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CHAPITRE II:

DURABILITE ET SECURITE
STRUCTURALE DES CONSTRUCTIONS

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


Ibrahima DIATTA
Introduction
Le béton armé ne repose pas toujours sur des théories scientifiques. Les formules de calcul et les
nombreux coefficients utilisés ont souvent un caractère empirique mais il est essentiel qu'ils aient
été fixés à la suite de nombreux essais et que les résultats de calcul soient conformes à
l'expérience.

Jusqu'en 1980, le béton armé a été calculé par la méthode dite aux contraintes admissibles. Ces
contraintes admissibles étaient définies sur la base des contraintes de rupture ou de limite
élastique des matériaux et ensuite on les multipliait par un coefficient de sécurité.

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Introduction
Le coefficient de sécurité pris sur le béton est longtemps resté égal à 28% de la limite de
rupture à 90 jours, le coefficient de sécurité de l'acier à 60% de sa limite élastique

Il suffisait ensuite de calculer les contraintes dans l'acier et le béton sous l'effet le plus
défavorable des charges et de vérifier que l'on ne dépassait pas ces contraintes admissibles.

Dorénavant cette notion de la sécurité a évolué et l'on cherche à prendre en compte tous les
facteurs d'insécurité séparément, comme par exemple :

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Introduction
 la résistance intrinsèque des matériaux,
 la valeur la plus probable des charges permanentes et des charges variables,
 l'aspect favorable ou défavorable de ces actions,
 les approximations de calcul des sollicitations (efforts tranchants, moments
fléchissants...),
 les défauts géométriques des matériaux et de leur position,
 la fissuration.

Dans ce cours, nous calculerons les structures en béton armé à l'aide des eurocodes (EC0, EC1 et EC2) et nous ferons
dans la mesure du possible quelques comparaisons avec les règles BAEL 91 mod.99

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II-1 Exigences de base structurale (EC0)

(1)P Une structure doit être conçue et réalisée de sorte que, pendant sa durée de vie escomptée, avec des niveaux
de fiabilité appropriés et de façon économique :

elle résiste à toutes les actions et influences susceptibles d'intervenir pendant son exécution et son
utilisation ; et

elle reste adaptée à l'usage pour lequel elle a été conçue.

(2)P Une structure doit être conçue et dimensionnée pour avoir : une résistance structurale ; une aptitude au
service ; et une durabilité.

(3)P En cas d'incendie, la résistance de la structure doit être de niveau approprié pendant la période de temps
requise.

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II-1 Exigences de base structurale (EC0)

(4)P Une structure doit être conçue et exécutée de telle sorte qu'elle ne soit pas endommagée par des événements
tels que : une explosion ; un choc ; et les conséquences d'erreurs humaines, de façon disproportionnée par
rapport à la cause initiale.

(5)P Les dommages potentiels doivent être évités ou limités par le choix approprié d'une ou plusieurs des
mesures suivantes :

en prévenant, éliminant ou réduisant les dangers potentiels auxquels la structure peut être soumise ;

en choisissant un type de structure peu vulnérable aux dangers potentiels considérés ;

en choisissant un type de structure et un dimensionnement permettant de survivre de façon appropriée à la
disparition accidentelle d'un élément individuel ou d'une partie limitée de la structure, ou à un dommage
localisé d'ampleur acceptable ;

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II-1 Exigences de base structurale (EC0)

en évitant autant que possible les systèmes structuraux susceptibles de s'effondrer sans signe précurseur ;

en solidarisant les différents éléments de la structure.

(6) Il convient de satisfaire à ces exigences de base :



en choisissant des matériaux adéquats ;

en adoptant une conception et des dispositions constructives appropriées ;

et en spécifiant des procédures de contrôle pour la conception, la production, l'exécution et l'utilisation.

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II-1 Exigences de base structurale (EC2)

(1)P Le calcul des structures en béton doit être conforme aux règles générales données dans l'
EN 1990 .
(2)P Les dispositions complémentaires données dans la présente Section pour les structures en
béton doivent également être appliquées. Extrait de EC2 (art. 2.1)

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II-2 Gestion de la fiabilité
(1)P La fiabilité requise pour les structures, dans le cadre de l'EN 1990, doit être obtenue par :
a. un dimensionnement conforme aux EN 1990 à EN 1999 ; et

b. des mesures appropriées en matière d'exécution ; et de gestion de la qualité.

(2) Des niveaux de fiabilité différents peuvent être adoptés, notamment :



pour la résistance structurale ;

pour l'aptitude au service.

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II-2 Gestion de la fiabilité

(3) Il convient que le choix des niveaux de fiabilité pour une structure particulière prenne en compte les facteurs
appropriés, à savoir :

la cause et/ou le mode possible d'atteinte d'un état-limite ;

les conséquences possibles de la défaillance en termes de risques pour la vie humaine, de blessures, de pertes
économiques potentielles ;

le degré d'aversion de la société à l'égard des défaillances ;

les dépenses et les moyens nécessaires pour réduire le risque de défaillance.

(4) Les niveaux de fiabilité qui s'appliquent à une structure particulière peuvent être spécifiés de l'une des deux
manières suivantes par la classification de la structure entière ; par la classification de ses composants.

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II-2 Gestion de la fiabilité
(5) Il est possible d'atteindre la fiabilité exigée en matière de résistance structurale et d'aptitude au service par des
combinaisons appropriées des mesures suivantes :

 mesures de protection et de prévention


 mesures relatives aux calculs de dimensionnement
 mesures relatives à la gestion de la qualité
 mesures destinées à réduire les erreurs dans le projet et l'exécution de la structure, et les erreurs humaines
grossières ;
 exécution efficace, par exemple par la conformité aux normes d'exécution référencées des EN 1991 à EN 1999,
 inspection et maintenance appropriées,

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II-3 Différenciation de la fiabilité (ANF EC0)
II.3-1 Classes de conséquences

(1) Aux fins de la différenciation de la fiabilité, des classes de conséquences (CC) peuvent être établies
en tenant compte des conséquences de la défaillance ou du mauvais fonctionnement de la structure,
telles que données dans le Tableau ci-dessous.

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II-3 Différenciation de la fiabilité (ANF EC0)
II.3-1 Classes de conséquences

(2) Le critère de classification des conséquences est l'importance de la structure ou de l'élément structural
concerné, en termes de conséquences de la défaillance.

(3) En fonction de la forme structurale et des décisions prises au cours du projet, des éléments particuliers de la
structure peuvent être rangés dans la classe de conséquences identique, inférieure ou supérieure à celle de la
structure entière.

NOTE: Actuellement, les exigences de fiabilité sont associées aux éléments structuraux des constructions.

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II-3 Différenciation de la fiabilité (ANF EC0)
II.3-2 Classes de fiabilité – Indice de fiabilité β

(1)Les classes de fiabilité (RC) peuvent être définies en utilisant le concept d'indice de fiabilité β.

(2)Trois classes de fiabilité RC1, RC2 et RC3 peuvent être associées aux trois classes de conséquences CC1, CC2
et CC3.

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Tableau B.2 : Valeurs minimales recommandées pour l'indice de fiabilité β (états-limites ultimes)
II-4 Conditions d'environnement
(1)P Les conditions d'exposition sont les conditions physiques et chimiques auxquelles la structure est exposée, en
plus des actions mécaniques.

On distingue 06 classes d’exposition en fonction des conditions d’environnement :


1) X0: aucun risque de corrosion ni d’attaques,
2) XC : corrosion induite par carbonatation : XC1, XC2, XC3 et XC4
3) XD: corrosion induite par les ions chlorures présents dans l’eau de mer : XD1, XD2, XD3
4) XS: corrosion induite par les ions chlorures : XS1, XS2, XS3

5) XF: attaques gel-degél : XF1, XF2, XF3 et XF4


6) XA: attaques chimiques : XA1, XA2, XA3

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II-4 Conditions d'environnement
II-4.1 Classes d’exposition en fonction des conditions d'environnement, conformément à l'EN 206-1

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II-4 Conditions d'environnement
II-4.1 Classes d’exposition en fonction des conditions d'environnement, conformément à l'EN 206-1

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II-4 Conditions d'environnement
II-4.1 Classes d’exposition en fonction des conditions d'environnement, conformément à l'EN 206-1

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Durabilité et sécurité Structurale des Constructions
Durabilité et sécurité Structurale des Constructions
A l'exception de certains bétons pour produits préfabriqués (voir NA.5.3.2), les valeurs limites
applicables en France aux bétons soumis aux classes d'exposition XC2, XC3, XC4, XS1 et XD1 sont
identiques à celles applicables aux bétons soumis aux classes d'exposition suivantes :

 XC2 = XC1,
 XC3 = XF1,
 XC4 = XF1,
 XS1 = XS2
 XD1 = XF1.
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II-5 Exigence de la durabilité
II.5-1 Durabilité structurale

La durabilité est l’aptitude d’un matériau à résister aux différentes épreuves auxquelles il est soumis au cours de sa
vie.

La durabilité d’un matériau (béton) est son aptitude à résister aux agressions dont il est l’objet, sans perte
significative de performances (au-dessous de celles escomptées) et sans maintenance imprévue excessive au cours
de sa vie.

Ces agressions sont d’origine diverse:


 carbonatation (classe d’exposition XC), cycles de gel-dégel (classe d’exposition XF),
 sels fondant (classe d’exposition XD), chlorures (classe d’exposition XS),
 eaux sulfatées, eaux douces, etc. (classe d’exposition XA),
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II-5 Exigence de la durabilité
II.5-1 Durabilité structurale

Afin d’assurer une durabilité adéquate de la structure, il convient de prendre en compte entre autres les facteurs
suivants :

 l’utilisation prévue ou prévisible de la structure ;


 les critères de dimensionnement requis,
 les influences escomptées de l’environnement,
 les formes des éléments structuraux et les dispositions constructives,
 la qualité de la mise en œuvre et le niveau de contrôle,

NB: Une structure bien entretenue peut avoir une durée de vie excédent la durée pour laquelle il a été conçu. A l’inverse, un
matériau mal entretenu pourra présenter des désordres affectant sa disponibilité à satisfaire les exigences qu’on attend de
lui avant la fin de la durée pour laquelle il a été calculé.

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II-5 Exigence de la durabilité
II.5-2 Durée d’utilisation de projet
(1) La durée d'utilisation de projet doit normalement être spécifiée. L’Eurocode NF EN 1990 définit des durées indicatives
d’utilisation de projet.

Tableau 2.1 (NF) : Durée indicative d'utilisation de projet

• La catégorie 1 (10 ans) correspond aux ouvrages provisoires


• La catégorie 4 (50 ans) correspond aux bâtiments courants,
• La catégorie 5 (100 ans) correspond aux ouvrages d’art (ponts, monuments historiques, etc.)
II-5 Exigence de la durabilité
II.5-3 Situations de projet (EC0)
(1)P Les situations de projet à considérer doivent être sélectionnées en tenant compte des circonstances dans lesquelles la

structure doit remplir sa fonction.

(2)P Les situations de projet doivent être classées de la manière suivante :

 situations de projet durables, qui se réfèrent aux conditions d'utilisation normale ;

 situations de projet transitoires, qui se réfèrent à des conditions temporaires applicables à la structure, par exemple en cours

d'exécution ou de réparation ;

 situations de projet accidentelles, qui se réfèrent à des conditions exceptionnelles applicables à la structure ou à son

exposition, par exemple à un incendie, à un choc, ou aux conséquences d'une défaillance localisée ;

 situations de projet sismiques, qui se réfèrent à des conditions applicables à la structure lorsqu'elle est soumise à des
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tremblements de terre.
II-5 Exigence de la durabilité
II.5-4 Etats-limites ultimes

Les calculs justificatifs sont conduits suivant la théorie des états limites. Un ≪état limite≫ est celui pour lequel une
condition requise d'une construction (ou d'un de ses éléments) est strictement satisfaite et cesserait de l'être en cas de
modification défavorable d'une action.

(1)P Doivent être classés comme états-limites ultimes ceux qui concernent :
• la sécurité des personnes ;
• et/ou la sécurité de la structure.

(4)P Les états-limites ultimes suivants doivent être l'objet de vérifications chaque fois qu'il y a lieu :
• la perte d'équilibre de tout ou partie de la structure considérée comme un corps rigide ;
• une défaillance due à une déformation excessive, à la transformation en mécanisme de tout ou partie de la
structure, à une rupture, à une perte de stabilité de tout ou partie de la structure, y compris ses appuis et
fondations ;
• une défaillance provoquée par la fatigue ou d'autres effets dépendant du temps.
II-5 Exigence de la durabilité
II.5-4 Etats-limites de service
(1)P Doivent être classés comme états-limites de service ceux qui concernent :
• le fonctionnement de la structure ou des éléments structuraux en utilisation normale ;
• le confort des personnes ;
• l'aspect de la construction.

(2)P Une distinction doit être faite entre les états-limites de service réversibles et les états-limites de service
irréversibles.

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II-5 Exigence de la durabilité
II.5-5 Calcul aux états-limites
(1)P Le calcul aux états-limites doit être fondé sur l'utilisation de modèles structuraux et de modèles de charges pour les états-
limites à considérer.
(2)P Il doit être vérifié qu'aucun état-limite n'est dépassé lorsque les valeurs de calcul appropriées sont introduites dans ces
modèles pour :
• les actions ;
• les propriétés des matériaux ; ou
• les propriétés des produits ; et
• les données géométriques.

(3)P Les vérifications doivent être faites pour toutes les situations de projet et tous les cas de charge appropriés.

(6)P Les situations de projet sélectionnées doivent être prises en compte et les cas de charge critiques identifiés.

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II-5 Exigence de la durabilité
II.5-6 Classes indicatives de résistances minimales (voir cours performances des bétons)

La prise en compte des classes d’exposition conduit parfois à utiliser des bétons de classe supérieure à celle
nécessaire pour le dimensionnement de la structure (annexe E NF EN 1992-1-1).

 XC2 = XC1,
 XC3 = XF1,
 XC4 = XF1,
 XS1 = XS2
 XD1 = XF1.

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions Tableau E.1.1 NF Classes de résistances minimales
II-5 Exigence de la durabilité
II.5-6 Classes indicatives de résistances minimales des produits en béton préfabriqués

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions Tableau E.1.2 NF Classes de résistances minimales des produits en béton préfabriqué
II-6 Durabilité et enrobage des armatures
II-6.1 Philosophie de l’enrobage selon NF EN 1992

Les recommandations de l’Eurocode 2 (norme NF EN 1992-1-1) en matière d’enrobage des bétons de structures
sont novatrices.

Elles résultent d’un retour d’expérience sur la durabilité des ouvrages construits depuis plusieurs décennies et sur
les recherches récentes en matière de protection des armatures vis-à-vis des risques de corrosion.

Elles visent, en conformité avec la norme NF EN 206-1, à optimiser de manière pertinente la durabilité des
ouvrages.

L'enrobage nominal (cnom) doit être spécifié sur les plans.

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-6 Durabilité et enrobage des armatures
II-6.1 Détermination de l’enrobage nominal selon NF EN 1992

L'enrobage nominal doit être spécifié sur les plans. Il est donné par la formule suivante:

cnom  cmin  cdev avec cmin : enrobage minimal cdev : marge de tolérance d’exécution

 cmin, b 
 
 cmin, dur  cdur ,Y  cdur , st  cdur , add 
cmin  max  
10 mm 
 
 

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-6 Durabilité et enrobage des armatures
II-6.1 Détermination de l’enrobage nominal selon NF EN 1992

cmin, b : enrobage minimal vis-à-vis des exigences d'adhérence (béton/armature)

Barre individuelle



 Paquet de n barres
cmin, b   n

 Paquet de n barres si le diamètre

 n  5 mm du plus gros granulat est
supérieur à 32 mm.

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II-6 Durabilité et enrobage des armatures
II-6.1 Détermination de l’enrobage nominal selon NF EN 1992

cmin, dur : Enrobage minimal vis-à-vis des conditions d'environnement et de la classe structurale (06). Les classes
structurales ne sont utilisées que pour définir l’enrobage des armatures.
La classe S4 recouvre les ouvrages de bâtiment et de génie civil courant.

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


Durabilité et sécurité Structurale des Constructions
II-6 Durabilité et enrobage des armatures
II-6.1 Détermination de l’enrobage nominal selon NF EN 1992
La classe structurale peut être modifiée en fonction d’un certain nombre de paramètres. Les ponts sont en classe de
durée d’utilisation de projet de 100 ans (S4 + 2 = S6).

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions Tableau 4.3N : Classification structurale recommandée
Durabilité et sécurité Structurale des Constructions
Durabilité et sécurité Structurale des Constructions
II-6 Durabilité et enrobage des armatures
II-6.1 Détermination de l’enrobage nominal selon NF EN 1992
Exemple : Soit une dalle à l’intérieur d’un bâtiment avec fck = 30 MPa.

Classe XC1, classe structurale ===S4, on peut donc minorer d’une classe =======S3
====Cmin,dur = 20 mm. Pour un enrobage compact supplémentaire on peut minorer à S2 ==
Cmin,dur = 15 mm.

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II-6 Durabilité et enrobage des armatures
II-6.1 Détermination de l’enrobage nominal selon NF EN 1992
Δcdur,γ : Enrobage d’une marge de sécurité

La valeur recommandée est Δcdur,γ = 0 mm

Δcdur,st: Réduction de l’Enrobage dans le cas de l’acier inox

La valeur recommandée, en l'absence de spécifications supplémentaires, est Δcdur,st = 0 mm

Δcdur, add : Réduction de l'enrobage minimal dans le cas de protection supplémentaire

La valeur recommandée, en l'absence de spécifications supplémentaires, est Δcdur,add = 0 mm.

Δcdev : Marge des tolérances d’exécution,

La valeur recommandée dans l’article 4.4.1.3 (3) est Δcdev = 10 mm sauf justification particulière.

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-6 Durabilité et enrobage des armatures
II-6.1 Détermination de l’enrobage nominal selon NF EN 1992

 cmin, b   cmin, b 
   
 cmin, dur   cmin, dur 
cnom  cdev  max    10 mm  max  
10 mm  10 mm 
   
   

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-6 Durabilité et enrobage des armatures
II-6.1 Détermination de l’enrobage nominal selon NF EN 1992
Nota :
un enrobage Cnom supérieur à 50 mm peut conduire à des problèmes de fissuration.
Dans un environnement agressif, il est recommandé d’utiliser des armatures dont la résistance à la
corrosion est éprouvée (aciers inox ou galvanisés).
A contrario, en enrobage Cnom inférieur à Dmax des granulats, à des difficultés de bétonnage.

Béton coulé sur des surfaces irrégulières.


Cnom béton coulé en contact direct du sol = 75 mm (65 mm ANF),
Cnom béton coulé sur un béton de propreté = 40 mm (30 mm ANF).

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II-6 Durabilité et enrobage des armatures
II-6.1 Epaisseur sacrificielle d’enrobage.

En cas d’abrasion du béton, il faut augmenter l’enrobage (enrobage sacrificielle) de k1 mm

Classes d’abrasion XM1 XM2 XM3

Valeurs de k1 (mm) 5 10 15

XM1 : abrasion modérée : circulation de véhicule équipés de pneumatiques (radier submersibles) ;


XM2 : abrasion importante : circulation de chariots élévateurs équipés de pneumatiques ;
XM3 : abrasion extrême : circulation de chariots élévateurs équipés de bandages élastomères ou métalliques ou d’engins à chenilles.

Lorsqu’un élément de structure est concerné par plusieurs classes d’exposition, on retiendra l’exigence
la plus sévère.

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-6 Durabilité et enrobage des armatures
II-6.1 Epaisseur d’enrobage selon le BAEL 91 mod. 99.

L'enrobage de toute armature est au moins égal à :

 5 cm pour les ouvrages à la mer ou exposés aux embruns ou aux brouillards salins, ainsi que pour les ouvrages
exposés à des atmosphères très agressives (Cet enrobage de 5 cm peut être réduit à 3 cm si, soit les armatures,
soit le béton sont protégés par un procédé dont l'efficacité a été démontrée);

 3 cm pour les parois coffrées ou non qui sont soumises (ou sont susceptibles de l'être) à des actions agressives,
ou à des intempéries, ou des condensations, ou encore, eu égard à la destination des ouvrages, au contact d'un
liquide (La valeur de 3cm peut être ramenée à 2 cm lorsque le béton présente une résistance caractéristique
supérieure à 40 MPa. En effet, l'efficacité de la protection apportée par l'enrobage est fonction de la compacité
du béton, laquelle croît avec sa résistance) ;

 1Durabilité
cm pour des parois qui seraient situées dans des locaux couverts et clos et qui ne seraient pas exposées aux
et sécurité Structurale des Constructions

condensations.
Exercice 1: (Tableaux E1.1N; 4.4N et 4.3N)
Déterminer les enrobages nominaux des éléments structuraux suivants (en classe structurale S4) :
Durée d’utilisation du projet 50 ans.
• Dalles : fck = 30 MPa pour les classes d’exposition suivants : XC1, XC3, XC4/XF3, XD3, XS1, XS3
• Poutres : fck = 30 MPa pour les classes d’exposition suivants : XC1, XC3, XC4/XF3, XD3, XS1, XS3
• Poteaux : fck = 30 MPa pour les classes d’exposition suivants : XC1, XC3, XC4/XF3, XD3, XS1, XS3
• Fondations : fck = 30 MPa pour les classes d’exposition suivants : XC2, XA3,
Exercice 1: (Tableaux E1.1N; 4.4N et 4.3N)

XC1 XC3 XC4/XF3 XD3 XS1 XS3

fck 20 MPa 25 MPa 25 MPa 35 MPa 30 MPa 35 MPa

fck, projet 30 MPa 30 MPa 30 MPa 30 MPa 30 MPa 30 MPa

Classe S4 S4 S4 S4 S4 S4
structurale

Minoration de S3 pour poutres-


la classe poteaux
structurale
S2 (pour dalles)

Cmin,dur 15 mm pour S3
10 mm pour S2
Cmin,b - - - - - -

Cdev 10 mm 10 mm 10 mm 10 mm 10 mm 10 mm

Cnom 20 mm
II-7 SECURITE STRUCTURALE
La sécurité structurale est basée sur deux approches principalement :
 Approche déterministe,
 Approche semi-probabiliste.

Les calculs doivent être menés pour satisfaire à la fois des besoins en service (ELS) et donner des garanties de
résistance (ELU).
Un état limite est un état (particulier) au-delà duquel la structure ne satisfait plus aux critères de
dimensionnement pertinent.
Les ELS : sont associés à des conditions de déformations (flèches, aspect esthétique, confort des personnes) ou à
la limitation du risque de corrosion des aciers (ouvertures des fissures).
Les ELU : concernent la sécurité, la stabilité (flambement, déversement, basculement, renversement) donc
associés à la ruine de la structure.

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-7 SECURITE STRUCTURALE

Figure 1 : Survol des méthodes de la fiabilité

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-7 SECURITE STRUCTURALE

Comparaison des deux approches

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-7 SECURITE STRUCTURALE
II-7.1 Notion de sécurité structurale

Définition : Toute structure doit être conçue de manière à éviter sa mise hors service, avec une marge appropriée,
à l’ensemble des sollicitations prévues durant les périodes de montage et d’exploitation pendant la durée de vie
d’un ouvrage.

Incertitudes
Sollicitations en service << sollicitations de ruine
Coefficient de sécurité = Réserve + incertitudes

Chaque état-limite est étudié avec des charges (actions) multipliées par des coefficients qui prennent en compte de façon
forfaitaire les conditions d’utilisation des ouvrages et la nature des matériaux.

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-7 SECURITE STRUCTURALE
II-7.2 Valeur de calcul des actions

Fd   f Frep Frep : valeur représentative appropriée de l’action,


f : coefficient partiel de l’action qui tient compte de la possibilité d’écarts
défavorables de l’action par rapport aux valeurs représentatives.

Frep   Fk Fk : valeur caractéristique de l’action,

 = Y0, Y1 ou Y2

II-7.3 Valeur de calcul des propriétés des matériaux ou produits:

 : valeur moyenne du coefficient de conversion qui tient compte : des effets de volume et d'échelles,
Xk
Xd   des effets d'humidité et de température, etc.
m
m : coefficient partiel pour le matériau pour tenir compte : de la possibilité d’écart défavorable

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-7 SECURITE STRUCTURALE
II-7.4 Résistance de calcul :
Les coefficients partiels relatifs aux
Rk
Rd  matériaux, γC et γS, définis pour les états-
M limites ultimes.

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-8 Classification des actions
(1)P Les actions doivent être classées de la manière suivante en fonction de leur variation dans le temps :

 les actions permanentes (G), par exemple poids propre des structures, équipements fixes et revêtements
de chaussée, et actions indirectes provoquées par un retrait et des tassements différentiels ;

 les actions variables (Q), par exemple les charges d'exploitation sur planchers, poutres et toits des
bâtiments, les actions du vent ou les charges de la neige ;

 les actions accidentelles (A), par exemple les explosions ou les chocs de véhicules.

(4)P Les actions doivent également être classées :

 selon leur origine, comme directes ou indirectes ;

 selon leur variation spatiale, comme fixes ou libres ; ou


 selon leur nature et/ou la réponse structurale, comme statiques ou dynamiques.
Durabilité et sécurité Structurale des Constructions
II-8 Classification des actions
II-8.1 Poids propre

(1) Il convient de classer les poids propres des ouvrages de construction comme actions permanentes fixes.

(2) Lorsque le poids propre peut varier dans le temps, il convient de prendre en considération la valeur
caractéristique supérieure et la valeur caractéristique inférieure.

Toutefois, dans certains cas, lorsqu'il est libre (dans le cas des cloisons mobiles, par exemple), il convient de le
traiter comme une charge d'exploitation supplémentaire.

NB: L'effet du poids propre dû aux cloisons mobiles peut être déterminer en utilisant une charge uniformément
répartie équivalente, ajoutée à la charge d'exploitation.
Pour des éléments manufacturés tels que planchers, façades, plafonds, ascenseurs et équipements des bâtiments,
des données peuvent être fournies par le fabricant.
Durabilité et sécurité Structurale des Constructions
II-8 Classification des actions
II-8.1 Poids propre

Tableau:
Valeurs caractéristiques du poids
propre
II-8 Classification des actions
II-8.1 Poids propre
II-8 Classification des actions
II-8.1 Poids propre
II-8 Classification des actions
II-8.1 Poids propre
II-8 Classification des actions
II-8.2 Charges d'exploitation

(1)P Sauf indication contraire figurant dans la présente norme (NF EN 1992-1), les charges d'exploitation doivent

être classées comme actions variables libres.

NOTE : Pour les charges d'exploitations sur les ponts, voir l'EN 1991-2.

(2) Lorsqu'on considère la situation de projet accidentelle impliquant un choc de véhicules ou des charges
accidentelles dues à des machines, il convient de reprendre ces charges de l'EN 1991-1-7.

(3) Il convient de considérer les charges d'exploitation comme des actions quasi-statiques

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-8 Classification des actions
II-8.2 Charges d'exploitation
I-8.2a Catégories de bâtiments (6.3.1.1 EC1-1):

(1)P Les surfaces des bâtiments résidentiels, sociaux, commerciaux ou administratifs doivent

être classées selon leur usage spécifique.

(2)P Indépendamment de cette classification, les effets dynamiques doivent être pris en compte

dès lors qu'on s'attend à ce que l'occupation des locaux produise des effets dynamiques

significatifs.

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a) On attire l'attention sur l'alinéa
6.3.1.1(2), notamment pour C4 et C5.
Voir EN 1990 lorsque les effets
dynamiques doivent être pris en
considération.
Pour la catégorie E, voir Tableau 6.3.
NOTE 1: Selon l'usage prévu, les
surfaces devant être classées a priori
C2, C3 ou C4 peuvent être classées
C5 par décision du client et/ou d'une
Annexe Nationale.
NOTE 2: L'Annexe Nationale peut
définir des sous-catégories pour A, B,
C1 à C5, D1 et D2.
NOTE 3: Voir 6.3.2 pour les aires de
stockage et les locaux industriels
II-8 Classification des actions
II-8.2 Charges d'exploitation
II-8.2b Valeur des actions :

Pour le calcul des bâtiments dont la catégorie n’est pas spécifiée — en


particulier lorsque l’utilisation future n’est pas connue —, les valeurs
correspondant à la catégorie D1 s'appliquent. Il y a lieu de vérifier, une
fois que le type d’utilisation est connu, la compatibilité de cette utilisation
avec les valeurs utilisées pour le dimensionnement.
II-8 Classification des actions
II-8.2 Charges d'exploitation
I-8.2b Valeur des actions des cloisons mobiles :
Sous réserve qu'un plancher permette une distribution latérale des charges, le poids propre des cloisons mobiles
peut être pris en compte par une charge uniformément répartie q k qu'il convient d'ajouter aux charges
d'exploitation supportées par les planchers, La charge uniformément répartie (pour les cloisons mobiles) dépend
du poids propre des cloisons de la manière suivante :
• cloisons mobiles de poids propre inférieur à 1,0 kN/m linéaire de mur : q k = 0,5 kN/m² ;
• cloisons mobiles de poids propre > 1 2,0 kN/m linéaire de mur : q k = 0,8 kN/m² ;
• cloisons mobiles de poids propre > 2 3,0 kN/m linéaire de mur : q k = 1,2 kN/m².

Pour les cloisons plus lourdes, il convient de tenir compte, dans le calcul :
• de leur emplacement et de leur orientation ;
• de la nature de la structure des planchers.
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II-8 Classification des actions
II-8.2 Charges d'exploitation
I-8.2b Valeur des actions

un coefficient de réduction aA peut être appliqué aux valeurs qk concernant les charges d'exploitation des sols et
des toitures accessibles, catégorie I.

La valeur de aA recommandée pour les catégories A à D est déterminée comme suit :

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II-8 Classification des actions
II-8.2 Charges d'exploitation
I-8.2b Valeur des actions

Conformément à 6.2.2(2) et sous réserve que la surface soit classée dans les catégories A à D selon le Tableau ci-
dessus , on peut, pour les poteaux et les murs, multiplier la charge d'exploitation totale apportée par plusieurs
étages par un coefficient de réduction an .

Les valeurs recommandées pour α n sont données ci-dessous.

n étant le nombre d'étages (> 2) au-dessus des éléments


structuraux chargés de la même catégorie ;

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions Tableau: Charges d'exploitation sur les planchers du fait du stockage
II-8 Classification des actions
II-8.2 Charges d'exploitation
I-8.2b Valeur des actions

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II-8 Classification des actions
II-8.2 Charges d'exploitation
I-8.2b Valeur des actions

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-8 Classification des actions
II-8.2 Charges d'exploitation
I-8.2b Valeur des actions

Tableau: Toitures de catégorie K pour hélistations charges d'exploitation

(6)Le coefficient dynamique j à appliquer à la charge au décollage Qk pour tenir compte des effets d'impact peut
être pris égal à j = 1,40.
(7) Pour les échelles d'accès et passerelles, lorsque la pente du toit est < 20°, il convient de retenir les valeurs des
charges données par le tableau 6.10 . Pour les passerelles intégrées dans un circuit d'évacuation, il convient de
prendre q k dans le Tableau 6.2 . Pour les passerelles utilisées pour l'entretien, il convient de retenir une valeur
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caractéristique minimale Q k de 1,5 kN.
II-8 Classification des actions
II-8.2 Charges d'exploitation
I-8.2b Valeur des actions

(8) Il convient d'utiliser les charges suivantes pour le calcul des cadres, des fermetures des trappes

d'accès (autres que vitrées), des plafonds suspendus circulables et des éléments analogues :

• aucun accès : pas de charge d'exploitation ;

• accès possible : 0,25 kN/m² répartis sur toute la surface ou sur la surface supportée, plus une charge concentrée de

0,9 kN disposée de manière à produire les contraintes maximales dans l'élément considéré.

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II-8 Classification des actions
II-8.2 Charges d'exploitation
I-8.2b Valeur des actions
Charges horizontales sur les garde-corps et les murs de séparation agissant comme barrières

(1) Pour les valeurs caractéristiques de la charge linéique q k à appliquer horizontalement (en limitant à 1,20 m la
hauteur du point d'application) à un mur de séparation ou en tête d'un garde-corps il convient de prendre les
valeurs données par le Tableau ci-dessous:
Aires Chargées Qk (KN/m)

Catégorie A 0,5

Catégories B et C1 0,5

Catégories C2 à C4 et D 0,8 – 1,0

Catégorie C5 3,0 – 5,0

Catégorie E 0,8 – 2,0

Catégorie F Voir annexe B


Durabilité et sécurité Structurale des Constructions
Catégorie G Voir annexe B
II-9 Combinaisons d'actions (NF EN 1992)
Une structure est soumise à un grand nombre d’actions qui doivent être combinées entre elles. La probabilité
d’occurrence simultanée d’actions indépendantes peut être très variable selon leur nature.
Il est donc nécessaire de définir les combinaisons d’actions dans lesquelles, à la valeur caractéristique d’une
action dite de base, s’ajoutent des valeurs caractéristiques minorées d’autres actions.
II-9.1 Combinaisons d'actions pour vérifier les états-limites ultimes
Combinaisons d'actions pour situations de projet durables ou transitoires (combinaisons fondamentales)

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II-9 Combinaisons d'actions (NF EN 1992)
II-9.1 Combinaisons d'actions pour vérifier les états-limites ultimes

Combinaisons d'actions pour situations de projet durables ou transitoires (combinaisons fondamentales)

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


II-9 Combinaisons d'actions (NF EN 1992)
II-9.1 Combinaisons d'actions pour vérifier les états-limites ultimes

Combinaisons d'actions pour situations de projet accidentelles

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II-9 Combinaisons d'actions (NF EN 1992)
II-9.1 Combinaisons d'actions pour vérifier les états-limites ultimes

Combinaisons d'actions pour les situations de projet sismiques

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II-9 Combinaisons d'actions (NF EN 1992)
II-9.2 Combinaisons d'actions pour vérifier les états-limites de service

Combinaisons caractéristique (a combinaison caractéristique est normalement utilisée pour des états-limites irréversibles):

Combinaison fréquente (La combinaison fréquente est normalement utilisée pour des états-limites réversibles) :

Combinaison quasi-permanente (La combinaison quasi-permanente est normalement utilisée pour des effets à
long terme et l'aspect de la structure.):

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II-9 Combinaisons d'actions (NF EN 1992)
II-9.3 Valeurs des coefficients ψ (application au bâtiment)

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ψ0 : Coefficient définissant la valeur de combinaison d'une action variable

ψ1 : Coefficient définissant la valeur fréquente d'une action variable

ψ2 : Coefficient définissant la valeur quasi-permanente d'une action variable

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Largeur participante des poutres en Té
Portée de calcul

Poutres et dalles continues : calcul des moments élastiques


Poutres et dalles continues : redistribution des moments
II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.1 chainages

(1)P Les structures qui ne sont pas conçues pour résister aux actions accidentelles doivent posséder un système
de chaînages approprié, destiné à empêcher l'effondrement progressif en fournissant des cheminements alternatifs
pour les charges après apparition de dommages locaux.

Il convient de prévoir les chaînages suivants :


a) chaînages périphériques
b) chaînages intérieurs
c) chaînages horizontaux de poteau ou de voile
d) si nécessaire, chaînages verticaux, en particulier dans des bâtiments construits en panneaux Préfabriqués

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.1 chainages

Lorsqu'un bâtiment est divisé en sections structurellement indépendantes par des joints de dilatation, alors
chaque section doit posséder un système de chaînages indépendant.

Dans le calcul des chaînages, on peut supposer que les armatures travaillent à leur résistance caractéristique et
sont capables de supporter les efforts de traction définis dans les paragraphes suivants.
Les armatures mises en place, à d'autres fins, dans les poteaux, voiles, poutres et planchers, peuvent être
intégrées pour tout ou partie dans ces chaînages.

II-10.1a Chaînages périphériques

Il convient de prévoir, à chaque plancher y compris celui en toiture, un chaînage périphérique effectivement
continu à moins de 1,2 m de la rive.
Le chaînage peut inclure les armatures utilisées en tant que partie du chaînage intérieur.

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.1 chainages

II-10.1a Chaînages périphériques (planchers)


Il convient de prévoir, à chaque plancher y compris celui en toiture, un chaînage périphérique effectivement continu
à moins de 1,2 m de la rive.

Il convient que le chaînage périphérique soit capable de résister à un effort de traction

F tie,per : effort dans le chaînage (ici : traction)


l i: longueur de la travée de rive.

Les valeurs recommandées sont q1 = 10 kN/m et Q2 = 70 kN.

Il convient que les structures comportant des rives internes (par exemple : atriums, cours, etc.) comportent des
chaînages périphériques conçus comme ceux des rives externes, entièrement ancrés

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.1 chainages

II-10.1b Chaînages intérieurs (planchers)

(1) Il convient de prévoir ces chaînages à chaque plancher y compris celui en toiture dans deux
directions approximativement perpendiculaires. Il convient qu'ils soient effectivement continus sur toute
leur longueur et qu'ils soient ancrés aux chaînages périphériques à chaque extrémité, sauf s'ils se
prolongent en tant que chaînages horizontaux dans les poteaux ou les voiles.

(2) Les chaînages intérieurs peuvent, entièrement ou partiellement, être répartis régulièrement dans les
dalles ou être groupés au droit des poutres et des voiles, dans ceux-ci ou en d'autres emplacements
appropriés. Dans les voiles, il convient qu'ils soient à moins de 0,5 m du dessus ou de la sous-face des
dalles de plancher, voir Figure 9.15 .

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.1 chainages

II-10.1b Chaînages intérieurs Dans chaque direction, il convient que les


chaînages intérieurs soient capables de résister à

une valeur de calcul de l'effort de traction ftie,int (en


kN par mètre de largeur).

La valeur recommandée est ftie,int = 20 kN/m.

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.1 chainages
Dans les planchers, pour lesquels il n'est pas
II-10.1b Chaînages intérieurs possible de répartir les chaînages dans les travées,
les chaînages transversaux peuvent être groupés
le long des lignes de poutre. Dans ce cas, l'effort
minimal sur une ligne interne de poutre est :

Les valeurs recommandées sont q3 = 20 kN/m et


Q4 = 70 kN.

Il convient de relier les chaînages intérieurs aux


chaînages périphériques de façon à ce que le

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transfert des efforts soit assuré.
II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.1 chainages
II-10.1c Chaînages horizontaux des poteaux et/ou des voiles

À chaque plancher y compris celui en toiture, il convient de lier horizontalement les poteaux et les voiles de rive à
la structure.

Il convient que les chaînages soient capables de résister à un effort de traction ftie,fac par mètre de façade
Pour les poteaux, il n’est pas nécessaire que l’effort soit supérieur à Ftie,col.

Les valeurs recommandées sont ftie,fac = 20 kN/m et Ftie,col = 150 kN.

Il convient de lier les poteaux d'angle dans les deux directions. Dans ce cas, le chaînage périphérique
peut être employé comme chaînage horizontal.

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.1 chainages
II-10.1d Chaînages verticaux
Dans les bâtiments en panneaux préfabriqués de 5 étages ou plus, il convient de prévoir des chaînages verticaux
dans les poteaux et/ou les voiles afin de limiter les dommages dus à l'effondrement d'un plancher dans le cas de la
perte accidentelle d’un poteau ou d'un voile le supportant. Il convient que ces chaînages fassent partie d'un
système de pontage permettant un cheminement des efforts contournant la zone endommagée.

Normalement, il convient de prévoir des chaînages verticaux continus du niveau le plus bas au niveau le plus
élevé, capables de supporter la charge agissant, dans la situation accidentelle de calcul, sur le plancher au-dessus
du poteau/voile perdu accidentellement. D'autres solutions, basées par exemple sur l'action de diaphragme des
éléments de voile restants et/ou sur l'action de membrane dans les planchers, peuvent être employées si l'équilibre
et une capacité de déformation suffisante peuvent être vérifiés.

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.1 chainages
II-10.1d Chaînages verticaux
Lorsqu'un poteau ou un voile est soutenu à son niveau le plus bas par un élément autre qu'une fondation (poutre
ou plancher-dalle, par exemple), il convient de considérer la perte accidentelle de cet élément dans le calcul et de
prévoir un cheminement alternatif convenable pour les charges.

Continuité et ancrage des chaînages

(1)P Les chaînages dans deux directions horizontales doivent être effectivement continus et ancrés en périphérie
de la structure.

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.2 Armatures de peau (art. 9.2.4 et annexe J)

Dans le cas des poutres d'une hauteur totale supérieure ou égale à 1 000 mm, dans lesquelles les armatures
principales (diamètre inférieur à 32 mm) sont concentrées sur une petite portion de la hauteur seulement, il
convient de prévoir des armatures de peau supplémentaires afin de maîtriser la fissuration sur les joues de la
poutre.
Il convient de répartir ces armatures régulièrement entre le niveau des armatures de traction et l'axe neutre, à
l'intérieur de cadres. Il convient que la section des armatures de peau ne soit pas inférieure à :

avec k = 0,5; kc = 1 et ss = fyk; fct,eff = fctm

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.2 Armatures de peau (art. 9.2.4 et annexe J)

Il convient de placer un ferraillage de peau pour résister à l’éclatement du béton lorsque le ferraillage principal est
constitué :

• de barres de diamètre supérieur à 32 mm ou,


• de paquets de barres de diamètre équivalent supérieur à 32 mm

Il convient d'utiliser des treillis soudés ou des barres de petit diamètre, placés à l’extérieur des cadres comme
représenté sur la Figure J.1, pour constituer le ferraillage de peau.

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.2 Armatures de peau (art. 9.2.4 et annexe J)

Quand l’enrobage des armatures est supérieur à 70 mm, pour une durabilité accrue, il convient d'utiliser un
ferraillage de peau similaire, avec une section de 0,005 Act,ext dans chaque direction (vs 0,01 Act,ext)

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.2 Armatures d’angles de portiques (annexe J.2)
Angles de portiques dont l’intérieur est comprimé

• Pour des dimensions de poteaux et poutres approximativement égales (2/3 < h2/h1 < 3/2)

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.2 Armatures d’angles de portiques (annexe J.2)
Angles de portiques dont l’intérieur est comprimé

• La figure J.2 (b) illustre l’utilisation d’un modèle bielle-tirant pour le cas où h2/h1 < 2/3 avec tanq variant dans
une fourchette limitée.

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.2 Armatures d’angles de portiques (annexe J.3)

Angle de portique dont l’intérieur est tendu (Poussée au vide)

• Pour des dimensions de poteaux et poutres approximativement égales, les modèles bielle-tirant représentés
sur les Figures J.3 (a) et J.4 (a) peuvent être utilisés.

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II-10 Sécurité Structurale (NF EN 1992)
II-10.2 Armatures d’angles de portiques (annexe J.3)

Angle de portique dont l’intérieur est tendu (Poussée au vide)

• Il convient de placer un ferraillage d’angle en forme de boucle ou comprenant des barres en U se recouvrant,
associé à des cadres inclinés comme représenté sur les Figures J.3 (b) et (c) et sur les Figures J.4 (b) et (c).

Durabilité et sécurité Structurale des Constructions


END

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