Vous êtes sur la page 1sur 9

L’ARGUMENTATION.

● Convaincre : du latin convincere, amener quelqu’un par raisonnement ou par preuves, à


reconnaître la vérité, l’exactitude d’un fait ou sa nécessité. L’un de ses synonymes est persuader.

● Persuader : du latin persuadere, amener quelqu’un à croire, à faire, à vouloir quelque chose,
mais en faisant appel aux sentiments. L’un de ses synonymes est convaincre.

● Délibérer : du latin deliberare, étudier une question avec d’autres personnes, y réfléchir, pour
faire un choix judicieux. Réfléchir en soi-même sur une décision importante.

Ces trois verbes ont tous un lien avec le travail de l’argumentation.

Ne pas confondre démontrer et argumenter :


Même si une argumentation est conduite avec la plus grande rigueur et se présente sous la forme
d’une série de raisonnements bien enchaînés, ainsi que procèdent la logique et les mathématiques,
on devra comprendre qu’il s’agit là d’une apparence et non d’une réalité. Car la démonstration d’un
théorème de géométrie, par exemple, est opérée à partir de vérités intangibles, les axiomes, et, si elle
est menée correctement, elle possède une force contraignante : Elle ne peut être contestée, et donne
une réelle satisfaction, car on parvient à une certitude absolue. Mais cela n’est vrai que des systèmes
fermés. Dès que nous raisonnons sur une question politique, sociale, économique, juridique, nous
nous trouvons dans des systèmes ouverts et nous quittons le domaine de la démonstration pure pour
entrer dans celui, beaucoup plus vaste, de l’argumentation.
Une démonstration est souvent mécanisable. Une argumentation, en revanche, même quand elle
englobe une démonstration, part de l’opinion, la thèse à faire passer et en cherche les raisons, les
justifications, les prémisses. Elle n’est pas mécanisable, la thèse dépendant des valeurs, morales,
esthétiques, religieuses adoptées, variables selon le temps et le lieu.
Dans l'argumentation rhétorique, les arguments se fondent sur des vérités d'opinion, admises par la
plupart des hommes et le plus souvent : On comprend alors qu'une dimension relative apparaît qui
laisse une part parfois non négligeable au subjectif et à l'affectif. C'est ce qui fait que tout peut être
discuté, plaidé, défendu, attaqué.

Ne pas confondre convaincre et persuader.


Un argument est un raisonnement plus ou moins explicité, par lequel nous nous efforçons de
persuader (Ou convaincre.) quelqu’un, c’est-à-dire de lui faire acquérir ou modifier une opinion, de lui
faire entreprendre ou infléchir une action.
On différencie d’ordinaire l’art de convaincre et celui de persuader : On se fonde pour cela soit sur
les moyens utilisés, soit sur les « facultés » auxquelles on s’adresse, intelligence, sensibilité,
imagination, soit sur le résultat cherché. Mais ces distinctions sont fragiles : En particulier, l’homme ne
doit pas être conçu comme coupé en deux (Intelligence, affectivité.) et tout discours, qu’il ait une
dominante intellectuelle ou affective, s’adresse à l’homme tout entier.

En résumé, dans l’âme humaine, les convictions peuvent se former de deux manières : Par la
compréhension et par la volonté de croire ce qui nous plaît. Si, d’une part, les faits paraissent être une
conséquence nécessaire de principes généraux, si, d’autre part, ils correspondent aux désirs de notre
cœur, ils sont aussitôt acceptés sans répugnance. Au contraire, un conflit intérieur naît lorsque les
vérités reconnues s’opposent à nos désirs : Conflit dont la solution est incertaine. Il faut tenir compte
de ce fait lorsqu’on veut convaincre quelqu’un. Il faut savoir à quels principes adhère le sujet en
question, et ce qu’il désire.

CONVAINCRE ET / OU PERSUADER.
L'argumentation est une forme de discours caractérisée par l'intention d'influencer le destinataire
et de modifier ses opinions ; elle a pour but de « provoquer ou d'accroître l'adhésion d'un
auditoire aux thèses qu'on présente à son assentiment. » (Ch. Perelman, L'empire rhétorique.
Rhétorique et argumentation, 1977.). Elle consiste à exprimer une opinion et à la défendre au moyen
d'arguments adaptés au destinataire.

Argumenter peut se faire -outre l'injonction et les arguments qui relèvent de la force comme l'ultima
ratio regis autrefois gravé dans le bronze des canons - de deux façons : En essayant de convaincre
et en essayant de persuader.

Ces deux manières peuvent se mêler mais présentent des différences.

CONVAINCRE : En s’appuyant sur des PERSUADER : En s’appuyant sur des


arguments rationnels. facteurs affectifs.
Celui qui cherche à convaincre s'attache au Celui qui veut persuader cherche à obtenir
cheminement des raisons qui conduiront au une adhésion spontanée et affective de son
résultat espéré : L'adhésion réfléchie de destinataire.
son auditoire.

Même s'il ne s'adresse qu'à un seul La persuasion vise un destinataire


Effets interlocuteur, celui qui cherche à convaincre particulier - individuel ou collectif - dont on
produits vise à travers celui-ci un destinataire plus sollicite les attentes, les rêves ou les
sur le général. L'adhésion ne s'obtient que dans la émotions.
destinataire mesure où l'interlocuteur individuel peut
reconnaître son appartenance à un auditoire
plus général ou même universel.
Alors qu'on accepte d'être convaincu par les
raisons d'autrui, on est persuadé en fait par les
raisons qu'on porte en soi. Aussi le rôle de
l'implicite culturel et des sentiments partagés y
est-il grand.
Il développe une démarche intellectuelle Persuader se fait souvent non seulement par
pour faire triompher les valeurs qu'il défend et une argumentation directe, affichée comme
obtenir que son interlocuteur accepte ses telle, mais aussi par une argumentation
raisons, les partage, les fasse siennes et se indirecte, sous le voile du récit, du dialogue, de
Voies pour déclare alors convaincu. l'agrément ou du divertissement.
conquérir
l'adhésion. Les démarches de la conviction relèvent de La persuasion relève davantage que la
la raison, du dialogue et de l'échange. Elles conviction de la suggestion, de la séduction,
sollicitent le savoir. Elles incluent un rôle de la tentation. Elle sollicite moins le savoir
important des implications logiques et des que le désir ou la crainte, les mobiles
références, implicites ou explicites. irrationnels.
La littérature didactique. La publicité.
La littérature abonde de formes de persuasion
Exemples. La dissertation. par la séduction, le charme, la beauté,
l'agrément.
L’écriture d'invention.
L’APOLOGUE.
● Définition.
- Etymologie :
Du grec apologos signifiant « récit détaillé », il est synonyme de fable, terme dont l’étymon est le latin
fabula, c’est-à-dire de récit. Ces deux termes dérivent du verbe « dire ».

- Forme :
Dans la classification des genres littéraires, c’est un récit, mais un récit de nature particulière. Rédigé
en prose ou en vers, il est bref, met en scène, de préférence, mais pas toujours, des animaux, avec
pour intention avouée de dispenser un enseignement, une moralité.
Son but est donc didactique.
La plupart du temps, il comporte deux parties : le « corps » qui est le récit proprement dit, et l’ « âme »
qui est la leçon que dégage le récit, et qui peut être implicite ou explicite.

● Les origines.
- Une origine grecque.
Esope, un phrygien, ancien esclave vivant à Delphes au VIème siècle avant Jésus Christ, serait
l’inventeur de la fable en tant que genre littéraire. Trois cents fables transmises de génération en
génération lui sont attribuées, d’ailleurs La Fontaine place sont premier recueil de fables sous son
patronage.
- Une origine latine.
Phèdre (30 AP-JC), affranchi de l’empereur Auguste, a laissé cinq livres de fables, reprenant les récits
et thèmes d’Esope mais en faisant évoluer le genre, car il écrit en vers des récits empreints de poésie.
Ses fables sont satiriques, dramatiques, anecdotiques.
- Une origine orientale.
L’Orient est l’une des contrées d’élection de la fable, ne serait-ce que par la facilité avec laquelle les
conteurs chinois, indiens ou persans faisaient dialoguer les hommes et les bêtes, car leurs croyances
religieuses, en particuliers celle de la métempsychose, les y poussaient. Introduites par les Arabes en
Espagne, ces œuvres furent traduites en latin, puis en français. Les plus importantes, qui ont d’ailleurs
inspiré La Fontaine, sont celles de l’indien Pilpay.

● La fable en France.
- Au Moyen-âge et à la Renaissance, de nombreux auteurs s’y adonnent : Marie de France,
Mathurin Régnier, Rabelais…Les recueils qui adaptent les apologues à la française
s’appellent des Ysopets.
- La Fontaine fait date dans l’histoire de l’apologue, car il renouvelle le genre : le rôle de la fable
est de plaire et d’instruire, il reste original dans l’imitation en la poétisant et en la transformant
en une peinture des mœurs de son temps, en plaçant outre des récits, des débats et des
discours philosophiques, en ajoutant au règne animal des présences humaines, des
végétaux, des objets personnifiés.

● L’Utopie
- Selon son étymologie, elle signifie « nulle part » : Sa notion est donc par essence ambiguë.
Elle est l’un des résultats de la conception nouvelle de l’histoire abordée en termes de
progrès, laquelle va nourrir le rêve d’un âge d’or possible. En résumé, elle est le monde rêvé
que chacun porte en soi, son but est de cibler les dysfonctionnements de l’époque de son
auteur.
- Le mot doit sa fortune à l’ouvrage Utopia, publié en 1516, du philosophe et ministre anglais
Thomas More, par réaction contre une politique favorable aux privilèges qui aboutissaient à
ruiner et à affamer les paysans.
Dans une île imaginaire s’organise une république platonicienne basée sur le travail obligatoire à
raison de six heures par jour, sur le troc étatisé et sur une sorte de convivialité. Comme chez Platon,
le système est sensé assurer une stricte subsistance, d’où une grande activité agricole et artisanale
au détriment des poètes beaucoup moins utiles à la société.
- Il existe différentes utopies :
L’utopie des origines qui exprime la nostalgie d’un monde paradisiaque où l’homme
vit en accord avec la Nature. (Diderot, Rousseau).
L’utopie progressiste qui envisage un monde transformé en bien matériellement et
moralement grâce au progrès. Poussée à l’extrême, comme dans L’an 2440 de
Mercier, elle prend le nom d’« uchronie »→ Manière de critiquer l’organisation sociale
existante.
- Au cours des siècles, l’utopie à toujours connu le succès et c’est au XIXème siècle, grâce à
des auteurs comme Fourier ou Cabet qu’elle devient porteuse d’un projet politique socialiste
ou anarchiste.
- Les différents conflits mondiaux que connaît l’Europe donnent naissance à une nouvelle
variante de l’utopie : la contre utopie ou utopie malheureuse. Le pays qui y est détruit, loin
d’être idéal, se révèle être opprimant, écrasant, totalitaire. (Meilleur des mondes Huxley).
- Les constantes de l’utopie sont multiples :
C’est un monde clos.
Son architecture est régulière et géométrique.
Le temps s’y écoule différemment que dans la réalité.
La vie individuelle suit les règles édictées par le groupe. Tout le monde vit sous l’œil
de tout le monde.
Elle connaît l’égalité et la sérénité.
- Les défauts de l’utopie sont également nombreux :
Le poids des règles et l’enfermement sont pesants.
Il est difficile de vivre longtemps sous le regard des autres.

● Le conte.
- Les origines du conte.
L'homme a toujours aimé les récits merveilleux et extraordinaires. Il s'est d'abord plu à
écouter les épopées (contes héroïques) ; puis au fur et à mesure que l'esprit s'est
affiné, le conteur prit pour objet de ses récits les événements de la vie réelle, qu'il
transformait au gré de sa fantaisie, soit en leur donnant la couleur du merveilleux, soit
en les présentant sous une forme satirique, soit encore en recueillant les traditions
populaires.
Les contes populaires eurent chez les Grecs et les Romains, le même succès que
chez les peuples modernes et l'on en trouve de nombreuses traces : Les
transformations de l'âne dans L’Ane d'Or d'Apulée. Le conte de l'Amour et Psyché.
L'Orient est la patrie des contes pleins d'aventures extraordinaires, où le merveilleux
joue le principal rôle. Ils furent popularisés au moyen âge grâce à divers recueils, tels
les traductions latines Sindabad.
- La popularité du conte.
Les Italiens furent les premiers à imiter les conteurs français, avec Boccace et
Décaméron.
En Angleterre, il faut surtout citer Chaucer et ses Contes de Cantorbery. Après lui,
Dickens, à qui ses Contes de Noël doivent faire donner une bonne place dans ce
genre littéraire.
En France, les conteurs se succèdent sans interruption. Après les fabliaux du XIIème
siècle au XVème siècle, viennent les Cent nouvelles Nouvelles, écrites par les
familiers du Roi Louis XI, l'Heptaméron, de Marguerite de Navarre, au XVIIème
siècle, les Contes de Perrault, les Contes des Fées de Madame d'Aulnoy, les
Contes de La Fontaine, imités des fabliaux et de Boccace.
On assiste depuis quelques années à un intérêt marqué pour le conte et la matière
féerique en général. Les contes populaires qui ont été dédaignés pendant fort
longtemps par les gens instruits n'ont jamais fait l'objet d'autant d'études
approfondies.
La plupart des contes qui se racontent appartiennent à un fond commun et diverses
variantes ont vu le jour au gré des déplacements des individus. Pour certains contes,
on peut recenser plus de 1000 versions différentes. Il est donc particulièrement
difficile de définir avec exactitude le lieu d'origine de la narration. Certains sont très
anciens et peuvent, sans risque d'erreur, être attribués à l'antiquité égyptienne. Il est
cependant possible d'attribuer certains traits particuliers aux contes qui permettent de
les localiser. Il s'agit soit du répertoire (Fond du conte) ou du style (La façon de dire le
conte).

Le conte propose la plupart du temps le même schéma narratif : Situation initiale, élément
perturbateur, les péripéties, la résolution de l’élément perturbateur, et le final. En cela, donne
une leçon de vie.

- Le conte philosophique.
Inventé par Voltaire, il entremêle réalisme, merveilleux et ironie pour mieux critiquer et
dénoncer les dysfonctionnements sociaux.

● Les autres formes de l’apologue.


- Les formes écrites.
Le fabliau (apologue médiéval), la parabole (récit allégorique qui propose de façon indirecte et imagée
une leçon à portée morale et religieuse.), le conte merveilleux, philosophique ou fantastique, le mythe,
certaines nouvelles et l’utopie.
- Les formes imagées.
L’emblème (illustre le texte), la gravure (illustration des fables, des tarots…), le tableau (« La
malédiction paternelle » de Greuze.), la bande dessinée ou le cinéma (« Dark Cristal »).
LES AUTRES GENRES
ARGUMENTATIFS : Argumentation
directe.
LE DIALOGUE ARGUMENTATIF.
- Le dialogue philosophique : Conversation d’idées portant sur des sujets tels que la morale
et les mœurs, la politique, la philosophie ou la science – débats philosophiques. Il a des fins
didactiques et emploie des registres variées pas toujours sérieux. Il connaît un renouveau au
XVIIe s. et à l’époque des Lumières (XVIIIe s.) où il devient un genre idéal pour mettre en
scène la confrontation des points de vue.
- Le dialogue didactique : Exposition d’un savoir (questions réponses). Les interlocuteurs ne
sont pas dans un rapport d’égalité.
- Le dialogue dialectique : Combler un manque, résoudre une difficulté commune. Les
interlocuteurs sont dans un rapport d’égalité.
- Le dialogue polémique : Affrontement entre positions antagonistes. Interlocuteurs très
impliqués.

LA DELIBERATION.
Elle implique la pluralité des points de vue.
Elle peut concerner le monologue :
- Le monologue délibératif doit être un dialogue avec soi-même, d’où la présence des critères
du dialogue. Les pronoms utilisés seront : soit le pronom de la 1ère personne, soit les pronoms
« Je » et « Tu » dans le cas d’un véritable dédoublement.
- Le monologue délibératif doit être une interrogation : l’interrogation peut porter sur des
événements, une situation, les autres, soi-même : Présence de la modalité interrogative dans
toutes ses formes.
- Le monologue délibératif doit être une argumentation, donc commencer par énoncer de façon
claire le point sur lequel porte la délibération, puis confronter les arguments, les contre-
arguments, on apportera des réfutations, des concessions. Le texte se terminera par une
formule de clôture, quelle qu’elle soit : Décision, aveu d’impuissance…

LE DISCOURS.
La rhétorique classique distingue traditionnellement trois genres :
- L’épidictique dont l’objet est l’éloge et le blâme.
- Le juridique (Ou judiciaire.) où l’énonciateur accuse ou défend devant un tribunal ou une
assemblée (Réquisitoire ou plaidoyer.).
- Le délibératif dans lequel il conseille ou déconseille un auditoire qui doit prendre une décision.

Les différents discours.


1°- Le plaidoyer.
Au sens premier, il s’agit d’un discours prononcé devant un tribunal pour défendre quelqu’un. Par
extension de sens, un plaidoyer est un discours qui consiste à défendre un droit, une cause, un
principe, une opinion. Le plaidoyer appartient au genre de l’éloge.

2°- Le réquisitoire.
Au sens premier, il s’agit s’agir d’un discours prononcé devant un tribunal pour accuser quelqu’un.
Par extension de sens, un réquisitoire est un discours qui consiste à critiquer, à dénoncer, à
sanctionner, à l’aide d’arguments une réalité sociale, une institution… Le réquisitoire appartient au
genre du blâme.

3°- Le manifeste.
Il est parfois classé parmi les discours. C’est un écrit par lequel un individu ou un groupe fait
connaître ses vues sur un sujet, politique ou artistique par exemple, parfois de façon polémique et
toujours avec une intention persuasive. A la différence du discours, il n’est pas prononcé en public.

LA LETTRE.
Sens des mots et variation des supports.

I- Etymologie gréco-latine
Littera → Etymon latin du mot « lettre » qui signifie au pluriel les écrits échangés entre deux individus
pour communiquer.
Epistellein → Etymon grec du mot « épistolaire » qui signifie « envoyer à », et qui désigne ce qui a
rapport à la correspondance sur le support de l’écriture :
● Lettre.
● Billet.
● Missive privée.
● Texte porteur d’une leçon comme les Lettres à Lucilius du philosophe Sénèque.
● Epître, comme celle de l’apôtre Paul aux premiers chrétiens ou comme celle de Marot au roi
François Ier.

═► L’épistolier est une personne qui produit une importante correspondance et / ou un auteur qui
excelle dans le genre épistolaire.
L’épistolarité désigne les caractéristiques formelles et stylistiques de l’écriture d’une lettre.

II- Définitions et supports.


● La lettre nécessite une feuille de papier, elle est un message écrit adressé personnellement à
quelqu’un dans le but de communiquer et se doit d’être cachetée.
● Cette conception a évolué avec l’arrivée du courrier électronique qui a dématérialisé le support.

III- Fonctionnement et fonctions de l’épistolaire.


1°- Une communication simple.
● L’émetteur A envoie un message au destinataire B. Ils sont tous deux clairement identifiés par le
système pronominal : le « je » de l’émetteur, le « tu » ou le « vous » du destinataire.
● A noter qu’il faut tenir compte du facteur temps qui peut engendrer chez l’émetteur comme chez le
destinataire des sentiments autres que ceux écrits.

2°- Des fonctions multiples.


● La fonction référentielle : elle sert à donner une information (« Je suis bien arrivée. »). Elle est
dominante dans le C.V ou la lettre d’affaires.
● La fonction phatique : elle permet, dans la lettre, d’ouvrir, de maintenir et de fermer le canal de la
communication. (« Cher ami, bonjour…, Adieu Madame. »)
● La fonction métalinguistique : elle établit et vérifie le code utilisé dans le message et dont
relèvent, par exemple, les formules de politesse.
● La fonction expressive ou émotive : elle porte la marque de la subjectivité de l’émetteur. Elle est
prépondérante dans la lettre d’amour ou de combat.
● La fonction conative ou impressive : elle agit sur le destinataire du message en lui donnant un
ordre ou en provocant chez lui la réaction attendue. (« Lisez-moi attentivement, j’attends votre
réponse. »)
● La fonction poétique : elle valorise le message en tant que message. Elle prend toute son
ampleur dans les grandes correspondances telles que celle de Madame de Sévigné.

IV- Les différentes formes de lettres.


1°- La lettre personnelle.
- Elle peut être intime ou officielle
- Elle peut s’inspirer d’un échange réel ou prendre place dans le contexte d’une fiction.
- Ce type de lettre possède ses caractéristiques propres :
Une part importante est donnée à l’expression du moi
La lettre s’inscrit dans une continuité : elle renvoie à un vécu commun à l’expéditeur et
à le destinataire, elle comporte en général des références à une lettre précédente, elle
ouvre sur un échange futur.

2°- La lettre ouverte.


- C’est une lettre destinée à être publiée. Elle peut être adressée à une personne précise mais
son intérêt est plus large (Le 13 janvier 1898, dans le journal « l’Aurore », Zola adresse sa
lettre « J’accuse » au Président de la République mais il dénonce à travers elle l’injustice dont
est victime le capitaine Dreyfus)
- Le destinataire d’une lettre ouverte sert souvent de prétexte à prendre parti dans un débat ou
une question d’actualité.
- Ce type de lettre impose une écriture particulière :
Elle met en place une stratégie argumentative et utilise les ressources de la
persuasion.
Elle met souvent en œuvre le registre polémique.
Elle n’implique pas la continuité et la réciprocité de l’échange

3°- Le courrier des lecteurs.


- L’expression désigne la rubrique sous laquelle est présenté, dans un journal ou une revue, un
choix de lettres adressées par les lecteurs ; ce courrier consiste en général en textes assez
brefs :
Ecrits en réaction à un article déjà paru que l’on critique, que l’on loue ou que l’on
discute.
Ecrits en relation avec un événement, un débat, un fait de société dont la presse s’est
fait l’écho.
- Ce type de texte requiert certaines qualités :
Faire référence avec précision et clarté au sujet qui motive l’envoi de la lettre.
Faire valoir ses sentiments, un point de vue très personnel tout en cherchant à gagner
à sa cause les autres lecteurs du journal.
Adopter de préférence un style journalistique, en accord avec le contexte dans lequel
doit être publiée la lettre.

L’ESSAI.
Genre délibératif, tourné vers l’avenir, il tire rétrospectivement les enseignements du passé et
souhaite clarifier le présent. Il cherche à discerner les évolutions positives, met en garde contre les
dangers potentiels. Il vise à définir le meilleur ou le préférable.
- Identification entre l’auteur et son écriture. Recours au « Je ».
- Thématique générale à vocation universelle, réflexion attentive à l’éphémère et le transitoire.
Quête de vérités singulières, tirées de l’expérience vécue, aborde les thèmes susceptibles d’intéresser
tout lecteur, parce qu’ils touchent aux questions qu’il se pose dans son existence : l’amour, la mort, la
liberté, la politique et l’engagement.

I- Ce qui doit y figurer.


1°- Un texte argumentatif.
On attend de l’essai qu’il mette en place une structure et un parcours argumenté, d’o* la présence
souhaitée d’une structure : Le texte doit faire figurer de façon ordonnée et nettement identifiable :
- Une thèse : C’est l’idée que l’on veut démontrer.
- Des arguments : Ce sont les preuves que l’on apporte à l’appui de la thèse.
- Des exemples : Ce sont des faits qui viennent illustrer les arguments.
Néanmoins, on ne peut pas exiger de l’essai qu’il offre un plan aussi rigoureux que celui de la
dissertation

2°- Un parcours argumentatif.


Même s’il ne présente pas un plan structuré en cinq parties, l’essai doit être au moins construit sur
un parcours argumentatif. Le texte doit comporter :
- Un raisonnement : Une idée vérifiée par des observations (Raisonnement déductif) ou des
observations conduisant à une idée générale (Raisonnement inductif).
- Une progression : des étapes dans l’exposé des idées instaurant une dynamique qui oriente
la démonstration vers l’élément le plus important
- Des articulations de la pensée : Elles structurent le texte en disposant des jalons facilement
repérables (Mots de liaison, outils logiques, disposition du texte en paragraphes commençant
chacun par un alinéa).

3°- L’expression d’un point de vue personnel.


L’essai réclame un examen personnel de la question traitée. En même temps, il s’agit d’en présenter
les données de façon claire et rationnelle. On veillera donc à respecter un équilibre entre le subjectif et
l’objectif, à user de la modalisation et à utiliser les moyens pour convaincre et persuader.

4°- L’équilibre entre le subjectif et l’objectif.


Il faut accorder une importance égale à la présentation des faits et à la formulation d’un opinion :
Présenter les faits consiste à décrire, raconter, informer, tirer parti de ses connaissances littéraires,
des données historiques, économiques et sociales. Formuler une opinion c’est exprimer un jugement,
un point de vue, un choix, l’éloge ou le blâme

5°- La modalisation.
Ce sont tous les moyens par lesquels celui qui parle évalue son propre énoncé en le situant dans le
domaine du probable, du certain, du souhaitable. On usera donc de tournures comme
« Probablement, il est certain, assurément, on ne peut qu’espérer… ». Modaliser un énoncé permet
une implication personnelle de celui qui s’exprime dans ce qu’il dit.

6°- Convaincre et persuader.


L’écriture de l’essai a pour objectif de faire partager un point de vue, même si c’est souvent à lui-
même que l’auteur s’adresse d’abord…L’essai met donc en place les procédés de la conviction et de
la persuasion et cherche à établir une complicité avec le lecteur.

II- Les différentes formes d’essai.


Les sujets peuvent inviter à produire différentes formes de textes qui sont associés au genre de
l’essai
1°- La préface.
C’est un texte placé en tête d’un ouvrage auquel il sert d’introduction. La préface informe sur le
contenu, sur l’esprit de l’ouvrage ainsi que sur les intentions de l’auteur. Les sujets recourent aussi à
des termes qui sont plus ou moins synonymes de « préface » : Préambule, avertissement, avis au
lecteur, avant propos : « Rédigez une préface à un recueil de vos poèmes préférés. Vous expliquerez
les raisons de votre choix et tenterez de définir le rôle que vous attribuez à la poésie »

2°- Le manifeste.
C’est un écrit par lequel un individu ou un groupe fait connaître ses vues sur un sujet, politique ou
artistique. Il emploie souvent le registre didactique (Qui expose, qui enseigne), associé au registre
polémique (Qui critique, qui combat)

3°- Le pamphlet.
C’est un écrit satirique qui attaque et discrédite un adversaire, une idée, une institution en usant du
registre polémique et principalement de l’ironie.

4°- La lettre ouverte.


Elle est parfois intégrée au genre de l’essai

Vous aimerez peut-être aussi