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L’auteur des Contemplations est la figure de proue du romantisme, tant dans le genre de la
poésie, du roman que du théâtre. Victor Hugo est en effet un écrivain très prolifique, reconnu
mondialement (il a beaucoup écrit). Né en 1802 à Besançon, c’est un écrivain, poète,
dramaturge et homme politique engagé qui n’hésite pas à mettre ses talents littéraires au
service de causes politiques, en dénonçant notamment le travail des enfants (dans son
roman Les Misérables publié en 1862 ou dans son poème « Melancholia » tiré
des Contemplations).
Victor Hugo est né dans une famille de la bourgeoisie, et a reçu une éducation soignée assez
stricte. Il publie à 20 ans son premier ouvrage, Odes et poésies diverses, ainsi que certaines
pièces de théâtre qui lui valent de se faire repérer.
On lui doit des monuments de la littérature française tels que l’œuvre mondialement
connue Les Misérables, le roman Quatrevingt-treize (1874), Notre-Dame de Paris (1831). Du
côté du théâtre, il a écrit Cromwell (1827) et Ruy Blas (1838) notamment. Empreintes de
passion, preuve d’une imagination débordante, les œuvres de Victor Hugo sont aussi de
véritables critiques sociales sur son temps.
Engagé tout au long de sa vie, il soutient les idéaux républicains et libéraux, et est élu en 1848
à l’Assemblée constituante. En raison de ses divergences politiques à propos du Second
Empire (sous le règne de Napoléon III), il s’exile à Jersey et Guernesey (Ile Anglo-
Normande) pendant près de vingt ans. C’est ici qu’il écrit Les Misérables notamment. Il rentre
ensuite en France, à la chute du régime, en 1870. Très populaire de son vivant, il est honoré
par des funérailles nationales à sa mort en 1885. Sa postérité est immédiate, et son héritage
littéraire est immense et étudié dans le monde entier.
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analyse de l’œuvre
Structure du recueil
Livres I et II
Le premier livre, « Aurore » est le livre de la jeunesse. Le poète se remémore ses souvenirs
du collège (« À propos d’Horace », I, XIII). Il expose ses premiers émois amoureux (trouble
qui naît de l’appréhension, d’une émotion sensuelle), notamment dans le poème « Lise ». Il
introduit également des éléments tirés de ses premières luttes littéraires dans « Réponse à un
acte d’accusation » et chante en parallèle la beauté du printemps comme dans « Vere novo »,
ainsi que la joie suscitée devant la vue d’un beau paysage (« Le poète s’en va dans les
champs »). Y est célébrée la grâce enfantine par la remémoration de ses jeunes années en y
incluant une certaine forme de nostalgie.
Le deuxième livre, « L’âme en fleur », est le livre des amours. Celui-ci présente des poèmes
inspirés majoritairement de sa relation avec Juliette Drouet, son amante. Victor Hugo y
raconte les premiers temps de leur relation, ses promenades en sa compagnie dans la forêt de
Fontainebleau. Il chante les plaisirs, la légèreté et les extases liées à ce sentiment. Pour lui,
« Tout conjugue le verbe aimer » (premier vers de « Premier mai »). Il évoque des joies, les
moments d’extase, mais aussi les disputes, les malentendus et les réconciliations. Il parle
même de ses rêves dans lesquels son amante est présente, notamment dans « Billet du
matin ».
Livres III et IV
« Les luttes et les rêves » est le troisième livre des Contemplations, dans lequel se manifeste
un sentiment de pitié. Dans « Mélancholia » en particulier, il soulève les conditions
misérables des hommes et surtout des enfants et travailleurs dans la société contemporaine.
Par ailleurs, il dénonce la tyrannie, la guerre en tant que fléaux (dans « La Source » ou dans
« La Statue »). La peine de mort, sujet abordé dans la nouvelle Le dernier jour d’un
condamné publié en 1829, est thème qui est repris à nouveau dans « La Nature ».
Enfin, le dernier livre est « Pauca maea », qui signifie en latin « quelques vers pour ma
fille ». Ce livre est celui du deuil : le poète médite l’événement qui a marqué sa vie, celui de
la mort de sa fille évoquée précédemment. Bouleversé, il tente par l’écriture de soulager sa
douleur. Il oscille tour à tour entre une rage dirigé contre le destin qui s’est emparé de sa fille
(dans « Trois ans après ») et un attendrissement lorsqu’il se remémore certains souvenirs,
comme dans « Elle avait pris ce pli ». Une troisième posture est adoptée par Hugo, dans
laquelle il semble se soumettre à la volonté divine, comme résigné (« A Villequier »).
Pourtant, dans un dernier moment, la pensée de la mort est associée à une lueur d’espoir pour
l’au-delà.
Que signifie les « mémoires d’une âme » ?
Il est indiqué dans la préface de l’ouvrage que celui-ci constitue les « mémoires d’une âme »,
c’est-à-dire la présentation poétique des sentiments éprouvés par le poète. Les mémoires sont
un genre littéraire dans lequel un écrivain expose de manière introspective (qui observe, qui
examine, qui applique son attention à analyser ses pensées, ses sentiments) ses états d’âme.
Victor Hugo présente son livre comme le journal d’une destinée. Il l’introduit comme tel :
« Vingt-cinq années sont dans ces deux volumes… L’auteur a laissé, pour ainsi dire, ce livre
se faire en lui. La vie, en filtrant goutte à goutte à travers les événements et les souffrances, l’a
déposé dans son cœur ». La dimension autobiographique est donc incontournable, centrale
dans cette œuvre.
De plus, les mémoires ont un lien étroit avec la dimension historique. Les événements
historiques, qu’ils relèvent de l’histoire personnelle ou collective (les grands événements
historiques vécus de manière large), sont au cœur des Contemplations. Ainsi, Hugo évoque à
de nombreuses reprises les conditions dans lesquelles ses contemporains travaillent. Il ne faut
pas oublier qu’Hugo s’est même engagé politiquement en devenant parlementaire, ce qui
renforce la portée de son message contre la misère.
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