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● Persuader : du latin persuadere, amener quelqu’un à croire, à faire, à vouloir quelque chose,
mais en faisant appel aux sentiments. L’un de ses synonymes est convaincre.
● Délibérer : du latin deliberare, étudier une question avec d’autres personnes, y réfléchir, pour
faire un choix judicieux. Réfléchir en soi-même sur une décision importante.
En résumé, dans l’âme humaine, les convictions peuvent se former de deux manières : Par la
compréhension et par la volonté de croire ce qui nous plaît. Si, d’une part, les faits paraissent être une
conséquence nécessaire de principes généraux, si, d’autre part, ils correspondent aux désirs de notre
cœur, ils sont aussitôt acceptés sans répugnance. Au contraire, un conflit intérieur naît lorsque les
vérités reconnues s’opposent à nos désirs : Conflit dont la solution est incertaine. Il faut tenir compte
de ce fait lorsqu’on veut convaincre quelqu’un. Il faut savoir à quels principes adhère le sujet en
question, et ce qu’il désire.
CONVAINCRE ET / OU PERSUADER.
L'argumentation est une forme de discours caractérisée par l'intention d'influencer le destinataire
et de modifier ses opinions ; elle a pour but de « provoquer ou d'accroître l'adhésion d'un
auditoire aux thèses qu'on présente à son assentiment. » (Ch. Perelman, L'empire rhétorique.
Rhétorique et argumentation, 1977.). Elle consiste à exprimer une opinion et à la défendre au moyen
d'arguments adaptés au destinataire.
Argumenter peut se faire -outre l'injonction et les arguments qui relèvent de la force comme l'ultima
ratio regis autrefois gravé dans le bronze des canons - de deux façons : En essayant de convaincre
et en essayant de persuader.
- Forme :
Dans la classification des genres littéraires, c’est un récit, mais un récit de nature particulière. Rédigé
en prose ou en vers, il est bref, met en scène, de préférence, mais pas toujours, des animaux, avec
pour intention avouée de dispenser un enseignement, une moralité.
Son but est donc didactique.
La plupart du temps, il comporte deux parties : le « corps » qui est le récit proprement dit, et l’ « âme »
qui est la leçon que dégage le récit, et qui peut être implicite ou explicite.
● Les origines.
- Une origine grecque.
Esope, un phrygien, ancien esclave vivant à Delphes au VIème siècle avant Jésus Christ, serait
l’inventeur de la fable en tant que genre littéraire. Trois cents fables transmises de génération en
génération lui sont attribuées, d’ailleurs La Fontaine place sont premier recueil de fables sous son
patronage.
- Une origine latine.
Phèdre (30 AP-JC), affranchi de l’empereur Auguste, a laissé cinq livres de fables, reprenant les récits
et thèmes d’Esope mais en faisant évoluer le genre, car il écrit en vers des récits empreints de poésie.
Ses fables sont satiriques, dramatiques, anecdotiques.
- Une origine orientale.
L’Orient est l’une des contrées d’élection de la fable, ne serait-ce que par la facilité avec laquelle les
conteurs chinois, indiens ou persans faisaient dialoguer les hommes et les bêtes, car leurs croyances
religieuses, en particuliers celle de la métempsychose, les y poussaient. Introduites par les Arabes en
Espagne, ces œuvres furent traduites en latin, puis en français. Les plus importantes, qui ont d’ailleurs
inspiré La Fontaine, sont celles de l’indien Pilpay.
● La fable en France.
- Au Moyen-âge et à la Renaissance, de nombreux auteurs s’y adonnent : Marie de France,
Mathurin Régnier, Rabelais…Les recueils qui adaptent les apologues à la française
s’appellent des Ysopets.
- La Fontaine fait date dans l’histoire de l’apologue, car il renouvelle le genre : le rôle de la fable
est de plaire et d’instruire, il reste original dans l’imitation en la poétisant et en la transformant
en une peinture des mœurs de son temps, en plaçant outre des récits, des débats et des
discours philosophiques, en ajoutant au règne animal des présences humaines, des
végétaux, des objets personnifiés.
● L’Utopie
- Selon son étymologie, elle signifie « nulle part » : Sa notion est donc par essence ambiguë.
Elle est l’un des résultats de la conception nouvelle de l’histoire abordée en termes de
progrès, laquelle va nourrir le rêve d’un âge d’or possible. En résumé, elle est le monde rêvé
que chacun porte en soi, son but est de cibler les dysfonctionnements de l’époque de son
auteur.
- Le mot doit sa fortune à l’ouvrage Utopia, publié en 1516, du philosophe et ministre anglais
Thomas More, par réaction contre une politique favorable aux privilèges qui aboutissaient à
ruiner et à affamer les paysans.
Dans une île imaginaire s’organise une république platonicienne basée sur le travail obligatoire à
raison de six heures par jour, sur le troc étatisé et sur une sorte de convivialité. Comme chez Platon,
le système est sensé assurer une stricte subsistance, d’où une grande activité agricole et artisanale
au détriment des poètes beaucoup moins utiles à la société.
- Il existe différentes utopies :
L’utopie des origines qui exprime la nostalgie d’un monde paradisiaque où l’homme
vit en accord avec la Nature. (Diderot, Rousseau).
L’utopie progressiste qui envisage un monde transformé en bien matériellement et
moralement grâce au progrès. Poussée à l’extrême, comme dans L’an 2440 de
Mercier, elle prend le nom d’« uchronie »→ Manière de critiquer l’organisation sociale
existante.
- Au cours des siècles, l’utopie à toujours connu le succès et c’est au XIXème siècle, grâce à
des auteurs comme Fourier ou Cabet qu’elle devient porteuse d’un projet politique socialiste
ou anarchiste.
- Les différents conflits mondiaux que connaît l’Europe donnent naissance à une nouvelle
variante de l’utopie : la contre utopie ou utopie malheureuse. Le pays qui y est détruit, loin
d’être idéal, se révèle être opprimant, écrasant, totalitaire. (Meilleur des mondes Huxley).
- Les constantes de l’utopie sont multiples :
C’est un monde clos.
Son architecture est régulière et géométrique.
Le temps s’y écoule différemment que dans la réalité.
La vie individuelle suit les règles édictées par le groupe. Tout le monde vit sous l’œil
de tout le monde.
Elle connaît l’égalité et la sérénité.
- Les défauts de l’utopie sont également nombreux :
Le poids des règles et l’enfermement sont pesants.
Il est difficile de vivre longtemps sous le regard des autres.
● Le conte.
- Les origines du conte.
L'homme a toujours aimé les récits merveilleux et extraordinaires. Il s'est d'abord plu à
écouter les épopées (contes héroïques) ; puis au fur et à mesure que l'esprit s'est
affiné, le conteur prit pour objet de ses récits les événements de la vie réelle, qu'il
transformait au gré de sa fantaisie, soit en leur donnant la couleur du merveilleux, soit
en les présentant sous une forme satirique, soit encore en recueillant les traditions
populaires.
Les contes populaires eurent chez les Grecs et les Romains, le même succès que
chez les peuples modernes et l'on en trouve de nombreuses traces : Les
transformations de l'âne dans L’Ane d'Or d'Apulée. Le conte de l'Amour et Psyché.
L'Orient est la patrie des contes pleins d'aventures extraordinaires, où le merveilleux
joue le principal rôle. Ils furent popularisés au moyen âge grâce à divers recueils, tels
les traductions latines Sindabad.
- La popularité du conte.
Les Italiens furent les premiers à imiter les conteurs français, avec Boccace et
Décaméron.
En Angleterre, il faut surtout citer Chaucer et ses Contes de Cantorbery. Après lui,
Dickens, à qui ses Contes de Noël doivent faire donner une bonne place dans ce
genre littéraire.
En France, les conteurs se succèdent sans interruption. Après les fabliaux du XIIème
siècle au XVème siècle, viennent les Cent nouvelles Nouvelles, écrites par les
familiers du Roi Louis XI, l'Heptaméron, de Marguerite de Navarre, au XVIIème
siècle, les Contes de Perrault, les Contes des Fées de Madame d'Aulnoy, les
Contes de La Fontaine, imités des fabliaux et de Boccace.
On assiste depuis quelques années à un intérêt marqué pour le conte et la matière
féerique en général. Les contes populaires qui ont été dédaignés pendant fort
longtemps par les gens instruits n'ont jamais fait l'objet d'autant d'études
approfondies.
La plupart des contes qui se racontent appartiennent à un fond commun et diverses
variantes ont vu le jour au gré des déplacements des individus. Pour certains contes,
on peut recenser plus de 1000 versions différentes. Il est donc particulièrement
difficile de définir avec exactitude le lieu d'origine de la narration. Certains sont très
anciens et peuvent, sans risque d'erreur, être attribués à l'antiquité égyptienne. Il est
cependant possible d'attribuer certains traits particuliers aux contes qui permettent de
les localiser. Il s'agit soit du répertoire (Fond du conte) ou du style (La façon de dire le
conte).
Le conte propose la plupart du temps le même schéma narratif : Situation initiale, élément
perturbateur, les péripéties, la résolution de l’élément perturbateur, et le final. En cela, donne
une leçon de vie.
- Le conte philosophique.
Inventé par Voltaire, il entremêle réalisme, merveilleux et ironie pour mieux critiquer et
dénoncer les dysfonctionnements sociaux.
LA DELIBERATION.
Elle implique la pluralité des points de vue.
Elle peut concerner le monologue :
- Le monologue délibératif doit être un dialogue avec soi-même, d’où la présence des critères
du dialogue. Les pronoms utilisés seront : soit le pronom de la 1ère personne, soit les pronoms
« Je » et « Tu » dans le cas d’un véritable dédoublement.
- Le monologue délibératif doit être une interrogation : l’interrogation peut porter sur des
événements, une situation, les autres, soi-même : Présence de la modalité interrogative dans
toutes ses formes.
- Le monologue délibératif doit être une argumentation, donc commencer par énoncer de façon
claire le point sur lequel porte la délibération, puis confronter les arguments, les contre-
arguments, on apportera des réfutations, des concessions. Le texte se terminera par une
formule de clôture, quelle qu’elle soit : Décision, aveu d’impuissance…
LE DISCOURS.
La rhétorique classique distingue traditionnellement trois genres :
- L’épidictique dont l’objet est l’éloge et le blâme.
- Le juridique (Ou judiciaire.) où l’énonciateur accuse ou défend devant un tribunal ou une
assemblée (Réquisitoire ou plaidoyer.).
- Le délibératif dans lequel il conseille ou déconseille un auditoire qui doit prendre une décision.
2°- Le réquisitoire.
Au sens premier, il s’agit s’agir d’un discours prononcé devant un tribunal pour accuser quelqu’un.
Par extension de sens, un réquisitoire est un discours qui consiste à critiquer, à dénoncer, à
sanctionner, à l’aide d’arguments une réalité sociale, une institution… Le réquisitoire appartient au
genre du blâme.
3°- Le manifeste.
Il est parfois classé parmi les discours. C’est un écrit par lequel un individu ou un groupe fait
connaître ses vues sur un sujet, politique ou artistique par exemple, parfois de façon polémique et
toujours avec une intention persuasive. A la différence du discours, il n’est pas prononcé en public.
LA LETTRE.
Sens des mots et variation des supports.
I- Etymologie gréco-latine
Littera → Etymon latin du mot « lettre » qui signifie au pluriel les écrits échangés entre deux individus
pour communiquer.
Epistellein → Etymon grec du mot « épistolaire » qui signifie « envoyer à », et qui désigne ce qui a
rapport à la correspondance sur le support de l’écriture :
● Lettre.
● Billet.
● Missive privée.
● Texte porteur d’une leçon comme les Lettres à Lucilius du philosophe Sénèque.
● Epître, comme celle de l’apôtre Paul aux premiers chrétiens ou comme celle de Marot au roi
François Ier.
═► L’épistolier est une personne qui produit une importante correspondance et / ou un auteur qui
excelle dans le genre épistolaire.
L’épistolarité désigne les caractéristiques formelles et stylistiques de l’écriture d’une lettre.
L’ESSAI.
Genre délibératif, tourné vers l’avenir, il tire rétrospectivement les enseignements du passé et
souhaite clarifier le présent. Il cherche à discerner les évolutions positives, met en garde contre les
dangers potentiels. Il vise à définir le meilleur ou le préférable.
- Identification entre l’auteur et son écriture. Recours au « Je ».
- Thématique générale à vocation universelle, réflexion attentive à l’éphémère et le transitoire.
Quête de vérités singulières, tirées de l’expérience vécue, aborde les thèmes susceptibles d’intéresser
tout lecteur, parce qu’ils touchent aux questions qu’il se pose dans son existence : l’amour, la mort, la
liberté, la politique et l’engagement.
5°- La modalisation.
Ce sont tous les moyens par lesquels celui qui parle évalue son propre énoncé en le situant dans le
domaine du probable, du certain, du souhaitable. On usera donc de tournures comme
« Probablement, il est certain, assurément, on ne peut qu’espérer… ». Modaliser un énoncé permet
une implication personnelle de celui qui s’exprime dans ce qu’il dit.
2°- Le manifeste.
C’est un écrit par lequel un individu ou un groupe fait connaître ses vues sur un sujet, politique ou
artistique. Il emploie souvent le registre didactique (Qui expose, qui enseigne), associé au registre
polémique (Qui critique, qui combat)
3°- Le pamphlet.
C’est un écrit satirique qui attaque et discrédite un adversaire, une idée, une institution en usant du
registre polémique et principalement de l’ironie.