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L’opéra impromptu
Intro:
Molière grand dramaturge du XVIIe- comédie ballet 1673
Argan est un hypocondriaque qui souhaite marier sa fille, Angélique, à un médecin
complètement ridicule nommé Thomas Diafoirus. Toutefois, Angélique est amoureuse d’un autre
homme, Cléante.
Ici, Cléante n’est aux yeux d’Argan qu’un faire-valoir de sa fille. Mais le jeune homme va
détourner la leçon de chant de l’objectif assigné par Argan : il en fait un stratagème pour
communiquer avec Angélique et l’interroger sur ses sentiments.
→ Comment la mise en abyme théâtrale permet de faire surgir la vérité des sentiments de
manière comique ?
I- L1-25: Cléante et Angélique s’avouent comiquement leur amour par le détour d’une chanson
II- L26-37: le dialogue chanté prend un ton dramatique et tragique à l’évocation des obstacles
III- L38-51: la réaction tardive d’Argan
I- L1-25: Cléante et Angélique s’avouent comiquement leur amour par le détour d’une
chanson
La fiction pastorale, genre très codifié, très artificiel, qui pourrait correspondre aujourd’hui à une
comédie musicale romantique, est un déguisement qui permet à A et Cl de raconter leur propre
histoire et de se dévoiler leurs sentiments.
→ écho avec le prologue avec déjà le berger Tircis
“souffrir” et “mourir”
→ verbes registre tragique
se présente comme amoureux de tragédie dont il emprunte le voc
→ antithèse
un amour passionné, dt son existence dépend
“ouais”
→ interjection vulgaire
interrompt la pastorale.
- Comique de mots: contraste entre le langage raffiné de la pastorale et l’interjection « ouais » qui
appartient au langage oral et relâché.
- Comique de situation: Argan est ici dupé, il ne se rend pas compte que sa fille est en train
d’échanger avec son amant sous ses propres yeux.
- Comique de caractère: si Argan ne s’aperçoit de rien: naïf, mais aussi vaniteux : ne pense qu’à
mettre en avant le talent de sa fille, qu’il souligne par l’adverbe intensif « si » et l’expression « à livre
ouvert », pr faire bonne impression devant les Diafoirus. Mais il passe complètement à côté du
contenu de la chanson et ne voit pas que sa fille “chante à livre ouvert” parce qu’elle parle à cœur
ouvert.
“hélas”
→ interjection
registre élégiaque, plainte amoureuse
“Je ne m’en défends point” = litote (veut dire qu’elle l’affirme hautement)
“Oui Tircis je vous aime” = affirmation absolue
→ Ang. l’assure de son amour absolu
II- L26-37: le dialogue chanté prend un ton dramatique et tragique à l’évocation des
obstacles
“Dieux, rois”
→ hyperbole
Cl. se place au dessus d’eux
“Mais”
→ conjonction
rupture de l’amour, introduction du double obstacle: un rival et un père
“sot” (+”sottise”)
→ adj qualificatif
com. situation: se traite d’idiot
“Fort bien”
crédulité d’Argan, ne semble pas relever l’absurdité de la réponse
NB: il accepte les paroles d’un expert en musique comme il accepte celles d’un médecin (facilement
impressionné par le soit-disant savoir)
Les médecins passent leur temps à lui tenir des propos latins qu’il ne comprend pas et accepte
aveuglément. Cléante endosse un rôle similaire, mais dans le domaine de la musicologie.
Conclusion:
Ce passage a plusieurs fonctions: Cl. et Ang. joue une comédie qui leur permet de révéler leurs sentiments
derrière le masque de bergers. Ils sont unis face à Argan. C’est une scène qui séduit le spectateur, complice de
la duperie des jeunes gens contre Argan par le biais de la double énonciation. La parodie de la pastorale ajoute
aussi une nouvelle atmosphère musicale à la comédie-ballet.