peut aller plus loin.... Ils travdflLcnt à fpire
descendre l'humanité à la condition des bêtes. » Et
sous le règne du même Pape, le S. Office (1884)
rappelle que les catholiques doivent s^écarter ctep
sectes maçonniques.
« Enfin, le nouveau Code du Droit Canon, promul­
gué par Benoît XV (C. 2335), frappe d’excommunica­
tion réservée au Saint-Siège tous ceux qui donnent
leur nom à une secte maçonnique quelconque, (même
sans assister aux réunions et sans prendre une parfj
active à ses travaux), ou à toute autre association de
ce genre (où Ton oblige à l’obéissance absolue et au
secret). »
En 1934, le Pape Pie XI, en exposant les
conditions à remplir pour gagner Pindiilgeace
du Jubilé, envisage le cas des Francs-Maçons
qui seraient désireux de bénéficier de ce don
précieux. Et voici les conditions spéciales qu’il
leur impose : « 1° quitter la F.'.-M.'. ; 2° se
faire relever de l’excommunication ; 3° livrer
à l’Eglise tous leurs diplômes, rituels, livres,
oripeaux ; enfin, 4° donner les noms des prêtres
et des religieux faisant partie de leur loge. »
{Acta Apostolicœ Sedis, 3 aprilis 1934.)
Notons en passant cet aveu formidable du
Convent de 1931 : « Certaines sociétés, bien
« que composées d’éléments réactionnaires, ar-
« rivent maintenant à faire de la Maçonnerie
« sans le savoir », et cet aveu non moins for­
midable de l’illustre maçon Oswald Wirth :
« L’idée maçonnique se répand dans les milieux
profanes. Il est des prêtres catholiques qui, en
continuant à dire la Messe, se sont convertis
au maçonnisme, selon lequel ils se comportent,
en s’efforçant d’éclairer de leur mieux les cro­
yants capables de réflexion. »

Pie IX franc-maçon (19!*?!?)


Pie IX ayant condamné la F.', M.'. avec une
courageuse violence, les F.’. M.se sont vengés
en répandant à profusion un diplôme d’initiation
de ce Pape à la F.'. M.'. dûment revêtu de sa
signature et que nous avons eu entre les mains.
Ce faux audacieux est à double fin :
1° Ou bien on réhabilitait par là la secte mau­
dite ;
2° Ou bien on discréditait la Papauté.
Bien des nigauds (sans compter les sectaires)
ont donné dans le panneau.
Un auteur maçonnique, le F.'. 33e Bernardin,
dont nous parlerons plus loin (p. 62) a écrit
ceci : « On a dit... que le Pape Pie IX était
Franc-Maçon... je n’ai rien trouvé pour ou contre
cette affirmation. »
Oh ! le fourbe !
Démasquons son ignoble « tasc ». D’une part,
il ne veut pas avouer que c’est faux, car la honte
en rejaillirait sur les auteurs de cette calomnie,
et la calomnie ne pourrait pas continuer son
œuvre abjete.
D’autre part, il ne peut p^ affirmer que c’est
vrai, car la preuve de la calomnie existe (ont le
verra tout à l’heure).
Alors que fait-il ? 11 adopte l’attitude de l’âne
de Buridan qui, depuis plus de 800 ans, est en
train de crever de soif et de faim entre un seau
d’eau et un picotin d’avoine placés à égale dis­
tance de son museau... Ce malheureux n’a aucune
raison déterminée et déterminante pour com­
mencer par l’un plutôt que par l’autre ! ! ! Et
il crève toujours !
L’âne maç.'. en question a, lui, deux bonnes
raisons pour refuser le seau de la négation et le
picotin de l’affirmation. Ces deux raisons, nous
venons de les voir. Et il se tait.
Mais nous n’avons pas à l’imiter. Loin de là.
Voici la preuve matérielle de l’infamie des
calomniateurs de Pie IX.
On la trouvera dans une revoie maçonnique
elle-même, la Chaîné d'union, du Dr octobre
1885.
Le F. ■. Hubert, 33e, affirme d’abord que, re­
cherches dûment faites, il est établi que Pie IX
(Mastaï Ferretti) n’a jamais été reçu franc-ma­
çon en 1839 en Pensylvanie, où il n’a jamais
été ; mais que c’est bien un nommé Martin
Ferrety, et ce en 1849 ; que Pie IX n’a jamais
non plus été reçu franc-maçon à Thionville, car il
n’a jamais été dans cette ville...
Ensuite le F.'. Hubert écrit ces lignes déci­
sives :
« Je crois que la pièce que je vais produire
mettra fin une bonne fois à cette assertion si
souvent renouvelée que le pape Pie IX a fait
partie un moment de la maçonnerie. C’est une
lettre que j’ai reçue d’un des maçons les plus
distingués de notre temps :
« Très honoré et très estimé F.'. Hubert,
« En réponse à votre lettre très agréable, j’ai l’hon­
neur de vous avertir que le prétendu diplôme qui établi­
rait la soi-disant linitiation du pape Pie IX à la maçonne­
rie est une invention et toute la chose une inepte sottise.
11 n’a jamais existé une grande Loge de Bavière. Il
n’a jamais existé une grande Loge Soleil à BayreutW,
« La Maison royale de Bavière ne connaît pas un
OtUllaume de Wittelsbach comme prince de Bavière,
ou grand-maître de la Loge : le prétendu diplôme
ne se trouve pas dans les archives des deux Loges de
Nuremberg. On ne sait pas d’où vient continuellement
cette absurde invention, à laquelle on a opposé bien
des fois un démenti absolu, dans les divers journaux.
Signé : R. Fischer, conseiller de la chancellerie du
Gouvernement principal. Géra, le 16 septembre 1885. »
Est-cc clair et définitif ?
C’est égal ! Faut-il être bête (bête comme
lin enfant de la Veuve.'.) pour lancer une
bourde aussi stupide... reproduite complaisam­
ment par le sectaire Larousse dans son Encyclo­
pédie (t. XII, p. 959)...
C’est aussi fort que de faire de Briand, Fla-
chon, Séb. Faure, Soleilland et Dufrenne des
modèles de purete liliale !
Passons...

Arrachez le masque !
Le but de cet ouvrage est de répondre à
l’appel et à l’ordre du Pape Léon XIII : « En
premier lieu, arrachez à la F.'. M.‘. le masque
dont elle se couvre, et faites-la voir telle qu'elle
est. »
Le ftitur bien-aimé Pape Pie X, en 1896, alors
qu’il était cardinal Sarto, patriarche dè Venise,
écrivait à deux vaillants écrivains antimaçonni­
ques belges, Hoornaert et Merville : « Luttez,
luttez contre la F. ', M, ', ! Vous avez mon appro-
bation, parce que là vous méritez bien de la
famille, de la patrie et de l’humanité. »
C’est ce que nous allons faire en long et en
large, et du haut en bas.
Il est essentiel, en effet, avant d’aller au com­
bat, de connaître l’ennemi, ses crimes, ses forces,
ses armes, son repaire, sa tactique, ses alliés, etc.

Question préalable
j^ant de démasquer le ridicule et l’odieux de
la F/. M.'., donnons satisfaction à une objec­
tion souvent formulée ainsi :
« Est-ce bien charitable de combattre ainsi
les Francs-Maçons et est-ce bien conforme à
l’Union sacrée ? ? ? »
Voici quelques réponses.ttopiques ;
« Ridiculisez les fils de la Veuve. Il n’y a
pas de meilleure arme que la satire contre la
secte empoisonnée. » (André Baron.)
Dans la Préface de VInitiation d'un frère
Trois-Points, par M. Victor Saint-Lo, je lis ceci,
qui est parfait :
« ...Poursuivons l’ennemi de l’intérieur avec
l’arme du ridicule. Arrachons les masques. Mon­
trons ces faces prétentieuses de H ornais, ces
grimaces fanatiques, ces yeux qui clignent au
grand jour, ces oreilles dressées à Vespionnage,
ces mâchoires de gros-mangeurs, ces fronts plis­
sés et à ressort. Montrons ces esprits sans
lumière, ces cerveaux tatoués de figures symbo­
liques et rudimentaires. Piétinons la ferblanterie,
les amulettes, les gris-gris de ces nègres qui se
croient fils de Templiers et dansent leur bam­
boula philosophique au fond àa 33^ apparte-^
ment. Il n’est pas besoin du fouet de Juvénal
pour mettre en déroute ces chienlits. Le fouet
tout court est suffisant, si on l’administre d’une
poigne robuste. » (Léon Daudet).
Un Suisse, M. W. Vogt, parlant, lui aussi, de
ces « encombrants, innocents, Sots^ cuistres,
roués, et intrigants », recommande de les acca­
bler de « gausseries, lazzis et étalage de leur
pathos redondant, de leurs simagrées à pouffer.
de leurs salamalecs à se tordre, de leur pose à
se rouler... », « tout en ne cessant de les com~
battre. »
Un éminent prêtre espaguol, Don Sarda y
Salvany, précise ainsi dans son remarquable
ouvrage ; Le libéralisme est, un péché (approuvé
et loué par la Congrégation de Tlndex) :
« Ainsi donc il convient d’enlever toute auto­
rité et tout crédit au livre, au journal et au dis­
cours de l’ennemi ; mais il convient aussi, en
certains cas, d’en faire autant pour sa personne,
oui, pour sa personne, qui est incontestablement
l’élément principal du combat, comme l’artilleur
est l’élément principal de l’artillerie, et non la
bombe, la poudre et le canon. 11 est donc licite,
en certains cas, de révéler au public sés infamies,
de ridiculiser ses habitudes, de traîner son
nom dans la boue.
« Oui, lecteur, cela est permis, permis en
prose, en vers, en caricature, sur un ton sérieux
ou badin, par tous les moyens et procédés que
l’avenir pourra inventer encore. »
Enfin, le doux saint François de Sales, ensei­
gne qu’« il ne faut pas, pensant fuir le vice de
la médisance, favoriser, flatter ou nourrir les
autres, mais il faut dire rondement et franche­
ment mal du mal et blâmer les choses blâmables.
11 faut observer, en blâmant le vice, d’épargner
le plus que vous pourrez la personne en laquelle
ils sont... J’excepte, entre tous, les ennemis dé­
clarés de la religion et de son Eglise, car,
ceux-là, il les faut décrier tant qu’on peut,
comme sont les sectes des hérétiques et des
schismatiques et leurs chefs ; c’est charité de
crier au loup quand il est dans la bergerie,
n’importe où il soit. » {Introduction à Ui vie
dévote, livre 111, chap. XXIX.)
Or, ceci s’applique à merveille à la F.‘. M.‘.
et à ses chefs visibles ou occultes, et le loup
maçonnique est bien dans les bergeries de la
patrie et de l’Eglise... 11 n’y a qu’à lire, pour
s’en convaincre la magistrale étude du P. Bar­
bier : Les Infiltrations maçonniques dans l’E-
gtise {2S fr.) et mon Tocsin sur la Cité (16 fr.)
Ainsi, nous sommes en parfaite sécurité de
conscience en démasquant et en combattant la
F.-. M/..

La F.*. M.'. et le Mensonge


Quand on étudie la F.’. M.'., il est capital' de
toujours avoir présent à l’esprit son caractère
mensonger. Fille de Satan, « le Premier Men­
teur », elle ment quand elle se tait, elle ment
quand elle parie, nie ou affirme. C’est le men­
songe en acte.
Un de ses grands manitous,le F.'. Voltaire
écrivait à Thiériot le 21 octobre 1736 : « Le men­
songe n’est un vice que quand il fait du mal ;
c’est une très grande vertu quand il fait du bien.
Soyez donc plus vertueux que jamais. Il faut
mentir comme un diable, non pas timidement,
non pas pour un temps, mais hardiment et tou­
jours... Mentez, mes amis, mentez, je vous le
rendrai dans l’occasion. »
« Méfiez-vous, a dit Jésus, de ceux qui vien­
nent à vous sous la peàu de brebis, et qui, au
dedans, sont des loups ravisseurs ; vous les
reconnaîtrez à leurs fruits. » Mais patience :
« un homme averti en vaut deux », dit un adage
français ; « un homme avisé est à moitié sau­
vé », ajoute un dicton italien ; enfin, « on
peut berner quelqu’un quelque temps, et même
tout le temps ; on peut berner une partie du
monde quelque temps, et même tout le temps ;...
mais on ne peut pas berner tout le inonde tout
le temps \ » (Johnson, Président des Etats-Unis).
La vérité finira bien par triompher.

Les 3 catégories de P.*. M.*.


11 y a trois sortes de F.’. M.', :
1° Ceux qui ne savent rien de la sécte, mais
dont celle-ci se sert ;
2° Les ambitieux qui se sèfvënt de la secte
pour parvenir ;
3° Ceux gà/ ser^èni la sécte tout en sachant
son but infernal et son œuvre abominable : ce
sont les chefs.
^ 10 -

Insistons-y.
Comme il y a fagots et fagots, il y a aussi
francs-maçons et francs-maçons.
Les uns — et c’est le plus grand nombre —
ignorent totalement l’essence, le but, le secret
de l’organisation occulte dans laquelle ils se
trouvent embrigadés.
Rien d’étonnant, par conséquent, à ce qu’il
y ait parmi eux de braves gens de bonne foi,
naïfs, se contentant de peu, et, de fait, plutôt
dupes, bernés, que complices.
N’empêche qu’ils sont dans l’erreur, et qu’ils
contribuent, plus ou moins, au mal que fait la
secte ténébreuse.
Ceux-là, nous voudrions les éclairer, les arra­
cher au danger, et les ramener au chemin de la
vérité.
Tel est le deuxième objectif de cette étude,—
le premier étant d’instruire et d’armer nos frères
croyants demeurés fidèles au drapeau catholique.
Au-dessus du « troupeau » — vulgum pecus
— de la fr.'. m.'., il y a un grand nombre de
catégories hiérarchisées où sont distribuées, par
des chefs occultes, toutes les compétences, puis­
sances et valeurs utilisables.
Ces Frères.'.-là en savent plus long que les
premiers, et il serait difficile de croire à leur
absolue bonne foi, du moins d’une façon géné­
rale.
Cependant, il y en a, et parfois des conver­
sions retentissantes le démontrent.
Enfin au-dessus de toutes ces catégories qui
s’ignorent, tout en collaborant au même but, il
y a la tête, la direction de la F.'. M.'., ce que
nous appelions « le pouvoir occulte » : une élite
malfaisante de personnages sans scrupules, atf-
dacieux, haineux de l’Eglise catholique, campés
aux points vitaux de toutes les nations, et
possédant le nerf de la guerre : les milliards ;
ce sont surtout les juifs les plus éminents des
douze Tribus, avec, pour lieutenants, les hom­
mes les plus aptes à les seconder, appartenant
à toutes les patries, à toutes les sectes, à toutes
les croyances ou incroyances.
Mais ce n’est pas tout !
—11 —

Il y a encore, dispersés dans toutes les bran­


ches de Tactivité humaine, des malheureux que
nous appellerons « francs-maçons sans tablier ri,
lesquels, sans appartenir à une Loge, ont la
mentalité maç.'., et font l’œuvre de la Maç.’.
dans les milieux patriotes et catholiques.
Les uns sont des niais, d’autres des ambi­
tieux, d’autres des traîtres. La F.’. M.‘. s’en
sert pour atténuer, parmi nous, les coups que
lui portent les campagnes des lutteurs catho­
liques et les condamnations de l’Eglise.
C’est par eux que se propage parmi nous
l’inepte légende de Pie IX franc-maçon, ou de
la bienfaisante maç.'., ou encore, de la croyan­
ce en Dieu, Grand.'. Architecte.', de .'. 1’.'.
Univers.'.! Etc., etc.
En résumé, on trouve dans la F.'. M.'.; des
imbéciles, des ignorants, des ambitieux, des
vicieux, des malins, des sectaires, des juifs, des
incroyants, des dupes, des naïfs et de « mau­
vais croyants ». ,

Les 3 catégories de Français


dans la connaissance de la P.\ M.*.
Les Français se divisent, vis-à-vis de la F.',
M.'., en trois classes :
1° Ceux qui ne savent rien de la secte ;
2° Ceux qui la tuent ou en rient -,
3° Ceux qui savent.
(Nous verrons qu’il y a de quoi rire en effet;
mais cela ne suffit pas, car la F.'. M.'. est aussi
dangereuse et criminelle que ridicule.)
Deux souvenirs personnels :
En 1925, après une conférence que j’avais don­
née rue de l’Entrepôt, un de mes auditeurs,
homme charmant, honnête, catholique prati­
quant, me dit en confidence : « Mon cher Mon­
sieur, vous avez fait une très belle conféren­
ce..., mais vous avez commis une erreur énorme.
— Vraiment ? éclairez-moi, de grâce ! — Voici :
vous avez dit que Jules Ferry était F.'. M.'.;
or, il ne l’était pas. — Comment le savez-vous ?
— Oh ! d€ première source : il me l’a dit à
moi-même. »
Quel naïf! Ça vaut le: «Signé: Satan»,
rapporté plus haut. Mais quelle ignorance ! Ju­
les Ferry a été initié à la Loge La Clémente
Amitié le 9 juillet 1875 ; et l’année suivante,
jour pour jour, il y prononça un grand discours
d’anniversaire. (Voir Oà mène l’Ecole sans Dieu,
par F. Gibon, chez Téqui.) Tous les ans, la
secte fête l’anniversaire de l’initiation du F.'.
Jules Ferry.
En 1927, à Colombes, après une conférence
sur les méfaits de la F.', M.'., un auditeur vint
me dire : « J’ai un tuyau à vous donner. —
Allez-y, cher Monsieur. — Les F.'. M.’. et les
Jésuites, c’est la même chose, la même bande.
— Oh! — Eh oui,et jusqu’à ces derniers temps,
ils s’entendaient fort bien ; ils viennent de se
brouiller récemment pour une question d’argent.
— Et de qui tenez-vous ce tuyau sensationnel,
cher Monsieur ? — De toute première source :
d’un voisin, F.’. M.’. du 32e degré ! »
Et voilà ! Or, le 32e degré est celui de « Su­
blime Prince de Royal Secret ». Vous poiuvez
croire, sans crainte de vous tromper, que ce
32e a « princièrement », « royalement », autant
que « secrètement », mis dedans le naïf qui
l’écoutait ! ... comme le 32® Chautemps a roulé
la justice dans l’affaire Stayisky !

Qu’est-ce que la F.*. M.*. ?


C’est une Association secrète composée de
Loges ou Ateliers qui groupent des hommes
seuls ou des hommes et des femmes (loges
androgynes). Certaines Loges sont composées
exclusivement de Juifs (les Béni B’reit). Enfin,
il y a des arrière-loges où l’on rend un véritable
culte à Satan (loges lucifériennes ou pal Indi­
ques ).
,Ee P. Ehrhard dit fort bien dans la brochure
déjà mentionnée :
« Ce n'est pas si facile de définir une société secrè­
te, qui en apparence change souvent de but, die doc­
trine et de moyens. Mais eti me basant sur ses propres
déclarations et plus encore sur son esprit, ses âgissè-
ments et la fin qu’elle se propose, je la définis ;
société secrète, internationale et athée dont le but
propre est de remplacer la vraie religion et la société
par lé culte de l’homme et runiverselle démocratie
anarchiste. Dans cette définition j’envisage la fin
prochaine et matérielle, car la fin dernière et formelle
en est l’apothéose de Satan. Que ses adeptes s’en
rendent compte ou non, la .société suscitée saris contre­
dit (ainsi que l’entendent les Papes dans leurs docur
ments officiels) par Satan a polir but -secret, mais
réel et logique le culte de l’ennemi commun du .venie
humain.
« C’est donc une société dont les membres (supé-
rîèüts àti ’ moins) sont liés par le plus rigoureux
serment et initiés par des riies symboliques aussü
ridicules qu’irréligieux et sataniques (1). Voici màin-
ténant ses propriétés caractéristiques. Elle est secrète.
Les hauts grades seuls reçoivent un enSeignejrient
complet, et connaissent le véritable but qu’elle se pro-
pc^se. Elle exige de ses adeptes le secret absolu et
une obéissance aveugle et inconditionnelle aux chefs.
Sdüs menace dé mort, au milieu dés glaives misl à nu
par lés dirigeants, ils jurent de ne jarnais révéler les
sécrèts, les signes, les attouchements, les paroles, les
ddetrinés et les coutumes de la société. Elle est
internationale. Les maçons du monde entier sont frères
et s’entr’aident dans leur oeuvre de destruction en,
poursuivant une fin cpmmune. Elle est athée, sans
Dieu ni culte, comme je ne tarderai pas à le démontrer.
Son but propre — car je ne parle pas de mille buts
apparènts qu’ils prétextent pour jeter de la poussière
aux yéux des avéugles du des simples — est de détrôner
Dieu, d’anéantir son culte en le remplaçant par celui
de Satan ou apparemment par celui de l’homme ou) de
l’humanité, de renverser l’ordre social fondé sur la
loi naturelle et divine et iirtprégnée de princitpeh relb
gieux par une sorte de fraternité universelle ou de
démocratie internationale sans loi ni obligation, sans
autorité ni soumission, dont Dieu sera exclu et remi-
placé. par la volonté souveraine d’un peuple athée,
c’est-à-dire par l’homme seul.
« Elle est aussi essentiellement hypocrite, fausse et
destructive de la liberté. Hypocrite, parce qu’elle
affecte de l’amour pour le peuple qu’au fond elle
méprise, du zèle pour l’autorité des princes qu’elle
prétend protéger contre la domination de l’Eglise, de

(t). Voir : Le Diable ou la Grande forcé occùlïe. Chez Aiiba*


rie) frères,'éditeurs. Avignon. ' •
la science pour détndre la révélation, etc. Fatrtse,
parce que jamais elle ne révèle directement son véri­
table but, caché sous le mensonge et un dehors hon-
nête. Destructive de la liberté, puisqu’elle soumet ses
adeptes et par eux les peuples trompés à son honteux
esclavage et prétend posséder elle seule la vérité
avec le droit de l’enseigner et de la propager.
« Elle est donc aussi essentiellement immorale et
iUigiUtne,non seulement par sa fin, son esprit, sa
doctrine et son action, mais encore parce qu’il n’y à
aucun moyen de contrôle officiel par rapport à sa
fin, à son organisation et à. son action et que le se^
cret cache les plus horribles desseins ».
Dans son excellent Manuel antimaçonnique,
Tourmentin prouve à l’évidence que la Franc-
Maçonnerie est une société secrète, politique,
antidémocratique, intolérante et internationale.
La F.'. Viger, alors ministre de l’Agriculture,
a avoué en 1882, dans un discours à la Loge Les
Emules de Montyon : « On se fait dans la so­
ciété, et dans la société française surtout, une
fausse idée de la F.’. M.’.. Les uns la considè­
rent comme üfie association exclusivement politi­
que ; les autres comme une manière de Secours
mutuels ; quelques autres — je parle des naïfs
— nous prennent pour des banqueteürs et des
bons vivants. Les cléricaux seuls ont donné la
caractéristique exacte de cette institution en la
définissant : Ün instrument de lutte contre les
associations religieuses, contre l’envahissement
du cléricalisme dans la société moderne. »

Les deux « Cités »


« Depuis que, par la jalousie du démon, ,1e genre
humain s’est misérablement séparé de Dieu, auquel
il était redevable de son appel à l’existence et des
dons surnaturels, il s’est partagé en deux campsi eni
nemis, lesquels ne cessent pas de combattre, l’un
ix>ur la vérité et la vertu, l’autre pour tout ce qui est
contraire à la vertu et à la vérité. Le premier est le
royaume de Dieu sur la terre, à savoir la véritable
Eglise de Jésus-Christ... Le second est le royaume de
Satan... Dans toute la suite des siècles qui nous ont
précédés, ces deux cités n’ont pas cessé de lutter
Lune contre l’autre... A notre époque, les fauteurs
— 15 —

du mal paraissent s’être coalisés dans un immense


effort, sous l’impulsion et avec l’aide d’une société
répandue en grand nombre de lieux et fortement
organisée, la société des i. Francs-Maçons ». (S. S. le
Pape Léon XIII, Encyclique Humanum genus.)
Et le F.’. Limousin, sorte de Cardinal de l’E.
glise maçonnique, a déclaré dans VAcacia (octo­
bre 1902) :
« La Franc-Maçonnerie, c’est une asE.ociation........
une institution...., ce n’est pas cela, c’est plus que
cela. Soulevons tous les voiles au risque de provo-'
quer des protestations. La Franc-Maçonnerie n’est
qu’une F.glisp, le contre-catholiéisme, l’autre Eglise,
FEgiise de l’hérésie, de la libre-pensée, l’Eglise catho­
lique étant considérée comme l’Eglise type, la pre­
mière, celle du dogmatisme et de l’orthodoxie. »
L’« autre Eglise », c’est l’Eglise de l’« Au­
tre », le Très-Bas, Satan. — « La F.', M.’. (a
déclaré Léon XIII), au moins dans ses hauts
grades, n’est pas autre chose que la religion
occulte de Satan. »
Mgr Gouthe-Soulard, archevêque d’Aix, s’é­
criait : « La Franc-Maçonnerie, cette fille aînée
de Satan, gouverne et commande : mille fois
aveugle volontairement qui ne le voit. » (^Lettre
au ministre des Cultes, 8 octobre 1891.)
Que dirait-il aujourd’hui !
C’est donc avec raison que la Franc-Maçonne­
rie démasquée (10 octobre 1908) imprimait ceci ;
« I.a Maçonnerie moderne est le dernier avatar de
cet esprit de l’évolte, de séparation, d’individuaijisimfe,
antérieur aux Races et aux Nations, qui est né avant
l’histoire et ne mourra qu’au dernier jour. Les in­
surrections intellectuelles, les hérésies qui lui donnè­
rent naissance ont leur origine dans les radnes mêmes
de cet arbre dont les fruits ont révélé au premier
homme et à la première femme la science du Bien et
du Mal. Le Serpent a dit à Eve : « Celui qui mangera
lie ce fruit sera pareil à Dieu » et toutes les Sectes
rebelles ont tenté de séduire, par la même pronnefsse,
l’esprit des générations successives.
« De la parole du Tentateur sont nés tous les' maux
qui affligent nos corps et nos esprits. Nous la! voyons
se propager, croître et grandir pour la destruction de^
âmes, mais nous savons que le royaume du Messie, ne
sera pas détruit et qu’en lui se réaliseront les antâi-
ques promesses et les espérances séculaires, »
-ie-
Dans son Encyclié}«e ooritfe là F. ‘. M. ‘. (188^),
le Papê Léon Xlll à déclaré cjuc
— La F,'. M.’. est crimnelle dans son orga­
nisation (secret, serment..,) ;
— La F.'. M.‘. est impie dans ses principes
et dans ses’actes, contre la religion (négatiion,
^erre...) ;
— La F.'. M.'. est immorale dans ses prin­
cipes et ses’ actes contre la loi naturelle (relit-
gion, Dieu, morale...) ;
_La F.'. M.’. est destructive de la famille
(divorce, iinion libre, école sans Dieu pour
enfants) ;
— La F.'. M.'. est révolutionmire dans ses
principes et dans ses actes ;
— La F.'. M.'. est remplie à.’hypocrisie et
de mensonge.
11 y a longtemps que saint Alphonse de
Liguori a annoncé que « la secte des francs-
maçons doit être un jour la ruine, non pas de
l’Eglise, mais des Etats et des Souverains. Les
princes n’y feront pas attention ; mais ils
s’apercevront trop tard de tout le mal qu’ils
auront occasionné par cette négligence. Ces
hommes qui comptent Dieu pour rien feront
encore moins de cas des Rois. »
M. Phelps, américain, ancien ambassadeur des
Etats-Unis à Paris, a affirmé : « La Loge est
une oligarchie du plus mauvais caractère. Elle
fait arriver au pouvoir les pires individus choi­
sis dans un cercle restreint de dépravationi
politique. La franc-maçonnerie constitue ,un pou­
voir occulte, ténébreux, sans scrupules qui,
loin d’appuyer les hommes politiques dignes
de ce nom, aboutit à faire commettre dans la
vie politique les plus viles et les plus ruineuses
infamies. »
: Enfin, rappelons que, lors du procès des anar­
chistes, l’éminent avocat, M. de Saint-Auban,
a fait cette déclaration : « La Franc-Maçon­
nerie m’apparaît comme le type de ces asso­
ciations de combat qui, à l’origine, ont un
pied dans le crime avant de mettre l’autre sur
la marche qui monte au pouvoir ; de ces as­
sociations dont le but est de renverser un ordre
- 17 -
SQcial... La ï^ranc-i^açontierie çeut-elie inteater
à l’anarchie un procès é?: concurrence déloyale
pu de contrefaçon 7 »

Les 4 Branches de la P.*. M.*.


En France, la F.'. M.’. ordinaire se divise
en quatre branches :
1° Le Qrand-Orient. — C'est la plus impor­
tante. Son siège central est à Paris, 16, rue
Cadet.
Les membres se réunissent en groupes qui
prennent la désignation générique d’Ateliers.
Les Ateliers consacrés aux trois premiers de­
grés ou grades (Apprenti, Compagnon et Maî­
tre) portent le not|i de Loges, ceux consacrés
aux maçons du 18^ degré ou s’ap­
pellent Chapitres et ceux qui sont composés de
maçons revêtus du 30^ degré ou « Chevaliers
Kadosch » se nomment Conseil^ ou Aréopages.
L’Atelier supérieur qui confère les trois de­
grés les plus élevés se nomme Grand Collège
des Rites : il a la garde de la tradition maçon­
nique, le droit de révision dès Rituels. Il est
composé de francs-maçons possédant tous le
33e degré.
A côté du Grand Collège des Rités se t^o^^ve
le Conseil de VOrdre du Grand-Orient. Le
Conseil de l’Ordre est composé de 33 membrés
élus par l’Assemblée générale du Grand-Oiieht
et renouvelables chaque année par tiers. C’est
lui qui administre la Fédération.
L’ensemble de tous les Ateliers s’appelle le
Grand-Orient, qui a son siège rue Cadet.
Tous les ans se réunit l’Assemblée générale
du Grand-Orient appelée aussi Couvent, et
composée dè tous les délégués des Loges de
la Fédération, élus au scrutin secret, et h.es
membres du Conseil- de l’Ordre. Le Couvent
exerce le pouvoir constituant et législatif de
la Fédération.
La Fédération du Grand-Oriant de France
comprend actuellement environ 583 Logçs, Cha­
pitres et Conseils. Le nombre total des mem­
bres est de 48.000 en chiffres ronds.
- 18 -
2° Le Rite Ecossais. — La F.'. M/. du Rite
écossais a son centre en France, à Paris, 42,
me Rochechouart. Elle est la seconde en impor­
tance, au point de vue du nombre total d’adhé-
rents existant de par le monde, et vient aussitôt
après le Rite d’York, rite anglais qui n’a pas de
Loges tn France. Par son Suprême Conseil elle
est en relations directes avec les 22 Suprêmes
Conseils écossais existant sur le globe.
, La Fédération du Rite écossais se compose
actuellement de deux groepemente : le Suprême
Conseil, ne comptant que des Ateliers des hauts
grades du 4^ au 33® degré (Loges de perfection,
Chapitres, Aréopages), et la Grande Loge de
France qui, désormais, est tout à fait autonome
et, n’admettant pas les hauts grades, dirige un
ensemble de Loges où ne se trouvent que des
maçons des trois premiers degrés.
Actuellement la Fédération de VEcoSsisme
comprend en France 70 Loges, 24 Chapitres et
8 Aréopages ; le nombre des maçons écossai»
doit approcher de 4.000.
3° La Maçonnerie mixte oi.i Droit humain. —
Fondée par .un ancien sénateur Martin et Maria
Deraismes, elle ne pratique que les trois pre­
miers grades. Elle donne l’instmction aux fem­
mes placées par elle sur le pied d’une égalité
maçonnique absolue avec les hommes. Elle ne
compte que quelques Loges.
4° Enfin, récemment, à été fondée la Grande
Loge de Fraternité universelle, %,cïié des Fleurs.
(Je passe sous silence le rite de Misraïm,
dont l’importance est insignifiante.)
Sous l’Ancien Régime, il y avait aussi des
Loges exclusivement composées de femmes. Leur
ensemble constituait la Maçonnerie d’adoption.
Outre ces quatre branches essentielles de la
F. . M. . en France il en existe beaucoup d’au­
tres, chez nous et ailleurs.
Il faut aussi rattacher à l’arbre maçonnique
un grand nombre de personnages importants de
la politique, de la magistrature, du commerce
et de l’industrie, etc., qui font des conférences
dans les Loges, — et de nombreuses associations
~ 19 -
qtii répandent les idées maçonniques, telles que
la Ligue des Droits de l’homme, — la Ugue de
l’Enseignement, — la Société des instituteurs
laïques français, — le comité Mascuraud, — les
Jeunesses républicaines ou socialistes, — les
Comités démocratiqués, — les Fédérations ré^
publicaines, — VAlliance Israélite universelle,
— V Armée du salut, — les Christian scientis­
tes, — les Boys-Scouts, — la C. G. T., — les
Partis socialistes, — VAntoinisme, — l’V. M.
C. A., — les Unions chrétiennes, ,— l’Université
des Annales, — la Démocratie (de Sangnier), —
la Démocratie nouvelle{de Lysis), — l’Espéran­
to, — la Théosophie, — les Frères internatio­
naux, — les Sokols, — les Jeunesses laïques, —
les Ligues de Libre-Pensée, — la Société des
Nations, — VInstitut de coopération intellec­
tuelle, — le Comité international démocratique
pour la paix, — la Culture morale, — les
Comités antifascistes, — le Comité Fraternité-
Réconciliation, — la Correspondance Catholi­
que franco-allemande, — et une multitude de
fournaux, de revues, de sociétés secrètes qui
autrefois et aujourd’hui à travers les peuples
et les siècles ont imaginé, mainténu et propagé
l’erreur dans tous les domaines. (Voir la Revue
internationale des Sociétés secrètep, par Mgr
Jouin, 11 bis, rue Portalis, Paris);
(On trouvera, pages 76 à 108 du Formidable
Secret de la F.'. M.'. un tableau effarant des
innombrables autres soêiétés que surveille, ins­
pire, dirige la F.'. M.'..)

Les forces de la Franc-Maçonnerie


dans le monde
Les Nouvelles Religieusêp du lef nov. 1926
ont publié un tableau comparatif de la Franc-
Maçonnerie en 1911 et en 1926, qui est un docu­
ment du plus haut intérêt. Le voici dans l’élo­
quence de ses chiffres :
20.-
En Europe
1911 1926
Loges Membres Loges Membres
Royaume-U 4.222 222.000 5.536 351.320
Allemagne 515 56.812 '632 02.180
France 583 31600 583 52.00b
Suède 43 13.945 46 20.200
Norvège 15 4.200 21 6.200
Dànenlark 12 4.375 17 6.500
Pays-Bas 108 4.600 114 8.160
Belgique 24 2.500 24 4.100
Luxembourj 1 80 1 100
Suisse 34 4.200 36 4.800
Autriche » » 14 1.500
Hongrie 77 6.012 » »
Roumanie 12 250 14 614
Serbie 1 78 18 ? 600
Bulgarie » » 11 1.000
Grèce 18 950 18 1.000
Turquie 93 400 10 ? 2.000
Portugal i2 3.468 80 ? 3.000
Espagne 107 5.489 91 5.950
Italie 470 15.900 502 25.000
6,383 383.219 7.770 576.324

Hors d’Europe

Afrique 28 750 91 3.450


Amérique N. 14.921 1.513.464 17.008 3.001.100
Amérique C; 200 9.451 274 29.270
Amérique S. 719 63.027 574 ? 36.500
Océanie 862 50.180 1.225 103.600
Divers » » 150 24.000
16.730 1.636.872 19.322 3.197.920

La médaille qiaç.'.
Toute médaille, toute pièce de monnaie ntême
fausse â nécessairement deux faces, deiUC côtés,
l’avers et le revers.
La F.'. M.'., fausse médaille et fausse mon­
naie de la vraie religion, a aussi deux faces :i
— 21-
côté grotesque, simiesque, menteur, et le côté
malin, méchant, malfaisant. Tel père, telle fille :
Satan est le Premier menteur, le Smge de Dieu,
lé* Grotesque par essence...(1).
Mais il est aussi le Premier Assassin, l’Er­
reur et le Ma! dès le commencement de notre
histoire.
Et il a donné à sa fille sa double marque.
Sous les arbustes fleuris et parmi les bran­
ches ployant sous les fruits du Paradis terrestre,
Satan .a trompé nos premiers parents en singeant
Dieu et en leur promettant que, s’ils l’écoutaient,
lui, en désobéissant à l’Eternel, ils devien­
draient semblables à des dieux : eritîs dii.
C’était exactement le contre-pied de la vérité,
mais le Serpent savait bien ce qu’il faisait : un
acteur est toujours applaudi par la foule quand
il fait de belles promesses, diç nabis placenüa !
De plus, Satan a assassiné le bonheur terrestre
de l’humanité, condamnée, dès lors, à enfanter
dans la douleur et à gagner son pain à la sueur
de son front.
Mentir pour perdre leç enfants de Dieu, tel
fut le but de Satan. Tel est aussi le but de sa
fille,Ta F.’. M.'..
Nous la verrons à l’œuvre plus tard.
Contentons-nous, pour l’instant, de la bien
démasquer et décrire, en tant que grotesque et
menteuse.

(1) « Le fiiaUe est. le sioge de Dieu. » (ïertullienl.


La F.'.-M/. est grotesque
« Le ridicule tue en France », a-t-on dit.
Je mets au défi tout homme sensé, loyal, de ne
pas avoir le plus profond mépris pour la secte
maçonnique quand il aura lu ces pages.

1" Son nom


Ce nom constitue deux mensonges à la fois,
car un F.'. M.'. n’est pas franc, puisqu’il se
cache ; ni maçon, puisqu’il démolit.

2° Son surnom
On l’appelle aussi, en effet, la Veuve. Pour­
quoi ?
Sans doute parce qu’elle a perdu le Bon sens,
le Nord et le Fil à plomb, à la suite de Satan,
l’orgueilleux Prince des Ténèbres éternelles....
Remarquons, en passant, que, ce surnom de
« Veuve, » elle le partage avec la... Guillotine..,
invention d’un F.’. M.'., le Frère Guillotin !

3° Ses noms de Loges


Voici quelques noms de Loges maçonniques ;
Les Cavernes, les Cantonnements Lacustres, le
Lion du Peuple, les Anticrates, la Libre-pensée
appaméenne, la Ligne droite, les Amis de Sully,
les Héros de l’Humanité, les Emules de Mont-
yon, les Disciples de... Saint-Vincent de Paul
(! ! !), la Loge Saint-Jean de Jérusalem (à
Nancy), la Bonne foi, les Fidèles d’Hiram,
l’Etoile polaire, Bienfaisance et Progrès, les
Amis bienfaisants, les zélés Philanthropes, les
Trinosophes africains, le Niveau social, Pro
Solis, Cosmos, Galileo-Galilei, Garibaldi, Flo­
réal, etc.
Tous ces noms ont été cueillis dans le Bull.
fnaç, '..
Voici^ quelques autres noms de Loges secrètes
en Amérique ; Les Hiboux, les Rats blancs d’A-
- JS ^
mérique, le grand Nid des Oies bleues, la Haute
Société des chiens de chasse de l’Ordre, l’Ordre
des petits Boucs...
Que de non-sens, puérilités, contre-sens et
mensonges en ces noms qui veulent dire beau­
coup, et souvent ne riment à rien ou désignent
tout le contraire de ce qu’ils signifient !

4” Les surnoms de ses adeptes


Donnons tout de suite les divers surnoms que
la Secte mérite si bien, ainsi que nous l’établi­
rons copieusement.
Les Francs-Maçons, ni francs, ni maçons, sont
appelés aussi :
Les Francs-Menteurs {franc ayant ici le sens
tout-à-fait) ;
Les Taupes des Loges ;
Les Enfants d’Hiram ;
Les Valets des Juifs ;
Les Palefreniers du Veau d’Or ;
Les Petits-Fils de Satan ;
Les Frères Trois-Points ;
Les Chevaliers de la Truelle, d el’Equerre, du
Maillet, de la Règle, du Triangle et du Fil à
plomb ;
Les Oints de la Veuve ;
Les Lévites à tablier ;
Les Ventres à peaux de Lapin ;
Les Chevaliers de l’Assiette au beurre ;
Les Bouffe-Toujours et Boit-sans-Soif ;
Les Marmitons de la Veuve ;
Les Encordonnés ;
Les Pouces-au-Nombril ;
Les Pompiers d’Hiram ;
Les Bedeaux des Loges ;
Les Punaises maçonniques ;
Les Pipards à Lycopode ;
Les Abrutis du 3^ Appartement, etc., etc.
Tout cela sera éclairé et justifié amplement
par la suite.
5 ‘ Son origine
C’est ici la bouteille à l’encre. Dans son livre
Précis historique du Orahâ-Oriéht de France
(1909), un haut maçon, le 33^ degré Bernardin,
a compulsé 206 ouvrages maçonniques sur la
secte malfaisante.
Il y a découvert 39 opinions différentes sur
son origine. Voici le tableau :
28 auteurs francs-maçons l’attribuent aux ma­
çons constructeurs de la période gothique ;
11 à l’Angleterre ;
5 aux partisans des Stuarts ;
6 à l’Ecosse ;
3 à la France ;
1 à la Suède ;
1 à la Chine ;
1 au Japon ;
1 à Vienne ;
1 à Venise ;
5 aux Jésuites ;
6 aux anciens Rose-Croix ;
5 aux Croisades ;
12 aux Templiers ;
1 aux Albigeois ;
2 à la Société de la Nouvellé-Atlantide de Ba­
con ;
4 aux Druides ;
1 aux Germains ;
3 aux Scandinaves ;
2 à la tour de Wilwirining ;
9 à l’ancienne Rome ;
7 à l’ancienne Grèce ;
18 à l’ancienne Egypte ;
1 à l’Orient ;
1 à la Perse ;
1 à Zoroastre ;
6 aux Mages ;
6 à l’Inde ancienne ;
1 à l’ancienne CHaldéé ;
6 aux Juifs ;
1 à l’Ordre des Assassins ;
1 aux Manichéens ;
10 aux premiers Chrétiens ou à J.-C. lui-mê­
me ;
3 aux constructeurs du Temple de Salomon ;
1 aux constructeurs de la Tour de Babel ;
8 aux survivants du Déluge ;
~i 55
20 se perdent dans la nuit des temps ;
15 remontent jusqu’à la création (en mention­
nant une Loge maç. '. dans le Paradis terrestre) ;
« Lorsque le premier homme se révolta, a écrit
le F.’. Hubert, il se conduisit en franc-maçon. »
Enfin, un auteur affirme que la . '. M. '. existait
déjà avant la création du monde.
Ne tirez pas l’échelle.
Car, il y a mieux encore et plus fort :
En effet le pasteur protestant et franc-maçon
Drœscke affirme que la « Franc-Maçonnerie est
une institution émanant de la divinité »! ! !
D’après le mage Eliphas Lévi (ex-abbé Cons­
tant), « les Francs-Maçons out eu les Templiers
pour modèles (1), les rose-croix pour pères et
les johannistes pour ancêtres. Leur dogme est
celui de Zoroastre et d’Hermès, leur règle est
l’initiation progressive, leur principe l’égalité
réglée par la hiérarchie et la fraternité univer­
selle. Ce sont les continuateurs de l’école d’A­
lexandrie, héritière de toutes les initiations anti­
ques. Ce sont les dépositaires des secrets de
l’Apocalypse et du Sohar. »
Le F.‘. Enoch (dans son Livre le Vrai Franci
Maçon) attribue aux anges la création de la
F.'. M.'. : « Il y eut des francs-Maçons depuis
la création du monde ou, pour parler plus jus­
tement, depuis la création des anges. Car je
n’avilirais point la gloire du grand saint Michel
si je disais, à l’honneur des francs-maçons,
que ce prince de la milice céleste mérita par sa

(l) « Oui, toute votre école et toutes vos Loges sont venues
des Tiinpliers. Après l’extinction do leur Ordre, un certain
nombre de chevaliers coupables, échappés à la proscription,
se réunisseni pour la conservation de leurs agruux inyalèrea.
A tout le Code de [Q,ur impiété, ils ajoutent le vœu de se venger
des rots et des pontiffS qui ont détruit leur Ordre et de toute
la religion qui anathématise leurs dogmes. Us sc lont des
adeptes qui transmettent de génération rrn génération les itiys-
tères d’iniiprité, les mémi>s serments, la mémo haine et du
Dieu, dos chrétiens et des rois et des prêtres. Ces mystères
arrivent jusqu’à vous, et vous en perpétue/, l’impiété, les vœux
et les serments : voilà votre origine. L'inlervaile des temps,
les mœurs de bliaque siècle ont bien pu varier une partie do
vos symboles et de vos aifroux mystèies ; l'essence en est res­
tée ; les vœux et les .serments, la haine, les complots sont les
mêmes Vous no le diriez pas ; tout a trahi vos pères, tout
trahit les enfants. » (Abbé Barruel, Mémoires)^
fidélité à son Dieu k titre de sublime grand-
maître de la première Loge des francs-maçons. »
Et le F. ■. Cazot rapporte cette opinion maçon­
nique sur l’origine de la secte : « La Franc-
Maçonnerie part de Dieu lui-même et part de
l’époque du chaos. On ne pourrait aller plus
loin : Dieu créa la lumière ; conséquence, Dieu
est le premier franc-maçon. »
Le F.'. Jacques-Etienne Marconis commence
gravement son ouvrage intitulé : Le Rameau
d’or d’Eleusis par ces révélations :
<( Lorsque le sublime arcliitecte des mondes eut
ati'.evé l’œuvre admirable de la création, il jeta dans
l’âme du premier des humains une parcelle de sa
divine sagesse ; il savait quels seraient tes labeurs des
mortels pendant les jours d’exil qu’ils auraient à pas­
ser sur la terre ; il voulut que le père du genre humain
pût communiquer à ses descendants ce germe précieux
qu’il plaçait en lui, afin de faire accompagner le mal
par le remède. « Tu pourras t’élever jusqu’à moi, lui
« dit l’Eternel.... Je te donne ces outils symboliques,
« Véquerre, le compas, le niveau, la truelle et la règle ;
« ils sont d’origine immortelle et d’une précision im-
« muable, comme moi ; leur construction se confond
« dans les plans éternels que j’ai arrêtés. »
« Ainsi parla notre maître à tous, et cette allocution
symbolique resta gravée en traits ineffaçables dans le
cœur du premier des humains.... »

Tout cela est tellement idiot, que le F.'. Ber­


nardin avoue lui-même (!) que la plupart des
auteurs maçonniques... « ont ajouté foi aux fa­
bles les plus baroques, aux légendes les plus
abracadabrantes qu’il soit possible d’imaginer,
d’où résulte la surenchère de l’absurde » !
Vous voyez que la vérité sort parfois de la bou­
che ou de la plume d’un enfant de la Veuve !
Ici vous remarquerez la signature du menteur
et du singe infernal ; Satan, et de son lieute­
nant : le Juif.
Notre auteur maçonnique, ci-dessus nommé;
cite, d’après les mêmes ouvrages.’., comme pré­
tendus fondateurs de la Maç.’., les personnages
suivants :
Adam, Awbar (empereur du Mogol) ; Alexan­
dre le Grand ; le roi Arthur : Ashmole ;
— 27- —
Athelstan ; Auguste, empereur romain ; Bacon;
l’empereur Carausius ; Christophe Wren ;
Cromwel ; la reine Elfride d’Angleterre ; Er-
win de Steinbach ; Fo-Hi (empereur de Chi­
ne) ; Godefroy de Bouillon ; le roi Harold ;
Hugues des Payens (chevalier du Temple) ;
Ingon (roi de Suède) ; Jacques II (roi d’Angle­
terre) ; Jacques de Molay ; Jésus-Christ ; Ju­
les César ; Louis le Débonnaire ; Moïse ;
Noé ; Numa (roi de Rome) ; Ormuzd (dieu des
anciens Perses) ; Phaleg (architecte de la Tour
de Babel) ; Pierre l’Ermite ; Richard Cœur-de-
Lion ; Ronîulius ; Salomon ; saint Alfaan ; saint
Amphibole (?) ; saint Michel archange ; Fauste
Socin (de Sienne) ; Lelio Socin ; Tubalcain ;
Hiram (architecte du Temple de Jérusalem) ;
Zoroastre.
Bernardin, 33e, se contente de qualifier tout
cela de « puérilités ».
C’est trop commode et trop sommaire. Le
terrain en effet est dangereux pour les F.'. M.'..
Sur l’origine de la F.'. M.'., feu l’abbé Tour-
mentin écrivait, en 1902, dans son Manuel anti-
maç.'. :
« A les entendre, le.s Francs-Maçons reroonterafcnt
à la plus haute antiquité. 11 est vrai que leurs cérémo,
nies, leurs rituels et leurs légendes sdmbilent tenir
<à la fois des anciens mystères d’Egypte et des livres,
juifs. En réalité, la Franc-Maçonnerie, telle qu’ellè
est constituée de nos jours, a pris naissance en A|hS
gleterre, il y a environ deux siècles ; de là, elle
s’est répandue dans tous les pays du raonid|e, notanu-
ment en France, vers 1724. La première loge fut
fondée à Paris, rue des Boucheries-Saint-Honoré (1).
Leur appellation, de Francs-Maçons vient d’une an­
cienne corporation d’ouvriers maçons qui existaiit au
moyen-âge et dont les membres prenaient le titre des
Francs-Maçons, en raison des franchises dont ils jouis­
saient sous la monarchie. De cette respectable corpo­
ration, la Franc-Maçonnerie moderne n’a gardé qùe
le nom. Son esprit, ses tendances, ses coutumes en

(li D’après le F.'. Bernardin, .33', dans son Précis..., p. iio-57,


certains maçons ont affirmé que la t" Loge française aurait
été fondée parles Anglais a Dunkerque le 13 octobre 172t.'
Il ajoute : « C'est possible Ce qui, au contraire, est certain,
c’est la création d’une Loge à Paris on 1723.. chez le traiteur
anglais Hure ;ou Hure), qui tenait auberge rue t)es Boucheries, »
I
— 28 -

diffèrent comme la nuit du jour ; car les premiers


étaient des honnêtes gens, de bons citoyens et de
braves chrétiens. »
Le F.‘. Bernardin déclare {Précis..., p. 26-27)
qu'« il s’agit de fonder l’origine de la Franc-
Maçonnerie simplement sur les corporations de
Maçons professionnels du Moyen Age. »
Soit, pour la forme actuelle de la F.’. M,'..
Mais son essence, sa mentalité, remontent, com­
me nous l’avons vu, aux temps les plus reailés.
Il y a longtemps que mon ami, feu De La Ri­
ve, a, dans la Franc Maçonnerie démasquée,
résumé la question en cçs lignes décisives ;
« Quoi qu’il en soit des origines immédiates et
naturelles de la Maçonnerie, si noius l’envisa­
geons dans sa cause supérieure, la secte a raison
de se glorifier de son antiquité : elle est vieille
comme le mal et comme l’esprit du mai, dont
elle n’est qu’une forme nouvelle ; elle remonte
à Lucifer. »
Ainsi que le dit le F.’, orateur, en s’adressant
au récipiendaire, Vinsütution de la Maçonnerie
remonte aux temps les plus reculés. Elle a subi
dans ses formes extérieures l’influence des
siècles ; mais son esprit est constamment res­
té LE MÊME.
En résumé, de même que la vraie Religion
c’est Emmanuel Dieu avec nous, la Franc-
Maçonnerie, cette contre-religion, c’est Satan
parmi les hommes et les nations, transiens male-
faciendo.... avec le juif pour lieutenant. Chaque
hérétique, chaque monstre, chaque hérésie, cha­
que fausse religion, c’est Satan trompant les
âmes et s’évertuant à lès arracher à Dieu, leur
Créateur.
La F.'. M.'. a cent fois changé de nom, depuis
le Paradis terrestre, mais c’est toujours la même
Erreur, la même Laideur, la même Malfaisance.
On pourrait établir comme suit, la filiation
maçonnique à travers les peuples et les siècles :
Satan (Uriel, Eblis, Lucifer), le paganisme, les fausses
philosophies de Pythagore, de Platon, d’Aristote, des
néo-platoniciens d’Alexandrie, le panthéisme, la cabale
juive (corruption des données de la Bible et de la tra­
dition juive; elle est l’âme du «Talmud»), la gnose
- 29 ~
(tirée de la cabale par le juif Simon le Magicien), le
manichéisme, tiré aussi de la cabale par le juif Manès,
d’où découlent toutes les erreurs religieuses, toutes
les hérésies, tous les schismes (les Pauliciens, les Ca­
thares, les Patarins, les Albigeois, les Templiers, ks
Vaudois), le Protestantisme, les Illuminés, les Rose-
Croix, les Martinistes, la Philosophie du. XVllP siècle,
VEncyclopédie, la Déclaration des Droits de Vhonime,
les Sociétés de pensée, le Libéralisme, la Franc-Mû(on-
nerie moderne, les Jacobins, les Carbonari, VOccuUisme,
ou Hermétisme de tous les siècles, le Spiritisme, la
Théosophîe, le Socialisme, la Démocratie, le Christia­
nisme révoiutionndire-socialiste-communiste, etc., etc.,
oui, tout cela constitue la chaîne infernale des erreurs
et des œuvres de Satan et de ses adeptes en révolte
contre Dieu, la Vérité, la Vraie religion.
S“ En tant que religion,
6° Son idée de Dieu
7" Sa haine du vrai Dieu
8° Son dieu
(Pour ces quatre points, voir Ld Formidadle
Secret de la F.'. M.'pages 1 à 76.)

9" Son symbole


C’est le Triangle, opposé à la Croix. Son
résumé (.'.) constitue la signature maçonnique
par excellence. Combien il est choquant de le
voir employé si couramment par les non-maçons,
honnêtes gens, patriotes, royalistes, catholiques,
pour séparer les articles des journaux et revues
ou les différentes parties de ces articles ! Il
est cependant si facile de remplacer ce signe
maçonnique par ceci : ..., ou ceci : X, ou ceci :
O, ou un des fleurons qui abondent dans les
imprimeries. Comment des anti-maçons sincères
et éclairés peuventrils utiliser ce symbole ma­
çonnique et aller au combat contre la Franc-
Maçonnerie sous son propre étendard ! ! !

10° Sa devise
C’est au F.‘. Martin que l’on doit la si falla­
cieuse devise : liberté, EgaUté, Fratefnlté,
— 30
C’èst une singerie de l’Evangile, ttne contre­
façon cynique. . , . ,
En réalité, d-’après le mage Eliphas Levi (ex­
abbé Constant), elle doit s’interpréter comme
ceci :
Liberté... pqqr \e& convoitises ;
Egalité... dans la bassesse ;
Fraternité... détruire.
C’est cela, tout à fait cela !
Et cela n’a-t-il pas comme un relent des abî­
mes infernaux ?
Et cela ne vous semble-t-il pas un écho sin­
cère et haineux du Très-Bas ?
Observons aussi qu’il est grotesque de pro­
clamer et de promettre aux hommes la liberté
et l’égalité.
1° Nous ne sommes pas libres au sens absolu
du mot, nous sommes plus ou moins dépendants
de nos ancêtres, de notre tempérament, de nos
passions, de notre passé, de notre éducation, de
notre milieu, des lois physiques, des lois humai­
nes, des lois de Dieu, de la nécessité, etc., etc. ;
2° Lés hommes ne sont pas égaux, c’est évi­
dent ;
3° Enfin la liberté et l’égalité sont contradic­
toires :
—« En effet, si je suis libre, j’ai le droit de faire
rendre à mes forces, à mon intelligence, à ma' volonté
tout ce que les unes et les autres peuvent donner.
D’autre part, ce que mes forces, mon intelligence et
ma volonté peuvent donner n’est évidemment pas la
même chose que ce que sont susceptibles de produire
les forces, l’intelligence et la volonté de tdls et tels
autres hommes, il est donc impossible que les hommes
fassent usage de leur liberté sans anéantir immédiate­
ment l’égalité entre eux. ,
« Est-ce au contraire l’égalité qui doit régner dans
îe monde ? Alors, il ne faut pas que j’use de ma
liberté ; au contraire, il faut que je m’interdise à tout
moment de produire ou jouir plus que les autres.. Sans
cela l’égalité serait rompue. Ceux-ci seront obligés de
faire comme moi ; et tous ensemble, pour ne pas
détruire la parfaite égalité, nous serons obligés de ne
produire ni jouir plus que celui de tous les êtres
humains qui sera le plus impotent et le plus infirme, ce
qui serait supérieurement et admirablement bête !
« U est donc impossible, au iiom de la raison, que la
— 31 -

liberté et l’égalité existent à la fois. Il faut choisir :


l’une ou l’autre ; mais pas toutes deux.
« La fameuse formule maçonnique et juive contient
donc un mensonge, une impossibilité, une imbécillité.
Elle est à reviser. » (Copin-Albancelli.)
Il est vrai que tout s’explique, si on sait lire
entre les mots.
Prenez une pièce de monnaie. Vous y verrez :
liberté (point) Egalité (point) Fraternité (point).
Et ces trois points.', forment précisément la
signature de la « Veuve », le fameux « Trian­
gle », symbole de tartuferie, de mensonge et
de révolte, bien digne de Satan et de ses
victimes ou complices.
L’hypocrisie de la devise maçonnique est bien
mise en évidence par les faits ci-après men­
tionnés :
Pour ce qui est de la libertéiil suffit, pour
la juger, de rappeler que si des instituteurs et
institütrices peuvent impunément enseigner à
l’école le socialisme, le communisme, l’antipa­
triotisme, l’irréligion, et se livrer à une abomi­
nable propagande « anticonceptionnelle », etc.,
etc., un Religieux, une Religieuse, bien que
Français, bien que dûment diplômés, et tout
auréolés puissent-ils être de vertus, de mérites
et de gloire, n’ont pas le droit d’enseigner le
bien, le beau, le vrai !
Elle est belle la liberté telle que la F.'. M.'.
la conçoit et l’applique aux autres !
Pour Vêgalité, c’est tout aussi beau ! Ecou­
tez :
Toutes les Associations, tous les écrivains,
tous les éditeurs et imprimeurs sont tenus par la
loi de déposer à la Préfecture, à la Bibliothèque
nationale, au Ministère de l’Intérieur, suivant le
cas, leurs statuts, leurs périodiques et autres
publications. Seule, la F.'. M.'. n’observe pas
cette loi (1) !
(1) C’est au Couvent de t897, que la suppression du dépôt
légal du Bulletin du Grand-Orient fut décidée.
Il faut savoir que, d’après la loi, toute brochure, tout im­
primé publié doit être déposé au Parquet, c'est-à-dire au tri­
bunal et au ministère de l’Intérieur- Quelques-uns des exem­
plaires déposés sont envoyés à la Bibliothèque nationale de
Paris. (suite page Si).
— sa­
li y a 350 députés €:t sétiateurs maçons ou
maçonnisants à la tête de la République. Qr,
les F.'. M.‘. sont 52.000. 11 y a 11.000.000 d’élec­
teurs. Donc, 52.000 ont 350 représentants, les
10.948.000 autres n’en ont que 550 ! Les F.'.
M. ■. ne devraient en avoir que 21 et une fmo-
tion !
Ah ! s’il y avait â la Chambre et au Sénat 350
curés de l’Eglise catholique, quels cris dç putois
pousseraient les « curés des Loges » !
Il y a, en France, des milliers d’écoles publL
ques n’ayant qu’un ou deux élèves ou même
aucun élève et qui coûtent des millions par an
aux contribuables. Mais les écoles catholiques,
pour leurs 900.000 élèves, ne touchent pas un
sou du budget, alimenté cependant par les catho­
liques comme par les autres. Les catholiques
paient donc deux fois pour les écoles !
Et voilà, ontre mille, deux exploits cyniques
des Francs-Maçons dans le domaine égàlUé-
Quant à la fmtemité maçonnique, elle se
résume en quelques mots : peau de balle et ba^
lai de crin, puis balles dans la peau : la Terreur,
1830, 1848. la Commune, Draveil, Fourmies, in­
ventaires, vol et expulsion des Congrégationsv
impréparation de la guerre (coût : 1.5QO.OOO
tués, 1.500.000 blessés, 1.500.000 veuves et or­
phelins) ! ! !
Oh ! la trompeuse et cyniquement sanglante
devise maçonnique !
Pour éviter que, par là, le secret maçonnique soit violé, qp
décidq de cesser de taire le dépôt ep tournant la loi.
« F.'. Daïet. — ... Nous avons cru devoir, au Conseil de
l'Ordre, dans l’inlérét général de la maçonnerie, modifier d’a­
bord le titre du Bulletin, lui enlever tout ce qui pouvait lui
attribuer le caractère d’une publication, c’est-à-dire d’une
chose imprimée susceptible d’être livrée à ta publicité ; nous
n’qvons pas voulu avoir un journal, être astreints au dépôt,
et alors nous avons changé le titre de « Bulletin » ; nous
l’avons appelé « Compte rendu ii Le compte rendu ne doit pas
être publié et n’est pas sujet au dépôt. ».
Depuis 1898, le Bulletin, devenu le <( compte rendu », ne
vint plus à la Biblnithèque nationale.
Ceçi n’a pas empêché le F.-. Edmond Leppelletier qui fut
secrétaire du Conseil de l’Ordre d’écrire dans le Lyon RépubU-
cain (20 mars 1899) :
« Le compte rendu des séances du Conseil de l’Ordre est
imprimé dans un bulletin niiliement clandestin et que tout le
monde peut se procurer. » (Num. du 20 mars 1899}.
Menteur eynique I
-r 3a -
Po«r beauccmp d’affiliés à la F.', M.'. it ne
s’agit que de parvenir à tirer la couverture à soi
et de se procurer facilement, par intrigue ou à
prix d’argent, des places ou des déc5orations...
Et de ces chevaliers de l’Assiette au beurre on
chanterait volpntiçrs :
Les temps étaient durs autrefois :
On pendait les voleurs aux croix... •
Aujourd’hui les temps sont meilleurs
Et l’on pend les croix aux voleurs !
(Voir ma brochure : Les Méfaits de la Fmtic-
Maçomerfe (2 fr. 25 franco).
11' Sa Bible
(Voir le Formidable Secret de la F.'. M.'
pages 2 et 3.)
12“ Ses grades
Il y a une multitude de grades dans les nom­
breuses branches des diverses « maçonneries ».
Cagliostro en avait porté le nombre à 60 dans
la M.'. ordinaire. Aujourd’hui le;s grades re­
connus par lê Grand-Orient sont au nombre de
trente-trois que voici :
1. Apprenti.
2. Compagnon.
3. Maître.
4. Maître secret.
5. Maître parfait.
6. Secrétaire intime ou Maître anglais.
7. Prévôt et juge ou Maître irlandais.
8. Intendant des bâtiments ou Ma>tFÇ-
9. Maître élu des Neuf.
10. Elu des Quinze.
11. Sublime Chevalier élu.
12. Grand-Maître Architecte.
13. Royale Arche.
14. Grand-Maître écossais de la VOÔte sa<îr4^ dite dç
Perfecüon.
15. Chevalier de l’Orient ou de l’Epée.
16. Prince de Jérusalem.
17. Chevalier d’Orient et d’Qçcidant.
18. Rose-Croix.
19. Grand Pontife sublime écossais.
20. Maître ad vitam ou Vénérable grand-maître des
Loges régulières, Prince de la Maçonnerie.
21. Patriarche Noaçhite Çhev^iar prus^au.
_ 34 ~

22. Prince du Liban ou Chevalier de Royalc-Hache.


23. Chef du Tabernacle.
25. Chevalier du Serpent d’airain.
26. Prince de Merci.
27. Grand Commandeur du Temple,
28. Chevalier du Soleil ou Prince adepte.
30. Elu chevalier Kadosch ou chevalier de l’Aigle noir
et de l’Aigle blanc.
31. Grand Inspecteur Inquisiteur Commandeur du 31«
degré du Tribunal des Neuf.
32. Sublime Prince de Royal Secret.
33. Souverain Grand Inspecteur général.
Et au-dessus, il y a le Grand-Maître de la
F.’. M.'. Universelle, le Pape de l’Eglise de
Satan (Albert Pike, Lemmi, Nathan, Ferrari).
A titre de curiosité, voici quelques autres gra.
des moins répandus :
Maître de marque.
Grand être parfait et sublime maçon.
Chevalier de la Croix-Rouge.
Chevalier du Sud.
Chevalier Grand-Prêtre.
Chevalier du Zodiaque.
Chef des Douze Tribus.
Grand Patriarche, Commandeur de l’Aigle blanc et
noir.
Favori de Saint-André.
Grand-Maître de la Clé.
Grand Pontife de la Jérusalem céleste.
Elu de l’InconniL
Illustre élu de la Vérité.
Ecossais Panissière.
Ecossais Trinitaire.
Ecossais des Trois J.
Petit Architecte.
Parfait Architecte.
Sublime philossophe.
Premier discret du Chaos.
Deuxième sage du Chaos.
Laveur clavi-maçonnique.
Souverain des Souverains.
Très-Haut et très-puissant grand-prêtre sacrificateur.
Chevalier de l’Arc-en-Ciel.
Chevalier de la Ranouka.
Souverain Prince Grand Haram.
Docteur du Feu sacré.
Sublime Chevalier du Triangle lumineux.
Sublime Chevalier du Sadah redoutable.
Sublime Maître de l’anneau lumineux.
-35-

Docteur des Planisphères.


Chevalier des Sept-Etoiles.
Sublime Pontife d’Isis.
Prince de la Colline sacrée.
Titan du Caucase.
Enfant de la Lyre d’or.
Pontife aimé du Pélican blanc.
Sublime Sage du Labyrinthe.
Chevalier du Puits de la Vérité.
Sublime Prince de la Courtine sacrée.
Oardien des trois Feux.
Gardien du nom incommunicable.
Sublime Œdipe des grands Secrets.
Pasteur aimé de l’Oasis des Mystères.
Suprême Commandeur des Astres.
Pour des charlatans partisans de «Pégalité»,
ce n’est déjà pas si mal !
Que serait-ce si nous n’étions pas tous égaux !
La collation de chaque grade se fait suivant
un rituel spécial, tout émaillé d’inénarrables co­
casseries. Dommage que la place manque pour
en donner un aperçu. (Voir plus loin).

13° Ses catéchismes


(Voir le Formidable Secret, p. 5 et 6.)

14“ Ses calendriers


{Idem, pages 6 à 10.)

15“ soii matériel


Le matériel de l’Eglise maç.'. est très cu­
rieux, divers et cocasse, ainsi qu’il résulte d’un
inventaire de Loge dressé par le Suprême.'.
Conseil.', le 22 juin 1903 :
1 dais, 1 autel, 6 plateaux, 30 banquettes, etc. ;
1 flambeau à trois branches, 5 flambeaux lumière,
1 canne maç. '. des cérémonies, 2 épées flamboyantes,
19 épées ordinaires, 1 compas, 2 troncs, 3 maillets.
24 tréteaux pour agapes, 19 planches pour agapes, 2 ma-
iels pour
tériels Dour initiation (apprenti),
iaonrenti), 1 matériel pour initia-
tion (maître), 1 grande table, etc 1 caisse noire
contenant : 24 épées, 2 épées flamboyantes, 1 canne
maç.'. des cérémonies (pomme d’argent), 1 pipe, 2 cou­
pes à libation, 4 tables, 4 chaises, 4 crânes, 5 tibias.
- 36 ^
« Observation est faite que le matériel des Chaplttiœ
(savoir ; 1 trépied, 1 jeu de cannes, 2 grands verres
ou coupes), et le matériel de l’Aréopage isavoir ;
1 échelle pliante noire, avec inscription, 19 épées, 1 pied
en bois surmonté d’un flambeau à sept branches en
fer doré, 1 boîte encens, 1 petite cuiller, 1 tête de
mort, 4 tibias, 11 tahleau5< peints du 19^ au 29= degré)-
qui sè trouvent dans le cabanon du grand temple
sont et demeurent la propriété du Suprême Conseil. »
J’ai sous les yeux le grand prospectus à
quatre pages de la maison Teissier, 37, me
Jean-Jacques ïîousseau, Paris :
« Fabrique spéciale de Décors maçonniques
pour tous les degrés des rites français, écossais
ancien et accepté, des Ordres égyptien, de Mem­
phis, de Misraïm et pour toutes les obédiences.
Bannières, bijoux, glaives, sceaux, timbrés, «te.,
etc. »
Outre les objets cités dans l’inventaire ci- des­
sus, j’y vois : des tabliers pour tous les grades,
cordons, bijoux, sautoirs, crachats,.têtes de mort,
tibias, larmes, cercueils, compas, équerres, cali­
ces, candélabres, draperies, encriers, dais, gants,
pipes à lycopode, poudre de lyoopode, squelet­
tes, urnes, diplômes, etc., etc.
Quand un F.‘. M.‘. est reçu dans la bande-
grotesque et malfaisante, on lui délivre un
diplôme tout fourmillant, lui aussi, d’un sym­
bolisme échevelé.
Au grade de Compagnon sont représentés
sur le diplôme en commençant par le haut : la
lune, une fenêtre, le soleil, la planche à tracer,
le fil à plomb, l’étoile flamboyante, la règle, le
levier, l’équerre, le compas, le niveau, une autre
fenêtre (celle du midi), la pierre brute, la colon­
ne Boaz, le portail de la chambre intérieure, la
colonne Jakin, la pierre cubique, le maillet, le
ciseau, une fenêtre ou porte, les sept marches
mystérieuses, le pavé mosaïque, le tout enserré
par la Corde d'union terminée par \& houppe
dentelée.
Sur le diplôme ancien de Maître en parche­
min on voyait en haut le triangle contenant le
nom de Jéhovah, en bas une pyramide, le tom­
beau d’Hiram portant M. B. N. (Mac Be Nac),
'■ les instruments des maçons,'le temple avec des
- 87 —

cotofitteS et le O dans l’étoile, là charité, la


ruche et un lion.
Le diplôme ancien de Rosé-Croix sur oar*
chemin était imprimé avec de l’éncre rôüge
imitant la sanguine ; Pn ÿ voyait :
En haut : A La gloire du Qrand ArthiteClé de
l’Univers ; au-dessous, la Rose-Croik entourée
de huit étoiles, surmontée du triangle avec le
nom de Jéhovah, le tout dans un cerclé formé
par un serpent se mordant la queue ; au pied,
trois femmes symbolisant la toi, l’espérance et
la charité. En bas, la mer d’airain, le chandelier
à sept branches, un to'mbeau juif, lé pélican,
l’Arche d’Alliance, l’Agnéau de l’Apocalypse,
etc., etc. Les instruments du maçon par terre et
brisés rappelant que, dans la réception aU grade
de Rose-Croix, on a dit au récipiendiaite que,
la parole étant përddé, tout était en désordre,
les ouvriers troublés, les instruments de travail
dispersés.
Les diplômes modernes de maître et de rose-
croix isont imprimés, lé prémier en blèu, le Se­
cond en rouge.
La raison de cès couleurs est que les trois
miers grades constituent \& Maçonnerie bleue ;
les grades au-dessus jusqu’à Rose-Croix, la Ma­
çonnerie rouge ; quant aux grades supérieure à
Rose-Croix, jusqu’à Kadosùh, ils constituent la
Maçonnerie blanche, etc.

16'’Son jargon
Les F.'. M.‘. se moquent dé l'Eglise parce
qu’elle emploie Une langUe morte, lé latin. Et
cependant, quand on y réfléchit, on est bién
obligé, si on est loyal, de donner rai^n à l’E­
glise. En effet, le latin étant-connu de tous les
savants constitue Une excellente lan^e interna­
tionale, universelle. D’autre part, si-elle avait
adopté les langues vivantes, que de changements
elle aurait dû subir au cours des siècles ! Ainsi
le français d’aujourd’hui n’est plus du tout celui
de . la « chanson de Roland». Enfin, l’emploi
d’une langue vivante, du français par exemple,
donnerait Heu à de côcassês quiproquos. Lorsque
38 —

Notre-Seigneur demandé à la Samaritaine :


Visne aqmm vivam ? veux-tu de l’eau qui donne
la vie, ça se dirait en français : « veux-tu de
Veau de vie 7 » Que de disciples de Baccbus
seraient tentés de s’écrier : « Volontiers, j’en
veux bien une chopine ! »
Le latin n’a pas de ces inconvénients pour les
oreilles françaises.
Mais si les F.'. M.’. ont tort de se moquer de
l’Eglise, tous les honnêtes gens ont le droit de
rire du jargon des francs-maçons.
En voici quelques échantillons, extraits des
rituels, comptes-rendus et bulletins. '. et des
ouvrages du F.'. Ragon ;
Une jjlume s’appelle chez eux un pinceau, et
écrire c’est buriner !
Buriner une planche ou un balustre, c’est
écrire une lettre, rédiger un procès-verbal, un
discours. On dit une planche de convocation
Une planche tracée signifie une lettre adressée
à une loge ; et une planche à tracer n’est; autre
chose que du papier blanc.
Une pièce ou un morceau d'architecture ex­
prime un discours ou une pièce de vers sur la
Maçonnerie.
Lorsque le Vénérable veut savoir du F.'. Cou­
vreur si le temple (la loge) est bien fermée, il
lui demande si le Temple est couvert.
Couvrir le Temple, signifie encore s’en aller.
Lorsque les Apprentis sont de trop dans la Loge,
on leur dit : Allez couvrir le temple.
Les Surveillants, c’est-à-dire les premiers offi­
ciers après le Vénérable, ont pour fonction prin­
cipale de veiller à ce qu’il ne pleuve pas; sur le
temple.
S’il leur arrive, par hasard, d’apercevoir un
profane un non initié, dans l’assistance, ils
s’empressent de crier : Il pleut ! Gare alors à
l’intrus !
A la porte se tient le F.’, tuileur. C’est à lui
qu’incombe le soin de s’assurer de la qualité de
Maçon, et du grade d’un visiteur. Cette opéra­
tion se nomme le tuilage.
Un enfant de maçon est un louveton ou une
99
louvéiorme ; wne mgmeniaiion de siâairé signi­
fie l’élévation d’un grade à un autre, etc., etc.
eic

Les Banquets maçonniques


Donner un banquet, c’est tenir loge de table.
Ils ne diront pas qu’ils se mettent à table, mais
autour de la plate-forme ou de Véchafaud. L’cs-
siette qu’ils ont devant eux est un bouclier ou
une tuile. ,
Ils étendent sur leurs genoux un drapeau et
non pas une serviette.
La nappe qui recouvre la table est elle-rnême
un grand drapeau.
Les bouteilles ou les caraftàs deviennent' chez
eux des barriques, ,
Leur verre est un canon et, quand ils le rem­
plissent, ils disent qu’ils mettent de la poudre
dans le canon. C’est de là que vient l’expression
tirer une canonnée, qui signifie l’action de boire,
tous ensemble, à un signal donné par le Véné­
rable ou le président du banquet.
Le vin se nomme de la poudre forte, poudre
rouge ou poudre blànehe, tandis que l’^na n’est
tout naturellement, que de la poudre faible. Ils
la désignent encore sous le nom de fusion de
neige.
Le cidre et la bière sont dénommés pùudre
faune.
Quant aux liqueurs, c’est de la poudre fulmi­
nante.
Ils ne prennent pas leur potage avec une cuil­
lère, ni leur viande avec une fourchette, mais
avec une truelle et une pioche ; leur couteau est
un glaive.
Les mets soni désignés : matériaux, solides,
mastic. De là vient l’expression mdstiquer -, les
repas sont des travaux de mastication.
Quant au pain, c’est de la pierre.
Ils ne disent pas découper les viandès, mais
les dégrossir.
Ils les assaisonnent, non pas en y mettant du
sel, du poivre ou de la moutarde, mais dü sat-
ble, du ciment ou du sable faune et du ciment
fort ou de la terre forte.
Et comme ks tenues de table ont Uw gétié*
râlement le soir ou tout au moins les portes
et les fenêtres hieq closes, lesr lumières qui
les éclairent sont, dans leur langue, des étoiles.
Pour porter un toast, le Vénérable oommsude.
Chargez ! et chacmn remplit son verre.
Puis : Portez la main à vo^s armes ! et
chacun saisit son verre.
Eiifin : En joue, feu, grand feu ! et ^ha^
cun. boit ! ! !
La Franc-Maçonnerie des femmes pratique
aussi la Loge de tat)le, dont le eérémonial. est
analogue à la Loge de table m^SWline. Voici
la langue qpue l’on y parle : i
Table se dit Atelier,
Nappe — VoM.
Serviette Tablier.
Assiettes — ■ Paièeesi
Pkt —
Auge-
ÇuiHcre — truelle.
Fôùrchetté — Pince..
Couteau ' Qlaiyé.
Boutéillè —• Jarre.
Càrafè — Cruche.
Verre Lampe.
Y verser du vin Qarnir une lampe.
Lumières — Etoiles.
Mets __ MaUrieox.
Boire — Souffler une lampe.
Pain , —, Marne ou, pierre blanche.
Viii Huile rouge ou blanche.
Eau — Huile faible.
Vin de liqueur —■ Huile férié..
Liqueur Hmte fulminantè.
Sel ÈÉu sèàhe.
Poivre —
Ciment.
Moutarde Cimetd fort.
fanquet i^epe.
Fleurs Parfum-
Voici le cérémonial pour boire.
La Q«.‘. commande l’exercice :
1. Main draiie aux lampes.
2. Hàiit tes latftpes.
3. Soufflez les lampes, (d’un seul trait)..
4. Lampes en avmt (cinq fois sur le cœur et
revenir en avant).
“T 4 J
5. Posez tes lamftes (en cinq temps).
Batterie. Puis on dit cinq fois Eva.
Ainsi que vous le voyez, la F.‘. M.',. est aussi
une société joyeuse, comme le disait dernière­
ment, en termes poétiques et impies, le F.'.
Vauthier, orateur de la loge Justice et Vérité,
à Saint^Quintin : « Attachons-nous aussi, mes
FF,'., à conserver toujours cette bienheureuse
tradition des banquets francs-maçonniques. C’est
là notre communion ; c’est là qu’eh rompant
le pain, en buvant le vin de la fraternité, il
nous semble revivre d’une vie nouvelle. La
joie est sur tous les visages, le sourire sur
toutes les lèvres ; on se sent heureux, parce
qu’on aime et qu’on se sent aimé. Et ce sou­
venir nous apparaît dans les heures de songerie
comnie un coin de ciel bleu dans un firmament
plein d’orage ! » (Surtout dans les Loges an-
drogynes.)
Un dîner maçonnique et cochon. — « Nous
demandons pardon à nos lecteurs de ce vilain
mot, mais nous sommes obligés d’appeler les
choses par leur nom. C’est ainsi que s’intitule,
en effet, une réunion des FF.'. MM.'. ANCIENS
ELEVES DU LYCEE DE ROUEN. Une note
du F.'. LIOTARD, 4, me Ordener, Paris-Cha­
pelle, leur demande de se faire inscrire au .plus
tôt pour le « banquet annuel de mars, dit :
Dxtter du Cochon ». (Association antimaçonni-
qae de France, 1906.)
Dans leurs abréviations, les F.'. M.'. em­
ploient de nombreuses abréviations, par exera.
pie :
L'. signifie Loge, ou £«> La
R.'. — Respectable Loge
O.'. — Orient
Ten. —- Tenm
V.'. — Vénérable
G.', M'. — Grand Maître
Quv. '.des. trav.' — Ouverture des trav.
C.'. de l’O.'. — Conseil de VOrdre
O.'. — Orateur
P.‘. V.'. — Procès-Verbal
T.'. C.‘. F.'. — Très Cher Frère
F' — Friure
^ 42 —

S. ■ — Sœur
Maç.’. — Maçonnerie ou Ma­
çonnique
Autrefois, on voyaitsouvent ceci dans les
documentsmaçonniques :
A.-. L.-. G.-. D.-. G.-. A.-. D.-. L/. U.',
ce qui signifiait : A la gloire du Grand Ar­
chitecte de l’Univers.

17“ Ses cérémonies


Les temples maçonniques où Loges. — La
religion maçonnique a ses temples qui s’ap­
pellent des Loges ou ateliers.
La salle des réceptions, salle sacrée, c’est
le temple proprement dit.
Le président ou curé.', s’appelle « Le Véné­
rable ». Il est assisté de quatre dignitaires : le
Ier Surveillant, le 2me Surveillant, l’Orateur,
le Secrétaire. A eux cinq, ils constituent les
cinq lumières de l’Atelier.
Parmi les autres « ministres » de cette égli­
se maç.'., citons le trésorier chargé du Tronc
de la Veuve, l’Hospitalier, les deux Maîtres
des cérémonies, le Grand expert, le Garde des
sceaux, l’Archiviste Bibliothécaire, le Couvreur
du Temple, le Porte-étendard, le Maître des
banquets, etc. etc.
La description du Temple maçonnique nous
entraînerait trop loin ; disons seulement que
de chaque côté de la porte d’entrée se trouve
une colonne portant des grenades entr’ouver-
tes ; sous celle de droite est gravée la let­
tre J, sous celle de gauche la lettre B. Au fond
de la salle se dresse l’estrade sur laquelle
siège le Vénérable, assis derrière une table ;
au-dessus de lui se trouve une sorte de balda­
quin abritant un symbole maçonnique qui va­
rie avec les rites et les grades. Le reste de
l’ameublement consiste en de petites tables pour
les différents dignitaires ou officiers de la
Loge et, tout le long, de chaque côté, des
bancs nommés colonnes, sur lesquels sont ran­
gés les Frères.
Quel que soit l’instant du jour ou de la nuit
— ■43

oü s’ouvre une réunion dans lès Loges, il est


toujours midi — et minuit quand elle finit.
Les drôleries de l’initiation. — Pour être
reçu apprenti (1er degré) et faire partie de cet­
te bande grotesque et malfaisante, il faut payer
assez cher, ce qui fait que peu d’ouvriers sont
francs-maçons ; et, de plus, il faut se prêter
à des cérémonies ridicules au point qu’un hom­
me digne et sérieux ne peut s’y résigner :
station dans le cabinet des réflexions (tendu
de noir, orné d’insignes macabres, avec table
noire, encrier noir, buvard noir, plume noire,
tibia et tête de mort), obligation de faire son
testament, bandeau sur les yeux, et promer
nade fantastique à travers escaliers, échelles,
planches hérissées d’aspérités, passerelles, tra­
verses branlantes, bascules, remplies de « bruits
extraordinaires » : cris humains, cris d’ani­
maux, chutes de meubles, heurts violents, cli­
quetis d’épées en fer-blanc, imitation de la
grêle, du tonnerre, etc... etc..., coups de mail­
lets, ouverture de portes, interrogatoires bur­
lesques, chutes désagréables ; obligation d’a­
valer des discours ultra-raseurs et un breuvage
d’ « amertume » ; vote par boules blanches et
noires, puis admission du candidat précédée de
deux formalités amusantes au possible : la
prestation du serment : « Je jure et je pro­
mets sur ce glaive, symbole de l’honneur, de
garder tous les secrets qui me seront confiés
et je préférerais avoir la gorge coupée plutôt
que de me rendre coupable de trahison en ré­
vélant les secrets de l’ordre » ; puis celle qui
consiste à faire voir aux élus la lumière maçon­
nique du troisième appartement.
Le coup de la pipe à lycopode. — Après
avoir passé, comme nous l’avons vu, par le
cabinet de réflexion (lef appartement), puis
dans le cabinet au breuvage d’ameitume (2«>e
appartement), le candidat est conduit, toujours
les yeux bandés, dans le 3™® appartement. Pour
être parfait franc-maçon, il faut avoir vu la lu­
mière du 5*“® appartement. Voici comment cela
44 -- ■

se passe, d’après le récit qu’en a fait Copin-


Albancelli, ex-franc-maçon évadé de ce milieu
de fous :
Allons, dit le Vénérable (aux F.’, qui nous avaient
accompagnés, Renouvelât et moi, au cours de nos
pérégrinations), allons, mes Frères, faites votre de­
voir ! Frère premier Surveillant, maintenant que la
patience et la fermeté de ces néophytes les ont fait
sortir victorieux de cette lutte entre le Profane et le
Maçon, les jugez-vous dignes d’être admis parmi nous ?
— Oui, Vénérable.
— Que demandez-vous pour eux ?
— La Lumière !
Alors, le Vénérable; ayant attendu quelques secondes
la fin de certains préparatifs que je sentafe se faire
autour de moi, prononça ces paroles solennelles :
— Que la Lumière soit !
Puis il frappa lentement trois coups de maillet. A
peine le dernier avait-il retenti que le masque qi^ me
couvrait les yeux me fut brsquement arraché. A ma
droite je vis debout comme moi et sans bandeau sur
les yeux le profane Renouvelât. A gauche, un frère,
d’allures communes, tenait des deux mains une pipe
longue de deux mètres munie d’un énorme fourneau.
Ce frère soufflait tant qu’il pouvait dans te tuyau de
la pipe, d’où il finit par faire jaillir une flamme qui
nous enveloppa un instant, mais un peu trop tard,
puisque, d’après le rituel, c’est au milieu de ces tour­
billons que la vue aurait dû nous être rendue. L’opé­
ration avait donc mal réussi, et peut-être est-ce à
cette fâcheuse circonstance que doivent être attri­
buées les mauvaises smtes de mon initiation. Tout au­
tour de nous se tenaient une trentaine de fra^cs-ma^
çons revêtus du cordon ou du petit tablier ombilical
que j’avais déjà remarqués dans le vestibule. Chacun
d’eux tenait en main un glaive dont la pointe était
tournée vers nous. Ce spectacle n’était d’ailleurs nul«
lement terrifiant, par la raison que ces glaives en fw
battu et à lames tordues, rouillées et ébréchées, réas­
semblaient bien moins à des épées qu’à de mauvaises
lardoires de cuisine.
Quand lun F.'. M.'. a vu la lumière du 3® ap­
partement, il est dûment consacré, confirmé
dans le ridicule.
En sortant d’une réunion où tout cela avait
été exposé, avec leçons de choses à l’appui,
un brave homme disait à son fils : « Vrat
ment» je me demande ce qu’il peut y a vmr
— 45- -

de plus sot qu’un F.'. M/. ! » L’enfant répli­


qua : « Je le sais, moi, papa.... C’est deux
F.'. M.'. ! »
La poudre de lyoopode que l’on place dans
la pipe est une poudre entièrement fine, qui
s’enflamme à la bougie allumée qui domine le
fourneau de la pipe, dès que l’opérateur souf­
fle dans le tuyau. Particularité piquante : la
poudre de lycopode est très efficace pour apai-
ser, instantanément, par simple application, les
brûlures qu’éprouvent les enfants en bas âge
mouillés par une urine trop abondante. Les
F.'. M.'. (pour une fois logiques) se sont dit,
sans doute, que ce qui était bon pour le der­
rière des enfants innocents était bien convena­
ble pour la figure des fils de la Veuve gro­
tesque et malfaisante (1)
Beaucoup de F.’. M.'. ne dépassent pas le
Ier degré (apprenti). A ce degré, on a toujours
3 ans ; au 5 ans ; au 3®, 7 ans et plus.
Le F. ■. Bérillon {Historique de la Loge « le
Phénix», à l’0.‘. de Joigny), raconte cette
épreuve qui avait lieu autrefois ;
« Le Profane, les yeux bandés, en faisant mille dé­
tours à travers les corridors, grimpait jusqu’à l’étage
le plus élevé de l'édifice. 11 y dictait son testament.
Après quoi, de cette hauteur, solidement attaché à
l’extrémité d’un long cordage et pieds et poing liés,
il était descendu lentement par le moyen d’une poulie,
au fond d’un puits qui existe encore aujourd’hui et
qui n’a pas moins 'de soixante mètres de profondeur.
On le tenait un certain temps au fond de ce puits,

(1) Copin-Albancelli écrit avec raison : « Cain (d’après les


F.'. M.'.) n’est pas le fils d’Adam, mais d’Eblis, Ange de la
Lumière, et d’Eve. Caïn devait à un si illustre auteur d’être
un homme de génie qui faillit inventer la traction à vapeur
et la direction des ballons, il eut au moins la gloire d’être par
par ses descendants, Adonhiram et Balkis, lo père de nos
maîtres, les aristocrates francs-maçons. Au contraire, Abel,
fils d’Adam, n’était qu’un imbécile comme son père. Et c’est
pour cela qu’il est notre aïeul, à noms ious qui ne sommes pas
francs-maçons... 1! n’y a pas à douter do cela, pui.s(iuc c’est
la généalogie maçonnique qui le dit.
« -Ainsi s’explique cette parole un peu mystérieuse qu ou
entend souvent lorsqu’on parie des francs-maçon.s. ils ont,
dit-on, « reçu la lumière ». C’est évidemment de leur ancêtre,
Eblis, pui.squ’ii était l’ange delà lumière, qu’ils tiennent ce
cadeau. Mai,s alors que vient faire dans les initiations 1 insiru-
ment d’où .sort cette lumière et qu’on appelle « la pipe à lyco­
pode » ? C’est lu (I pipe à Eblis » qu’il faudrait dire. »
— 46 —
les pieds à quelques décimètres d’une grille dispyosée!
exprès un peu au-dessus de la surface de l’eau. Quel­
quefois on avait préalablement attaché au bas desi
jambes du patient des feuilles de choux, que de^
lapins, dépojés à l’avance sur la grille, venaient brouter.
Qu’on juge de la terreur du Profane, se sentant!
descendu dans ces profondes et humides oubliettes,
puis dévoré par des animaux inconnus. »
La réception du compagnon (2^ degré) est
agrémentée de 5 voyages au lieu de 3.
Les cocasseries du 3^ degré. La légende d’Hi-
ram. — Dans le rite écossais, voici comment
est décerné le 3^ degré, le grade de maître (il
repose sur la légende d’Hiram, architecte du
Temple de Jérusalem) :
La Loge est tendue de noir ; au milieu se trouve un
cercueil dans lequel est étendu le dernier Maître reçi^,
couvert d’un drap noir ; un mouchoir blanc taché de
sang est placé sur son visage.
« Tous les Maîtres, dit le Rituel, sont assis, ayant
le chapeau sur la tête et les bords avancés sur les yeux
en signe de tristesse ; ils tiennent à la main un glaiva
dont la pointe est tournée en bas. »
On fait frapper à la porte le Compagnon qui a solli­
cité Vaugmentation de salaire, selon l’expression maçon­
nique, c’est-à-dire qui a demandé à être reçu' Maître,
et, après de longs préliminaires, on le fait pénétrer
dans la Loge en marchant à reculons. Sur la demande
du Vénérable qui déclare qu’un crime vient d’être
commis, des Frères désignés à cet effet procèdent à
l’examen des mains et du tablier du récipi-endaiire
pour s’assurer si aucune tache n’y est signalée.
Après avoir subi un interrogatoire sur la Maçonne­
rie, le Compagnon est tourné du côté du cercueil et
peut considérer le frère étendu sous le drap mortuaire.
« Un de nos frères, dit alors le Vénérable, est tombé
sous les coups d’infâmes meurtriers, et nous avons la
malheureuse certitude que les scélérats qui ont com­
mis le crime sont de la classe des Compagnons.... Si
vous êtes innocent de ce crime, vous devez nous e'n
donner une preuve à l’instant ; approchez-vous de ce
cadavre à peine refroidi. »
On fait avancer le récipiendraire, continue le Rituel,
par la marche à’Apprenti et de Compagnon de sorte
qu’au dernier pas il se trouve arrivé à la tête du F. '.
qui est couché et vers sa gauche. On lui, fait enjamber
le corps en partant du pied droit pour passeq à droite
et ensuite repasser de la droite vef-s la gauche tou-
—: 47. ~
jotirs €ïi enjambant le corps ; enfin, par un troisième
pas, en partant du pied droit, il doit arriver à se placer
aux pieds de celui qui est dans le cercueil et l’ayant
alors derrière lui. Dans cette position, le Frère qui est
couché se relève sans bruit et va reprendre sa placq
sur les colonnes.
Sur la déclaration que les blessures du .cadavre n’ont
pas remué (sic); le Compagnon est autorisé à prêter
serment de garder le secret sur ce qui va lui être dit.
Le Vénérable lui raconte alors la légende d’Hiram.
En voici un bref résumé : Hiram avait été chargé par
Salomon de diriger la construction du Temple, et ce
chef-d’œuvre allait être terminé, quand trois Compa­
gnons formèrent un complot contre lui pour obtenir
le grade de Maître ou lui arracher le mot des Maîtres,
s'il ne faisait pas droit à leur requête. Sur son refus,
le premier veut le tuer d’un coup de la règle qu’ü
tient à là main ; Hiram fait un mouvement et le coup
porte sur l’épaule ; courant à une autre porte du
temple, Hiram y reçoit du second compagnon un coup
de pince qui l’atteint à la nuque ; chancelant, il atteint
la troiâème porte, mais reçoit du troisième compagnon
un coup de maillet qui le renverse mort sur le pavé.
Eh même temps que se déroulé cé récit, le récipien­
daire reçoit un coup de rouleau de papier sur l’épaule
et un autre sur la nuque ; à la fin, le Vénérable le frappe
au front d’un coup de maillet ; au même instant deux
Ffères'lt renversent et le couchent dans le cercueil ;
on le recouvre du drap noir, on plante à la tête une
branche: d’acflda et l’on met aux pieds une équerre et
un compap. «
Un instant après, sur l’ordre du Vénérable, les Frères
se mettent à la recherche du corps à’Hiram ; ils aper­
çoivent le cercueil et Vacacia et en préviennent le Vé­
nérable. Tous alors entourent le cercueil : on déclare
que ce doit être le corps d’/Z/Vn/n qui y repose ; le
drap est enlevé, mais le visage du récipiendaire reste
couvert. Un des Frères prend un des doigts du pseudo­
cadavre, et, feignant que le doigt lui échappe, s’écrie :
« Mac Benac » : La chair quitte les os ! Un second
en fait autant. Alors, le Vénérable et les deux autres
Frères relèvent le Compagnon en proclamant que le
Maître est retrouvé. Dans la Loge, maintenant bril­
lamment éclairée, le nouveau Maître prête son obliga­
tion et reçoit les indications des signes, attouchements
etc.. On lui donne aussi l’habillement de Maître, le ta­
blier, le cordon, et le bijou. Il apprend le cri détres­
se qu’il devra pousser en cas de danger et lui assure,ra
le secours de tous les maçons. Ce cri de détresse ou
signe de secours consiste à élever les deux mains
au'dessus de ta tête, la paume dehors, en disant : A
moi, les Enfants de la Veuve !
Deux toutes petites réflexions. L’une est du
F.'. Beauquier : « Ce n’est pas l’immensité de
la voûte étoilée qui peut donner le plus com­
plètement l’idée de l’infini, mais bien la bê­
tise humaine », maçonnique, ajouterons-noitô.
L’autre est de Martine crachant ceci à son
bourreau grotesque ; « Tuez-moi, monsieur,
tuez-moi, si vous voulez, mais je ne pourrai pas
m’empêcher de rire. »
Et j’entends Henri Maret murmurer : « Les
premiers chrétiens étaient dévorés par des lions,
nous sommes bousculés par des ânes. »
Cela, d’ailleurs, fait tout bonnement écho
à ce texte aussi précieux qu’authentique que je
cueille dans le Bull.'. maç.'. de 1893, page 121 :
« L’abaissement du niveau intellectuel des mem­
bres de la F. ■. M. ‘. est im fait constant ! »
Tu l’as dit, ouistiti...
Ce qui n’a pas empêché le F.', communard
Lucipia, ex-forçat n» 25.217, de dire sans rire
à ses copains.'. : « Vous exercez un superbe
sacerdoce ! » Ça, c’est rosse !
Au Grand-;Orient, on a considérablement sim­
plifié ou supprimé les épreuves physiques ; el­
les sont renjplaGées, dans ce Rite, par des ques­
tions posées aa profane sur toutes sortes de
sujets. Cependant, l’essentiel est maintenu : ban­
deau sur les 3(éux, trois voyages symboliques,
chute du bandeau au moment où tous les glai­
ves sont dirigés, vers le candidat, promesse sur
Véquerre et \&:’livre de la loi maçonnique, ré­
ception enfin par les trois coups frappés avec
le maillet sur le glaive pqsé sur la tête du ré­
cipiendaire.
Autres cérémonies. — La F.'. M.'. étant une
religion, une Eglise, a son baptême, son ma­
riage, son enterrement, ses fêtes d’adoption,
ses fêtes de l’adolescence, etc., avec rites spé­
ciaux.
La voûte d'acier. — Ce point du cérémonial
maç.'. ne s’exécute que dans certaines cir­
constances particulièrement solennelles (maria­
ge, visite d’un personnage important, etc.).
Le F.'. Bernardin que nous avons cité plu-
sieurs fois raconte ceci :
Quand lé R;oi (Louis XVI) rentra à Paris au milieu
des rüinés fumantes de la Bastille.... lès Fràncs-Ma(^hs
tinrent à faire... un acte ostensible emprunté au céré­
monial maçonnique, et voici ce qui sé passa.
Entouré d’un nombreux cortège, le Roi venait d’a­
jouter à sa cocarde blanche la cocarde bleue et rouge
de la Ville de Paris. Pour la première fois, les trois
couleurs se mariaient et formaient le nouveau symbole
de la Patrie. Le Roi se disposait à monter le grand
escalier de l’Hôtel de Ville. A ce momielnt, ceux qui
l’entouraient et qui étaient pour la plupart francs*-
mâçoîi?, chuchotèrent un mot qui fit le tour de l’Assem­
blée et immédiatement tous tirèrent leurs épées, dont
lés lames brillèrent comme autant d’éclairs. Louis XVl
eut un mouvement de frayeur, pâlit et fit quelquéis
pas en arrière. Le marquis de Mesles, qui l’avait suiVi
depuis Versailles, lui dit ; « Sire, n’ayez pas peur, et
allez de l’avant sans crainte. » Le Roi hésitait, les épées
se levèrent, une voûte se forma, et c’est sous ces
lames croisées au-dessus de sa tête que Louis XV i
dévait passer pour atteindre là porte de l’Hôtel de
Ville.
Lés Francs-Maçons avaient forrtfé la Voàte d’acier,
honneur que nous réservons dans nos temples aux
grands dignitaires de l’ordre oU à nos vénérables dans
certaines circonstances. La foule ne comprit peut-être
pas très bien la double signification qui se cache sous
cette importante cérémonie symbolique... {Précis.., p.
176-177.)

Cette double signification, au cas présent, la


voici :
lo La F.‘. M,'. faisait main-mise sur le Roi ;
dès lofs, la perte de celüi-ci était certaine ;
2o La F.'. M.'. satàniqüé se substituait à la
Royauté catholique pour le malheür dé la France
et du catholicisme.
(Sur les sacrilèges Âgapè^ maçonniques, voir
le Formidable Secret, p. 14 à 18).

18“ Ses singeries


Pour (Se reconnaître entre eux, les Francs-
Maçons ont, comme les voleurs, les malandrins
et les bandits, des mots de passe et des signes
de reco.nnaissance. Les mots sacrés sont « Ja-
_ 50 —

kin », «Boaz », «Mac-Benac», « Tubalcaïn »,


« Schiboleth », « Giblin » ; les signes sont l’<< or­
dre », le « signe de détresse ou d’horreur », les
« attouchements » ; outre ces grimaces, il y a,
comme^ chez les singes, les «marches», les
«pas», les «danses», les «acclamations», les
« batteries », etc.
Vous voyez qu’il y a de quoi dérider un hip­
popotame affligé du spleen le plus carabiné
et l’hypocondriaque le plus désespéré ! Ça fe­
rait même rire Brisson..., s’il n’était pas de la
bande... et mort ! ! !
L'ordre est une attitude spéciale que doivent
prendre les francs-maçons à certains moments
des réunions. Il est différent selon les grades.
Les maçons d’un grade plus élevé ne doivent
jamais se mettre à leur ordre devant des ma­
çons d’un ordre inférieur, afin de ne pas le
faire connaître. C’est pourquoi, lorsque les tra­
vaux sont ouverts au grade d’apprenti, qui est
le moins élevé de la Franc-Maçonnerie (ce qui
veut dire lorsqu’il s’agit d’une réunion à la­
quelle peuvent assister même les apprentis),
les maçons présents, quel que soit leur grade,
se mettent à l’ordre d’apprenti.
Donnons les ordres et les signes des trois pre­
miers grades du rite français :
Au 1='' degré (apprenti). — Se mettre à
l’ordre : Etant debout, porter à plat la main
droite au-dessous de la gorge, les quatre doigts
serrés et le pouce écarté formant l’équerre, le
bras gauche pendant.
Faire le signe : Etant à l’ordre, retirer la
main horizontalement vers l’épaule droite et la
laisser tomber le long du corps, le bras al­
longé, ce qui décrit une équerre.
Attouchement : Prendre avec la main droite
celle de l’interrogateur, presser légèrement avec
l’extrémité du pouce la première phalange de
l’index et frapper par un mouvement invisible
trois coups, les deux premiers rapprochés, le
troisième plus espacé.
Mot sacré : L’interrogé doit répondre ; « Je
ne sais ni lire, ni écrire, je ne puis qu’épeler ;
diites-moi la première lettre, je vous dirai la
— 51 - .
seconde. » L’interrogateur et l’interrogé alter­
nent en commençant par J. Une fois la der­
nière lettre dite par l’interrogateur, l’interrogé
prononce la dernière syllabe puis le mot en­
tier (Jakin).
Le Mot de passe : il commence par T. {TubaU
caîn).
Mots de semestre : ils changent tous les six
mois.
La marche : étant à l’ordre, le corps légère­
ment effacé, faire trois pas en avairt, partant
du pied droit et assemblant en équerre à cha­
que pas talon contre talon ; puis faire le signe
en guise de salut.
Batterie : trois coups (le dernier plus espacé).
Acclamation : Liberté, Egalité, Fraternité.
Age : trois ans.
Insigne: Tablier de peau de porc, dont la
est relevée.
Au 2® degré (compagnon). — Ordre : La
main droite sur le cœur, le pouce étant relevé
en équerre par rapport aux autres doigts, la
main gauche pendante.
Signe : Etant à l’ordre, retirer la main droi­
te horizontallement vers le flanc droit, et la
laisser tomber perpendiculairement.
Attouchement : Prendre avec la main droite
celle du tuileur comme au grade d’App.'. ; lui
faire sentir les trois coups de ce grade sur la
première phalange de l’index, puis deux autres
coups sur celle du médius.
Mot sacré : Il commence par B (Booz). Il
se donne comme celui de l’App.’.
Mot de passe : Il commence par S (Schibo-
leth).
Marche :■ Etant à l’ordre, faire les trois pas
d’App.’., puis un pas à droite, — puis un pas
à gauche pour revenir dans la ligne — et faire
le signe comme salut.
Batterie : cinq coups.
Acclamation : Qjmme au premier grade.
Age : Cinq ans.
Insigne : Le tablier de peau blanche avec la
bavette rabattue.
_ 52 —
Au 3^ degré (maître). — O/fire : Le bras
droit plié en équerre,' — la main droite ouverte,
tenue horizontalement, les quatre doigts éten­
dus et rapprochés, le pouce écarté en équerre
et appuyé par le bout contre la partie gauche
de la poitrine, au-dessous du pectoral, — le
bras gauche pendant le long du corps.
Signe ordinaire : Dans cette position, tirer
la main droite horizontalement et la laisser
tomber perpendiculairement sur la cuisse droite.
Signe d%orreur : Etant à l’ordre, élever les
deux niains au-dessus de la tête, les paumes
en ayant, les doigts étendus et séparés, — faire
un mouvement du buste et des bras en arrière,
— puis ramener le buste et laisser tomber les
deux bras.
Signe de détresse : Porter la jambe droite
derrière la gauche, incliner le buste en arrière,
ayant placé sur la tête les deux mains, jointes
par leurs doigts entrelacés, les paumes en haut
et, dans cette position, s’écrier :
A moi, les enfants de la V.'. (Veuve) !
Attouchement : 1° Se prendre mutuellement
la main droite, en formant la griffe avec les
doigts, de manière à en serrer la paume ;
2° Se poser réciproquement la main gauche
sur l’épaule droite ;
3° Approcher le pied droit contre le pied
droit par le côté intérieur ;
4° Faire se toucher les, deux genoux droits ;
5° Se rapprocher poitrine contre poitrine.
Ayant ainsi établi le contact des « cinq
points parfaits de la Franc-Maçonnerie », on
prononce alternativettient les trois syllabes du
mot sacré en renversant trois fois, les mains en­
trelacées.
Mot sacré : Commence par une M (Mac Be
Nac) et signifie ; « La chair quitte les os. »
Mot de passe : Commence par un Q. bfom
de montagne.
Marche : Celle du Comp.'. suivie de deux
pas obliques, le premier à droite, le second à
gauche (comme pour enjamber un cercueil dans
l?un et Fautre sens), et d’un pas de rassem­
blement dans la ligne médiane.
-

]^tier.îe^ : Gçlle d’App.'., répétée trois fois.


Age Sept ans et pliis.
Insignes : 1° Tablier blanc, brodé de bleu,
ayant au milieu les lettres M B en bleu ;
2|p Cordon bleu moiré, porté en écharpe de
droite â gauche, ayant au bas une rosette rouge,
à laquelle est suspendu un bijou formé d’une
équerre sur laquelle est un compas ouvert â 45°.
Ç^’U y a loin de ces rites grotesques aux
cérémonies de notre sainte religion, si nobles,
émouvantes et oonsolantes !
Et ce sont ces drôles.*, qui jettent la moque­
rie siir nos offices religieux, sur les honneurs
rendus aux autorités ecclésiastiques, à la croix
et au drapeau !
Et maintenant, rions un bon coup : Je lis
dans Journal de la Maç.'. Univ.'. (1876, p.
172) : « Quant aux momeries de l’Eglise, ce­
lui qui les croit et les pratique est un sot, et
celui qui les pratique et n’y croit pas est un
malhonnête homme 1 » — Ça, c’est envoyé !
Toujours « la paille et la poutre ».
' On se demandera peut-être : « Pourquoi tout
ce ridicule ? » Réponse : 1° La F.*. M.'. étant
l’œuvre de Satan et celui-ci étant le singe de
Dieu, il n’était pas possible que l’imitation
grotesque fût évitée : tel père, telle fille ;
2o.Ün des, buts à atteindre par.là, c’est d’im-
Pî^er une rude discipline aux adeptes, et les
euchaîpér par le ridicule ;
3p Ün'autre but est celui-ci : faire courir la
légende d’après iaquèlle la F.*. M.*. h’est qu’une
associatipn de farceurs, de loufoqup, de gro-
tèsqués et détourner ainsi l’attention de son
coté malfaisant.
"Et l’ôn né saurait nier que la F.*. M.*. a bien
réussi sous cés trois rapports.
d^appelons ici deux jolies déclarations de Quy
de JV^aûpassant et de Jules Vallès :
« |lon dhcle était franc-maçon. Moi, je dé­
clare lés francs-maçons plus bêtes que les vieil­
les dévotes. C’est mon opinion, et je la sou­
tiens. Tant qu’à avoir une religion, l’andenne
nte
« Ces nigauds-là ne font qu’imiter les curés.
Ils ont pour symbole un triangle au lieu d’une
croix, ils ont des églises qu’ils appellent des
loges avec un tas de cultes divers : le rite
écossais, le rite français, le Grand Orient, une
série de balivernes à crever de' rire...
« Ah ! oui, vous êtes des malins ! si vous
me dites que la franc-maçonnerie est une usine
à élection, je vous l’accorde ; qu’elle sert de
machine à faire voter, je ne le nierai jamais ;
qu’elle n’a d’autre fonction que de berner le
bon peuple, de l’enrégimenter pour le faire
aller à l’urne comme on envoie au feu des sol­
dats, je serai de votre avis ; qu’elle est utile,
indispensable même à toutes les ambitions p>
litiques, parce qu’elle transforme chacun de ses
membres en agent électoral, je vous crierai :
C’est clair comme le soleil ! » (Guy de Mau
passant). '
« Des f...aises, votre religion à rebours ! J’ai­
me mieux alors celle des bonnes femmes, que
pratiquait ma tante Marion et que prêchait
mon oncle le curé. Dieu tout court, le Dieu des
martyrs et des héros... ou pas de dieux du tout !
Mais le débaptiser, pour le rebaptiser laïque-
ment « le Grand Architecte de l’Univers »,
qu’est-ce que ça veut dire, à quoi ça rime-t-il ? »
Et s’animant, riant de son gros rire :
« D’abord pourquoi favoriser une corpora­
tion au détriment des autres ? Pourquoi « ar­
chitecte » plutôt que vétérinairecAx forgeron ?
C’est de la faveur, c’est contraire au principe ! .
Et ce jargon, ces emblèmes, ces épreuves co­
miques, ces cérémonies absurdes ! J’aime mieux
dix fois, cent fois, la messe, le bon Dieu de
Noël et les œufs de Pâques ! Comme je pré­
férerais communier le Vendredi-Saint, si c’était
mon idée, pour me faire du bien à l’âme, que
d’aller, selon le rite contraire, m’empiffrer de
saucisson qui me détraquerait l’estomac. »
« Cependant, objectait quelqu’un, vous en
avez été du « Temple », vous, Vallès ?»
« Oui, répliquait-il, j’y suis entré, le temps
de voir ce que c’était et de filer au galop. Si­
gne pour signe, la Croix représente un idéal.
^,55. - „
«nrrefuge, le souvenir d’un grand supplice...
Votre truelle symbolise la solidarité des frin­
gales, la coalition des ambitions, le « tout-à-
ous » des intérêts. » (Jules Vallès.)

19° Ses oripeaux


L’accoutrement des F.'. M.'. dans leurs Lo­
ges et dans certaines manifestations publiques
est vraiment cocasse.
A chaque grade correspond un tablier ou un
cordon différent. Au premier degré (apprenti),
le i tablier, très petit, est en peau de cochon. Ce
nfest pas une farce, c’est la vérité (1). Ces ori-/
P,eaux sont généralement terminés par des « bi.
joux», c’est-à-dire des objets d’ornement (truel­
le, équerre, aigle à deux têtes, poignard, trian­
gle, etc... de petite dimension).
Le tablier du 3e degré, plus grand, est en
peau. (Pour le désigner faut-il dire : « ta­
blier de maître en peau ou tablier en peau de
maître ? » C’est aussi embarrassant que le cas
proposé à un peintre en bâtiment. Il s’agissait
d’une enseigne pour un établissement de bains
à vingt centimes, pour soldats, et dont les bai­
gnoires étaient à fond de bois. Fallait-il met­
tre : « Bainsà fond de bols pour soldats à 4
soth, ou bien : Bains à 4 pous pour soldais
à fond de bois ?)
Le tablier de Kadosch, peint sur satin, porte
l’échelle écrasant le serpent à trois têtes dont
l’une porte la tiare, l’autre la couronne, la 3«
un glaive (le pape, le roi, le soldat) ; en ou­
tre, on y voit la tour de Babel, un arbre avec
la cognée ; au bas, un bijou de Kadosch (étoi­
le à 7 branches et un soleil) et le bijou de Rose-
Croix (poignard).
Les Sœurs.'. Maçonnes ont des oripeaux ana-
logues à ceux des F.'., le tout en bleu, blanc
et or. Elles ont de plus une jarretière avec ces
uiots : Silence et Vertu.

(1) C’est à propos de ce tablier fjue le socialiste Janvion a


lancé la fameuse apostrophe contre ces « macaques grotesques
qui portent sur le nombril un tablier en peau de cochon I »
Ççs, Qrtpeawç sojjt cpuy^rte de peiu^yes ou
de
„ broderies^ d’up .QvmKnîtctnA emprunté 'x
HNivi symbolisme 'à )i«
la
Bible.
On y voit Jéhovah, Adam et Eve, le Serpeni
la pomme l’échelle, le pélican, la croix, le trianT
gle avec un œil au centre, la ruche et les abeili
les, la tête de mort, etc. etc.
Quand on songe à toutes ces exhibitions gro-
tesques, on éclate de rire devant ces lignés du
F. . Bernardin ; « Le jour où vous porteriez
une atteinte au symbolisme maçonnique. Vous
auriez tué d’une façon définitive le Grand
Orient » J — et cellés-ci, meilleures encore,
d’un évêque protestant franc-maçon : « Nés
symboles sont lés vases sacrés où le Saint des
sainte ést conservé et exposé aux regards deS
initiés. Telles sont les perles que l’on profane­
rait si'on lés jetait devant les animaux immon­
des. »
Et dire que ce sont ces pitres, si étrangement
harnachés, qui osent {Bull, du G.'. O.'. de
1897, p. 214) reprocher aux curés et religieux
« de s’habiller en carnaval toute l’année, au
lieu dé ne lé fairé que lé jour du mardi gr^fô. »
Quant à nous, nous sommes de l’avis dü so­
cialiste Jarivion : « Je préfère un curé dont
la vie est publique et qui porte franchement
la soutane, qu’un franc-maçon qui cache son
tablier.' »

20“ Ses serments et ses secrets


La Franc-Maçonnerie est une société secrète.
On; peut même dire que le secret est une de
ses lois fondamentales : elle ne vit et ne sub­
siste que par le secret. . .
L’un des premiers serments que doit prêter
l’initié est le serment du silence. Voici çornmént
la chose se passe dans les Loges dé l’Obédién-
cé du Grànd-Orient
Le vénérable au. profane quf prête serment d’apprenti.
— Citoyens, étendez votre main droite sur ce livre de
la lo« raaç. ‘., sur ce glaive et sur cette équerre, je
vais vous lire la formule de votre obligation.
Obuoatiôn : « Sur qe glaive, symbole de l’honneur ;
sur cette équerre, emblème de la rectitude et du droit ;
sur ce livre de la loi des F.'. M.'., qui sera désormais
la mienne, je m’engage à garder inviolablement le se-
cret maçonnique, à. ne jamais rien dire ni écrire, sur ce
que j’aurai pu voir ou entendre dans les assemblées
de la M.'. et surtoute question pouvant intéresser l’O.'.,
à moins que je n’en aie reçu la permission expresse'et
seulement de la manière qui pourra m’être indiquée.
« ...je consens, si jamais je venais à manquer à ces
engagements^, à subir les peines méritées par mon in­
dignité et à ce que ma mémoire soit en exécration à
tous les Maçons. »
La formule en usage dans là Maçonnerie
écossaise est beaucoup plus truculente ; elle
sent le carbonarisme à plein nez. L’apprenti
doit prêter le serment suivant ;
« Moi..., de ma propre et libre volonté, en présence
du Grand Architecte de l’Univers, qui est Dieu, et' de
cette respectable assemblée de Maçons, je jure et pro­
mets solennellement et sincèrement de ne jamais révé­
ler aucun des mystères de la Franc-Maçonnerie qui
vont m’être confiés...
« Je préférerais avoir la gorge Coupée, être enterré
dans les sables de la mer afin que le flux et le reflux
m’emportent dans un éternel oubli, plutôt que de
manquer à ce serment !
,« Que le G.'. A.', de m,*. me préserve d’un tel
malheur et me soit en aide. Àtnen ! »
La formule imposée au compagnon est plus
terrifiante encore :
...« Si jamais je deviens parjure, puissé-je avoir le
cœur arraché, le corps brûlé et mes cendres jetées au
vent, afin qu’il ne soit plus mémoire de moi parmi les
Maçons.
« Que le O.■. A.', me préserve d’un tel malheur !
Amen »
Le croirait-on ? La perspective d’une fin
aussi horrifique ne suffit pas toujours à im­
poser aux FF. ■. le respect de la loi du silence
et, s’il y a parfois des fuites à l’Etat-Major,
il y en a beaucoup plus fréquemment encore
dans les Loges.
11 y en a même si souvent et de si no'mbreu-
ses, qu’à chaque Convent, les hauts dignitai­
res de l’Ordre et les délégués des divers Orients
passent leur temps à les boucher.
Ils n’y réussissent pas toujours.
Le Bulletin du Grand Orient et tous les jour­
naux maçonniques sont pleins de gémissements
sur les indiscrétions qui se commettent en dé­
pit des « tuilages » les plus sévères et du re­
doublement de zèle qu’apportent les FF.'. Sur­
veillants et les FF.'. Terribles dans l’exerfice
de leurs fonctions. Ceux de mes lecteurs 'qui
voudraient avoir une documentation un peu com­
plète sur ce point, trouveront de très curieuses
citations dans une étude de M. Dasté, sur le
Secret Maçonnique, publiée par la Franc-Ma­
çonnerie démasquée.
Rappelons seulement l’affaire des fiches co­
piées par Bidegain, au local même du Grand-
Orient et que Guyot de Villeneuve lut du haut
de la tribune de la Chambre.
Rappelons enfin les nombreux documents se­
crets publiés par l’abbé Tourmentin, M. de la
Rive, etc., et qui leur étaient remis par des F.'.
M.'., moyennant finances, bien entendu.
Ce qui est particulièrement grotesque dans
ces serments terribles, c’est que la plupart de
ceux qui les profèrent n’ont jamais eu et n’au­
ront jamais connaissance du moindre secret,
pour la bonne raison qu’ils restent la vie du­
rant au degré (celui des poires qu’on suce,
mais auxquelles on ne confie rien)..., ou que
même, dans les degrés supérieurs, on se méfie
d’eux !
Reproduisons ici, pour la joie de nos rates et
la honte de la secte, le célèbre récit du F.'. An-
drieux, ancien Préfet de police et ex-F.'. M.'..
L'Acacia m'est connu
Quand, pour la première fois, j’entendis prononcer
cette formule « l’Acacia méconnu », je' prenais en
compassion l’arbre qui fleurit aux derniers mois du
printemps et répand dans les airs son parfum embau­
mé ; je le plaignais sincèrement d’être ainsi méconnu et
je ne comprenais pas les raisons de sa disgrâce. J’ai su
depuis qu’il fallait écrire m’est connu et que ces trois
mots avaient cette signification mystique : je connais
les secrets de la Franc-Maçonnerie ; je suis franc-
maçon !
Je veux dire ici comme l’acacia me fut connu.
-
J'avais un confrère distingué par son talent autant
que par la fermeté de ses convictions républicaines
C’était Le Royer qui fut depuis procureur général,
membre de l’Assemblée nationale, sénateur, garde des
Sceaux, président du Sénat. 11 était vénérable, c’est-à-
dire le président de la régulière Loge le Parfait
Silence, ainsi nommée sans doute parce que la plupart
de ses membres étaient avocats.
Le Royer me proposa de m’amener à sa Loge. Par
déférence pour mon ancien, la curiosité du mystère
s’en mêlant, j’acceptai. C’était en l’an 1863....
Mon ordination s’accomplit suivant le rite accoutu­
mé. Avant que mes yeux; s’ouvrissent â ta lumière de
l’Orient, je dus passer par de terribles épreuves.
Des frères inconnus s’emparèrent de ma personne,
me mirent un bandeau sur les yeux ; puis, dans les
ténèbres des couloirs et des escaliers, par de brusques
secousses, ralentissant ou précipitant ma marche, me,
conduisirent en un lieu souterrain. Peut-être des ou^
bliettes ?
Là, ils me délivrèrent du bandeau. A la lueur vacil­
lante d’un porte-flambeau, j’aperçus des murs tapissés
de têtes de morts et de tibias humains placés! en croix
de Saint-André, comme pour figurer le signe algébri­
que de la multiplication. Sur ma tête, une voûte, blan­
chie à la chaux ; pas de fenêtres, pas d’ouverture
autre que la petite porte par laquelle j’étais entré eu
me baissant.
Pour mobilier, un escabeau et une table en bois
blanc.. Sur Cette table, un morceau de pain noir et
une cruche pleine d’eau ; à côté un encrier, une plume
et du papier : tout ce qu’il faut pour faire un testa­
ment
Les frères inconnus me dépouillèrent de ma montre,
de mon porte-monnaie, de tous les objets d’or et d’ar­
gent que je pouvais avoir. Après quoi, ils m’inviitèrent
à écrire mes dernières volontés.
. Je pris la liberté de leur faire remarquer que^ puis­
qu’ils m’avaient tout pris, je n’avais plus rien à léguer.
Aucun sourire n’altéra la gravité composée de leur.s
visages ; ils se retirèrent, me laissant en proie à mefe
méditations parmi ces débris humains. Le papiier que
j’avais sous les yeux contenait un questionnaire philo­
sophique, auquel je répondis de mon raiieux.... Plus
bas, à l’article testament, j’écrivis ; « Je lègue mes
dettes à ma famille et le reste aux pauvres. »
J’avais vingt-trois ans; était-ce une suffisante excuse?
La porte basse lourdement roula sur ses gonds ; les
frères inconnus replacèrent le bandeau sur mes yeux ;
puisj à travers les mêmes escaliers et les mêmes cou-
Mre, impMinarit à ma marché lës mêmes klluéfe sac­
cadées, ils me ooridüisirent dàns lai grande salle dii
temple.
Rompant uii religieux silence par trois coups de
maillet, le vénérable prononça des paroles solennelles
et, toujours dirigé par mes impassibles bonducteurs, je
fis lès « voyages symboliques ». Passant au milieu
d’une double haie d’hommes armés, j’entendais le cli­
quetis des épées entrechoquées, je courbais la tête
sous « la voûte d’acier ». Sorts mes pas, s’âllutnaierit
des flammes bizarres, roiiges, vertes, jaunes.;.
Après chaque voyage, le vénérable m’interrogeait
sur les Impressions que j’avais ressenties. Il voulait
bien me dire que les épreuves auxquelles j’étais sou­
mis n’avaient pas pour but de m’effrayer : qu’elles
étaient destinées à appeler mon attention sur leur si­
gnification sÿrhbolique.
Un calice me fut présenté ; on m’expliqua qu’il
contenait « le breuvage d’amérttime » ; jé bus sans
crainte du poison ; ma confiance ne fut pas trompée ;
« le breuvage d’amertUme » n’était autre que ce liquidé
apéritif, qui, sous le norit de vermouth, à Paris comme
à Turin, remplacé l’absinthe.
En même temps que moi et soumis aux mêriite
épreuves, était candidat à l’Acacia mon confrère É.
Milliaud. Le vénérable lut nos réponses au question­
naire ; ce fut l’occasion d’un lon^ débat philosophique.
En écoutant Milliaud, les maçons, accoutumés à en­
tendre sur les mêmes sujets des dissertions de Voya­
geurs de commerce, crurent que le divin Platon était
descendu parmi nous.
Quand vint le tour du testament, mon éminent amî
Le Royer, qui protégeait mes jeunes années et souriait
à mes espiègleries, s’abstint de lire In extenso là dispo­
sition irrévérencieuse que j’avais signée.
— Profane, dit-il, votre testament contient un souve­
nir pour votre famille et une disposition en faveur des
pauvres. Cet acte répond aux sentiments de piété fi­
liale et de généreuse philanthropie dont sont animés
tous les maçons.
Après quoi, nous fûmes admis au serinent solennel.
Tenant à la main un compas ouvert en équerre, l’üne
des pointes dirigée vers le cœur, nous répondîmes
affirmativement à la question du vénérable :
« Promettez-moi de ne rien divulguer des mystères
de la Franc-Maçonnerie, sous peine d’avoir la tête cou­
pée, la langue arrachée, té corps jeté dans l’océan pour
être éternellèment roulé par le flux et le reflux de la
mer ?»
Si le vénérable avait dit simplement : « Promettèz-
- «4 -

vous dfi. ne rien révéler de ce que vous v^rez ou de


ce que vous enténdrez ici », je me serais fait àmjputèi'
les deux mains plutôt que d’écrire cette page dé mes
Souvenirs. Mais quand il eut ajouté « sous peine d’avoir
la tête coupée, la langue arrachée, le corps jété dans
l’océan, pour être, éternellement roulé par le flux et le
reflux », je me rappelai que j’étais dans un « atelier »
et que les maçons, oom_me les peintres, aimaient à rire.
A part quelques variantes, ce récit n’est pas inédit
Publié pour la première fois sous ce titre : Pour voir
si j’aurais la tête coupée, il souleva la feinte indignation
et la colère plus sincère des fi/s de la veuve, en style
plus simple : des franesrmaçons. On m’accusa d’avoir
vi olé in on serment, et la régulière Ijoge fulminâ
contre moi l’excommunication majepre....
(Louis Andr eux : Souvenirs d’un
Préfet de police : A travers la République.)

21” Ses mensonges


En voici quelques échantillons que nous nous
contentons de reproduire sans commentaires :
ils sont assez évidents par eux-mêmes :
Pie IX franc-maçon (voir plus haut, p. 4).
Le soi-disant milliard des congrégations prb-
mi^ à la classe ouvrière, mais qui n’a sérv
qu’aux F.'. M.’. tels que Mîllerarid et autres
requins de la chicané.
« Le genre humain ne sera heureux que quand
on aura étranglé le dernier roi avec les boyaux
du dernier prêtre. » (D’Alembert.)
« L’éducation cléricale engendre l’ignorance,
la misère et le fanatisme qui font périr les
grandes nations. » (F.'. Cuénot.)
« La Congrégation a pour but d’anéantir la
personnalité de ses membres. » (F.'. Chautemps,
à Tours.)
Le Préfet de l’Aisne, s’inspirant du discours
prononcé à Beaune par le général André, ter­
minait une allocution qu’il adressait aux élèves
des écoles primaires laïques, le pur de la ^dis­
tribution des prix, en disant : « Vous êtes,
seuls, les vrais enfants de la France. » — Peu
de jours auparavant, dans une circonstance ana­
logue, devant les écoliers de Veyrat, dans le
Lot, le citoyen Cocula ne provoquait-il pas les
— 6^ —
applaudissements d’un autre préfet, en s’écriant ::
« Seuls, les: instituteurs laïques peuvent former
des esprits libres ; à d’autres, ajoutait-il, le
soin de former des âmes pour la servitude. »
Quelques mensonges du F.’. Bernardin (dans
le Précis... déjà cité) :
La F.‘. M.a pour constante préoccupation
de diminuer sans cesse les tendances égoïstes
afin de rendre la vie sociale toujours plus juste,
toujours plus fraternelle, toujours plus douce (1)
(p. 8) ; — on peut dire que la F.‘. M.absor­
be les faibles clartés éparses autour d’elle,
les purifie, les condense et en fait des rayons
lumineux qui éclairent le monde (p. 10) ; —
elle reste le flambeau qui continuera à recher­
cher la vérité et la force qui fera régner la
justice (p. 38) ; — les F.'. M.n’ont jamais
tué ni fait tuer personne (p. 63) (quel culot ! ) ;
— je n’ai rien trouvé pour ou contre cette
affirmation (Pie IX franc-maçon) (p. 64) ; —
l’équerre que nous portons comme le symbole
de la rectitude de nos actions ; le tablier qui
représente la vie laborieuse et l’activité utile ;
les gants blancs qui expriment la candeur, l’in­
nocence et la pureté de nos actions ; la truelle
qui sert à cacher les défauts de nos frères ;
tout se rapporte à la bienfaisance et à l’ave-
irir de l’humanité et, par conséquent, n’expri­
me que les qualités qui nous distinguent.....
(p. 167-168).»
Pour qui connaît la malfaisance en essence
et en actes de la F.’. M.'., c’est là un monu­
ment colossal de mensonge et de tartuferie ! ! !
Le F.'. Brisson, en 1872, parlant des Congré­
gations, déclarait solennellement « qu’il ne pour­
rait jamais venir à la pensée d’aucun républicain

(1) Ceci est vraiment lo combie de la tartuferie mac.-., car


Bernardin, 33% a, à lui seul, tiiouchaidé plus de 100 de nos
meilleurs ofticiers de la frontière de l’Est. — C’est le raéiao
« bon apôtre » qui m’a (ait poursuivre, condamner, saisir et,
par là, acculé à l’exil de -1904 à 4907, avec ma (emuie et nos
deux enfants (Yvonne, 4 ans, et Kené, Il moisj. parce que
j’avais commis lo crime de lèse-maçonnerie en défendanï con­
tre cette Secte abominable ma Foi et ma Patrie.' ,
-•63 —

de restreindre ou quoi que ce soit lé droit d^as-


sociation».
« Notre devise est : Liberté, Egalité, Fra­
ternité. » (F.'. Martin.)
Dans l’enquête des CahierscontemporaitisX%
impasse de Conti), par Fernand Divoire, le FJ‘.
André Lebey a le culot de répondre :
« Rien n’est plus mensonger... que la lé­
gende qui représente la franc-maçonnerie vouée
avec acharnement à l’apostolat le plus néga­
tif. Elle n’a jamais empêché de croire personne,
bien au contraire. Elle respecté toutes les cro­
yances sincères, elle n’écarte d’elle-même que
les superstitions et les fétichismes. »
Dans ses statuts, la F.'. M.’. affirme qu’elle
est une société de bienfaisance, qu’elle ne fait
pas de politique, qu’elle respecte la religion.
Ce sont là trois cyniques mensonges que nous
réfuterons dans le 2^ tome de cet ouvrage.
Chaque mot de ces fameux masques-statuts
est un mensonge.
Un détail comique : Même quand ils disent
la vérité, les F.'. M.'. trouvent moyen de men­
tir. Sans doute, ils disent vrai quand ils affir­
ment qu’avant la Révolution la F.’. M.’. comp­
tait des adeptes parmi les religieux, les curés,
les chanoines, les abbés, les évêques, mais, par
contre, ils mentent cyniquement quand ils pré­
tendent que saint Jean-Baptiste de la Salle,, fon­
dateur des Frères des Ecoles chrétiennes, cano­
nisé il y a quelques années, faisait partie de
la Loge maçonnique le Contrat social, fondée
par Helvétius, et qu’il présida plusieurs fqis
même les travaux en l’absence du vénérable.
On se demande d’où peut provenir une affir­
mation aussi étrange. Nous croyons avoir trouvé
la clé de cette énigme.
Avant d’être béatifié par l’Eglise, chaque
saint, dont la cause est introduite en cour de
Rome, porte le nom de vénérable. De ;plus>
les initiales du prénom de La, Salle sont J..ef B.,
les consonnes sacrées qui, dàris. là Loge, ortlent
les deux colonnes symboliques, Jakin et Bofiaz.
Ces lumineuses remarques auront, sans doute,
alimenté « l’érudition du haut dignitaire. , »
qui a Ikhcé ce canârtl, et il en à conclu : Plus
de doute, le vénérable de la Salle était franc-
maçon. « Cher frère.'., décidément, vous avez
trop, d’esprit,_ vous ne vivrez pas ! » — Et,
de fait, il en est mort. La vérité, c’est que J.-B.
de la S>alle était vénérable de l’IEglise catho­
lique et non de la F.'. M.'., Église de Satan,
hîqtez d’ailleurs que saint J.-B. de la Salle est
mort en 1719 ; pr, Helvétius naquit en 1715:
il avait 4 ans alors. Enfin, la première Loge.',
française fut fondée à Dunkerque, en 1721.
A part cela....
Leur vie de « taupe » est un mensonge fla­
grant. Dans la première condamnation de la
F.'. M.'., le 28 avril 1738, le Pape ClémentXll
déclare que « si les Loges ne faisaient pas le
mal, elles n’auraiènt point la haine de la lu­
mière. »
« Éh ! mes FF.'., à quoi bon vous cacher si
vous faites le bien ? » (Paroles du franc-ma­
çon F,'. Qoffin, dans le journal de la Franc-
'Màçàmerie Belge,) —- Quel naïf !
« Il n’y a que les fripons qui craignent les
réverbères », disait jadis le F.'. Camille Des-
moulins lui-même ! — Tu parles !
Vous voyez que la vérité sort parfois malgré
eux de la bouche des. Enfants... de la Veuve.
Leurs grades eux-mêmes sont des trompe-
l’œil. Ce ne sont pas toujours les hauts gradés
qui ont le vrai secret. Il peut y avoir, outre le
secret des délibérations ordinaires, des secrets
purement formalistes, que l’on confie aux gra­
dés pour leur faire croire qu’ils savent quel­
que chose : mais les secrets importants ne
sont tenus que par quelques meneurs.
M. Jean Bidegain {Masqués et Visagès ma­
çonniques, p. 14-15) prend soin de distinguer
entre les hauts gradés et les vrais meneurs:
ta réception aux grades de la franc-maçonnerie, aux
grades Rosé-croix, de ChevaUer Kadosch ou de
.Qfond Inspecteur : général ne signifie pas le moins du
monde que le bénéficiaire de cette admission soîl
davantage initié que beaucoup de simples maîtres.
En France, 31es, 32es 33es ^nt le plus souvent de
fort piètres personnages, de condition sociale iflféiîeure
— -65 —
et dénués d’instruction. Par contre, certains présidents
du Conseil de l’Ordre ne furent initiés qu’au grade' de
maître, comme Louis Lucipia, ou au 18= degré, comme
Lafferre.
Là encore, la francrmaçonnerie trompe le public et
ses adeptes eux-mêmes. L’initiation n’est plus aujour­
d’hui proportionnelle au grade régulièrement conféré
et publiquement avoué. L’Ordre maçonnique est dirigé
par des hommes dont on lit rarement le nom sur les
annuaires officiels, et, en France comme en Alleîmagne,
en Italie, en Espagne, en Portugal ou dans l’Amérique
latine, bn lâche volontiers la bride aux ignorants qu^
s’imaginent, en luttant contre les hauts grades, « démo­
cratiser la franc-maonnçerie ».
Un des pltts cyniques mensonges de la F.'.
M.’. est celui qui consiste à dire qu’elle n’est
qu’une société de bienfaisance. A quoi nous ré­
pondrons avec l’ancien préfet de police An-
drieux, ex-F.'. M.'. : « Quand on veut s’asso­
cier poüîr faire le bien, point n’est besoin d’é­
preuves, ni d’attouchement, ni de huis-clos. Ou­
vrez vos temples, vendez au profit des pauvres
les ornements singuliers qui les décorent, par­
lez comme tout le monde, soyez simples et
non grimés ; surtout n’ayez pas l’imperti­
nente prétention d’empêcher qu’on rie un peu
de la FrancrMaçonnerie, dans ce siècle qui ne
croit à rien. »
Une objection. — On nous dit : « Pourquoi
tantôt acceptez-vous les dires et les écrits des
F.'. M.'., et tantôt les rejetez-vous ? »
La réponse est bien simple : « Nous accep­
tons les dires des F.'. M.'. quand leurs actes
les confirment, — et nous les rejetons dans le
cas contraire. »

18S“ Quelques mufleries maçonniques


L’abbé Loisy, après la condamnation de cinq
de ses ouvrages par le Saint-Office, rompit avec
PEglise. Aussitôt, le F.'. Doumergue, alors mi­
nistre de l’instruction publique, attribua à Fhe-
rétique la chaire d’histoire des religions au Col­
lège de France. — Quel tact !
Maître Aliboron. — Maurice Barres racon­
tait cette histoire authentique :
- 66 —
La scène se passait dans l’école d’un petit pays, tout
auprès de Paris.
L’instituteur est marié. Sa femme se charge des
enfants, garçons et filles, au-dessous de six ans ; et
lui, des enfants de six à treize ans. Il est secrétaire de,
la mairie, ce qui ajoute à son influence, et de cdttq
influence il use abondamment. Tout enfant que ses
parents envoient à la messe est prévenu que, s’il y per­
siste ou s’il fait sa Première Communion, il sera privé
du certificat d’études. Les parents n’osent pas se
plaindre : les représailles du maître porteraient sur
leurs enfants ; d’ailleurs, à qui s’adresseraient-ils ?
L’autre jour, une petite fille de sept ant, qüi avait
commis la faute d’aller à la messe le dimanche, a reçu
l’ordre de monter sur une table en pleine classej et de
réciter le Pater.
— Notre Père qui êtes aux cieux...
•— Comment, ton père est aux cieux ! mais je viens
de le voir passer sur la route...
Toute l’école riait.
— ...Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien...
— Tiens ! ce n’est donc pas ton père qui te donne le
pain, lui qui est boulanger ?
La petite suffoquait d’embarras et de peur. Elle dut
aller jusqu’au bout.
Le dimanche suivant, elle se rendit encore à la
messe. L’instituteur la fit remonter sur la table... Non',
Messieurs, je ne veux pas vous dire le nom, ni le paj^
de ce maître goujat ; nous l’appellerons, si vous vou­
lez, maître Aliboron.... 11 exigea que cette fois l’enfant
récitât son Ave Maria.
— Je vous salue, Marie...
— Tu la connais donc cette femme, pour la saluer ?
On ne salue que les femmes qu’on connaît
Alors un garçon de dix ans se leva et dit à l’insti­
tuteur que ce qu’il faisait était très mal, que la maman
de la petite fille ne permettait pas cela.
Messieurs, par notre lâcheté, voilà comment on traite
en France des petits enfants français.
Si je cédais au flot des pensées qu’une telle histoire
suscite en moi eï que je vois envahir votre immense
auditoire, je ne m’écarterais pas de cette bdlle anec­
dote, si pleine de sens, si pleine de honte' et pourtant
de noblesse ; j’y trouverais ma conférence entière,
tous les motifs de l’indignation que je veux vous
communiquer et de la résolution où nous devons
aboutir.
II est une Congrégation laïque, secrète, illé­
gale, politique, irréligieuse, internationale, anti-
- 61 -
française, hypocrite et sectaire, qui s’acharne
diaboliquement contre nos congrégations reli­
gieuses si bienfaisantes ; c’est la Franc-Ma­
çonnerie.
Elle a volé leurs biens (le soi-disant milliard
« liquidé » par Millerand et autres requins et
qui s’est réduit à 25 millions, produit net).
En réalité : il se montait à 381.525.400 fr.
Ce vol, comme toutes les lois néfastes de la
République, a été imaginé, étudié,' décrété dans
les Loges.
Convent de 1896 : « Il faut frapper les Con-
grégatiohs dans leurs biens, confisquer leurs
propriétés au profit de la nation. »
Autre muflerie, justement flétrie par Henry
Bordeaux :
« La grande Révolution n’avait pas trouvé
ce raffinement de notre civilisation : exploi­
ter le souvenir des moines qu’elle chassait. A
la Chartreuse, on paye à l’Etat un droit de ré­
gie pour faire le tour du propriétaire. »
De plus, la F.'. M.‘. a interdit aux Congré­
gations d’enseigner, alors que rt’importe quel
F.’. M.'., fût-il un être abject, peut être institu­
teur, professeur, directeur d’école, pourvu qu’il
ait les diplômes ad hoc.
Enfin, le séjour en France est interdit aux
Congréganistes.
Ce sont là deux autres iniquités à abroger
radicalement, sans oublier que la Société se­
crète, illégale et malfaisante de la F.‘. M.'. doit
être absolument interdite.
Mais quels « mufles » que ces F.‘. arborant
quand même la fallacieuse devise : Liberté,
Egalité, Fraternité !
Le F.’. Gambetta n’a pas eu honte de dire, en
parlant des Français sortis des écoles catholi­
ques :
« Quand vous aurez fait appel à l’énergie
d’hommes élevés par de tels maîtres, quand
vous voudrez exciter en eux les idées de sa­
crifice, de dévouement et de patrie, vous vous
trouverez en présence d’une espèce humaine
amollie, débilitée. »
Amollis et débilités, les millmns d’orateurs,
- 68 -

philosophes,, écrivains, poètes, artistes, auteurs


dramatiques, historiens, mathématiciens, astro­
nomes, chimistes, physiciens, médecins, chinir-
giens, naturalistes, géologues, minéorologistes,
biologistes, voyageurs, explorateurs, géographes,
archéologues, grands capitaines, marins fameux,
etc. etc., dont , les talents, le génie et la gloire
brillent comme des étoiles au ciel de la science
et de la foi, et qui furent instruits et formés
par des prêtres ou des religieux (1) ?
Ernest Renan a • lancé, lui aussi, une bourde
analogue et d’une idiotie pareille, à propos
des jésuites éducateurs. Voici cette saleté, bien
digne de l’auteur de la mensongère et sacri­
lège Vie de Jésus :
Dans son livre La Réforme intellectuelle et
morale de la France, publié au lendemain de
la défaite de 1870, et qui renferme des pages
parfaites, je relève (p. 97 de l’édition in-8o
Calmann-Lévy), cette monstrueuse et cocasse
prophétie :
« Le catholicisme est trop hiératique (?) pour
donner un aliment intellectuel et moral à une
population ; il fait fleurir le mysticisme trans­
cendant à côté de l’ignorance ; il n’a pas d’ef­
ficacité morale ; il exerce des effets funestes
sur le développement du cerveau. Un élève des
Jésuites ne sera famais un officier susceptible
d’être opposé à un officier Prussien ? un élè­
ve des écoles élémentaires catholiques ne pourra
jamais faire la guerre savante avec les armes
perfectionnées. »
Vous entendez bien : Un élève dés JésuUès
ne sera famais sdsceptible d’être opposé à un
officier Prussien, savant parce que fils de Lu­
ther !
Ouvrons maintenant le Foch de Raymond Re-
couly (pages 24 et 25), nous y lisons ceci :
« Il — le père de Ferdinand Foch — revint à
Valentine et envoya ses enfants au séminaire de
Polignan. Gabriel et Ferdinand y achevèrent
leur seconde...
(1) Voir, sur ce sujet, ma brochure : Un Uéconforl pour les
croyants, une lumière pour j(ous, 2 fr. ; et mon volume
Le trésor des croyants, 3 lr.,6o franco.
«... C’est dans une école de Saint-Etienne,
le Collège Saint-Michel, dirigé par les Jésuites,
que le jeune Ferdinand passa son baccalauréat.
Après son baccalauréat, Ferdinand Foch est en­
voyé au Collège de Saint-Clément, à Metz, où
les Jésuites 's'étaient fait une grande réputation
pour la préparation aux écoles militaires, Saint-
Cyr et Polytechnique. »
Et, comme bouquet, reproduisons cette dé­
claration de Renan (discours à la distribution
des prix de Louis-le-Grand, en 1883) : « La
Barbarie n’aura jamais d’artillerie ! ! ! »
Les 380, 420, Berthas et Gothas ont répondu,
hélas ! ! ! Vraiment, il est fameux le « flair »
d’« artilleur » de l’auteur de la méprisable Vie
de Jésus !
Le F.‘. Merlou, de honteuse mémoire, bour-
reur de crânes et vil politicien, étant mort re­
pu d’honneurs (et non à.'honneur), la F.’. M.'.
a fait graver sur sa tombe, au cimetière de
Saint-Sauveur (Yonne), ces mots en lettres d’or :
« Il a passé en f aisant le bien. »
Lfn cimetière, cependant, me semble-t-il, est
un endroit assez mal choisi pour de pareilles
plaisanteries insultant les vivants et les morts.
Ecoutez le F.'. M.'. Lafargue, dans son livre
Le Droit à la paresse : « Les Indiens du Bré­
sil tuent leurs infirmes et leurs vieillards... ;
tous les peuples primitifs ont donné aux leurs
ces preuves à’affection ; combien dégénérés sont
les prolétaires modernes ! »
Tel est le cri abominable de Satan et de ses
adeptes dans leur rut de cruauté et de haine !
Enfin, les morts eux-mêmes ne sont pas à
l’abri de ces mufles. Lisez ;
C’était le 9 septembre 1883, après la mort
de l’admirable comte de Chambord, ce modèle
achevé des princes chrétiens.
Le deuxième surveillant de la Loge Lés Hos­
pitaliers de Saint-Ouen, le F.'. Audrin — qu’on
retienne ce nom, digne d’être mis au ban par
tous ceux qui sentent quelque chose battre
dans leur poitrine, — le F.’. Audrin « a bu à
la santé de la mort du comte de Chambord ».
Et tous ces hommes, toutes ces femmes, tous
- 7à -
ces enfants ont trouvé spirituelle, charmante,
très drôle, cette insulte à la quadruple majesté
de la mort, du malheur, de la royauté qui a
fait la France, et de la grandeur morale qui a
forcé Funivers à s’incliner devant ce roi sans
sceptre et sans couronne, plus grand que les
monarques victorieux. « Ce toast, continue le
compte-rendu (1), a été couvert d’applaudisse­
ments et de rires ; ce trait d’esprit méritait
bien ça, malgré le paradoxe. »
A Levallois-Perret, le F.‘. Bouju, Préfet de
la Seine, a présidé l’érection d’un monument
aux morts dû au F.'. Yrondy. Ce monument
est odieusement antimilitariste. Le symbolisme
crève les yeux. C’est un appel à l’insurrection,
c’est la glorification du défaitisme.

Tout cela est»il vrai 7


Voici mes preuves :
1° J’ai puisé une grosse part de ce que j’ai
affirmé ci-dessus dans les ouvrages du F.'. Ra-
gon, du F.'. Bernardin et autres F.’. ; dans
ceux d’Eckert, de M. de la Rive, de l’abbé
Tourmentin, d’André Baron (Louis Dasté), du
P. Deschamps, de Claudio Jannet, dans les En­
cycliques des Papes, etc. ;
2o J’ai utilisé les bulletins maç.'., les docu­
ments secrets qui nous sont arrivés par des « fui­
tes » ;
3° J’ai compulsé les révélations d’éx-F.‘.M.'.,
tels que Jules Vallès, Bidegain, Copin Alban-
celli (18e), Andrieux, Vigneau, Dimet, Marquès-
Rivière, etc....
4° J’ai à ma disposition une admirable col­
lection d’oripeaux et ustensiles raaç.‘. ;
5° Des prêtres m’ont fait part des confiden­
ces à eux faites par des F.désireux de quit­
ter la secte ;

(1) La République maç.-. du 30-9-83.


71
6» Des centaines de milliers de Français, en
plein Paris, lors des obsèques de V. Hugo et
lors du transfert des restes de Jaurès au Pan­
théon et au piteux cortège du 14 juillet 1935,
à Paris ont vu défiler des hordes de F.'. M.'. et
de S.‘. M.'. affublés de leurs oripeaux ;
7° Un soir, à Neuilly, allant donner une con­
férence, je me trompai de numéro et arrivai
jdans Fimmensé couloir d’un hôtel. 11 y avait
une grande réception maç.‘. Et j’ai vu un grand
nombre d’hommes et de femmes harnachés des
oripeaux rituels ;
8» Le Bottin (Paris, Professions, t. II) don­
ne (pages 3143-3144, pour 1935, des renseigne-
Iments concernant le Grand-Orient de France
1 (conseil de l’Ordre et Grand collège des Ri­
tes), avec les noms des titulaires ; — le Rite
écossais (Suprême conseil et Grande Loge de
France) ; — VOrphelinat maçonnique, —les
Loges Etoile polaire. Fédération maç.'.. Fédéra­
tion universelle. Bienfaisance et progrès, la Rai­
son, — enfin, les adresses de fournisseurs d’ori­
peaux, ustensiles et livres maç.'. ;
9° Voici un aveu bien précieux : « Le 12 dé­
cembre 1926, à la L.'. « VEquité », le Vénéra­
ble, le F.'. Collaveri, traita un sujet qui nous a
laissé quelque peu rêveur. Voyez plutôt : « Qui
doit veiller à ce que les admissions « ne révè­
lent pas un caractère inconvenant ? » La ques­
tion est troublante. Mais que peuvent bien
faire les FF.'. Experts et Maîtres des Cérémo­
nies pour qu’il puisse y avoir des inconvenan­
ces au cours d’une initiation ? Et le Vénéra­
ble lui-même, qui préside à tout, comment peut-
il souffrir de tels manquements à la dignité et
à la gravité de l’initiation, au cours de laquelle
le profane doit enfin voir luire la « Lumière » ?
{Les Cahiers de l’Ordre, 25 mai 1927) ;
lOo Le F.'. Lebey, un des plus hauts digni­
taires de la Secte, vient de publier un ouvrage
{Documents du temps présent : ta Franc-Maçon-^
nerie), contenant plusieurs centaines de pho­
tos qui représentent les oripeaux et ustensiles
en usage dans la F.'. M.'. ;
llo Enfin, une Revue judéo-maçonnique ita-
lienne, VArchivio generale di neurologia, psi-
chlatria e psicoanalisi, a porté ce témoignage sur
mes ouvrages et leur documentation :
« Violent et virulent réquisitoire contre la
Maçonnerie dont l’auteur montre qu’il connaît:
parfaitement les diverses branches européen­
nes, les grades, partie des rituels d’initiation,
les formules des séances, les termes d’argot,
les journaux et les revues. A ce point qu’il
est permis d’en déduire que l’auteur a été ma­
çon lui-même. »
Et voilà ! Ce n’est pas plus malin que ça !
Ainsi un vétérinaire qui connaît fort bien les
chevaux dont il s’occupe, a dû être cheval lui-
même ! ! !
En tous cas, on conviendra que le témoigna­
ge reste favorable au sérieux de mon œuvre.
Et cela suffit.

Voilà donc « arraché », suivant l’ordre de


Léon XllI, le premier masque dont se couvre
la E. ■. M.'. et par lequel (voir ses Statuts) elle
veut faire accroire qu’elle est une Société plei­
ne de noblesse et de beauté, de tolérance et de
bonté.
Dans une seconde brochure, tout cela sera
confirmé par une multitude de faits et de do­
cuments, et il sera péremptoirement démontré
en outre — en « arrachant » le Second mas­
que — que la F.'. M.n’est pas une société
inoffensive et bienfaisante, mais une, associa­
tion de menteurs et de malfaiteurs (les uns
conscients, les autres inconscients).

.4 répandre partout

Le Formidable Secret de la Franc-


Maçonnerie, par J. Santo 3 fr franco.
Georges PArC, Imprimear, l'iace Urbain V — Mende
Réponse au Granu-Orieiii
La l'.'. M.'. dans le bain de Stavisky,
du 6 Février et de l’assassinat du conseiller
Prince. — La circulaii'e du Grand-Orient.
— Démentis formels au Grand-Orient ;
1" La F.’. M.’. est une association politique
détestable ; 2" La F.'.'M.-. n’est pas une
association bienfaisanb', mais malfaisante ;
3° La F.-. M.-..ne travaille pas du tout
pour le progrès ; 4" ni pour la vérité ; 5" ni
pour la morale ; 6o ni pour la tolérance et
la liberté de conscience.— Los hauts grades
de la F.'. M.-. — 11 faut dissoudre et inter­
dire la secte maçonnique. — Réponse au
F.-; Lebey. — Prix : 2 fr. 50 franco. .

FraDGS-maçogs al ~ C8-D ioieraaiioaaax


2 francs franco
On nous écrit : « Ayant lu, dans votre journal,
« une réclame pour un livre de J. Santo ; Francs-
« Maçons et Financiers internationaux, je me suis
« procuré cet ouvrage chez l’auteur, i3i, rue de
« Vaugirard, Paris-i5', et, à ma grande satisfaction,
«malgré son prix modique (2 fr.), je peux vous
« certifier que ce livre est le mieux fait et le plus
« complet que j’aie jamais lu. Il ouvre des horizons
« nouveaux, il explique le pourquoi et le comment.
« Il dit courageusement tout ce qui doit être dit. »
{L'Ami du Peuple).
I>U MKIIE ArTr<:ïK

Le Formidable Secret
de la Franc-Maçonnerie
SOMMAIRE. — La lutte antimaçoimicjne. —
Association louche, secrète, illégale, mallaisante.—
Autres caractéristiques : la F.'. M.\ a ses Bibles,
sa Théologie, sa Cosmogonie, ses Catéchismes, ses
Calendriers, ses Fêtes, ses Cérémonies, ses Rites,
sa Liturgie, ses Rituels, ses Sacrements (Baptême,
Mariage, Confirmation), ses Agapes, ses Cènes, ses
Fêtes spéciales, son Etendard, son Insigne, son
Symbole, ses Contre-Croix,. ses églises (ou loges),
ses Habits sacrés, son Matériel pour le culte, ses
Cachets, ses Diplômes, ses Périodiques, ses Sérni.
naires laïques, ses Conciles annuels (ou convents),
ses Obédiences, ses Congrégations, ses Filiales, ses
Succursales, ses innombrables Cercles d’influence,
ses Fidèles, ses Curés, ses Evêques, ses Cardinaux,
son Pape (occulte) ; elle a un idéal, un but. — La
Franc-Maçonnerie serait-elle donc une religion ! —
-Ouï, la F.-. M.-. est véritablement une religion,
mais une religion fausse, grotesque et malfaisante.
— Comme toute religion vraie ou fausse, la F.-. M. -.
a un « dieu ». — Quel est ce « dieu » ?— Le « (lien »
de la F.-. M.-., c'est Satan, Lucifer, Eblis, le chef
des Anges révoltés contre Dieu. — Le Juif et la
Franc-Maçonnerie.— La Judéoniaçonnerie constitue
l’essence, l'âme de cette religion de Satan. — Mais
elle englobe une multitude de sectes, de filiales, de
succursales, d’obédiences, de congrégations, rtc,,
telles que : les Hérésies, les Sociétés secrètes, les
Révolutions (1789, 1871, Russie, Mexique,
Espagne, etc.), le Spiritisme, la Métapsychique, la
Théosophie, le Rotary-Club, les Chevaliers de Co­
lomb, l’O. T. O., la Déinocratie (même chrétienne),
la Société desNations, le Socialisme(même chrétien',
le Bolchevisme (œuvre du Juif et du Franc-Maçon)-
— Les méfaits de la fausse religion maçonnique. —
...Et Satan conduit le bal. — Conclusion.— 5 fr. 5o
franco.

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