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Chapitre 3

Normes Européennes de dimensionnement des


structures formées de poutres - Eurocode 3

3.1. Introduction

Les constructions métalliques constituent un domaine important d’utilisation des


produits laminés. Elles emploient, en particulier, des tôles et des profilés. Leurs
domaines d’application sont très nombreux. Ils concernent les bâtiments industriels ou
résidentiels et les ouvrages d’art, les ponts et les passerelles, les pylônes de transports
d’énergie électrique et des réseaux de télécommunications et mettent en lumière l’intérêt
de la rapidité du montage. La réalisation de telles structures s’effectue suivant des
normes de conception qui permettent d’obtenir un ouvrage assurant la sécurité des
personnes et des biens et bénéficiant d’une durabilité cohérente avec l’investissement
consenti.

Dans ce travail nous nous intéressons au dimensionnement basé sur les normes
structurales Eurocode 3 applicables aux structures métalliques constituées de poutres
reliées entre elles par des assemblages par boulons ou par soudage. Ainsi, dans ce
chapitre nous présentons les exigences relatives à la résistance mécanique des sections
transversales et à la stabilité des éléments de ce type de structures. L’ensemble de ces
exigences est intégré dans le postprocesseur du code de conception assistée par
ordinateur CADBEL en vue de réaliser un diagnostic faisant suite à une analyse globale
qui permet de déterminer la distribution interne des sollicitations pour les différents
composants de la structure. Nous nous limiterons aux profils laminés en double T de
classe 1, 2 ou 3, l’utilisation des profils de classe 4 étant peu répandue encore au niveau
industriel. Nous supposerons, aussi, étudier des sections brutes sans trous de fixation.

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

3.2. L’Eurocode 3

3.2.1. Introduction

Les Eurocodes constituent un ensemble intégré de normes européennes pour la


conception des structures de bâtiments et ouvrages de Génie Civil. Ils ont une
importance essentielle à la fois pour le secteur de la conception des ouvrages et pour
l'industrie du bâtiment et des Travaux Publics.

L’objet des Eurocodes est de codifier des méthodes communes de vérification des
structures qui, mises à la disposition des États membres de l’Union Européenne,
constitueront une référence technique et commerciale dans le domaine du génie civil.
L’application des Eurocodes permet de bénéficier d’une présomption favorable du
respect des prescriptions de sécurité, de stabilité et de durabilité des constructions en
service, ainsi que d’une sécurité au feu, dans la mesure où ils permettent de déterminer
les performances des structures ou des éléments structuraux vis-à-vis de toutes ces
exigences.

Les Eurocodes structuraux concernant les structures métalliques comprennent :

 Eurocode 0 : qui définit les bases de calcul des structures ;

 Eurocode 1 : qui définit les exigences en matière de sécurité, d’aptitude au service et


de durabilité des structures ainsi que les actions qui les sollicitent ;

 Eurocode 3 : qui porte sur la conception et le calcul des bâtiments et des ouvrages de
génie civil en acier ;

 Eurocode 4 : qui porte sur la conception et le calcul d’ouvrages mixtes acier-béton ;

 Eurocode 8 : qui définit les exigences de tenue au séisme des bâtiments et ouvrages.

L’Eurocode 3 qui définit les exigences de résistance, d’aptitude au service et de


durabilité des structures an acier est subdivisé en différentes parties :
EN 1993-1 Règles générales et règles pour les bâtiments ;
EN 1993-2 Ponts métalliques ;
EN 1993-3 Pylônes, mâts et cheminées ;

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EN 1993-4 Silos, réservoirs et canalisations ;


EN 1993-5 Pieux et palplanches ;
EN 1993-6 Chemin de roulement.

Les Eurocodes sont publiés par les Organismes Nationaux de Normalisation et


complétés dans chaque pays, par une Annexe Nationale. L’Annexe Nationale contient
des informations relatives à des paramètres qui sont à déterminer au niveau national (par
exemple, les données climatiques).

Les prévisions de mise en application varient, en pratique, entre les différents pays.
Certains pays les ont déjà adoptés. Par exemple, la plupart des structures en acier
construites pour les jeux olympiques de 2004 à Athènes ont été calculées selon les
Eurocodes. Un premier ensemble d’Eurocodes a été publié en avril 2005. Les Annexes
Nationales pour cet ensemble de normes devraient être publiées en avril 2007. Il y aura
une période de trois ans de coexistence avec les règles nationales, après la publication
des Annexes Nationales. Toutes les règles nationales dont le champ d’application
couvrirait celui des Eurocodes, devront être retirées vers avril 2010.

3.2.2. Définition des états limites

Les états limites d’une structure sont des états idéalisés tels qu’en cas de dépassement,
ladite structure ne satisfait plus à certaines exigences structurales ou fonctionnelles
définies lors de son projet (EC3 2.2.1). La justification d’une structure consiste alors à
s’assurer que de tels états ne peuvent pas être atteints ou dépassés avec une probabilité
dont le niveau est, en général, fixé à partir de l’expérience. Ces états limites sont classés
en deux familles :

 États limites ultimes

Chaque état limite ultime est associé à une ruine ou un effondrement total ou partiel de la
structure considérée qui met en cause la sécurité des personnes. Sur le plan pratique, les
modes de ruine considérés sont :

- la perte d’équilibre statique de la structure ou de l’une de ses parties, considérée


comme un corps rigide, couvrant les phénomènes de renversement, de soulèvement et
de glissement avec ou sans frottement ;

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- la défaillance par déformation excessive, par transformation de la structure ou de l’une


quelconque de ses parties en mécanisme, par rupture, par perte de stabilité.

- la défaillance due à la fatigue ou autres effets dépendant du temps.

 États limites de service

Les états limites de service sont associés à des situations de la structure (ou de certaines
de ses parties) rendant l’usage de la structure impossible dans le cadre des exigences
définies lors de son projet (exigences de fonctionnement, de confort pour les usagers ou
d’aspect).

Ces états limites de service comprennent :

- les déformations affectant défavorablement l’exploitation de l’ouvrage ou provoquant


des dommages aux finitions ou superstructures (bardage, couverture, etc.) ;

- les vibrations pouvant incommoder les occupants, endommager le bâtiment ou limiter


son efficacité fonctionnelle.

3.2.3. Représentation des actions

Les actions sont, généralement, classées en actions permanentes, actions variables et


actions accidentelles (EC3 2.2.2).

a. Les actions permanentes (notées G ) sont des actions dont la durée d’application est
égale à la durée de vie de la structure ; elles peuvent être constantes ou connaître de
faibles variations au cours du temps.

b. Les actions variables (notées Q) sont des actions à occurrences discrètes plus ou
moins ponctuelles dans le temps ou à caractères (intensité, direction, etc.) variables
dans le temps et non monotones (neige, vent, température, houle par exemple).
Les principales valeurs représentatives d’une action variable qui peuvent intervenir
dans les combinaisons d’actions sont :
 la valeur caractéristique, notée Q k ;
 la valeur de combinaison, notée ψ 0 Q k ;
 la valeur fréquente, notée ψ1Q k ;
 la valeur quasi permanente, notée ψ 2 Q k ;

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Les coefficients ψ dépendent de la nature de la charge (exploitation, neige ou vent)


et sont fixés dans l’Eurocode 1.

c. Les actions accidentelles (notées A) qui sont parfois de courte durée d’application et
de caractère aléatoire (explosions, chocs, incendie par exemple).

La valeur de calcul d’une action est obtenue en faisant le produit de sa valeur


caractéristique par un coefficient partiel de sécurité, majorant variable selon l’action
considérée.

3.2.4. Combinaisons d’actions

Pour les états limites ultimes, les valeurs de calcul des effets des actions doivent être
combinées en appliquant les règles de combinaisons suivantes (EC3 2..2.5.2) :

Situations de projet durables et transitoires :

∑γ
j
G,j G k , j +γ Q ,1Q k ,1 + ∑ γ Q,i ψ 0,i Q k ,i
i >1
(3.1)

Situations de projet accidentelles :

∑γ
j
GA , j G k , j + A d +ψ1,1Q k ,1 + ∑ ψ 2,i Q k ,i
i >1
(3.2)

Où G k, j valeurs caractéristiques des actions permanentes ;

Q k ,1 valeur caractéristique d’une action variable jugée prépondérante ;

Q k ,i valeurs caractéristiques des autres actions variables ;

Ad valeur caractéristique de l’action accidentelle ;


γ G, j coefficient partiel de sécurité appliqué à l’action permanente G k , j ;

γ GA , j coefficient partiel de sécurité appliqué à G k , j dans le cas de situations

accidentelles ;
γ Q ,i coefficient partiel de sécurité appliqué à l’action variable Q k ,i ;

ψ 0 , ψ 1 , ψ 2 coefficients dépendant de la nature de la charge.

Pour les états limites de service, on définit les expressions suivantes (EC3 2.3.4-2) :

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 Combinaison rare :

∑G
j
k, j + Q k ,1 + ∑ ψ 0,i Q k ,i
i >1
(3.3)

 Combinaison fréquente :

∑G
j
k, j + ψ1,1 Q k ,1 + ∑ ψ 2,i Q k ,i
i >1
(3.4)

 Combinaison quasi-permanente :

∑G
j
k, j + ∑ ψ 2,i Q k ,i
i ≥1
(3.5)

3.2.5. Classification des sections transversales

Le voilement local des parois d’une section est un phénomène d’instabilité géométrique
analogue, dans son principe, à celui du flambement : à partir d’un certain niveau de
contrainte, une paroi de la section fléchit brutalement. Cette contrainte critique dépend
du rapport largeur sur épaisseur de la paroi, assimilable à un élancement. À la différence
du flambement, cette instabilité n’affecte qu’une petite partie de l’élément. Le voilement
local intervient sous l’effet des contraintes normales engendrées par l’effort normal ou le
moment fléchissant dans les parois constituant la section de la poutre ou sous l’effet de
contraintes de cisaillement engendrées par l’effort tranchant.

L’Eurocode 3 fournit des critères sur l’élancement permettant de classer les sections. Il
distingue quatre classes de section transversale selon leur comportement vis-à-vis de
l’apparition du phénomène du voilement local (figure 3.1). Pour les sections de classe 1,
le risque de voilement local ne gouverne pas le dimensionnement, c’est-à-dire que la
contrainte critique de voilement pour ces sections est nettement supérieure à la limite
élastique du matériau. Pour les sections de classe 2 et 3, cette conclusion doit être
nuancée. Pour les sections de classe 4, le voilement local peut se produire pour des
contraintes critiques inférieures à la limite élastique ; il intervient par conséquent dans le
dimensionnement.

Le comportement au voilement régit aussi la résistance maximale à la flexion. Ainsi, les

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sections de classe 1 et 2 peuvent développer leur moment plastique alors que les sections
de classe 3 et 4 ne peuvent respectivement développer que leur moment élastique
maximum et leur moment critique bien inférieur au moment élastique maximum. Nous
n’envisagerons pas, dans ce travail, l’utilisation des sections de classe 4 dont l’usage
industriel, dans le domaine du bâtiment, est encore limité à des cas précis.

Avant toute vérification, la classe de la section transversale du composant doit être


déterminée. Le tableau A.1 de l’annexe A résume, pour les cas les plus courants, les
valeurs numériques fixées par l’Eurocode comme limites entre les classes des sections.

Fig. 3.1 : Comportement des sections suivant la classification de l’Eurocode 3

3.3. L’analyse globale du premier ordre

Le but de l’analyse globale est d’abord de déterminer la distribution des sollicitations à


l’intérieur des différents composants de la structure. Le comportement mécanique d’une
ossature métallique sous les charges qui lui sont appliquées est traité par CADBEL en
utilisant la méthode des éléments finis. Le calcul est basé sur la théorie linéaire ou au
premier ordre des poutres qui suppose, outre les hypothèses déjà énoncées, que :

 les déplacements des sections sont petits : les équations d’équilibre statique sont

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écrites en prenant en compte la géométrie de la structure non déformée ;

 le matériau, notamment l’acier, a un comportement élastique linéaire : effort et


déformation sont proportionnels et il y a réversibilité c’est-à-dire que la structure
revient à son état initial dès que la perturbation qui l’en a écartée disparaît ;

 les assemblages sont idéalisés sous la forme d’assemblages rotulés ou encastrés.

Outre l’analyse linéaire classique, l’Eurocode 3 autorise l’utilisation de méthodes


d’analyses non linéaires prenant en compte :

 les effets du second ordre ou P-Delta, induits par le changement de géométrie de la


structure ;

 les imperfections géométriques inhérentes à la construction des structures ;

 la plasticité et la redistribution des efforts qui peut en résulter.

La mise en œuvre de ces nouvelles approches se traduit par une meilleure utilisation de
la matière mais aussi une complexité importante des calculs et un coût d’études plus
important. Pour mener ces analyses non linéaires, il faut en toute rigueur disposer de
logiciels de calcul spécifiques dont l’utilisation courante est peu familière encore pour
nombre de bureau d’études. Pour contourner la difficulté et permettre aux bureaux
d’études de continuer à utiliser la méthode de l’analyse globale élastique linéaire qui leur
est familière, l’Eurocode 3 préconise différentes approches en fonction de l’importance
des effets du second ordre. L’importance des effets du second ordre sur une ossature est
mesurée par sa déformabilité latérale à travers le coefficient d’amplification critique α cr .
Par définition,

Vcr
α cr = (EC3 5.2.5.2-3) (3.6)
VSd

avec VSd est la valeur de calcul de la charge verticale totale,


Vcr est la valeur critique élastique de la charge verticale totale pour
l’instabilité suivant le mode à nœuds déplaçables (figure 3.2).

Pour les ossatures de bâtiments réguliers à étages, on peut obtenir une évaluation
approchée de α cr à partir d’une analyse globale élastique linéaire par la relation :

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hH
α cr = (EC3 5.2.5.2-4) (3.7)
δV

avec δ déplacement horizontal à la partie supérieure de l’étage par rapport à


la partie inférieure,
h hauteur de l’étage,
H réaction horizontale totale à la partie inférieure de l’étage,
V réaction verticale totale à la partie inférieure de l’étage.

La relation (3.7) est appliquée à tous les étages et le coefficient d’amplification critique à
retenir est la plus petite de toutes les valeurs calculées. Elle doit être évaluée dans chaque
plan de stabilité vertical de l’ouvrage.

La valeur de α cr permet d’opérer une distinction entre ossatures rigides et ossatures


souples. L’ossature est dite rigide si α cr ≥ 10. L’analyse globale élastique linéaire, au
premier ordre, décrit parfaitement le comportement de la structure. Les imperfections
géométriques sont prises en compte par des charges horizontales équivalentes comme
indiqué sur la figure (3.3). La vérification locale au flambement des composants est
effectuée en supposant que les extrémités de chaque composant sont fixes. L’ossature est
dite souple si α cr < 10. Les effets du second ordre deviennent alors non négligeables.
Les contreventements, très utilisés dans les structures industrielles mais parfois bannis
dans les structures de type résidentiel permettent presque toujours de rendre une
structure rigide. Nous nous placerons donc dans ce cas d’exploitation.

Fig. 3.2 : Instabilité à nœuds déplaçables Fig. 3.3 : Forces horizontales équivalentes
pour un portique à un niveau aux imperfections initiales d’aplomb

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

3.4. Vérification de la résistance des sections transversales de


classe 1, 2 ou 3.

3.4.1. Traction

La valeur de calcul de l’effort de traction N Ed dans chaque section transversale doit


satisfaire la condition suivante :

Af y
N Ed ≤ N pl,Rd = (EC3 5.4.3) (3.8)
γ M0

où N pl,Rd est valeur de calcul de la résistance plastique de la section transversale, A est

l’aire de la section transversale, fy est la limite élastique du matériau et γ M 0 est le


coefficient partiel de sécurité portant sur la résistance mécanique du matériau
caractérisée par sa limite élastique. Ce coefficient peut actuellement être pris égal à 1
(antérieurement 1.15).

3.4.2. Compression

La valeur de calcul de l’effort de compression N Ed dans chaque section transversale de


classe 1, 2 ou 3 doit satisfaire la condition suivante:

Af y
N Ed ≤ N pl,Rd = (EC3 5.4.4) (3.9)
γ M0

3.4.3. Flexion

La valeur de calcul du moment M Ed dans chaque section transversale doit satisfaire la


condition suivante (EC3 5.4.5.2-1) :

- pour les sections transversales de classe 1 ou 2

W pl .f y
M Ed ≤ M pl,Rd = (3.10)
γM0

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- pour les sections transversales de classe 3 :

W el .f y
M Ed ≤ M el, Rd = (3.11)
γM0

où Wpl et Wel sont les modules de flexion plastique et élastique de la section.

3.4.4. Sollicitations combinées

Les éléments d’un portique sont généralement sollicités par une combinaison de l’effort
normal et de moment de flexion. Comme approximation plaçant en sécurité pour toutes
les classes de section transversale, nous pouvons utiliser une sommation linéaire des
rapports sollicitation/résistance propre à chaque sollicitation agissante. Ainsi, pour les
sections de classe 1, 2 ou 3 soumises à une combinaison de NEd, My,Ed et Mz,Ed, (y et z
sont les axes principaux de la section) on peut utiliser le critère suivant :

N Ed M y,Ed M z,Ed
+ + ≤ 1.0 (EC3 5.4.7 -12) (3.12)
N Rd M y,Rd M z,Rd

où NRd, My,Rd et Mz,Rd sont les valeurs de la résistance dépendant de la classe de section
transversale et comprenant toute réduction éventuelle pouvant résulter des effets de
cisaillement.

La valeur de la résistance de la section transversale à l’effort normal est donnée par


l’expression (3.8) et celles de la résistance à la flexion par rapport aux axes principaux
sont déterminées les expressions (3.10) et (3.11).

3.4.5. Effet de cisaillement

La valeur de calcul VEd de l’effort tranchant dans chaque section transversale doit
satisfaire la condition :

VEd ≤ Vpl, Rd =
(
Av fy / 3 ) (EC3 5.4.5.4-1) (3.13)
γ M0

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A v est l’aire de cisaillement. Pour une Section laminée en I et H et pour une charge de

direction parallèle à l’âme, l’aire de cisaillement est :

A v = A − 2 bt f + ( t w + 2r ) t f (EC3 5.4.5.4-1) (3.14)

où b est la largeur de la section ;


r est le rayon de congé ;
tf est l’épaisseur de semelles ;
tw est l’épaisseur d’âme.

Lorsque l’effort tranchant est inférieur à la moitié de la résistance plastique au


cisaillement, son effet sur le moment résistant peut être négligé. Dans le cas contraire, il
convient de considérer un moment résistant réduit égal à la résistance de calcul de la
section transversale déterminée en utilisant pour l’aire de cisaillement une limite
d’élasticité réduite (1 − ρ ) f y sans que cette résistance réduite soit supérieure à M Rd .

2
 2VEd 
ρ =  − 1 (EC3 5.4.9-3) (3.15)
 Vpl, Rd 

3.5. Vérification de la résistance des éléments

3.5.1. Résistance au flambement – Elément comprimé et fléchi

Le flambement est le mode de ruine prépondérant et le plus dangereux des composants


comprimés. Il se traduit par une déformation de flexion brutale du composant à partir
d’un niveau donné de l’effort de compression.

Une barre comprimée doit donc être vérifiée vis-à-vis du flambement de la façon
suivante:

N Ed
≤ 1.0 (3.16)
N b,Rd

où N b,Rd est la valeur de calcul de la résistance de la barre comprimée au flambement.

Pour des sections transversales de classe 1, 2 ou 3 on a :

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χ A fy
N b,Rd = (EC3 5.5.1.1) (3.17)
γ M1

où γ M1 est le coefficient partiel de sécurité de résistance et χ est le coefficient de


réduction pour le mode de flambement. Il est donné par la formule :

1
χ= mais χ ≤ 1.0 (EC3 5.5.1.2-1) (3.18)
φ + φ 2 − λ2

où φ = 0.5[1 + α(λ − 0.2 ) + λ2 ] (3.19)

α est un facteur d’imperfection (Annexe A, tableaux A.2 et A.3) ;


λ est l’élancement réduit donné par :

λ = λ / λ1 (3.20)

λ1 = π ( E / f y ) 0.5 (3.21)

L cr
λ= (3.22)
i
Lcr est la longueur de flambement dans le plan considéré (EC3 E.1) ;
i est le rayon de giration par rapport à l’axe approprié, déterminé en
utilisant les propriétés de section transversale brute.

Pour une section d’un profilé ayant deux plans de flambement possibles, χ doit être
déterminé pour chacun des deux plans et la valeur la plus faible doit être retenue pour le
dimensionnement de l’élément.

Lorsqu’un élément est comprimé (N Ed ≠ 0) et fléchi (M iEd ≠ 0, i = y ou z), il peut périr


par excès de flexion dans un mode d’instabilité additionnant les effets de la flexion due à
l’instabilité à ceux des moments de flexion proprement dits et il y a lieu de vérifier la
condition suivante :

N Ed M y,Ed M z,Ed
+ ky + kz ≤ 1 (EC3 5.5.4-1) (3.23)
χ min Af y / γ M1 β y Wpl.yf y / γ M1 β z Wpl.z f y / γ M1

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

où NEd, My,Ed et Mz,Ed sont les valeurs de calcul de l’effort normal de


compression et des moments maximaux dans la barre,

Wpl.i correspond au module plastique de la section (i = y ou z),

χ min est la valeur minimale de χ y et χ z (Eq. 3.18),

βi est définis par :


Wel.i
βi = i = y ou z
Wpl.i

ky et kz sont des facteurs d’interaction définis par :


µ y N Ed
ky = 1 − mais k y ≤ 1.5
χ y Af y

µ z N Ed
kz = 1 − mais k z ≤ 1.5
χ z Af y

 W − Wel.y 
µ y = λ y (2β M.y − 4) +  pl.y  .δ mais µ y ≤ 0.90
 W
 el.y 

 W − Wel.z 
µ z = λ z (2β M.z − 4) +  pl.z  .δ mais µ z ≤ 0.90
 Wel.z 
où β M. y et β M.z sont les facteurs de moment uniforme équivalent

(Annexe A, tableau A.7) prenant en compte la


distribution réelle du moment de flexion sur l’élément
à vérifier,
δ = 1 pour les sections de classes 1 et 2 et 0 pour les sections de classe 3.

3.5.2. Résistance au déversement – Elément comprimé et fléchi

Le déversement est un phénomène d’instabilité géométrique des poutres fléchies qui


survient lorsque la partie comprimée de la section droite se dérobe latéralement,
entraînant la section dans un mouvement de translation horizontale orthogonale à l’âme
et de rotation autour du centre de cisaillement. Lorsqu’un élément est comprimé et
fléchi, il peut périr par flambement par flexion et torsion et il y a lieu de vérifier la
condition suivante :

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

N Ed M y ,Ed M z ,Ed
+ k LT . + kz. ≤1 (3.24)
A.f y β y Wpl,y .f y β z Wpl,z .f y
χz. χ LT .
γ M1 γ M1 γ M1

Tous les symboles utilisés ci-dessus ont les mêmes significations que celles définies pour
la relation (3.24). En outre, on a :

µ LT N Sd
k LT = 1 − mais k LT ≤ 1
χz Af y

µ LT = 0.15λ zβ MLT − 0.15 mais µ LT ≤ 0.90

β MLT est un facteur de moment uniforme équivalent pour le déversement (voir

annexe A, tableau A.7).

χ LT est le facteur de réduction dû au déversement. Pour des profils laminés,

l’expression du coefficient de réduction χ LT est donnée par :

1
χ LT = mais χ LT ≤ 1 (EC3 5.5.2-2) (3.25)
( )
0.5
φLT + φ2LT − λ 2LT

où φLT = 0.5 1 + α LT ( λ LT − 0.2 ) + λ 2LT 

α LT = 0.21 (EC3 5.5.2-3)

λ LT est l’élancement réduit de déversement (le risque de déversement est

négligeable et n’a pas à être pris en compte lorsque λ LT ≤ 0.4. ) défini par :

λ 
λ LT =  LT  (β W )
0.5
(EC3 5.5.2-5) (3.26)
 λ1 

avec βW = 1 pour les sections de classe 1 ou 2

β W = Wel. y / Wpl. y pour les sections de classe 3


λ1 = π ( E / f y ) 0.5

Pour des poutres à section transversale constante et doublement symétrique par rapport à
l’axe de faible inertie, l’élancement λ LT peut être déterminé par la formule
approximative suivante, qui place en sécurité :

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

L / iz
λ LT = 0.25
(EC3 F.2.2-5) (3.27)
 1  L / iz 
2

(C1 )0.5 1 +   
 20  h / t f  


C1 coefficient dépendant des conditions de chargement et
d’encastrement (Annexe A, tableau A.6);
L longueur de la poutre ou plus exactement distance entre deux points
dont les déplacements dans la direction orthogonale à l’âme de la
poutre sont interdits;
iz rayon de giration par rapport à l’axe z ;
tf épaisseur de semelles ;
h hauteur du profil.

3.6. La longueur de flambement

La détermination de la longueur de flambement du composant constitue l’étape la plus


délicate de son dimensionnement. La longueur de flambement d’un composant dépend
des conditions de déplacements et de rotations de ses deux extrémités. Les différentes
conditions aux limites possibles se répartissent en deux catégories suivant que les deux
nœuds de l’élément sont bloqués en translation ou non.

Pour la première catégorie, les deux nœuds de l’élément sont bloqués en translation,
mais les conditions de rotation peuvent être quelconques. La longueur de flambement du
composant est toujours inférieure ou égale à sa longueur d’épure.

Pour la deuxième, on considère que les modes d’instabilité sont à nœuds déplaçables,
lorsqu’il y a un déplacement relatif entre les deux extrémités de l’élément et que les
efforts de calcul de l’élément proviennent d’une analyse globale au premier ordre. La
longueur de flambement dans ce cas est toujours supérieure ou égale à la longueur
d’épure.

Dans le cas des éléments articulés (cas des treillis) la longueur de flambement Lcr
correspond à la longueur d’épure de l’élément.

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

Pour les poteaux d’ossatures de bâtiment nous utilisons la méthode décrite dans l’annexe
E de l’Eurocode 3 qui permet de tenir compte de la raideur réelle en rotation des nœuds.
Pour l’élément de poteau, schématisé sur la figure (3.4), à chaque nœud, est défini un
facteur de distribution η :

 au nœud 1

K c + K1
η1 = (3.28)
K c + K1 + K11 + K12

 au nœud 2

Kc + K2
η2 = (3.29)
K c + K 2 + K 21 + K 22

avec K c = I / L est la rigidité du tronçon de poteau considéré, I étant le moment


d’inertie correspondant au plan de flambement considéré ;

Kij sont les rigidités effectives des poutres ; ces rigidités peuvent être

déterminées à partir du tableau (3.1) lorsque les poutres ne sont pas


soumises à des efforts axiaux et restent élastiques sous les moments
de calcul ;

K1 = I1 / L1 et K 2 = I 2 / L2 sont les rigidités des tronçons de poteau adjacents.

Fig. 3. 4 : Schématisation des tronçons de poteau continu

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

Les facteurs de rigidité η1 et η2 sont ensuite utilisés pour déterminer la longueur de


flambement par :

 dans un mode d’instabilité à nœuds fixes

Lcr
= 0.5 + 0.14( η1 + η2 ) + 0.055(η1 + η2 )2 (3.30)
L

 dans un mode d’instabilité à nœuds déplaçables

0.5
Lcr  1 − 0.2(η1 + η2 ) − 0.12η1η2 
= (3.31)
L  1 − 0.8(η1 + η2 ) + 0.60η1η2 

Tableau 3.1: Rigidité effective d’une poutre


Condition de maintien en rotation à Rigidité effective Kij de la poutre
l’extrémité opposée de la poutre
Encastrée 1,0 I/L
Articulée 0,75 I/L
Rotation égale à celle de l’extrémité 1,5 I/L
adjacente (double courbure)
Rotation égale et opposée à celle de 0,5 I/L
l’extrémité adjacente (simple courbure)
Cas général : rotation θ a à l’extrémité (1.0 +0.5θb /θa )I/L
adjacente et θ b à l’extrémité opposée

3.7. Vérification aux états limites de service

3.7.1. Déformations

En général, les critères portant sur les déformations maximales à ne pas dépasser sont
fournis par le cahier des charges ou la spécification du maître d’ouvrage dans la mesure
où ils dépendent étroitement de l’usage auquel est destinée la structure.

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

 Flèches verticales

L’Eurocode distingue les différentes flèches suivantes (figure 3.5) :


δ 0 est le contre-flèche donnée à l’élément lors de sa fabrication,

δ1 est la flèche due aux charges permanentes immédiatement après la mise en charge,

δ 2 est la flèche provoquée par les charges variables.

δ max = δ1 + δ 2 − δ 0

Fig. 3.5 : Flèches verticales à considérer

Le tableau (3.2) donne les valeurs limites recommandées pour δ 2 et δ max dans quelques
cas usuels avec L égale à la portée des poutres. Dans les bâtiments industriels, les flèches
de poutres de plancher recevant des machines tournantes ou alternatives, doivent être
inférieures à L /500.

Tableau 3.2 : Flèches verticales maximales recommandées (EC3 4.2.2)

Elément d’ouvrage δ max δ2


Toitures en général (accessible uniquement pour L/200 L/250
l’entretien)
Toitures normalement accessibles L/250 L/300
Planchers en général (sans équipement particulier) L/250 L/300
Planchers et toitures supportant des matériaux fragiles L/250 L/350
(cloisons en plâtre)
Planchers supportant des poteaux L/400 L/500
Critère d’aspect du bâtiment L/250 -

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

 Flèches horizontales

Le tableau (3.3) donne les valeurs limites recommandées pour les flèches horizontales
d’un bâtiment classique en présence ou non de charge de vent.

Tableau 3.3 : Flèches horizontales maximales recommandées (EC3 4.2.2)


Types de structures Flèches principalement Autres combinaisons
dues au vent d’actions
Structures simples à un seul niveau h/125 h/150
Autres structures à un seul niveau h/250 h/300
Structures des bâtiments à étages
- entre chaque étage h/250 h/300
- l’ensemble de la structure h/420 h/500

3.7.2. Effets dynamiques

Les constructions, d’une manière générale, doivent être protégées contre les effets des
vibrations et les amplifications dynamiques dues aux phénomènes de résonance. A la
source de ces effets, on trouve, par exemple, des machines installées dans les bâtiments,
les effets du vent sur les structures élancées, les déplacements des occupants à l’intérieur
des bâtiments. Les vibrations sont à éviter absolument. Le principe de base consiste à
avoir des fréquences propres f p de la structure ou de certaines parties critiques

suffisamment différentes de celles des sources d’excitation f e afin d’éviter les


phénomènes de résonance.

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

Une règle souvent rencontrée qui borne ces fréquences propres est [Vercellino, 2001]:

f p < 0 .8 f e ou f p > 1.25 f e (3.32)

Pour les cas assez courants où 0.8 f e <f p < 1.25f e , il faut procéder à une analyse dynamique

sous l’excitation afin de déterminer les niveaux des vitesses et des accélérations
verticales et de les comparer ensuite aux critères adéquats spécifiés par le maître
d’ouvrage ou l’autorité compétente.

3.8. Algorithmes de vérifications

Dans cette partie, nous donnons les algorithmes du processus de diagnostic basé sur
l’Eurocode 3 à partir de toutes les vérifications présentées précédemment. L’ensemble de
ses algorithmes est intégré dans CADBEL.

La figure (3.6) donne un aperçu global sur le diagnostic imposé par l’Eurocode 3.
L’analyse linéaire par CADBEL permet de déterminer les valeurs de calcul des efforts
dans les barres, les déplacements aux nœuds et la première fréquence propre de la
structure. Ces valeurs sont utilisées pour la vérification d’états limites ultimes et d’états
limites de service pour chaque élément de la structure.

La vérification de la résistance des sections transversales et des éléments est décrite à la


figure (3.7) pour les éléments d’un treillis et aux figures (3.8) et (3.9) pour ceux d’un
portique.

Les figures (3.10) et (3.11) décrivent la procédure pour calculer les coefficients de
réduction, respectivement, χ pour le flambement et χ LT pour le déversement à partir des
caractéristiques du matériau, de la longueur de flambement et du coefficient
d’imperfection. La valeur de χ LT dépendra aussi du coefficient C1 qui est choisi en
fonction des conditions de chargement et d’encastrement (Annexe A tableau A.6).

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

Analyse globale élastique


- Efforts dans les barres : MEd - NEd -VEd
- Déplacements aux nœuds
- 1ère fréquence propre

Détermination de la classe de la section

Vérification des ELU Vérification des ELS

Résistance des Résistance des éléments : Vérification des flèches Vérification de la 1ère
sections transversales flambement, déversement verticales et horizontales fréquence propre

Fig. 3.6 : Panorama global du diagnostic

Vérification des ELU

Résistance Résistance des éléments au


des sections transversales flambement

Af y Oui Af y A, f y , γ M 0
A, f y , γ M 0 N Ed ≤ N Ed ≤ χ
γ M0 γ M1 Calcul de χ
min

Section bonne

Non Non
Choisir une autre section

Fig. 3.7 : Algorithme de vérification de la résistance des sections et des éléments d’un treillis

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

Vérification des ELU


Résistance des sections
transversales Av , fy , γM0

Choisir une autre section


Non
VEd ≤ Vpl,Rd Vpl ,Rd =
(
Av fy / 3 )
γ M0

Oui

Oui VEd ≤ 0.5Vpl ,Rd Non

ρ=0 ρ = (2VEd / Vpl,Rd − 1)


2

(1 − ρ ) f y

Classe 1 ou 2 W = Wpl
Classe 3 W = Wel

N Ed M y , Ed M z , Ed
g= + +
A f y / γ M 0 Wy f y / γ M 0 Wz f y / γ M 0

g ≤1 Non
Choisir une autre section

Oui

Section bonne

Fig. 3.8 : Algorithme de vérification de la résistance des sections transversales


des éléments d’un portique

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

Vérification des ELU


Résistance des éléments

Elément fléchi et comprimé Elément comprimé

Classe 1 ou 2 Wi = Wpl γM1, A, fy, ky, kz


Classe 3 Wi = Wel χy, χz,χLT
A, f y , γ M 0
Calcul de χ min

N Ed M y ,Ed M z ,Ed
g1 = + ky + kz ≤1 Oui Af y
Afy W pl ,y f y W pl ,z f y N Ed ≤ χ
χ min βy βz
γ M1 γ M1 γ M1 γ M1

N Ed M y,Ed M z,Ed
g2 = + k LT + kz ≤1
Af y β y Wpl,yf y βz Wpl,z f y Non
χz χ LT
γ M1 γ M1 γ M1

g1 ≤ 1
Oui
& g2 ≤ 1 Section bonne

Non
Choisir une autre section

Fig. 3. 9 : Algorithme de vérification de la résistance des éléments d’un portique

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

Longueur de flambement Lcry Caractéristiques du matériau E, fy

λ y = L cr . y / i y λ1 = π E / f y

Courbe de
flambement λ y = (λ y / λ 1 )

α φ = 0.5[1 + α (λ y − 0.2 ) + λ y ]
2

χ y = 1 /(φ + φ 2 − λ y ) ≤ 1
2

Fig. 3. 10 : Algorithme de calcul du coefficient de réduction χ

L / iz
L, iz, tf, h λ LT = 0.25
E, fy
 1  L / iz  
2

(C1 ) 1 + 
0.5
 
 20  h / t f   λ 1 = π (E / f y )
C1 (EC3 F.1.1.) 0. 5

Classe 1 ou 2 β M = 1 λ 
λ LT =  LT  (β W )
0.5

Classe 3 β w = Wel / Wpl  λ1 

α LT = 0.21 φ LT = 0.5[1 + α LT (λ LT − 0.2 ) + λ2LT ]

1
χ LT =
φ LT + (φ 2
LT − λ2LT ) 0.5

Fig. 3. 11 : Algorithme de calcul du coefficient de réduction χ LT

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Chapitre 3 : Normes Européennes de dimensionnement des structures à poutres - Eurocode 3

3.9. Conclusion

Dans ce chapitre nous avons présenté les exigences relatives à la résistance mécanique
des sections transversales et à la stabilité des éléments des structures tendues ou
comprimées (treillis plans ou spatiaux) et/ou fléchies (système plan ou spatial formé de
poutres). Nous nous sommes intéressés, dans ce travail, aux profils laminés en double T
de classe 1, 2 ou 3 dont le risque de voilement local sous flexion est rare. Les sections
sont considérées brutes sans trous de fixation. Le calcul des sollicitations dans les
éléments est basé sur l’analyse globale élastique linéaire ou analyse au premier ordre.

A l’issue de cette présentation, nous avons dressé un ensemble d’algorithmes du


processus de diagnostic basé sur l’Eurocode 3 susceptibles d’être intégrés dans le post
processeur de CADBEL.

Nous devons néanmoins signaler que les différents calculs nécessaires pour déterminer la
stabilité des structures en acier sont fastidieux et longs dans la mesure où ils nécessitent
de nombreuses vérifications. Cette remarque accroît tout l’intérêt d’une validation
automatique informatisée.

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