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A partir de l’analyse de Giton, faites l’analyse linéaire de Phédon pour le 3 mai.

Giton et Phédon : un duo, le riche et le pauvre. Un match dont les spectateurs sont
les arbitres. Lequel vous fait rire ? Un miroir inversé, où chaque mot est inversé
comme le jour et la nuit comme le verbe dormir.

Le portrait de Giton : le riche


5 adjectifs: impoli, tapageur, imposant, bavard, exubérant contre le modèle de
l’honnête homme, de la bienséance. Le présent rend la présence du gros Giton
étouffante, on le voit sous nos yeux bouger, dominer, il est le symbole d’une
aristocratie, qui n’est pas fondée sur l’honneur et la vertu, mais sur la paresse et la
domination.
Un corps bien portant pour une stature qui en impose par sa vigueur : large, haut,
ferme, plein, fixe et assuré énumération de terme mélioratifs après lesquels on peut
lire une critique : description d’un paon (il déploie) fait la roue (mouchoir).
« Confiance » est perverti par « il fait répéter » non pour mieux comprendre, mais
juste asseoir son autorité, dominer, c’est un coq. « Haut » et « fort » sont alors
dépréciatifs dans le contexte ( « crache », « éternue »). Rythme binaire des phrases
avec la conjonction de coordination « et » qui donne un rythme rapide et enjoué aux
phrases pour mieux marquer le cô té tapageur de ce dernier et sa grossièreté.
« Il dort la nuit/il dort le jour » la métaphore filée d’un animal se prolonge ici encore,
c’est un loir. Le lecteur rit avec La Bruyère, cet effet comique est accentué par
l’adverbe « profondément » et le ronflement « en compagnie ». Les gens autour de
lui en perdent le sommeil, mais aussi leur indépendance.
Il occupe tout l’espace, les indicateurs spatiaux montrent qu’il est partout, on ne
peut lui échapper. Sa domination ne se fait pas sur ses domestiques, mais sur ses
pairs, transformés en courtisans, qui n’ont plus aucune individualité ou personnalité
(pronom on, le terme égaux est ironique), il donne le « la » dans la société.
Il n’y a plus de « et », le rythme reste rapide, mais pour montrer qu’il décide et que
les autres sont des pantins. Ce « on » peut inclure aussi le lecteur, qui rit, mais qui
doit aussi regarder dans son entourage et faire preuve ainsi d’autocritique face à
une société aristocratique, qui domine par son arrogance.
Il se met en scène en s’asseyant, il joue l’homme solitaire, indifférent aux autres puis
d’un coup il ô te son chapeau et joue l’homme rebelle. Ces deux attitudes opposées
montrent son inconstance. C’est un gros pantin lui aussi, faisant la loi aux autres
pantins dans la comédie cruelle de la société.
Il est riche, mais pas par son travail, il dort tout le temps. L’accumulation des
adjectifs péjoratifs montrent chez lui l’excès d’un homme gros ( aspect physique) et
de sa situation financière. Il peut tout se permettre, défier la religion (libertin), les
hommes (colère), rusé et manipulateur. Mais le pire est qu’il se croit supérieur par
son intelligence (on entre dans son esprit), il ne fait pas du tout le lien avec sa
richesse.
Fin, effet de chute brutale avec la proposition simple. « Il est riche » comme une
évidence alors que le texte ne parle pas d’argent, il faut relire tout le texte.

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