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Je ne sais comment je dure

Christine de Pisan, 1365-1430

Genre littéraire : Poésie lyrique

Courant littéraire : Littérature médiévale (Moyen-Age)

Contextualisation : Christine de Pisan écrit ce poème dans un contexte particulier,


après la mort de son mari, elle refuse de «suivre les codes» de l’époque en se
remariant, elle choisit plutôt de subvenir seule aux besoins de sa famille en vivant de sa
plume.
Au Moyen-âge, peu de personnes et encore moins de femmes vivent de leur écriture,
elle est la première femme à le faire, et devient donc une figure du féminisme.

Biographie de l’auteur :
Christine de Pisan née vers 1364 à Venise et morte vers 1430, est une poétesse et
philosophe française, d’origine italienne.
En 1390, après la mort de son époux, Christine se retrouve veuve à l'âge de 26 ans, avec
trois enfants à charge qu’elle doit élever seule, ce qui va la pousser à écrire des poèmes
afin de gagner sa vie ainsi que d’exprimer sa souffrance.
De plus, elle est l’une des premières grandes poétesses ayant vécu de sa plume.

Résumé :
Premièrement, dans ce texte, l’écrivaine exprime son chagrin, sa douleur et la souffrance
qu’elle ressent, en utilisant notamment la première personne du singulier.
En effet, le champ lexical de la douleur est présent tout au long du poème : «dolent cœur» ;
«ire» ; «plaindre n'ose» ; «douloureuse» ; «vie obscure» ; «mort» ; «cœur soupire» ;
«j'endure». On en déduit donc que c’est un poème lyrique, mais également élégiaque étant
donné qu’on y retrouve l’expression de la plainte.
Par ailleurs, on peut voir que cette souffrance qu’éprouve la poétesse semble durable et
sans issue, en effet le temps employé est le présent d’énonciation qui donne une valeur
constante, comme si chaque jour était une nouvelle mort : «Je ne sais comment je dure».
D’autre part, le fait que ce poème soit un rondeau contribue aussi à l’effet duratif et
constant de la complainte. En effet, un rondeau est un poème de trois strophes qui jouent
sur uniquement deux rimes et qui se ferme sur lui-même.
Ainsi, le refrain ouvre et clôt le poème, il se termine comme il a commencé : «Je ne sais
comment je dure» (v. 1) est répété au dernier vers, cette répétition donne l’impression
d’une boucle, que ce sentiment persiste et qu’il se répète constamment.
Cependant, la poétesse semble vouloir cacher cette douleur et déguiser ses sentiments :
«faire semblant de rire» ; «par couverture» ; «chanter», elle paraît donc comme seule,
isolée dans sa souffrance. Pour elle, il semble qu’il n’y ait pas d’autres échappatoires
possibles, si ce n’est la mort : «Rien, hors la mort, ne désire», et qu’elle ne sait même pas
comment elle a la force de continuer à vivre : «Je ne sais comment je dure»
Nous remarquons aussi des antithèses : «chanter» ; «soupire» et «vie» ; «mort»
visant à insister sur le fait qu’il n’y a pas d’issue à sa situation.
De plus, elle n’évoque pas la raison de son chagrin, mais nous pouvons penser qu’il s’agit
du fait qu’elle soit veuve, avec trois enfants a élevé seule, et donc que ce poème porte sur
cette souffrance qu’elle vit, comme si elle n’arriverait jamais à faire son deuil.

Mots-clés :
Citations :
souffrance mort « Je ne sais comment je dure »
douleur mal-être lassitude « Rien, hors la mort, ne désire »
« Mais Dieu sait ce que j’endure »
émotions deuil
vie mélancolie chagrin
colère tristesse

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