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L’argumentation
dans la communication
1) L'argumentation: définitions
• Quand on parle, on cherche toujours à avoir un impact sur son interlocuteur. La parole
possède donc une visée argumentative.
situation de communication ». C’est un moyen puissant pour faire partager par autrui une
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Introduction
L’effet de l’argumentation :
• Le but de toute argumentation est de provoquer ou d’accroître l’adhésion des esprits aux
thèses qu’on présente à leur assentiment (acceptation) : une argumentation efficace est celle
qui réussit à accroître cette intensité d’adhésion de façon à déclencher chez les auditeurs
• L’argumentation est une action qui tend toujours à modifier un état de choses préexistant.
• Les éléments persuasifs que nous utilisons vont s’inscrire dans un processus choisi ou moins
Si je dis « Il fait froid » ce n’est pas un argument, c’est une constatation, l’expression
d’une réalité perçue et vérifiable. Mais si je dis à un camarade « Ne sors pas maintenant, il fait
➔ la même donnée ainsi insérée dans un argument devient donc un vecteur orienté qui, en plus
➔ Un argument est donc un raisonnement par lequel nous nous efforçons de persuader quelqu’un,
c’est-à-dire de lui faire acquérir ou modifier une opinion, de lui faire entreprendre ou infléchir
une action. 6
Définitions
• Les moyens utilisés pour convaincre sont extrêmement variés. Ils mettent enjeu des
• Le but de ce cours est d'introduire les étudiants à l'un de ces moyens : l'argumentation, dont
•Quels sont les moyens dont se sert le locuteur pour convaincre son auditoire ? Et quels sont
L’argumentation appartient à la famille des actions humaines qui ont pour objectif de
convaincre. Convaincre est l’une des modalités essentielles de la communication. La
spécificité de l’argumentation est de mettre en œuvre un raisonnement dans une
situation de communication. 8
Définitions
Définir le champ de l'argumentation implique de bien saisir la spécificité de cet acte essentiel de l'activité
▪ Argumenter, c’est d’abord communiquer, avec ce que cela implique comme composants de toute situation
▪ Ensuite, argumenter ce n’est pas convaincre à tout prix. C’est-à-dire, convaincre est une démarche par
laquelle on cherche à obtenir l’adhésion d’un destinataire à l’aide d’arguments fondés sur la logique et la
raison. Un argument est une proposition que l’on avance pour défendre.
▪ Une argumentation est un ensemble organisé d’arguments. Sa qualité dépend à la fois de leur pertinence et
de leur agencement.
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Le triangle argumentatif :
L’argumentation implique un émetteur — on l'appelle ici d'un terme
général : l'orateur —, un message, constitué par l'opinion mise en forme
en vue de convaincre, et un récepteur, l'autre, le public appelé ici le plus
souvent l'auditoire.
- L’auditoire que l'orateur veut convaincre d'adhérer à l'opinion qu'il lui propose ; il
peut s'agir d'une personne, d'un public, d'un ensemble de publics, ou même,
dans un cas limite, de l'orateur lui-même lorsqu'il cherche à « s'autoconvaincre »
(lors d’une réflexion interne qui approfondit longuement un sujet à savoir la
méditation) ;
• Pourquoi faut-il faire une distinction entre ce que l'on pense et ce que l'on
différentes façons parce qu'on a des auditoires différents, autant qu'il y ait
Si je veux soutenir, par exemple, la nécessite d'une politique de prévention de la toxicomanie (contre la
consommation de la drogue), et que j'ai , à des moments différents, en face de moi deux publics, l'un
d'enseignants, l'autre de policiers, il est bien évident qu'à cette même opinion (la nécessité d'une
politique de prévention) je peux faire correspondre deux argumentations distinctes, non pas parce que ce
qui est dit serait différent de ce que je pense, mais parce qu'il est nécessaire de tenir compte du fait que
l'on parle à un auditoire donné.
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Le triangle argumentatif :
En l'occurrence, on pourra, dans l'acte de prévention, insister, pour les uns, sur la dimension
pédagogique qui le sous-tend et, pour les autres, sur la baisse attendue des crimes et délits que l'on
peut en attendre. Argumenter est aussi choisir dans une opinion les aspects essentiels qui la rendront
acceptable pour un public donné. La transformation d'une opinion en argument en fonction d'un
auditoire particulier est précisément l'objet de l'argumentation.
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Les objectifs
de l’argumentation
Les objectifs de l’argumentation
Dans cette catégorie d’objectifs, l’orateur cherche d’abord l’adhésion de son auditoire
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Les objectifs de l’argumentation
Persuader
• Il s’agit de trouver, chez l’interlocuteur, ce qui pourrait lui plaire, le séduire pour l’amener à
penser comme soi. Ou encore ce qui pourrait le choquer, de manière à le faire changer
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Les objectifs de l’argumentation
Convaincre
• Consiste donc à obtenir l’adhésion du destinataire par la voie de la raison. Il faut s’appuyer
sur des arguments logiques présentés dans une argumentation sans faille. Elle doit s’étayer
sur la justesse des arguments et des exemples, ainsi que sur l’emploi de raisonnements
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Les objectifs de l’argumentation
Manipuler
• Cet objectif relève d’une forme de violence psychologique exercée sur l’autre. Y sont utilisés,
de façon discrète voire imperceptible (invisible), des « procédés visant à enserrer l’autre dans
un piège mental dont il ne sortira qu’en adoptant l’acte ou l’opinion qu’on lui « propose »
• La manipulation apparaît dans le monde politique en vue d’un vote par exemple, mais
également parfois dans certaines techniques de vente telles que les publicités qui ne
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Les formes d’argumentation
Les formes d’argumentation
• Il est à noter que des discours de types différents peuvent avoir recours à une même
forme, ou encore le même discours argumentatif peut recourir à des formes différentes,
• L’essentiel dans ces différents cas de figure est d’atteindre la finalité assignée au discours
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Les types d’argument
Les types d’argument
œuvre dans l'analyse. Nous retiendrons en effet trois grandes familles d'arguments :
Les arguments d'autorité recouvrent tous les procédés qui consistent à mobiliser une autorité,
positive ou négative, acceptée par l'auditoire et qui défend l'opinion que l'on propose ou que l'on
critique.
• De la même façon, dire, comme cette publicité TV canadienne que « Oral B est la marque que
les dentistes utilisent le plus pour eux-mêmes », c'est invoquer une autorité légitime pour
l'auditoire soucieux de la santé de ses dents. Dans les deux cas, l'accord préalable porte bien
• On voit qu'il ne faut pas confondre ici autorité et pouvoir. L'usage de l'argument d'autorité dans
une tournure consiste à utiliser une autorité négative pour disqualifier une opinion.
Les types d’argument: Les arguments d'autorité
• Avec l'autorité, nous sommes dans le champ de l'argumentation, mais avec le pouvoir, nous
« convaincre » l'autre en l'obligeant à croire ce qu'on lui dit (ou du moins à faire semblant).
• On pourra parler dans ce cas d'argument ad hominem. Autrement dit, on attaque l'adversaire
directement dans sa personne en lui opposant ses propres paroles ou ses propres actes. par
exemple: « C'est aussi ce que disait le Roi ! ». L’usage de cet argument est fréquent en
• Si, pour faire adopter vos idées ou votre solution, vous signalez que Monsieur X, jouissant
d’un certain prestige, est du même avis, vous utilisez l’argument d’autorité. Le prestige viendra
• D’autres autorités seront invoquées : une opinion répandue, un livre réputé (la Bible, le Coran,
le Robert, etc.), une science générale, un corps professionnel (université de Harvard), etc.
• Dans le cas de la réfutation ad hominem, il s’agit de rejeter la thèse (opinion que l'on soutient et
dont on cherche à démontrer la vérité) adverse parce qu’elle est soutenue par un locuteur stupide,
malhonnête. Autrement dit, l’argument ad hominem vise à invalider une autre argumentation
- L’argument d’autorité direct : où le locuteur s’appuie sur sa propre autorité pour renforcer ses
propos ( en tant que…, je peux vous garantir que P…) ; dans ce cas, le locuteur et l’autorité
invoquée se confondent : la structure logique qui sous-tend l’argument d’autorité direct est
alors « j’ai dit que P ; je suis une autorité fiable à propos de P ; donc P doit être acceptable » ;
Les types d’argument: Les arguments d'autorité
• Le locuteur exploite le crédit dont jouit une personne qui « fait autorité » dans un
domaine donné pour donner plus de poids à une proposition qu’il souhaite soutenir.
• C’est en fait le type d’argument d’autorité le plus souvent étudié. Envisagé dans un
l’emploie du devoir de preuve : « ce n’est pas moi qui le dis, c’est Einstein ; si vous n’êtes pas
Les arguments de communauté font appel à des croyances ou à des valeurs partagées
par l'auditoire, qui contiennent déjà, en quelque sorte, l'opinion qui est l'objet de l'entreprise de
conviction.
• Argument qui repose sur des valeurs partagées par l’auditoire, en s’appuyant par exemple
sur des proverbes, des lieux communs, etc. Par exemple: L’argent ne fait pas le bonheur, il vaut
Les arguments qui relèvent de cette catégorie générale exploitent une relation de
ressemblance entre deux entités (λ) et ( β). En général, l’une de ces entités est considérée
comme mieux connue ou mieux acceptée que l’autre, et, sur la base de propriétés communes, on
o Arguer -déduire- que les ressemblances quoique nombreuses, qu’il existe une différence
▪ p1 : blancheur ;
▪ p2 : clarté ;
▪ p3 : pureté ;
▪ p4 : laiteux (qui a la couleur blanchâtre du lait) ;
▪ pn : …….
Il s’agit de faire-passer une propriété pn admise du phore (la neige), au thème (le teint), pour lequel pn
reste à établir.
Les types d’argument:
Argumentations fondées sur la ressemblance
• L’argument par comparaison rapproche deux termes par le biais d’un outil de
comparable plus simple ou mieux connu pour le définir ou l’évaluer par approximation.
Les types d’argument:
Argumentations fondées sur la ressemblance
Observations et analyse :
Ainsi, en avril 2003, dans un article intitulé « Prélude au choc des civilisations » et faisant
suite à une déclaration de Georges Bush, qui espérait que le succès militaire américain en Irak
allait accélérer le processus de démocratisation des pays voisins, le journaliste tunisien Mezri
compte que le remède qu’ils préconisent est infiniment plus nocif que le mal
Montesquieu, qui, pour récolter les fruits mûrs d’un arbre n’hésitent pas à
l’abattre car c’est plus commode et plus rapide […] » (Libération, 15 avril 2003, « Rebonds », p :10.)
Les types d’argument:
Observations et analyse : Argumentations fondées sur la ressemblance
« […] à l’inverse des Européens, les Américains ne se rendent pas encore compte
que le remède qu’ils préconisent est infiniment plus nocif que le mal qu’ils
qui, pour récolter les fruits mûrs d’un arbre n’hésitent pas à l’abattre car c’est plus
La comparaison entre l’attitude des Américains en Irak et celle de Louisiane décrits par Montesquieu,
introduite par l’opérateur de comparaison « tels », vise à faire passer une évaluation du comportement décrit
dans le phore couper l’arbre au pied et cueillent le fruit est plus commode et plus rapide c’est une attitude à
court terme qui peut oblitérer sérieusement le long terme, sur le thème : l’Amérique rafle (prendre sans rien
laisser aux autres) toutes sorte de richesses naturelles en appauvrissant le peuple irakien.
Les types d’argument:
a) L’argument par analogie : Argumentations fondées sur la ressemblance
Les dictionnaires de langue définissent l’analogie comme un rapport, une similitude, une
ressemblance. L’analogie est une identité partielle, une proportion existante entre des choses, ou
«des réalités différentes » (TLFi, art. Analogie) ; l’existence d’une relation d’analogie est établie au
moyen d’une comparaison qui dégage des traits communs entre les objets ou les réalités
considérées (Littré, TLFi, art. Analogie).
Très couramment pour décrire à quelqu’un un objet ou pour lui expliquer comment fonctionne
un tel mécanisme, on les compare à un autre objet ou à un autre mécanisme qu’il connaît bien. Par
exemple faire comprendre à un auditoire de non-spécialistes ce qui se passe à l’intérieur d’une
cellule :
« Une cellule est le plus petit corps capable de se reproduire. Certaines cellules n’ont qu’un
demi-millième de millimètre de diamètre. Et pour ces infiniment petites cellules contiennent
chacune 2000 espèces d’enzymes qui leur permettent de synthétiser certaines substances.
Chaque cellule est donc une étonnante usine, qui fabrique tel ou tel produit suivant un
ordre donné par un gène contenu dans son noyau. Le gène est en quelque sorte le
programme de la cellule ».
Les types d’argument:
a) L’argument par analogie : Argumentations fondées sur la ressemblance
L’analogie sert à expliquer et à vulgariser. Prenant des éléments dans un domaine connu pour
faire comprendre des réalités d’un domaine inconnu ou peu familier, l’analogie trouve sa place
dans les communications de caractère technique et scientifique.
Les types d’argument:
Argumentations fondées
sur une relation de causalité
4)- Argumentations fondées sur une relation de causalité :
On a souvent l’impression de n’avoir compris une situation que lorsqu’on a découvert ce qui
l’a provoquée. Autrement dit, l’énoncé : « j’ai du mal à courir parce que je me suis foulé la
cheville la semaine dernière » pris hors contexte, ne peut être considéré comme argumentatif, il
semble fournir justement une explication d’un état de fait (une course difficile) en révélant la
Les faits sont des réalités apportées par l'émetteur pour informer son récepteur sur des faits
mais, ils peuvent être utilisés comme des preuves apportés par un argumentateur ou un
• Mais rien ne permet de considérer « j’ai du mal à courir » comme une conclusion dont
pour que l’on puisse parler d’argumentation, on l’a dit, il faut qu’elle soit adossée à un ou
plusieurs énoncés.
conséquence une foulure de la cheville qui a donc le statut de conclusion, j’ai désormais
exemple :
➔ La route doit être glissante : ils ont dit à la radio qu’il avait gelé cette nuit. Donc mon argument devient
comme suit:
le fait qu’il a gelé durant la nuit, la route doit être glissante donc j’ai désormais de bonnes
raisons pour délaisser ma voiture au profit du métro
L’existence de la cause (le fait qu’il a gelé durant la nuit) assure l’affirmation de la conséquence (la
route doit être glissante), qui a donc statut de conclusion ; j’ai désormais de bonnes raisons pour