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CORRECTION DU QUESTIONNAIRE DE COMPRÉHENSION

Jean Anouilh, Antigone, texte 4 C

1) Quelle erreur commet Créon dans ce passage ?


> Alors que Créon avait réussi à persuader sa nièce de ne pas aller enterrer son frère, il
continue de lui parler. Il aurait mieux valu qu'il se taise car, en se comparant à elle et en lui
parlant de « bonheur », il lui redonne du courage et une envie de discuter.

2) a) Que remarques-tu dans l'enchaînement des répliques de Créon et d'Antigone ?


> Dans ces répliques, Antigone reprend toujours les derniers mots de Créon. Par exemple,
lorsque Créon lui dit : « Tais-toi ! », elle répond : « Non, je ne me tairai pas ! » ; lorsqu'il lui dit :
« Tu aimes Hémon. », elle répond : « Oui, j'aime Hémon. » ; lorsqu'il lui dit : « Tu ne sais plus ce
que tu dis. », elle répond : « Si, je sais ce que je dis. » ; lorsqu'il lui dit : « comme ton père »,
elle répond : « Comme mon père. » ; ou encore, lorsqu'il lui dit : « tu es laide », elle répond :
« Oui, je suis laide. »...

b) Quel effet cela produit-il ?


> Cela donne du rythme aux enchaînements et empêche les personnages d'approfondir leur
réflexion.

3) a) Comment Antigone qualifie-t-elle son oncle à la fin de cet extrait ?


> À la fin de cet extrait, Antigone qualifie son oncle de « cuisinier ».

b) Comment le considère-t-elle alors ? Justifie ta réponse.


> Elle rabaisse le pouvoir royal au niveau d'un roturier. Elle méprise donc son oncle.

4) a) En t'aidant des types de phrases et de la longueur des répliques des personnages, dis
quel personnage a l'ascendant sur l'autre dans ce passage.
> C'est Antigone qui parle le plus dans ce passage, c'est donc elle qui mène la discussion comme
elle l'entend et c'est Créon qui subit alors ce qu'elle dit et fait.
> De plus, alors que Créon utilise surtout la phrase interrogative car il ne sait plus quoi faire
(« Tu veux donc te perdre ? »), Antigone, elle, utilise la phrase injonctive (« ouvre les
portes ! », « Appelle tes gardes ! »), la phrase interrogative qui sert à braver l'autorité de son
oncle (« Tu m'ordonnes, cuisinier ? ») et la phrase exclamative (« Justement, ils vont
m'entendre ! ») afin d'être entendue et de ne plus pouvoir échapper à son destin.

b) Créon est-il finalement parvenu à convaincre ou à persuader sa nièce ? Justifie ta


réponse.
> Finalement, Créon, qui a continué la discussion au lieu de se taire, n'est pas parvenu à
convaincre ni persuader sa nièce. Antigone « se débat » et brave son autorité, parlant fort afin
d'être entendue et donc découverte par les gardes.
5) Réécris les lignes 1 à 7 (jusqu'à « tombeau d'Etéocle ») en remplaçant « je » par
« nous » et « tu » par le « vous » de politesse [Vouvoiement = une seule personne que l'on
vouvoie]. Fais toutes les modifications nécessaires.

> Rien d'autre ne compte. Et vous alliez le gaspiller ! Nous vous comprenons, nous aurions fait
comme vous à vingt ans. C'est pour cela que nous buvions vos paroles. Nous écoutions du fond
du temps un petit Créon maigre et pâle comme vous et qui ne pensait qu'à tout donner lui-aussi...
[/des petits Créon maigres et pâles comme vous et qui ne pensaient qu'à tout donner eux-
aussi...] Mariez-vous vite, Antigone, soyez heureuse. La vie n'est pas ce que vous croyez. C'est
une eau que les jeunes gens laissent couler sans le savoir, entre leurs doigts ouverts. Fermez
vos mains, fermez vos mains, vite. Retenez-la. Vous verrez, cela deviendra une petite chose
dure et simple qu'on grignote, assis au soleil. Ils vous diront tout le contraire parce qu'ils ont
besoin de votre force et de votre élan. Ne les écoutez pas. Ne nous écoutez pas quand nous
ferons notre prochain discours devant le tombeau d'Etéocle.

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