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« Les Séparés »

A – L’introduction
Voici un exemple d’introduction : en vous référant à la fiche méthode, délimitez les différentes étapes de l’introduction.

Le Romantisme est un mouvement littéraire et artistique de la première moitié du XIXème siècle. Les poètes romantiques
défendent une poésie engagée dans la transformation du monde ou dans la quête de soi, à travers de nombreuses réflexions sur
les sentiments, les émotions concernant toutes les étapes de la vie, celle du berceau et celle du tombeau, c'est-à-dire la naissance,
la vie et la mort, mais aussi sur le temps qui passe. Les principaux chefs de file de ce mouvement sont Victor Hugo et Alphonse de
Lamartine. Parmi les poètes romantiques « oubliés » au fil du temps, Marceline Desbordes - Valmore est fortement influencée par
sa vie mouvementée. Le poème « Les séparés » fait partie du recueil Les Œuvres poétiques, publié en 1839. La poétesse y
ordonne à son amant de ne plus lui écrire et exprime les sentiments qu'elle ressent pour lui et la douleur que provoque chez elle la
distance qui les sépare. De quelle manière la poétesse exprime-t-elle ses sentiments ? Pour commencer, nous étudierons la
dimension élégiaque de ce poème. Nous verrons ensuite que ce poème élégiaque exprime néanmoins un amour paradoxal.
B – Le développement
 Le tableau de recherches

1ère question : l’expression du lyrisme dans ce poème

§ Une lettre de rupture


Interprétation Procédés Repérage
- Enonciation // genre épistolaire Impératif + négation « N’écris pas »
Ordre impérieux et insistant
Anaphore début et fin de chaque
quatrain
§ Une plainte élégiaque / une profonde tristesse
Interprétation Procédés Repérage
-douleur physique violente Répétition d’un verbe infinitif « Et, frapper à mon cœur, c'est frapper au
Sonorités [f] et [p] tombeau. »
-douleur morale CL de la souffrance « triste » (V1) « frapper » (V4) « mourir » (V6) « je
te crains » et « peur » (V11).
§ La dislocation du couple
Interprétation Procédés Repérage
- La rupture GN Titre « les séparés »
- la solitude « sans toi »
« ton absence »
- Le couple Ø plus Pronom « je » « tu » et plus le « nous »
Amant = lumière, sa raison de vivre, Métaphore « Les beaux étés, sans toi, c'est la nuit sans
son guide flambeau ».
 Comment passer du tableau à la rédaction

Dans un premier temps, ce poème apparaît comme une élégie.


Tout d’abord, ce poème prend la forme d’une lettre de rupture. En effet, l’énonciation est caractéristique du genre
épistolaire. La poétesse s’adresse directement à son amant en le tutoyant à travers l’impératif : « n’écris pas ». Marceline
Desbordes-Valmore demande à son amant de ne pas lui répondre. Elle parle en son nom, utilisant le pronom de la première
personne dès le premier vers : « Je suis triste et je voudrais m’éteindre ». La poétesse assume la douleur de la séparation. Il
est possible de parler de rupture en raison de l’anaphore de l’impératif : « n’écris pas ! » au début et à la fin de chaque
quatrain qui exprime son désir impérieux – renforcé par l’exclamation – de conjurer le sentiment amoureux. Le titre du
poème, « Les séparés » est donc le constat sans appel d’une situation douloureuse.
De plus, la poétesse nous transmet une plainte à travers son poème. Ainsi, nous pouvons qualifier cette poésie
d'élégiaque, puisque nous distinguons une douleur physique intense exprimée par une anaphore : « Et, frapper à mon cœur,
c'est frapper au tombeau. » (V4). La répétition du verbe « frapper » met en valeur la violence de cette souffrance. En outre
les sonorités en [f] et en [p] de ce verbe intensifient également sa douleur. On distingue aussi une peine morale, traduite par
le champ lexical de la souffrance composé des termes : « triste » (V1) « frapper » (V4) « mourir » (V6) « je te crains » et «
peur » (V11). Ce choix de vocabulaire permet d'accentuer le mal-être de la poétesse. La plainte est également traduite par
l'anaphore : « N'écris pas ! » (V1 à 20) qui continue tout au long du poème. Le choix de l'impératif manifeste l'exaspération
de Marceline Desbordes-Valmore, qui demande à son amant de ne plus lui écrire. On peut alors dire que la poétesse
exprime une lamentation éloquente.
Enfin, la poétesse est séparée de son amant : le couple n’existe plus. Assurément, elle déprime d'être loin de celui
qu'elle aime comme le révèle la métaphore : « Au fond de ton absence » qui donne l’impression qu’elle s’enfonce
moralement et progressivement dans le désespoir. La présence de son amant lui manque également, comme en témoigne
l'expression du deuxième vers : « sans toi » placée à la césure. Le vide procuré par ce manque est ainsi accentué par le
silence qui suit. Cet homme apparaît comme sa raison de vivre, nous pouvons l'observer grâce à la métaphore : « Les beaux
étés, sans toi, c'est la nuit sans flambeau ». Marceline Desbordes-Valmore considère son amant comme sa lumière.
L'absence de l'être aimé plonge la poétesse dans un grand désespoir.
2e question : Des sentiments entre souffrance et douleur

§ Evocation d’un passé heureux


Interprétation Procédés Repérage
Lumière # obscurité Antithèse « Les beaux étés, sans toi, c'est la nuit sans
Eté = passion flambeau »
Passion qui Ø Imparfait « Je t’aimais »
Evocation des sens : Ouïe – vue - « Ta voix » - « Je les vois briller » « baiser »
toucher
§ Un amour toujours présent
Interprétation Procédés Repérage
Présence de l’amant qui hante l’esprit Personnification :« Une chère écriture est un portrait vivant »
de la jf
Non réciprocité de l’amour Antithèse entre présent et imparfait Vers 8 : « tu m'aimes » # au vers 7 : « je t'aimais
».
Doute quant à ses sentiments Modalisateur « Il semble que ta voix
« Il semble qu'un baiser les empreint sur mon
cœur ».
§ Une souffrance insupportable
Interprétation Procédés Repérage
Pensées macabres de l’auteur Champ lexical de la mort « M'éteindre » (v.1), « tombeau » (v.4) et «
mourir » (v.6)
La vie n’a plus de sens Métaphore « Les beaux étés, sans toi, c'est la nuit sans
flambeau. »
Supplice insupportable Impératif « Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
» (v.13).

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