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La proposition subordonnée infinitive

I) Le mode infinitif
L’infinitif est un mode impersonnel : il ne varie pas en personne. Le mode infinitif a deux temps : le
présent et le passé.
Voix active Voix passive
Infinitif présent aimer partir être allumé
Infinitif passé avoir aimé être parti Avoir été allumé

II) La proposition subordonnée infinitive


Comme son nom l’indique, la proposition subordonnée infinitive a son verbe à l’infinitif. L’agent de ce verbe à
l’infinitif (ce qui fait l’action exprimée par le verbe à l’infinitif) est presque toujours exprimé. La proposition
subordonnée infinitive n’est introduite par aucun mot subordonnant.
Tous les matins, j’entends le voisin jouer du violon. → « le voisin jouer du violon » forme bien une proposition.
Son verbe, « jouer », est à l’infinitif. L’agent de ce verbe, « le voisin », est exprimé (c’est bien le voisin qui fait
l’action de jouer). Elle n’est introduite par aucun mot subordonnant. C’est une proposition subordonnée
infinitive.

La proposition subordonnée infinitive dépend toujours d’un verbe. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un
verbe de perception : entendre, écouter, voir, apercevoir, regarder, sentir, etc.

Paul voit sa fille courir dans la rue. → « sa fille courir dans la rue » est une proposition infinitive qui dépend du
verbe de perception « voit ».

L’agent du verbe à l’infinitif peut être :

- Un groupe nominal placé avant ou après le verbe à l’infinitif → J’entends la cantatrice chanter. /
J’entends chanter la cantatrice.
- Un pronom personnel placé avant le verbe dont dépend la proposition infinitive → Je l’entends
chanter.
- Un pronom relatif placé avant le verbe dont dépend la proposition infinitive → La cantatrice que
j’entends chanter est extraordinaire.

Une proposition subordonnée infinitive est toujours complément d’objet direct (COD) du verbe dont elle
dépend.

J’écoute le professeur parler. → « le professeur parler » est COD du verbe « écoute ».

Attention ! Pour qu’il y ait proposition subordonnée infinitive, il ne faut pas que l’agent du verbe à l’infinitif
soit le sujet du verbe qui précède.

- Jeanne peut accompagner sa sœur à l’école. → « accompagner » est un verbe à l’infinitif, mais son
agent est « Jeanne » (c’est Jeanne qui fait l’action d’accompagner). Or, Jeanne est déjà sujet du verbe
« peut ». Il n’y a donc pas de proposition subordonnée. La phrase est une seule proposition
indépendante : c’est une phrase simple.
- Jeanne voit sa sœur accompagner leur frère à l’école. → « accompagner » est un verbe à l’infinitif.
Son agent est « sa sœur » (c’est sa sœur qui fait l’action d’accompagner). Or, « sa sœur » n’est pas le
sujet du verbe « voit » (c’est « Jeanne » qui voit). « sa sœur accompagner leur frère à l’école » est
donc une proposition subordonnée infinitive.
EXERCICES

1) Dans les phrases suivantes, relevez les propositions subordonnées infinitives.


Soulignez l’agent de l’infinitif. Indiquez le verbe dont la proposition subordonnée
infinitive est COD.
Exemple → J’entends le chat miauler. → « le chat miauler », COD du verbe
« entends ».
1. J’ai vu l’amour s’éteindre et l’amitié tarir.
2. J’ai senti mes tempes se gonfler et j’avais les oreilles pleines de bourdonnements.
3. J’ai vu ses lèvres remuer, ses mains s’agiter, ses yeux reluire.
4. J’ai vu le ciel frémir de l’attente de l’aube.
5. Nous regardons à la télévision les champions s’affronter pour la coupe Davis.
6. J’écoute le merle chanter.
7. Ils ont entendu des voitures klaxonner plusieurs minutes.
8. Fabienne a senti monter sa fièvre.
9. Les voisins se sont réunis pour regarder se dérouler le match de la finale.
10. On voit miroiter près de soi les facettes menues du charbon qui voltige.

2) Relevez les propositions subordonnées infinitives. Attention : certaines phrases n’en


contiennent pas ! Souvenez-vous : pour qu’il y ait proposition subordonnée infinitive,
il ne faut pas que l’agent du verbe à l’infinitif soit le sujet du verbe qui précède.
1. Claude a eu peur de grimper sur ce grand vélo.
2. Claude a regardé Patrice parcourir de grands tours de piste.
3. Claude a voulu essayer à son tour.
4. Avant de démarrer, Claude positionne bien la pédale.
5. Les deux frères semblent bien s’amuser.
6. Voyant que nul ne m’invitait à jouer, elle poussait l’amour jusqu’à deviner que je
risquais de me prendre pour un nain et d’en souffrir.
7. Elle sentit monter ses larmes.
8. Le mot « presbytère » venait de tomber, cette année-là, dans mon oreille sensible, et
d’y faire des ravages.
9. Maître Hauchecorne, voulez-vous avoir la complaisance de m’accompagner à la
mairie ? M. le maire voudrait vous parler. […] « Maître Hauchecorne, dit-il, on vous a
vu ce matin ramasser, sur la route de Beuzeville, le portefeuille perdu par maître
Houlbrèque, de Manerville. »
10. J’ai vu ma mère appeler, dans notre basse-cour, des poules, et les poules piquer le
pain et le grain dans ses mains.
Corrigé

1)
1. « l’amour s’éteindre », COD du verbe « ai vu »
« l’amitié tarir », COD du verbe « ai vu »
2. « mes tempes se gonfler », COD du verbe « ai senti »
3. « ses lèvres remuer », COD du verbe « ai vu »
« ses mains s’agiter », COD du verbe « ai vu »
« ses yeux reluire », COD du verbe « ai vu »
4. « le ciel frémir de l’attente de l’aube », COD du verbe « ai vu »
5. « les champions s’affronter pour la coupe Davis », COD du verbe « regardons »
6. « le merle chanter », COD du verbe « écoute »
7. « des voitures klaxonner plusieurs minutes », COD du verbe « ont entendu »
8. « monter sa fièvre », COD du verbe « a senti »
9. « se dérouler le match de la finale », COD du verbe « regarder »
10. « miroiter près de soi les facettes menues du charbon », COD du verbe « voit »

2)
1. « Patrice parcourir de grands tours de piste »
7. « monter ses larmes »
9. « vous … ramasser, sur la route de Beuzeville, le portefeuille perdu par maître
Houlbrèque, de Manerville. »
10. « ma mère appeler, dans notre basse-cour, des poules » ; « les poules piquer le pain
et le grain dans ses mains »

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