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Exercice 1 : Les types de parole au théâtre. Pour ces quatre textes, dites à quel type de réplique
l’on a affaire et justifiez. (tirade, monologue, aparté, stichomythies)
Texte C : Molière, L’Avare, IV, 7. Titus m’aime ; il peut tout, il n’a plus qu’à parler.
Harpagon, seul : Il verra le séant m’apporter ses hommages,
Il faut qui que ce soit qui ait fait le coup, qu’avec Et le peuple de fleurs couronner ses images.
beaucoup de soins on ait épié l’heure ; et l’on a choisi De cette nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur ?
justement le temps que je parlais à mon traître de fils. Tes yeux ne sont-ils pas tout pleins de sa grandeur ?
Sortons. Je veux aller quérir la justice, et faire donner Ces flambeaux, ce bûcher, cette nuit enflammée,
la question à toute la maison : à servantes, à valets, à Ces aigles, ces faisceaux, ce peuple, cette armée,
fils, à fille et à moi aussi. Cette foule de rois, ces consuls, ce sénat,
Un monologue : Le personnage est seul en Qui tous de mon amant empruntaient leur éclat (…).
scène et se parle à lui-même Une tirade : Bérénice s’adresse à sa
confidente, Phénice. On le voit avec la
didascalie et dans le discours avec les
apostrophes, le pronom de 2ème personne et
et les questions.
Camille, lisant. - Perdican me demande de lui dire adieu, 1. Soulignez les didascalies. Quelles indications apportent-
avant de partir, près de la petite fontaine où je l’ai fait venir elles pour la mise en scène ?
hier. Que peut-il avoir à me dire ? Ah ! (Elle se cache Les didascalies apportent des indications sur le jeu des
derrière un arbre) Voilà Perdican qui approche avec Rosette, comédiens : leurs actions (en lisant), leurs déplacements (elle se
ma sœur de lait. Je suppose qu’il va la quitter. cache derrière un arbre), la manière de dire leurs répliques ( à
(Entrent Perdican et Rosette qui s’assoient) part, à voix haute)
Camille, cachée, à part. – Que veut dire cela ? Il la fait 2. A qui s’adresse Perdican dans sa dernière réplique ? A votre
asseoir près de lui. Me demande-t-il un rendez-vous pour y avis que cherche-t-il à faire ?
venir causer avec une autre ? Je suis curieuse de savoir ce Perdican s’adresse à un double destinataire : Rosette son
qu’il lui dit ? interlocutrice directe et Camille, dont il devine la présence et qui
Perdican, à voix haute, de manière que Camille l’entende. – est cachée. Ses paroles ont ainsi un double sens : il cherche à
Je t’aime, Rosette ! Toi seule au monde tu n’as rien oublié rendre jalouse Camille en déclarant son amour à Rosette. Il
de nos beaux jours passés. reproche aussi à Camille d’avoir oublié le passé quand il dit à
Musset, On ne badine pas avec l’amour. Rosette « toi seule tu n’as rien oublié. »
Arnolphe, tuteur d’Agnès, a élevé la jeune fille dans Arnolphe : Avec qui ?
l’ignorance et l’isolement espérant ainsi l’épouser sans Agnès : Avec, … là.
risque d’être cocu. Mais il apprend qu’elle a rencontré en Arnolphe : Là…. : là n’est pas mon compte.
son absence le jeune Horace : il décide alors d’épouser A choisir un mari vous êtes un peu prompte(3).
Agnès le plus rapidement possible. C’est un autre, en un mot, que je vous tiens tout prêt.
Arnolphe : Oui, je ne doute point que l’hymen (1) vous Molière, L’Ecole des Femmes, 1662.
plaise.
Agnès : Vous nous voulez, nous deux … 1 : hymen : mariage – 2 : caresser = être douce – 3 : prompte : rapide.
Arnolphe : Rien de plus assuré.
Agnès : Que, si cela se fait, je vous caresserai (2) ! 1. Expliquez sur quoi porte précisément le quiproquo
Arnolphe : Hé ! La chose sera de ma part réciproque ! dans cet extrait. Pourquoi est-ce particulièrement
Agnès : Nous serons mariés ? comique ?
Arnolphe : Oui Le quiproquo porte sur la personne que va épouser Agnès : elle
Agnès : Mais quand ? espère épouser Horace, tandis qu’Arnolphe veut l’épouser lui-
Arnolphe : Dès ce soir. même. C’est comique car le spectateur comprend tout de suite
Agnès : Hélas ! Que je vous ai grande obligation, le quiproquo, tandis qu’Arnolphe en est la victime. (jeu avec la
Et qu’avec lui j’aurai de satisfaction. double énonciation) Cela ridiculise Arnolphe qui est trop âgé
pour épouser Agnès : c’est le stéréotype du vieux barbon de
comédie.
2. Quels mots permettent ce quiproquo ? lequel
l’interrompt ?
Ce sont les pronoms qui permettent le quiproquo car ils ne
nomment pas précisément les personnes : le pronom « nous »
permet le quiproquo car il peut évoquer Agnès et Horace OU
Agnès et Arnolphe. Le pronom « lui » interrompt le quiproquo
car il ne peut plus désigner Arnolphe et évoque forcément une
tierce personne.
3. Quelle conception de la femme et du mariage au
XVIIème siècle Molière critique-t-il ici ?
Arnolphe a une vision rétrograde du mariage : la femme
doit épouser l’homme qu’on lui désigne et arriver naïve
au mariage. Molière critique cette vision et prône la
liberté d’épouser qui l’on aime. Il défend l’amour et une
vision moderne du mariage ?
Comédie Tragédie
Personnages Bourgeois et valets Perso nobles
Intrigues Sujets légers (mariages Sujets sérieux (politiques)
contrariés)
Cadre Maison bourgeoise Rome ou la Grèce antique
Dénouement Heureux Malheureux
Exercice 5 : Voici deux extraits de théâtre. Repérez tous les indices qui vous permettent de dire
lequel est un extrait de comédie et lequel est un extrait de tragédie. (Appuyez-vous sur l’ex. 3)
Extrait 1 : Extrait 2 :
MADAME PERNELLE : -C’est que je ne puis voir tout ce ORESTE (seul)
ménage-ci, Que vois-je ? Est-ce Hermione ? Et que viens-je
Et que de me complaire on ne prend nul souci. (…) d’apprendre ?
DORINE : -Si… Pour qui coule le sang que je viens de répandre ?
MADAME PERNELLE : -Vous êtes mamie, une fille Je suis, si je l’en crois, un traître, un assassin.
suivante (1) Est-ce Pyrrhus qui meurt ? Et suis-je Oreste enfin ?
Un peu trop forte en gueule, et fort impertinente : Quoi ? j’étouffe en mon cœur la raison qui m’éclaire,
Vous vous mêlez sur tout de dire votre avis. J’assassine à regret un roi que je révère,
DAMIS : -Mais … Je viole en un jour les droits des souverains,
MADAME PERNELLE : -Vous êtes un sot en trois lettres, Ceux des ambassadeurs, et tous ceux des humains,
mon fils. Ceux même des autels où ma fureur l’assiège :
C’est moi qui vous le dis, qui suis votre grand-mère. (…) Je deviens parricide, assassin, sacrilège.
MARIANNE : Je crois… Jean Racine, Andromaque, V, 4, 1667.
MADAME PERNELLE : Mon Dieu, sa sœur, vous faites la C’est une tragédie :
discrète. -Oreste est un perso de la mythologie grecque :
Et vous n’y touchez pas tant vous semblez doucette. c’est un prince grec, fils du roi Agamemnon.
Mais il n’est comme on dit, pire eau que l’eau qui dort, -langage très soutenu + vers (alexandrins et
Et vous menez sous chape un train que je hais fort.
1 : une domestique
rimes suivies)
Molière, Tartuffe, I, 1, 1669. -Sujet grave : Un crime :Oreste vient
C’est une comédie : d’assassiner le roi d’Epire : Pyrrhus. C’est un
-personnages bourgeois sujet politique : « je viole les droits des
-langage courant souverains, ceux des ambassadeurs »
-Sujet léger et domestique : le fonctionnement -Registre tragique : questionnement d’Oreste
d’une famille « c’est que je ne puis voir ce ménage- sur lui-même + gravité des faits qui suscitent
ci » l’effroi.
-Comique de caractère (Mme Pernelle critique tout
le monde) et comique de mots (répliques
comiques : insultes)