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Texte 3 : Les fausses Confidences,

Extrait scène 12 Acte 3

Introduction :
- Auteur : Marivaux→ écrit de nombreuse comédies
- Les Fausses Confidences : 1737, comédie en 3 Actes sur le mariage et l’aveu réciproque d’amour
- Personnage principaux : Araminte et Dorante
- intrigue : Dorante voudrait épouser Araminte une riche veuve dont il est amoureux, il est entré à son
service comme intendant et est aidé de Dubois, son ancien serviteur.
- extrait de la scène 12 de l’Acte 3 →Araminte doit maintenant faire un choix : renvoyer Dorante ou le garder
en avouant qu’elle l’aime. La scène de rupture devient une scène d’amour. Cette ultime scène fait éclater la
vérité. Et aussi double aveu : l’aveu d’Araminte succède l’aveu de Dorante révélant le stratagème

Problématique : Comment cette scène de dénouement fait-elle éclater la vérité?

Plan : - Les plaintes de Dorante (lignes 1 à 10)


- L’aveu d’Araminte (l11 à 15)
- La dernière révélation de Dorante (l16 à 25)

I-Une scène de rupture : Dorante est congédié, chacun garde son rôle

Ligne Argument Analyse


L1 Araminte doit -Obligation : «il n’y a pas moyen » « il faut » : obligation + « allez » (l3) : impératif
congédier + injonction. Phrases brèves qui marquent son autorité.
obligatoirement -Bienséances : « on sait que », « on croirait »
Dorante, la « on sait que »: rumeur (=toute la maison)
raison est la « on croirait » : opinion
bienséance. Mais l’obligation et la bienséances sot exprimées par des tournures
impersonnelles et le pronom indéfini « on »
=> forme de fatalité : Araminte ne s’exprime pas directement, fatalité sociale et
souci de sa réputation.
L 2-6 Dorante/ L 2 et 6 : plaindre / peindre
Araminte : écho L 2 et 3 : hélas / ah : interjections, exclamatives ; bcp d’assonances en a
de 4 répliques + ligne 4 : alexandrin
en = > répliques en écho qui montrent malgré le contenu des paroles (séparation,
stichomythies: perte) un rapprochement
écho du rythme,
des sonorités Dorante exprime ici les plaintes de l’amant : registre pathétique : champ lexical
et exclamatives, assonances plaintives en « a » : ah, allez, chagrins
+ expression répétée de la perte avec la réplique L5 « j’ai tout perdu » « je ne
l’ai plus »
=>perdu sa place, et le portrait qui est un véritable substitut d’Araminte (à la
fois image d’Araminte et aussi comme il a été « entre les mains » d’Araminte(l8):
il incarne la personne, il est plus qu’une image, est une trace, une empreinte
Araminte répond en femme raisonnable (trait de caractère remarqué par Dubois au début de la pièce), c’est
pourquoi elle reproche à Do de ne pas l’être (« vs n’êtes pas raisonnable »)
 L3, 5 et 8 => formule impersonnelle avec un présent de vérité générale (chacun a ses chagrins) ; et
une objection (à quoi vous sert… ?)

A la « raison » d’Araminte, Dorante répond avec les sentiments, sur le plan affectif
A la perte du portait s’ajoute la séparation : L9 : « éloigné » séparation, soulignée par les pronoms : « je vais
être éloigné de vous » : je/vous
Futur « vous serez assez vengée » : termes brutaux et « n’ajoutez rien à ma douleur » : amant en
souffrance : exclamations, vocabulaire de la tragédie (venger, douleur)
= Dorante dans le rôle de l’amant congédié. Suscite pitié chez A.

II-La scène se transforme en un duo amoureux : la vérité d’Araminte

Ligne Argument Analyse


L 11 Moment de Ce sont les mots qui permettent la découverte des sentiments.
l’aveu (en 2 Effet de décalage, Araminte ne répond pas à Dorante, n’entend pas vraiment… elle
temps L11 et poursuit sa réflexion sur le portrait « vous donner mon portrait ! » => l’accessoire
L13) est l’instrument de la confidence amoureuse, le portrait intervient toujours à des
moments-clés. Exclamation qui insiste sur le manquement aux bienséances ;
rendre le portrait = aveu d‘amour. La vérité éclate : «songez-vous que ce serait
avouer que je vous aime ? » : elle prend conscience de son amour au moment où
elle le dit.

Réplique sur le mot en écho l11 « que vous m’aimez » : les 2 pronoms st réunis ds
ces répliques (L 11 et 12): « je vous » « vous m’ «
Phrases exclamatives « m’aimez ! quelle idée ! » et question rhétorique et
conditionnel « Qui pourrait se l’imaginer ? » dénégation, Dorante veut se
l’entendre redire.
Araminte a franchi ses La didascalie « d’un ton vif et naïf » montre une spontanéité, un langage vrai ; elle
obstacles intérieurs découvre la vérité sur elle-même
Suite de l’aveu et aveu direct « et voici pourtant ce qui m’arrive » : mais
périphrase (et litote) avec un présent qui marque la réalité de l’événement.
« Pourtant » : irruption de l’amour qui bouscule les conventions, prise de
conscience qui fait éclater le préjugé. L’amour est irrationnel (voir juste avant
« vous n’êtes pas raisonnable », Araminte aussi).
Réaction de Dorante Réaction de Dorante : excès qui s’oppose à la retenue d’Araminte
L13 didascalie « se jetant à ses genoux » : déclaration d’amour, joie extrême et
théâtrale : « je me meurs » langage de l’hyperbole+ « eu » répété évoque les
pleurs. Langage de la passion « mourir » « transporte » (16)
L 14 Araminte l14 Cette perte de repères est typique du moment où le sentiment amoureux
« je ne sais affleure à la conscience. Elle garde encore le sens des
plus où je convenances (« modérez….levez-vous »)
suis »

III-La dernière révélation de Dorante

Argument Analyse
L’aveu d’A implique « il faut que vous soyez instruite » => c’est une obligation : l’amour ne peut s’épanouir
celui de Dorante que dans la transparence, nécessité de faire la lumière sur le stratagème
=> révélation finale mise en relief : répétition de « je ne la mérite pas ».
« vous allez me l’ôter » : conscient du risque qu’il prend en révélant la manipulation,
peut provoquer une rupture. Coup de théâtre pour Araminte
=>question d’Araminte « étonnée » : crainte
Explication dans la L’aveu commence par la réitération de la déclaration d’amour : « il n’y a rien de vrai
longue réplique de que ma passion qui est infinie et que le portrait que j’ai fait » : la restriction « ne…
Dorante que » est contrebalancée par les hyperboles « passion », « infinie », et l’ajoût
mentionnant le portrait preuve d’amour. Choisit de montrer le vrai même relatif,
plutôt que le faux …
Dorante développe un double champ lexical en parallèle :
- vocabulaire de la passion très positif et appuyé avec la première personne (ma
passion, mon amour, charme, plaisir, j’adore…)
- vocabulaire du piège: industrie, stratagème, cacher, artifice…. mais attribué à
Dubois
Dorante fait bien la distinction pour expliquer « tout ce qui s’est passé » « tous les
incidents »
=>distinction entre ce qui lui revient : la passion / et ce qui revient à Dubois « partent
de l’industrie d’un domestique »
En outre, la manipulation et le mensonge ont été mis au service de la passion
amoureuse : « industrie d’un domestique qui savait mon amour » la passion est
« vraie »
Propos qui => Rhétorique au service de l’expression de l’amour :
paraissent très Rythme ternaire (rythme a 3 temps) (mon respect, mon amour, mon caractère)
calculés Dorante est-il sincère ? en attribuant à Dubois l’initiative, il se dédouane de tout…

Conclusion :

Scène qui fait triompher le stratagème, vecteur de vérité. La vérité sur les sentiments a été obtenue grâce
au jeu, à la manipulation, au mensonge . Cependant l’avenir commun se construit sur la transparence d’où
l’ultime révélation de Dorante, il a fallu faire la lumière sur le passé et révéler les mensonges.
Scène de dénouement qui scelle le sort des personnages principaux : Araminte et Dorante, couple
d’amoureux – Dubois le maître d’œuvre. La scène passe par beaucoup d’émotions : pudeur du début, joie
de l’amour réciproque, doute et inquiétude…. Mais nous sommes dans une comédie et Araminte est bien
amoureuse : tout est justifié. « L’Amour est le maitre, il parlera ».Désormais il reste à faire partager à tous la
bonne nouvelle : scène 13 rassemble les obstacles principaux.

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