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FORMATION

LES GUIDES DE DURABILITÉ DES BÉTONS

CEREMAPatrick DANTEC
Consultant expert
(d’après exposé de Michaël DIERKENS )
LA DURABILITÉ DES BÉTONS SOUMIS AU GEL ET AUX
SELS DE DÉVERGLAÇAGE

14 & 15 novembre 2016


2
Dégradation du Béton Durci

Phénomène de Gel

3
4
Phénomènes constatés

5
6
7
Deux types de dégradations

•  indépendantes l’une de l’autre


•  mais pouvant être simultanées

Gel interne Écaillage

8
Deux types de dégradations

Dans la masse En surface

Gel interne Écaillage

9
Deux types de dégradations

Éclatement superficiel
Fissuration interne
de la surface exposée
Gonflement aux sels de déverglaçage
sous forme d’écailles

Gel interne Écaillage

10
Deux types de dégradations
gel interne écaillage
béton non conçu pour y résister

cycles répétés de gel/dégel

présence de sels de
déverglaçage

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Gel interne
Nécessité de réduire la distance de déplacement de
l’eau non gelée pour limiter les pressions dans le
béton.
⇒  incorporation dans le béton frais d’un adjuvant
entraîneur d’air
⇒  réseau de bulles d’air

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Écaillage

Action du sel en surface :


diffusion des chlorures :
⇒  gradient de concentration

⇒  impact sur la gélivité de l’eau et les mouvements


de fluide

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Contexte Normatif

14
Historique

•  1985
•  1986
niveau des dégradations •  1987
fonction de la rigueur
•  1990
hivernale
En Rhône Alpes

15
Guide Technique LCPC de décembre 2003

Distingue :
niveau de gel
degré de saturation en eau du béton
niveau de salage

Le guide classe les bétons selon leur résistance :


- au gel pur béton G
- au gel en présence de
sels de déverglaçage béton G+S

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Normes d’essais de caractérisation
et de performance

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Niveaux de gel (voir FD P 18 326)

–  sévère : plus de 10 jours par an avec


température < -10°C

–  faible : moins de 3 jours par an avec


température < -5°C : (non concerné
par les recommandations)

–  modéré : entre faible et sévère

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Recommandations 2003

environnement des ouvrages


degrés de saturation en eau du béton

2 degrés de saturation :
•  modéré
•  fort

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environnement des ouvrages
degrés de saturation en eau du béton

Modéré : Surfaces verticales de béton exposées à la


pluie et au gel, au gel et à l’air véhiculant
des sels de déverglaçage ou des brouillards
salins.

Fort : Surfaces sensiblement horizontales de béton


exposées à la pluie et au gel avec ou sans sels
de déverglaçage.
Surfaces verticales de béton exposées au gel et
directement soumises aux projections de sels de
déverglaçage.

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Recommandations 2003

environnement des ouvrages – niveaux de salage

carte des zones de rigueur hivernale Hi (SETRA 1994)


⇒ 3 niveaux de salage
à préciser dans le marché

si n = nombre de jours de salage


salage peu fréquent n < 10
salage fréquent 10 ≤ n < 30
salage très fréquent n ≥ 30

21
Recommandations 2003
NF EN 206/CN
Nombre de jours de salage
Salage peu fréquent n < 10
Salage fréquent 10 ≤ n < 30
Salage très fréquent n ≥ 30
H1 : salage peu fréquent
H2 : salage fréquent
H3 et H4 : salage très fréquent
Itinéraires structurants (forte
circulation)
Prise en compte de l’ avis de
l’exploitant Environnement des ouvrages
Niveaux de salage
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NF EN 206/CN
classes d’exposition
XF : attaque gel/dégel avec ou sans agent de
déverglaçage
lorsque le béton est soumis à une attaque significative due à des cycles de gel/dégel alors qu’il est
mouillé, quatre classes d’exposition sont proposées :

XF1 saturation modérée en eau sans surfaces verticales de bétons exposées à la pluie et au
agent de déverglaçage gel.

XF2 saturation modérée en eau avec surfaces verticales de bétons des ouvrages routiers
agents de déverglaçage exposées au gel et à l’air véhiculant des agents de
déverglaçage.

XF3 forte saturation en eau, sans agent surfaces horizontales de bétons exposées à la pluie et
de déverglaçage au gel.

XF4 forte saturation en eau, avec agents routes et tabliers de ponts exposés aux agents de
de déverglaçage ou eau de mer déverglaçage et surfaces de béton verticales
directement exposées aux projections d’agents de
déverglaçage et au gel : zones des structures marines
soumises aux projections et exposées au gel.

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NF EN 206/CN : annexe nationale

Aucun Salage Salage Salage


salage peu fréquent fréquent très fréquent

Gel faible
XF1 XF1 XF2 XF2 a
ou modéré

Gel
Sévère
XF3 XF3 XF4 XF4

a : à l'exception des chaussées béton et des éléments d'ouvrages d'art très exposés qui
seront classés en XF4

Eléments très exposés : éléments saturés en eau soumis aux projections directes de sels de
déverglaçage (exemples : corniches, solins d'ancrage des joints de chaussée, longrines d'ancrage
des dispositifs de retenue...).

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Fascicule 65 (2008)

zone de zone de
gel modéré gel sévère

salage peu fréquent XF1 XF3

XD3
+ XF2 pour les
salage fréquent XF4
éléments très
exposés

salage très fréquent XF4 XF4

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Définition des bétons
selon les Recommandations 2003

choix du type type de gel


de béton modéré sévère

peu fréquent béton adapté béton G


béton adapté avec
type teneur en air
fréquent minimale = 4 % béton G+S
de ou essais de
salage durabilité au gel

très fréquent béton G+S béton G+S

26
Fascicule 65 avec prise en compte de la NF
EN 206/CN de 2014

(1)  Les éléments très exposés aux risques d’écaillage sont ceux qui présentent des surfaces
horizontales soumises aux stagnations d’eau et aux projections directes de sels de
déverglaçage : corniches, solins d’ancrage des joints de chaussée, longrines d’ancrage des
dispositifs de retenue…)
(2)  Conformément à la norme NF EN 206/CN, les bétons des parties d'ouvrage soumises à la
classe d'exposition XF2 peuvent être formulés de deux façons différentes :
–  avec une teneur en air occlus égale ou supérieure à 4 % ;
–  avec une teneur en air occlus inférieure à 4 % et les spécifications correspondant à la
classe d’exposition XD3.
Dans le cas des ouvrages d’art (cf tableau 8.B ci-après), on appliquera les spécifications
correspondant à la classe XD3 et l’on ne spécifiera une teneur en air supérieure ou égale
à 4 % associée à une exigence de teneur minimale en liant équivalent de 370 kg/m3 (pour
une dimension maximale de granulats de 20 mm) que pour les éléments très exposés aux
risques d’écaillage.

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Fascicule 65 avec prise en compte de la NF
EN 206/CN de 2014 tableau 8B

a) Pour les classes XF3 et XF4 les granulats doivent être non gélifs au sens de la norme NF
P 18-545. Pour les classes XF3 et XF4, les spécifications complémentaires relatives
aux bétons de type G ou G+S sont à respecter si elles sont exigées au marché.

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Gel et sels de déverglaçage : exigences étude et
convenance

Zone de gel modéré Zone de gel sévère

XF3 (G)
XF1
Lbar ≤ 250 μm
Salage peu Pas de spécifications propres au gel
Δε ≤ 400 μm/m
fréquent (se reporter au tableau corrosion –
f2/ f02 ≥ 75%
classe XC4)
fc28 ≥ 30 MPa
XF4 (G+S)
XF2 (=XD3) (se reporter au tableau Lbar ≤ 200 μm
corrosion)
 Ec ≤ 600 g/m2
Salage fréquent ou XF2 pour les éléments très
Δε ≤ 400 μm/m
exposés (teneur en air ≥4%) et 370
kg/m3 de liant éq f2/ f02≥ 75%
fc28 ≥ 35 MPa

Salage très XF2 (=XD3) ou XF4 (G+S) pour les


XF4 (G+S)
fréquent éléments très exposés
Fascicule 65 avec prise en compte de la NF
EN 206/CN de 2014

ATTENTION
Note : La notion d’éléments très exposés ci-dessus
concerne les risques d’écaillage liés à l’action des
fondants, elle est distincte de celle d’éléments
directement soumis aux sels de déverglaçage de la
norme NF EN 1992-2 qui concerne
les risques de corrosion.

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Spécifications Préventives

APPROCHE HYBRIDE

Recommandations 2003 pars.


Recommandations Provisoires (Appr. Perf.)

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Granulats

(Recommandations 2003) béton G béton G+S


Friabilité des sables FS ≤ 40 FS ≤ 40
P 18-576
Gravillons : sensibilité au gel pour chaque classe granulaire
et absorption d'eau WA24 ≤ 1 %
NF EN 1367-1 ou F2
NF EN 1097-6
Sable : équivalent de sable
sur la fraction 0/2 ES ≥ 65
NF EN 933-8

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Autres constituants
Ciments béton G béton G+S
Nature CEM I ou CEM I PM ou ES
CEM II A ou B sauf W CEM II/A (S,D) PM ou ES

CEM III A ou B (*)


Classe 42,5 ou 52,5 42,5 ou 52,5

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Formulation
béton G béton G+S
E/C ≤ 0,50 ≤ 0,45
dosage
385 kg/m3 385 kg/m3
(Recom. 2003)
dosage
350 kg/m3 (*) 370 kg/m3 (*)
(fasc. 65)
fc28 ≥ 30 MPa ≥ 35 MPa

Fabrication et mise en oeuvre

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Contrôle courant en chantier

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Les bétons résistant au gel

Essais normalisés (Recommandations 2003)

•  facteur d’espacement Lbarre : norme ASTM C 457-98


gel interne bétons avec air entraîné

•  gel interne : norme NF P 18-424 ou NF P 18-425


gel interne béton avec ou sans air entraîné

•  écaillage : norme XP P 18-420

•  % d’air entraîné dans le béton frais : NF EN 12 350-7

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Essai de Détermination
du Facteur d’Espacement

ASTM C 457

Recommandations LCPC 2003


Recommandations Provisoires (Appr. Perf.)

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Teneur en air = donnée insuffisante

pour la même quantité d'air


plus de petites bulles
que de grosses

L ( L barre)

38
Notion de facteur d’espacement

demi-distance moyenne entre les parois des vides d’air

39
Facteur d’espacement Lbarre

échantillons = 2 plaques de béton polies de 10x10x2 cm


âge du béton ≥ 4 à 5 jours
examen des plaques sous microscope

critère d’évaluation : L barre

40
Confection des éprouvettes

•  à partir d’échantillons prélevé :


–  cylindres
–  cubes…

•  sciage de plaques

•  polissage

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Mesure
2*1500 points

42
43
Obtention de 3 paramètres :
Lbarre
surface spécifique des vides d’air α
quantité d’air entraîné calculée Ac

Seuils
étude et contrôle
convenance
béton G (CEM I et II) ≤ 250 µm ≤ 300 µm
béton G (CEM III) L étude ≤ L étude + 50 µm
à valider par essai de gel
béton G+S ≤ 200 µm ≤ 250 µm

Incertitudes ≈ 10%

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Essais de Gel

NF P 18-424 et NF P 18-425

Recommandations LCPC 2003


Recommandations Provisoires (Appr. Perf.)

45
Confection des éprouvettes

échantillons = prismes 10x10x40 cm

conformes NF EN 12390-1

plots de mesure disposés aux extrémités


du moule avant coulage

confection et conservation 24 h
selon norme NF EN 12 390-2 et FD P 18-457
eau à 20°C ± 2 jusqu’à 28 j

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Gel interne

cycles = 300 cycles


amplitude (-18 +9)°C
4 cycles sur 24 h

durée de l’essai : 3,5 mois

critères d’évaluation :
–  déformation longitudinale Δl/l
–  fréquence de résonance f1²/f0²

47
Gel interne - Normes
NF P 18-424 : Essai de gel sur béton durci. Gel dans l’eau – Dégel dans l’eau
Application :
–  gel sévère avec forte saturation en eau du béton

NF P 18-425 : Essai de gel sur béton durci. Gel dans l’air – Dégel dans l’eau
Application :
–  gel modéré
–  gel sévère avec saturation modérée en eau du béton

48
Seuils

étude et contrôle
convenance
allongement relatif Δl/l ≤ 400 µm/m Δl/l ≤ 500 µm/m
fréquence de résonance f²/fo² x 100 ≥ 75 f²/fo² x 100 ≥ 60

49
Essai d’Écaillage

XP P 18-420

Recommandations LCPC 2003


Recommandations Provisoires (Appr. Perf.)

50
Confection des éprouvettes
•  1/2 cubes 15x15x7 (cm)

•  échantillons carottés ou sciés de surface mini 180 cm2

•  4 moules métalliques recouverts de cire

•  vibration sur table vibrante à refus

51
Écaillage
Norme XP P 18-420 : essai d’écaillage des surfaces de béton durci
exposées au gel en présence d’une solution saline

Application
–  gel en présence de sels de
déverglaçage

Échantillons : ½ cube 15x15x7 cm


Cycles : 56 cycles (1 par 24 h)
Amplitude : (-20 +20)°C
Durée : 3 mois environ
Durabilité des Bétons
52
Configuration d’un échantillon soumis à l’essai
Légende :

1 : ruban de caoutchouc
de 3 mm d’épaisseur et
de 9 cm de largeur
2 : lame de solution saline
3 : échantillon 15x15x7 cm
4 : film plastique
5 : mastic
6 : polystyrène extrudé
haute densité de 2 cm
d’épaisseur

½ cube 15 x 15 x 7 cm

53
Représentation graphique de l’écaillage
Quantité de particules écaillées en g/m2

Critère d’évaluation :
quantité de particules
écaillées après 56
cycles

Nombre de cycles

54
Exemple d’écaillage

55
Seuils
étude et contrôle
convenance
béton G sans objet
béton G+S ≤ 600 g/m² ≤ 750 g/m²

56
Relation écaillage - Facteur d’espacement ?

Limite
écaillage
600 g/m² pour les
études
__
Limite L
200 µm pour les
études

absence de corrélation
⇒ nécessité de réaliser les 2 essais

57
Programme de Contrôle

58
Recommandations LCPC 2003
•  études, convenances, contrôles
•  formule nominale + dérivées :
•  squelette granulaire
•  ± 10 l/m3 d’eau
•  ± x% d’agent entraîneur d’air

•  distinction :
•  avec agent entraîneur d’air
•  sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air

•  essais concernés :
•  maintien de rhéologie (consistance, air occlus)
•  résistance à 28 jours
•  facteur d’espacement
•  gel interne
•  écaillage

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Epreuve de contrôle : critères d’acceptation vis à vis
de la résistance au gel et au sel
Zone de gel modéré Zone de gel
sévère
XF1 XF3 (G)
Pas de spécifications propres Lbar ≤ 300 μm
Salage peu
au gel Δε ≤ 500 μm/m
fréquent
(se reporter au tableau f2/ f02 ≥ 60%
corrosion – classe XC4) fc28 ≥ 30 MPa
XF4 (G+S)
XF2 (=XD3) (se reporter au Lbar ≤ 250 μm
tableau corrosion)
 Ec ≤ 750 g/m2
Salage
ou XF2 pour les éléments très
fréquent Δε ≤ 500 μm/m
exposés (teneur en air ≥4%) et
370 kg/m3 de liant éq f2/ f02≥ 60%
fc28 ≥ 35 MPa
XF2 (=XD3) ou XF4 (G+S)
Salage très
pour les éléments très XF4 (G+S)
fréquent
exposés
Cas des diagnostics

Traitement des pathologies

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Béton dégradé par cycles de gel-dégel

Diagnostic :
- contrôle du réseau de bulles d’air
- essais de performances en enceintes de gel / dégel

non réparable

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Béton dégradé par écaillage

Diagnostic :
- essai d’écaillage sur carotte

protection vis-à-vis des sels

63
Évolutions Normatives Prévisibles

64
Évolutions normatives prévisibles

-  prise en compte des recommandations sur la RSI

-  Révision des Recommandations pour la durabilité des


bétons durcis soumis au gel

65
MERCI DE VOTRE ATTENTION
66

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