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La scène 12 de l’acte III se situe à la fin de la pièce, c’est la dernière scène.

Au début de cette scène, le dialogue entre Araminte semble normal. Mais les
phrases « Je n’ose presque paraître devant vous » et « je n’ai guère plus
d’assurance que lui » montrent l’émotion que ressentent les deux personnage.
Au départ, Araminte est surprise que Dorante veuille lui « rendre compte de ses
papiers », mais c’est là qu’il lui annonce son départ. Cette annonce provoque une
forte émotion chez les deux personnages comme en témoignent les nombreuses
didascalies « émue ».
De plus, les exclamations injustifiées d’Araminte trahissent ses sentiments : « Ah !de
l’argent ! » « Demain dites-vous ! ».
Cependant, l’emploi du verbe d’obligation « il faut » ainsi que de l’impératif « Allez
Dorante, chacun à ses chagrins » semble montrer qu’Araminte finit par accepter le
départ de son intendant.
Dorante s’en plaint, et utilise un registre élégiaque avec la didascalie « plaintivement
», l’interjection « hélas », l’exclamation « j’ai tout perdu » mais il s’y soumet.
Il essaye de provoquer de la pitié chez Araminte : « Que je vais être à plaindre », il
utilise une hyperbole « j’ai tout perdu » et un parallélisme « j’avais un portrait, et je ne
l’ai plus » pour montrer la différence entre les situations.
Araminte ne sait quoi répondre à ces plaintes, c’est pourquoi elle utilise une question
rhétorique : « A quoi vous sert de l’avoir ? ».
En retour, Dorante lui fait une déclaration d’amour étant désespéré : « celui-ci
m’aurait été bien cher ! Il a été entre vos mains, Madame. » agrémenté par des
exclamations de « douleur » « Ah ! » « Madame ! ».

Alors qu’il annonce son adieu, Dorante demande à Araminte de lui céder le portrait
qu’il a peint et qu’elle a touché.
L’audace de la demande suscite l’exclamation de la jeune femme : « Vous donner
mon portrait ! ». En effet, ce don de son image symboliserait le don de son cœur.
Mais Dorante conteste cette idée car elle lui paraît inconcevable comme l’expriment
les phrases exclamatives : « Que vous m’aimez Madame ! Quelle idée ! » et la
question rhétorique « qui pourrait se l’imaginer ? ». Dorante rappelle ainsi que la
différence de fortune entre lui Araminte prohibe toute union amoureuse.
Mais c’est justement cette déclaration qui provoque l’aveu amoureux
d’Araminte : « Et voilà pourtant ce qui m’arrive ».
Son « ton vif et naïf témoigne de la pureté et de la spontanéité de ses sentiments
comparables à ceux que Dorante éprouve pour elle. Pour la première fois, Araminte
révèle donc ses sentiments amoureux à Dorante directement et non en aparté.
L’intensité de cette révélation est renforcée par la théâtralité du présentatif « Voilà »
et l’adverbe d’opposition « pourtant ».
Araminte met donc fin à ses fausses confidences et adresse à Dorante la vraie
confidence amoureuse qu’elle a voilé tout au long de la pièce : elle l’aime également.

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