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FORMATION

LES GUIDES DE DURABILITÉ DES BÉTONS

Patrick DANTEC
Consultant expert
(d’après présentation de François TOUTLEMONDE IFSSTAR)

LES CONCEPTS NORMATIFS ASSOCIES A LA DURABILITE :


CLASSES D’EXPOSITION
APPROCHES PERFORMANTIELLE ET PRESCRIPTIVE

14 & 15 novembre 2016


Comment obtenir une structure durable ?

• Bien concevoir
– Conception d’ensemble et de détail
– Maîtriser la fissuration et dimensionner
l’enrobage (NF EN 1992-1-1, 1992-2 et 1992-3)
• Bien choisir le matériau
– Spécification et contrôle (NF EN 206/CN,
fascicule 65, FD P 18-011…)
• Bien réaliser l’ouvrage (NF EN 13670)
• Exploiter l’ouvrage comme prévu et l’entretenir

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Concepts et modèles essentiels sous-jacents

• Les « actions »
• Processus de diffusion (XC, XS, XD)
• Autres mécanismes « par l’extérieur » (XA, XF-
écaillage)
• Autres (XF-gel interne, RAG, RSI…)
Combinaison DUP et sévérité des classes d’exposition
• La « résistance »
• Combinaison enrobage, maîtrise de la fissuration et
« qualité » du matériau (performantielle/prescriptive)
Pas de modèle complet général disponible
Calibration empirique de modèles « simples »

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Durabilité et durée d’utilisation de projet

NF EN 1990 section 2 : Requirements


2.1 Basic requirements
1(P) A structure shall be designed and realized so that, during its
expected service life…
- it resists all actions and effects which may occur during its
execution and its use ;
- And it remains operational with respect to the usage it has
been designed for.

1.5.2.8 – design service life


During this time duration a structure or one of its parts shall be used
and operated as intended, provided the intended maintenance
is done, but without requiring major repair

Les Eurocodes sont la référence normative en France pour la


conception des structures depuis le 1er avril 2010. La
spécification de durabilité est devenue explicite via la donnée
de la Durée d’Utilisation de Projet (design service life).

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Durées d’utilisation de projet de référence
NF EN 1990 – AN. Annexe nationale, annexe A1
Table 2.1 (NF) : Durées d’utilisation de projet de référence

Catégorie D.U.P. (années) Exemples


1 10 Structures provisoires
2 25 Eléments remplaçables, par exemple
appareils d’appui des ponts
3 25 Bâtiments agricoles et similaires
4 50 Bâtiments et structures courantes
5 100 Bâtiments à caractère monumental,
ponts et autres structures de génie civil

Le tableau 2.1 (NF) fournit les D.U.P de référence en France (qui s’imposent en l’absence
de spécification différente du marché)
La D.U.P. n’est pas une durée de garantie (durées de référence en France 10 / 30 ans)
La D.U.P. n’est pas une durée de vie « effectivement constatée », cette dernière dépend en
effet des détails de conception, de la qualité d’exécution, de l’exposition effective de
l’ouvrage et de la qualité de son entretien.
La justification par la modélisation (« durability design ») doit prouver que la DUP est
inférieure à la durée de vie prédite (qui correspond alors généralement à un ELS),
avec une certaine marge, ce qui suppose une modélisation fiable des mécanismes
de vieillissement pertinents
Principaux mécanismes de vieillissement des structures en béton

Mécanismes physico-chimiques affectant les matériaux


• Béton (gel-dégel, réactions de gonflement interne en particulier
réaction alcali-silice et formation différée d’ettringite, attaques
physiques, chimiques ou mécaniques externes) (critiques dans
environ 10 % des cas)
• Corrosion des armatures actives ou passives (pour les structures en
béton armé, la corrosion est critique dans environ 90 % des cas)

Vieillissement physique ou chimique des équipements, qui peut conduire


(en cas de maintenance déficiente ou de perte de protection) à une
amplification importante des mécanismes de vieillissement

En outre, l’obsolescence peut provenir d’une augmentation des charges /


de l’intensité de l’exposition, avec un effet analogue

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Facteurs influents / risques d’amplification du vieillissement

Qualité des détails constructifs et entretien de l’évacuation des eaux


- Risque de concentration des agents agressifs
- Risque d’amplification des réactions de gonflement interne
Qualité d’exécution
- Respect des plans / des épaisseurs d’enrobage
- Absence de vides et de défauts de bétonnage (reprises)
- Cure / compacité du béton en parement
Surveillance et entretien
- Elimination des stagnations d’eau et de la végétation
- Reconstitution de l’état de contrainte voulu
- Traitements préventifs vis-à-vis de la corrosion

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Déclinaison des concepts dans les normes

• Le choix des classes d’exposition


• La spécification du matériau
– Approche prescriptive
– Approche performantielle
– Concept de performance équivalente
• La maîtrise de la fissuration
• La détermination de l’enrobage

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LES CONCEPTS NORMATIFS
ASSOCIES A LA DURABILITE

• Le choix des classes d’exposition


• La spécification du matériau
– Approche prescriptive
– Approche performantielle
– Concept de performance équivalente
• La maîtrise de la fissuration
• La détermination de l’enrobage

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Fascicules d’aide au choix des classes et démarche générale

Fascicule N° Nature d’ouvrages Cf site www.efbeton.com


1 Ouvrages de bâtiment préfabriqués et coulés sur site
2 Ouvrages d’art
3 Ouvrages maritimes, fluviaux et de navigation intérieure
4 Ouvrages d’équipements de la route et chaussées
5 Tunnels creusés
6 Tranchées couvertes, galeries, casquettes et caissons immergés
7 Ouvrages divers de génie civil

Documents « guides » stabilisés vers 2011


Sur la base NF EN 1992-1-1 et AN stabilisés en 2005
NF EN 206/CN et fascicule 65 mis en cohérence
suite à révision 2014

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Principes et présupposés
Motivation
Les EUROCODES définissent des exigences fondamentales pour atteindre des niveaux de
performance appropriés (« règles du jeu » pour une concurrence équitable) en matière de
FIABILITE DES CONSTRUCTIONS dont les 4 composantes sont :

• la SECURITE STRUCTURALE pour les personnes, les animaux domestiques…


• l’APTITUDE AU SERVICE, fonctionnement, confort…
• la ROBUSTESSE en cas de situations accidentelles
• la DURABILITE, compte tenu des conditions environnementales

Les Eurocodes supposent que :


• le choix du système structural et le projet de structure sont réalisés par un personnel
suffisamment qualifié et expérimenté ;
• l’exécution est confiée à un personnel suffisamment compétent et expérimenté ;
• une surveillance et une maîtrise de la qualité adéquates sont assurées au cours du travail,
à savoir dans les bureaux d’études, les usines, les entreprises et sur le chantier ;
• les matériaux utilisés sont conformes aux normes appropriées ;
• la structure bénéficiera de la maintenance adéquate ;
• l’utilisation de la structure sera conforme aux hypothèses admises dans le projet.

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Une responsabilité du maître d’ouvrage

En fonction de l’environnement auquel seront exposées les différentes parties de


l’ouvrage et en application de l’Eurocode 2, de la norme EN 206/CN et du fascicule
65 du CCTG, le maître d’ouvrage définit pour chaque partie d’ouvrage les classes
d’exposition à prendre en compte. (…)
Chaque partie d’ouvrage peut être soumise simultanément à plusieurs agressions
environnementales. Il convient donc, pour chaque partie d’ouvrage, de déterminer
l’ensemble des classes d’exposition à considérer.
(guide LCPC « approche performantielle », 2010)

Le maître d’ouvrage doit donc fournir LES classes d’exposition au même titre que :
• La durée d’utilisation de projet (par défaut 100 ans pour les ponts, AN de l’EN 1990)
50 ans pour les bâtiments courants
• Le niveau de prévention vis-à-vis de l’alcali-réaction
• La classe d’exposition (XH1, XH2 ou XH3), la catégorie (I, II ou III) d’ouvrage ou
d’élément d’ouvrage et le niveau de prévention (As à Ds) vis-à-vis de la RSI
• Éventuellement, classe d’abrasion (XM1, XM2 ou XM3) le cas échéant…

Logique : le maître d’ouvrage (aidé du maître d’œuvre) doit connaître et prévoir les
conditions d’exploitation et l’environnement de son ouvrage : salage, entretien et
dispositions protectrices …

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A quoi servent ces classes
Au stade du projet
- En lien avec la D.U.P., détermination de l’enrobage (EN 1992 section 4) en particulier
minimum nécessaire pour assurer la durabilité « cmin,dur »
- Définition de la valeur limite de l’ouverture maximale calculée des fissures (EN 1992
section 7, cf. notion de « fissuration préjudiciable »)
- Participe à la détermination de la résistance minimale du béton de la partie d’ouvrage
considérée (EN 1992 annexe E)

Au stade de l’étude, de la commande puis de la fabrication du béton


- Selon l’approche « prescriptive » de la NF EN 206/CN tableaux NAF-1 (ou NAF-2,
NAF-3 ou NAF-4) détermination de limites dans la composition du béton et/ou
prescriptions dans le choix des matériaux
- Selon l’approche performantielle rendue possible par l’EN 206/CN et déclinée dans le
nouveau fascicule 65, détermination d’indicateurs et de seuils à satisfaire sur ces
grandeurs, orientant la composition du béton

L’application de l’Eurocode conduit à poser de façon précoce les questions associées


à la durabilité attendue, ce qui peut susciter des variantes et déclencher l’adoption de
précautions additionnelles

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Décomposition en parties d’ouvrages
Les classes d’exposition sont à définir par parties d’ouvrages ayant une cohérence
constructive et d’exposition aux agents extérieurs

Exemple pour les BÂTIMENTS


• SUPERSTRUCTURES : locaux intérieurs, murs extérieurs, balcons, toitures terrasse
condensation ou non – protégé des intempéries ou non – étanchéité ou non
• INFRASTRUCTURES : vides sanitaires, sous-sol, longrine
plafonds – murs (contact terre ou non) – ventilation ou non
• PARKING OUVERT
plafonds – murs intérieurs – face extérieure - rampes et dalles – salage fréquent ou non
• PARKING ENTERRÉ OU FERMÉ
toutes parois internes – face extérieure enterrée – toiture terrasse – salage fréquent ou non
• PISCINE
fond et parois avec étanchéité – fond et parties partiellement immergées – plage – murs et
couvertures de piscine non découvrable – murs de piscine découvrable
• RESERVOIR
fond – parois du bassin – couverture
• STATION D’EPURATION, FOSSE A LISIER
fond – parois – passerelle intérieure – passerelle extérieure - couverture

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Risques et agressions considérés

XC : corrosion des armatures induite par carbonatation


Sévérité croissante de XC1 à XC4
Critères : humidité environnante moyenne (carbonatation faible si HR < 50% ou en cas de
saturation permanente, maximale pour HR de 70 %) et présence d’eau
en pratique, effet aggravant des cycles d’humidification / séchage des intempéries,
et, pour les bâtiments, des condensations importantes en fréquence et en durée

Précisions figées par l’AN :


– "Sont à classer en XC4 les parties aériennes des ouvrages d'art"
Indication normative pour éviter les interprétations inutiles
S'appuie sur le calibrage avec un lot important d'ouvrages (A26)
Tient compte des maximums de e/c plutôt forts dans la norme NF EN 206 pour la classe XC3
– XC3 pour les surfaces des hourdis protégées par une étanchéité
– pour les fondations : XC2 au moins
– XC3 pour les parties des bâtiments à l’abri de la pluie exposées à des
condensations importantes… sinon XC1

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Risques et agressions considérés : XC
tableau informatif EFB ouvrages d’art (extrait)
Parties d'ouvrage XC

fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers…)


fondations de tous types entièrement immergées XC1
fondations de tous types en zone de marnage XC4
fondations profondes enterrées hors eau de mer XC2
fondations superficielles non immergées (partie aérienne) XC4
fondations superficielles non immergées (partie enterrée) XC2
appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour…), parties d’ouvrages en contact avec le terrain, voûtes
parties immergées XC1
parties en zone de marnage XC4
parties enterrées, dalles de transition XC2
parties à l'air libre XC4
faces intérieures des piles ou culées creuses XC3
tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises)
face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité XC3
faces extérieures XC4
faces intérieures des caissons XC3
équipements et superstructures
corniches, solins de joints de dilatation, corniches-caniveaux XC4
contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de sécurité (non revêtues) XC4
barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans acoustiques XC4
massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et panneaux de signalisation XC4

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Risques et agressions considérés : XC
tableau informatif - bâtiments (extrait)

type de corrosion par


local considéré ou partie d’ouvrage face exposée
bâtiment carbonatation
local clos et couvert sans phénomène de condensation persistante
plafond, plancher, mur XC1
(plancher courant, cuisine, sanitaires, salle d’eau…)
local clos et couvert avec phénomène de condensation persistante
plafond, plancher, mur XC3
(buanderie, papeterie, local de piscine…)
Tout bâtiment sous-face jusqu’à la goutte d’eau XC3
balcon, loggia
superstructures autres faces XC4
extérieur hors toiture terrasse plafond XC3
(façades, passage entre bâtiments…) mur XC4
plancher XC1
toiture terrasse avec étanchéité
acrotère et émergences XC4
plafond XC3
vide sanitaire ventilé
mur XC4
plafond XC3
vide sanitaire moyennement ventilé
mur XC4
plafond XC3
Tout bâtiment vide non ventilé sous plancher bas
mur XC4
infrastructures
plafond, plancher XC1
sous-sol (cave ou garage) mur face intérieure XC1
mur face au contact de la terre XC2
totalement enterrée XC2
longrine et fondation
partiellement enterrée XC4

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Risques et agressions considérés

XS : corrosion des armatures induite par les chlorures présents dans l’eau de mer
Sévérité croissante de XS1 à XS3
Critères : concomitance des chlorures et de l’eau, et cycles d’immersion / séchage
favorisant la pénétration des ions
en pratique, critères associés à la distance à la côte, à la permanence ou non de
l’immersion, à l’exposition aux embruns et à l’air véhiculant du sel marin, avec une
latitude interprétative par rapport au seul critère de distance
Nota : La classe XS est également utilisée pour décrire le risque de dégradation chimique
du béton par l’eau de mer (FDP 18-011)

Précisions figées par l’AN


"XS3… éléments de structure en zone de marnage et/ou exposés aux embruns lorsqu'ils
sont situés à moins de 100 m de la côte, parfois plus, jusqu'à 500 m, suivant la
topographie particulière"
"XS1… éléments de structure situés au-delà de la zone de classement XS3 et situés à
moins de 1 km de la côte, parfois plus, jusqu'à 5 km, lorsqu'ils sont exposés à un air
véhiculant du sel marin, suivant la topographie particulière"
XS2 : immergé en permanence

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Risques et agressions considérés : XS
tableau informatif EFB ouvrages d’art (extrait)
Parties d'ouvrage XS
moins de 100 m de la côte et équiv. 100 à 1000 m de la côte et équiv.
fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers…)
fondations de tous types entièrement immergées XS2 XS2
fondations de tous types en zone de marnage XS3 XS3
fondations profondes enterrées hors eau de mer XS1 -
fondations superficielles non immergées (partie aérienne) XS3 XS1
fondations superficielles non immergées (partie enterrée) XS1 -
appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour…), parties d’ouvrages en contact avec le terrain, voûtes
parties immergées XS2 XS2
parties en zone de marnage XS3 XS3
parties enterrées XS1 -
parties à l'air libre XS3 XS1
faces intérieures des piles ou culées creuses XS1 -
dalles de transition XS1 -
tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises)
face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité - -
faces extérieures XS3 XS1
faces intérieures des caissons XS1 -
équipements et superstructures
corniches XS3 XS1
solins de joints de dilatation XS3 XS1
contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de sécurité (non revêtues) XS3 XS1
barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans acoustiques XS3 XS1
massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et panneaux de signalisation XS3 XS1
corniches-caniveaux XS3 XS1

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Risques et agressions considérés : XS
tableau informatif EFB ouvrages côtiers (extrait)
** les parties « immergées en
permanence » des ouvrages sont situées
Corrosion en dessous du niveau de la basse mer de
Attaques
Type Corrosion par par les Risque vive eau, sauf dans le cas des bassins à
Partie considérée chimiques
d’ouvrages carbonatation chlorures d’abrasion flot où cette limite est déterminée par le
***
marins mode d’exploitation du plan d’eau
(5) (8) *** En France, pour éviter l’attaque
Epis XC4 XS3 et (9)
Ouvrages de chimique du matériau béton dans le
Revêtement de talus (par dalles (5) (8) cas particulier de l’exposition à l’eau de
défense contre XC4 XS3 et (9)
ou éléments préfabriqués) mer, il est admis par le fascicule FDP
la mer et
Mur chasse mer, poutre de tête, (5) (8)
18-011, appelé par la norme NF EN
protection du XC4 XS3 206-1, d’appliquer les prescriptions de
littoral couronnement
composition de la classe XS2 (béton
Escaliers et rampes d’accès XC4 XS3 (5) (7)
et (8) immergé en permanence) ou XS3
(8) (8)
Ouvrages en , et (9) en (béton en zone de marnage et
Parties aériennes ou en zone de (5)
mer : éoliennes, XC4 XS3 zone de d’exposition aux embruns) des tableaux
marnage NAF 1 ou 2 de la norme NF EN 206-1,
balises, marnage
que l’élément de béton soit armé ou
tourelles, feux Partie immergée en permanence (5) (8)
XC1 XS2 non, et non les prescriptions de
et phares en ** (10) composition de la classe XA3 qui
mer Partie complètement enterrée XC2 XS1 (5)
- résulteraient de l’application du tableau
(8) (8)
, et (9) en 2 de la norme NF EN 206-1. Pour le cas
Structures Parties aériennes ou en zone de (6) d’ouvrages au contact d’eau de mer
XC4 XS3 zone de
flottantes, marnage polluée ou mélangée à d’autres eaux de
marnage
ouvrages off- surface, par exemple, une analyse est à
shore Partie immergée en permanence (6) (8) effectuer au cas par cas vis-à-vis des
XC1 XS2
** (10) attaques chimiques possibles.
(6) (8)
Partie complètement enterrée XC2 XS1 (6) Classe d’exposition à choisir entre
Ouvrages de XA1, XA2 ou XA3 en fonction du niveau
Parties aériennes ou en zone de (6) (8)
prise et rejet XC4 XS3 d’agressivité de l’eau de mer polluée, des
marnage
d’eau, eaux souterraines, et des marchandises,
émissaires Partie immergée en permanence (6) (8) liquides ou produits pouvant être en
XC1 XS2
** (10) contact avec l’ouvrage, en fonction de son
utilisation prévue et du risque de pollution
accidentelle.
(8) Risque d’abrasion à apprécier en fonction du niveau d’agressivité de la houle, des courants, des fluides circulant dans et autour de l’ouvrage, de la fréquence des tempêtes, des frottements
d’amarres, des jets d’hélices, de la présence de sédiments, corps flottants ou matériaux abrasifs pouvant être mis en suspension, etc. La prévention du phénomène pourra s’appuyer sur la
résistance à l’abrasion du matériau béton (obtenue par exemple par un faible rapport eau/ciment, la qualité des granulats, l’incorporation de fibres…) caractérisée éventuellement par des
performances obtenues par des essais d’abrasion spécifiques. Dans le cas du béton armé, ce risque sera exprimé par le choix de la classe d’abrasion XM1, XM2 ou XM3 et la prévention de
l’abrasion pourra en outre s’appuyer sur une épaisseur sacrificielle d’enrobage comme prévu par la clause 4.4.1.2 (13) de la norme NF EN 1992-1-1. 20
Risques et agressions considérés
XD : corrosion des armatures induite par les chlorures (autres que marins)
Sévérité croissante de XD1 à XD3
Critères : concomitance des chlorures et de l’eau, cycles d’immersion / séchage favorisant
la pénétration des ions, concentration en chlorures des eaux environnantes
en pratique, critères associés pour les sels de déverglaçage à la fréquence du
salage, à la proximité de la chaussée salée et au risque de projections ou de
ruissellements
Nota : Le critère géographique (carte de salage Sétra) n’est pas seul suffisant
Selon les parties d’ouvrage c’est le salage de la voie franchie et/ou celui de la voie
portée qui est à considérer

Précisions figées par l’AN et les différents documents


Salage « peu fréquent » : n < 10 (n étant la moyenne annuelle du nombre de jours de
salage estimée sur les 10 dernières années)
Salage « fréquent »: 10 ≤ n < 30 Salage « très fréquent » n ≥ 30
Zones « exposées » ou « très exposées » : parties situées à moins de 6 m (horizontalement
ou verticalement) de la chaussée salée (selon fréquence de salage)
Eléments « très exposés » : corniches, longrines d’ancrage des dispositifs de retenue, solins
des joints de dilatation

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Risques et agressions considérés : XD
tableau informatif EFB ouvrages d’art (extrait)
à l’intérieur des terres en zone de gel faible ou modéré
Parties d'ouvrage XD
salage peu fréquent salage fréquent salage très fréquent.
fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers…)
fondations de tous types entièrement immergées - - -
fondations de tous types en zone de marnage - - -
fondations profondes enterrées hors eau de mer - pas d'exposition XD, ou XD2 selon XD2
salage et distance de la voie franchie
fondations superficielles non immergées (partie aérienne) - XD1 ou XD3 selon salage et distance XD3
de la voie franchie
fondations superficielles non immergées (partie enterrée) - pas d'exposition XD, ou XD2 selon XD2
salage et distance de la voie franchie
appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour…), parties d’ouvrages en contact avec le terrain, voûtes
parties immergées - - -
parties en zone de marnage - - -
parties enterrées - pas d'exposition XD, ou XD2 selon XD2
salage et distance de la voie franchie
parties à l'air libre - XD1 ou XD3 selon salage et distance XD3
de la voie franchie
faces intérieures des piles ou culées creuses - - -
dalles de transition - XD2 XD2
tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises)
face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité - - -
faces extérieures - XD1 ou XD3 selon salage et distance XD1 ou XD3 selon salage et
de la voie franchie distance de la voie franchie
faces intérieures des caissons - - -
équipements et superstructures
corniches - XD3 XD3
solins de joints de dilatation - XD3 XD3
contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de sécurité (non - XD3 XD3
revêtues)
barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans acoustiques - XD3 XD3
massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et panneaux de - XD3 XD3
signalisation
corniches-caniveaux - XD3 XD3

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Risques et agressions considérés
XF : attaque gel-dégel
Sévérité croissante de XF1 à XF4
Critères : nombre de cycles et niveau des températures froides atteintes (profondeur de
béton concernée par le gel)
effet aggravant des stagnations d’eau (surfaces horizontales)
en pratique, critères associés à la moyenne annuelle du nombre de jours de gel
(carte) et aux effets du salage, avec une prise en compte secondaire de l’orientation
des surfaces concernées
Nota : A cause de l’interaction avec le salage, le critère géographique (carte de salage) n’est
pas seul suffisant. Selon les parties d’ouvrage c’est le salage de la voie franchie et/ou
celui de la voie portée qui est à considérer

Précisions figées par l’AN et les différents documents


Carte du nombre de jours de gel (faible / modéré / sévère), par canton et en fonction de
l’altitude
En règle générale :
gel faible ou modéré, salage peu fréquent : XF1
gel faible ou modéré, salage fréquent : XF1 à XF2
gel faible ou modéré, salage très fréquent : XF1 à XF4 selon exposition aux sels
gel sévère, salage peu fréquent : XF3
gel sévère, salage fréquent ou très fréquent : XF3 à XF4 selon exposition aux sels

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Risques et agressions considérés : XF (gel faible ou modéré)
tableau informatif ouvrages d’art (extrait)
Parties d'ouvrage XF - gel faible ou modéré
salage peu fréquent salage fréquent salage très fréquent.
fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers…)
fondations de tous types entièrement immergées - - -
fondations de tous types en zone de marnage XF1 XF1 XF1
fondations profondes enterrées hors eau de mer - - -
fondations superficielles non immergées (partie aérienne) XF1 XF1, XF2 si très exposé aux sels XF2, XF4 si très exposé aux sels
fondations superficielles non immergées (partie enterrée) - - -
appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour…), parties d’ouvrages en contact avec le terrain, voûtes
parties immergées - - -
parties en zone de marnage XF1 XF1 XF1
parties enterrées - - -
parties à l'air libre XF1 XF1, XF2 si très exposé aux sels XF2, XF4 si très exposé aux sels
faces intérieures des piles ou culées creuses XF1 XF1 XF1
dalles de transition XF1 XF2 XF2
tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises)
face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité XF1 XF1 XF1
faces extérieures XF1 XF2 XF2, XF4 si très exposé aux sels
faces intérieures des caissons XF1 XF1 XF1
équipements et superstructures
corniches XF1 XF2 XF4
solins de joints de dilatation XF1 XF2 XF4
contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de sécurité (non XF1 XF2 XF4
revêtues)
barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans acoustiques XF1 XF2 XF4
massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et panneaux de XF1 XF2 XF4
signalisation
corniches-caniveaux XF1 XF2 XF4
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Risques et agressions considérés : XF (gel sévère)
tableau informatif EFB ouvrages d’art (extrait)
Parties d'ouvrage XF - gel sévère
salage peu fréquent salage fréquent salage très fréquent.
fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers…)
fondations de tous types entièrement immergées XF3 XF3 -
fondations de tous types en zone de marnage XF3 XF3 XF3
fondations profondes enterrées hors eau de mer XF3 XF3 -
fondations superficielles non immergées (partie aérienne) XF3 XF3, XF4 si très exposé aux sels XF4
fondations superficielles non immergées (partie enterrée) XF3 XF3 XF3
appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour…), parties d’ouvrages en contact avec le terrain, voûtes
parties immergées XF3 XF3 XF3
parties en zone de marnage XF3 XF3 XF3
parties enterrées XF3 XF3 XF3
parties à l'air libre XF3 XF3, XF4 si très exposé aux sels XF4
faces intérieures des piles ou culées creuses XF3 XF3 XF3
dalles de transition XF3 XF3 XF4
tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises)
face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité XF3 XF3 XF3
faces extérieures XF3 XF3 ou XF4 selon salage et distance XF3 ou XF4 selon salage et
de la voie franchie distance de la voie franchie
faces intérieures des caissons XF3 XF3 XF3
équipements et superstructures
corniches XF3 XF4 XF4
solins de joints de dilatation XF3 XF4 XF4
contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de sécurité (non XF3 XF4 XF4
revêtues)
barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans acoustiques XF3 XF4 XF4
massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et panneaux de XF3 XF4 XF4
signalisation
corniches-caniveaux XF3 XF4 XF4
25
Risques et agressions considérés

XA : attaque chimique
Sévérité croissante de XA1 à XA3
Critères : concentration en ions agressifs (sulfates, nitrates), pH, risque de condensation
d’eaux pures et lixiviation
en pratique, critères requérant une analyse chimique détaillée à fournir par le maître
d’ouvrage (sol et eau, le cas échéant incidences de l’exploitation et effet aggravant
de la circulation renouvelée du fluide)
Nota : Il s’agit principalement d’agressions chimiques vis-à-vis du béton, indépendamment
de leur agressivité ou non vis-à-vis des armatures

Précisions figées par l’AN et les différents documents, principalement FDP 18-011
Principalement NF EN 206/CN avec approche prescriptive sur la composition du liant

Les réactions chimiques internes ne sont pas traitées par les classes XA, mais font appel
aux méthodologies nationales :
- Recommandations pour la prévention des désordres dus à l’alcali-réaction,
LCPC 1994, XP P 18-594, XP P 18-544, NF P 18-597 et FD P 18-464 d’avril
2014
- Recommandations pour la prévention des désordres dus à la réaction sulfatique
interne, LCPC 2007.

26
Risque considéré : prévention de la RSI
tableau informatif EFB ouvrages d’art (extrait)
Parties d'ouvrage XH (prévention RSI) Niveau de prévention RSI

Ouvrage courant Ouvrage exceptionnel


(de catégorie II) (de catégorie III)
fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers)
fondations de tous types, parties entièrement immergées XH3 Cs Ds
fondations de tous types, parties en zone de marnage XH3 Cs Ds
fondations profondes enterrées hors eau de mer XH3 Cs Ds
fondations superficielles non immergées (partie aérienne) XH2 Bs Cs
fondations superficielles non immergées (partie enterrée) XH2 Bs Cs
appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour), parties d’ouvrages en contact avec le terrain, voûtes
parties immergées XH3 Cs Ds
partie en zone de marnage XH3 Cs Ds
parties enterrées XH2 Bs Cs
parties à l'air libre XH2 Bs Cs
faces intérieures des piles ou culées creuses XH1 As
dalles de transition XH2 Bs
tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises)
face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité XH2 Bs Cs
faces extérieures XH2 Bs Cs
faces intérieures des caissons XH2 Bs Cs
équipements et superstructures
corniches XH2 Bs
solins de joints de dilatation XH3 As
contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de sécurité (non revêtues) XH3 Cs
barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans acoustiques XH2 As
massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et panneaux de signalisation XH3 Cs
corniches-caniveaux XH3 Cs

27
Synthèse : synoptique de la démarche

Actions environnementales Classes d’exposition

Attaques gel/dégel avec ou sans agents de


1» Prise en compte des conditions climatiques déverglaçage XF1, XF2, XF3, XF4

Corrosion induite par les chlorures présents dans


2» Prise en compte de la localisation l’eau de mer XS1, XS2, XS3
géographique de l’ouvrage

Corrosion induite par carbonatation


3» Prise en compte de l’exposition du béton XC1, XC2, XC3, XC4
à l’air et à l’humidité

Corrosion induite par les chlorures ayant une


4» Prise en compte de l’action des chlorures origine autre que marine XD1, XD2, XD3
d’origine autre que marine

Attaques chimiques XA1, XA2, XA3


5» Prise en compte du contact avec le sol et
les eaux de surface ou souterraines, ou des
conditions d’exploitation
Classes XH1, XH2, XH3 pour prévention
6» Apports d’eau / humidité persistante ? de la RSI

Classes XM1, XM2, XM3 le cas échéant


7» Risque d’abrasion ? pour parties en BA
28
Synthèse : exemple de tableau d’aide au choix des
classes d’exposition (guide EFB)
Tableau 2 – Ouvrages d’art situés à moins de 1 km de la côte
(ou jusqu’à 5 km de la côte, suivant la topographie particulière)
lorsque les parties aériennes de ces ouvrages sont exposées à un air véhiculant du sel marin, mais pas directement aux embruns

Parties d'ouvrage XC XS XD XF XA
salage peu fréquent* salage fréquent* salage peu fréquent* salage fréquent*
fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers…)
fondations de tous types entièrement immergées (rivière XC1 XS2 - - - - selon analyse sol et eau
ou eau saumâtre ou marée)
fondations de tous types en zone de marnage (rivière ou XC4 XS3 - - XF1 XF1 selon analyse sol et eau
eau saumâtre ou marée)
fondations profondes enterrées hors eau XC2 - - pas d'exposition XD, ou XD2 selon - - selon analyse sol et eau
salage et distance de la voie franchie
fondations superficielles non immergées (partie aérienne) XC4 XS1 - XD1 ou XD3 selon salage et distance de XF1 XF1, XF2 si très exposé aux sels -
la voie franchie
fondations superficielles non immergées (partie enterrée) XC2 - - pas d'exposition XD, ou XD2 selon - - selon analyse sol et eau
salage et distance de la voie franchie
appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour…), parties d’ouvrages en contact avec le terrain, voûtes
parties immergées (rivière ou eau saumâtre ou marée) XC1 XS2 - - - - selon analyse sol et eau
parties en zone de marnage (rivière ou eau saumâtre ou XC4 XS3 - - XF1 XF1 selon analyse sol et eau
marée)
parties enterrées XC2 - - pas d'exposition XD, ou XD2 selon - - selon analyse sol et eau
salage et distance de la voie franchie
parties à l'air libre XC4 XS1 - XD1 ou XD3 selon salage et distance de XF1 XF1, XF2 si très exposé aux sels -
la voie franchie
faces intérieures des piles ou culées creuses XC3 - - - XF1 XF1 -
dalles de transition XC2 - - XD2 XF1 XF2 -
tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises)
face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité XC3 - - - XF1 XF1 -
faces extérieures XC4 XS1 - XD1 ou XD3 selon salage et distance de XF1 XF1 ou XF2 selon salage et -
la voie franchie distance de la voie franchie
faces intérieures des caissons XC3 - - - XF1 XF1 -
équipements et superstructures
corniches XC4 XS1 - XD1 ou XD3 selon salage XF1 XF2 -
solins de joints de dilatation XC4 XS1 - XD3 XF1 XF2 -
contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de XC4 XS1 - XD3 XF1 XF2 -
sécurité (non revêtues)
barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans XC4 XS1 - XD3 XF1 XF2 -
acoustiques
massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et XC4 XS1 - XD3 XF1 XF2 -
panneaux de signalisation
corniches-caniveaux XC4 XS1 - XD3 XF1 XF2 -
* L'appréciation du salage se réfère le cas échéant à la voie franchie, sauf :
- pour les dalles de transition, solins de joints de dilatation, barrières de sécurité, longrines d'ancrage, massifs d'ancrage d'équipements et garde-corps en béton où on l'apprécie par rapport à la voie portée,
- pour les corniches et corniches caniveaux où on l'apprécie à la fois par rapport à la voie portée et à la voie franchie.
Le salage est considéré comme « peu fréquent » lorsque la moyenne annuelle du nombre de jours de salage estimée sur les 10 dernières années est inférieure à 10, « très fréquent » lorsqu’elle est supérieure ou égale à 30, et « fréquent »
entre ces deux cas. En application de la norme NF EN 1992-2 et de son annexe nationale, les parties extérieures d'ouvrages situées à moins de 6 m (horizontalement ou verticalement) d'une chaussée salée sont réputées (très) exposées
aux projections de sels de déverglaçage. Quelle que soit la fréquence de salage des routes et la zone géographique, certaines parties peuvent ne pas être exposées, on considèrera alors la colonne « salage peu fréquent ». 29
Enjeux et points d’attention
A partir de la DUP et des classes d’exposition, le « cadrage » est fixé
- Eviter de surclasser : risque d’exigences impossibles à satisfaire simultanément
- Pour les classes sévères la tenue d’une durée de vie de projet de 100 ans demandera
à la fois un enrobage fort et un béton performant : enjeu économique !
- Les classes indiquées ne tiennent pas compte des défauts d'entretien de l’ouvrage et
de ses équipements, quelquefois constatés. Ainsi l'évacuation des eaux doit être bien
conçue et entretenue durant toute la durée d’utilisation de l'ouvrage, et le défaut
d'entretien ne doit pas être pris en compte à la conception, en surclassant le niveau
d'agressivité de l'environnement.

Conserver l’ensemble des classes correspondant aux différents risques et agents agressifs
- La conséquence de chaque classe diffère en sévérité selon qu’on considère les
armatures / l’enrobage ou la composition du béton (pas de « classe enveloppe »)
- En particulier pour utiliser une approche performantielle dans des cas complexes et/ou
sévères, il est nécessaire de conserver l’ensemble de l’analyse « multi-critères »

L’application de l’Eurocode conduit à poser de façon plus précoce les questions


associées à la durabilité attendue. Ceci nécessite de bien anticiper les conditions
d’environnement et d’exploitation de l’ouvrage, et peut entraîner des itérations et des
choix entre alternatives. A intégrer dans le planning !

30
Points d’attention pour l’application
Ne pas perdre son bon sens
Les environnements les plus sévères restent ceux mis en avant dans toute l’histoire de la
règlementation française et par le retour d’expérience :
- Zones de marnage et soumises aux embruns
- Zones soumises au gel et à des projections fréquentes de sels de déverglaçage
Pour ces environnements ne pas s’étonner que les classes (et les prescriptions induites)
soient sévères !

Anticiper dans le planning et le dialogue avec le maître d’ouvrage l’environnement


futur et l’exploitation de l’ouvrage
Prévoir les analyses d’eau, de sol, analyser objectivement l’effet éventuel de l’environnement
maritime
Se laisser la possibilité d'itérations organisées sur les moyens de la durabilité (revêtement,
type d’armatures, enrobage, résistance et indicateurs de durabilité du béton, mesures
additionnelles…)

L’explicitation des classes d’exposition et des mécanismes de vieillissement


associés contribue, avec l’explicitation de la demande de durée de vie, à une prise
de conscience des enjeux patrimoniaux (et financiers), et contribue à une approche
responsable de la construction (déjà assez « balisée » dans le cas des
concessions)

31
LES CONCEPTS NORMATIFS
ASSOCIES A LA DURABILITE

• Le choix des classes d’exposition


• La spécification du matériau
– Approche prescriptive
– Approche performantielle
– Concept de performance équivalente
• La maîtrise de la fissuration
• La détermination de l’enrobage

32
LES DIFFÉRENTES APPROCHES DE FORMULATION DES
BÉTONS ADAPTÉES À L’EXPOSITION DE L’OUVRAGE

• APPROCHE PRESCRIPTIVE NF EN 206/CN (2014) ET


FASCICULE 65 (2015)
Annexes NAF (DUP 50 ans) et tableau 8B de l’article 8.1.1.3 (DUP 100 ans)

• APPROCHE PERFORMANTIELLE NF EN 206/CN


Concept de performance équivalente du béton (5.2.5.3 & 5.2.5.4)
Méthode de conception performantielle (5.3.3)

• APPROCHE PERFORMANTIELLE fascicule 65 (2015)


Dérogation partielle aux prescriptions de composition du tableau 8B pour recourir à
des spécifications performantielles basées sur les deux approches prévues dans la
NF EN 206/CN.
Possibilité de modulation de la classe structurale d’une ou deux classe, donc de
l’enrobage, en fonction des valeurs obtenues sur les indicateur.
Adaptation des épreuves d’étude, de convenance et de contrôle

33
LES RÉFÉRENTIELS

34
LES APPROCHES PRESCRIPTIVES

• APPROCHE PRESCRIPTIVE NF EN 206/CN


annexes
NAF1, NAF2,
NAF3, NAF4 (bétons d’ingénierie)
DUP = 50 ans
(tableaux communs avec la norme NF EN 13369 « règles communes
pour les produits préfabriqués en béton »)
• APPROCHE PRESCRIPTIVE FASCICULE 65 : tableau 8B de
l’article 8.1.1.3
DUP = 100 ans
(s’applique aux spécifications du béton des produits structuraux
préfabriqués en béton)

35
Exigences sur le matériau liées aux classes
d’exposition

Les exigences relatives à chaque classe d’exposition sont


spécifiées en termes de :
•TYPE et CLASSE de CONSTITUANTS PERMIS
• RAPPORT MAXIMAL EAU / CIMENT
• DOSAGE MINIMAL EN CIMENT (*)
• RÉSISTANCE MINIMALE A LA COMPRESSION DU BÉTON
• TENEUR MINIMALE EN AIR DANS LE BÉTON (le cas échéant)

(*) Dans le cas des éléments préfabriqués, l’absorption d’eau maximale peut
constituer une solution alternative moyennant un renforcement des exigences sur le
rapport eau/ciment et sur la classe de résistance.

36
NF EN 206/CN NAF1

37
NF EN 206/CN NAF4

38
Fascicule 65 tableau 8B extrait

39
Approche prescriptive : état des lieux
Prise en compte complexe des additions
-Tableaux NAF.3 et NAF.4 pour les « bétons d’ingénierie » (contenant du laitier, un
mélange de ciments, ou ayant fait l’objet d’une étude initiale compte tenu du liant
utilisé)
-Etude spécifique difficile au cas par cas pour chaque nouvelle addition

Pas d’ajustement à la Durée d’Utilisation de Projet


-Tableau 8.B du fascicule 65 pour DUP de 100 ans (exigences renforcées,
typiquement e/c réduit de 0,05 et résistance augmentée d’une classe) mais non
normatif
-« Sécurité » différente suivant les classes d’exposition

Harmonisation européenne difficile


–Nature variable des additions et des ciments
–Traçabilité de la calibration peu transparente

Des exigences parfois difficilement compatibles


(Résistance au gel sévère et prévention de la RSI, par exemple)
D’où le développement progressif de l’approche performantielle

40
L’approche performantielle : une (déjà) longue histoire

Groupe AFREM : développement de procédures d’essai harmonisées liées à la caractérisation de la


microstructure des bétons et à la détermination des paramètres de transfert (conclu en 1997)
Projet National BHP 2000 (P. Monachon puis V. Baroghel-Bouny) : 1995-2002 quantification en
laboratoire et sur site (sites de vieillissement naturel) de la durabilité de 20 bétons, de C25 à
C120, et sur ouvrages jumeaux C30 / C80
Groupe AFGC « indicateurs de durabilité » (V. Baroghel-Bouny) : production d’un guide AFGC de
référence (juillet 2004 / V. Anglaise avril 2007) : « Conception des bétons pour une durée de vie
donnée des ouvrages. Etat de l’art et Guide pour la mise en œuvre d’une approche
performantielle et prédictive sur la base d’indicateurs de durabilité »
Projet Grandubé (G. Arliguie, H. Hornain) : Suite du développement de protocoles et pré-normes
d’essais. Conclusion en 2007. Publication « Grandeurs associées à la durabilité du béton »
Autres projets et groupes européens et internationaux : fib TC 34, RILEM TC sur les chlorures…

41
Contexte historique et contractuel
Experience de grands projets en concession avec durée de vie spécifiée : Tunnel sous la Manche,
franchissement du Storebaelt, Pont de la Confédération, Pont Vasco de Gama, digue de Monaco,
Pont de Rion-Antirion, Viaduc de Millau…
La norme NF EN 206 (élaborée en 2000-2002 et entrée en vigueur en avril 2004) permet d’adopter des
« méthodes de conception performantielles » (5.3.3 / Annexe J) et le « concept de performance
équivalente » (5.2.5.3 / Annexe E) mais sans donner de détails opératoires complets
Déclinaison opérationnelle en France:
Recommandations professionnelles provisoires FNTP FFB FIB CERIB mars 2009
Recommandations provisoires pour les ouvrages d’art LCPC mars 2010
Nouvelle révision du fascicule 65 (dispositions et textes fixés depuis novembre 2014)

42
Historique de l’approche performantielle

Guide AFGC 2004

Émergence de
3 indicateurs
« principaux » :

Peau
(général)

Kgaz
(carbonatation)

Dapp
(chlorures)

43
Historique de l’approche performantielle
Recommandations professionnelles 2009 complétée par
fascicule 65
Approche comparative :

Deux bétons sont caractérisés


(indicateurs de durabilité et essais de
performance) : le béton à qualifier et
un béton de référence

Le béton à qualifier est accepté


si ses propriétés de durabilités sont
au moins équivalentes à celles du
béton de référence

Classes d’exposition couvertes :


XC, XD, XS, XF, XA (partiel et non
couverte par le fascicule 65)

44
Historique de l’approche performantielle
Recommandations LCPC 2010 complétée par
les dispositions du fascicule 65
Méthode « absolue » :
Dérogation de composition du
tableau 8B du fascicule 65 dans des
limites « sécuritaires »
Le béton à qualifier est
caractérisé (indicateurs de durabilité
et essais de performance)

Il est accepté si les seuils


préalablement définis sont respectés

Classes d’exposition couvertes :


XC, XD, XS, XF

Cohérence avec prévention RSI et


RAG 45
Merci de votre attention

46

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