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Chapitre 1 : Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie

Eolienne

1 Introduction :
Ces dernières année, l’énergie électrique devient très nécessaire dans toutes nos activités
quotidiennes, elle a connu une augmentation croissante sans cesse afin de répondre aux exigences
domestique et industrielles accrues ; cette augmentation est accompagnée par les risque de pénurie
des matières fossiles et leurs effets sur le changements climatique et sur l’environnement, dénotent
encore une fois de l’importance majeure des énergies renouvelables qui représentent une solution
alternative envisageable. Parmi les nouvelles sources d’énergie, on trouve l’énergie éolienne qui
prend une place de plus en plus importante pour la production d’électricité, et c’est ce dernier type
qui fera l’objet du présent travail.

Dans ce chapitre un bref historique du concept de l’énergie éolienne, des statistiques sur la
production mondiale d’énergies, et cette dernière en Tunisie seront donnés, aussi, les différentes type
d’éolienne (verticales, horizontales, à vitesse fixe et variable). Et quelque topologie sera représentée.

1.1 Énergie éolienne

L’énergie éolienne est l’énergie produite à partir du vent. Si par le passé, naviguer sur un bateau à
voile, moudre du grain ou pomper de l’eau grâce à un moulin étaient les utilisations principales de
cette forme d’énergie, il existe aujourd’hui plusieurs autres façons d’utiliser le vent comme source
d’énergie. Dans les loisirs nautiques comme la voile, la planche à voile ou encore le kit surf, c’est
ainsi toujours l’énergie éolienne qui est utilisée pour se déplacer. Dans la production d’énergie, le
vent fait tourner les pales d’une éolienne, et l’énergie mécanique du rotor est transformée en
électricité grâce à un générateur. Dans tous les cas, le fonctionnement reste similaire : l’énergie
éolienne est canalisée et dirigée puis utilisée sous une autre forme en fonction des besoins :
déplacements, broyer du grain ou générer de l’électricité.

L'énergie éolienne fait partie des nouveaux moyens de production d'électricité décentralisée
proposant une alternative viable à l'énergie fossile (Centrale thermique ou à cycle combiné) sans
pour autant prétendre la remplacer. Les installations peuvent être réalisées sur terre mais également
de plus en plus en mer ou la présence du vent est plus régulière. De plus, les éoliennes sont ainsi
moins visibles et occasionnèrent moins de nuisances sonores.
Hormis l'aspect visuel des éoliennes, leur impact sur l'environnement est réduit. Une éolienne ne
couvre qu'un pourcentage très réduit de la surface totale du site sur lequel elle est implantée,
permettant alors à la plupart des sites de conserver leurs activités industrielles ou agricoles.
1.2 Historique et croissance de l’exploitation de l’énergie éolienne

L’utilisation de l’énergie éolienne remonte à plus de 2000 ans, lorsque les anciens Grecs et Romains
ont commencé à utiliser des moulins à vent pour moudre leur grain. Au cours des siècles suivants,
l’utilisation de l’énergie éolienne s’est répandue dans le monde entier, et des moulins à vent ont été
construits pour diverses applications, notamment la production de sel, la production de papier et la
production d’huile.

Au début du 20e siècle, l’utilisation de l’énergie éolienne a commencé à se développer pour


produire de l’électricité. En 1941, le premier parc éolien commercial a été construit aux États-Unis.
Depuis lors, le développement de l’exploitation de l’énergie éolienne a connu une croissance rapide
et soutenue. En 2017, plus de 539 000 mégawatts (MW) d'énergie éolienne ont été installés dans le
monde entier, ce qui représente une augmentation de près de 17 % par rapport à 2016.

Aujourd'hui, l'utilisation de l'énergie éolienne est en plein essor dans le monde entier. Les
gouvernements et les entreprises sont encouragés à investir dans des technologies éoliennes pour
réduire leurs émissions de carbone et contribuer à la transition vers une économie bas carbone. De
nombreux pays ont mis en place des programmes et des incitations pour encourager les
investissements dans les technologies éoliennes. En outre, les coûts de l'énergie éolienne ont
considérablement diminué au cours des dernières années, ce qui en fait une source d'énergie
abordable et durable pour les consommateurs.

1.3 L’éolienne en Tunisie


Les débuts du développement de la production éolienne en Tunisie remontent à 2001, date à laquelle
la STEG met en service un parc éolien sur le site de Sidi Daoud, dans le nord-est du pays. Avec une
capacité initiale de 10 MW, étendue à 55 MW en 2008, ce parc abrite trois types d’éoliennes : deux
petits modèles à 300 kilowatts et 800 kilowatts, et des éoliennes plus grandes à 1,32 MW
(RES4MED, 2016).

En 2012, la STEG lance deux autres parcs éoliens sur les sites de Metline et de Kchabta (région de
Bizerte). Ensemble, ils représentent quelque 143  éoliennes totalisant une capacité de 190  MW. La
production totale d’électricité des trois parcs éoliens installés par la STEG a atteint 449 GWh en
2017, avec un pic de production de 507 GWh en 2014.
Carte des vents de la Tunisie

Production d’électricité des parcs éoliens


(gigawattheures), Tunisie, 2009-2019

1.4 L’éolienne à sidi Daoud


La centrale de sidi Daoud comporte 70 éoliennes situées sur les collines de Djebel Ghorman et
Djebel Hammem de la région extrême du Cap Bon. La puissance totale installée est de 53,6 MW,
L’énergie produite est approximativement 145 GWh/an elle est évacuée sur le réseau 90KV de la
STEG.

Cette quantité d’énergie est estimée équivalente à la consommation annuelle d’environ 100.000
abonnés (utilisation domestique) considérée produite par d’autres moyens de production autre les
énergies renouvelables.

Emplacement des parcs éoliens de la STEG à Sidi Daoud


Emplacement des parcs éoliens à sidi Daoud :

* Première tranche du parc éolien

- Lieu du projet : hauteurs des collines de Djebel El Hammam et Djebel Ghormane située à 5 Km du
Nord- Est du village côtier de Sidi Daoud

- Promoteur du projet : STEG

- Puissance électrique installée : 10 560 KW

- Nombre d’aérogénérateurs : 32

- Puissance unitaires des machines : 330 KW

- Constructeur des aérogénérateurs : MADE (Espagne)

- Energie produite estimée : > 25 GWh / an

- Mise en service industriel : août 2000.

* Deuxième tranche du parc éolien

- Lieu du projet : même zone de la première tranche (extension)

- Promoteur du projet : STEG

- Puissance électrique installée : 8720 KW

- Nombre d’aérogénérateurs : 12

- Puissance des machines : 10 aérogénérateurs de 660 KW

1 aérogénérateur de 800 KW

1 aérogénérateur de 1320 KW

-Constructeur des aérogénérateurs : MADE (Espagne)

- Energie produite estimée : > 20 GWh / an

- Mise en service industriel : Septembre 2003.


* troisièmes tranches du parc éolien

- Lieu du projet : sous baissements des collines de Djebel El Hammam et Djebel Ghormane à Sidi
Daoud

- Promoteur du projet : STEG

- Puissance électrique installée : 34 320 KW

- Nombre d’aérogénérateurs : 26 de puissance unitaire


installée de 1320 KW

- Constructeur des aérogénérateurs : MADE (Espagne)

- Energie produite estimée : environ > 100 GWh / an

- Mise en service industriel : Février 2009

Région d’implantation
La Carte géographique du Nord-Est Tunisien montre la région du Cap Bon ainsi que la zone
d’implantation du parc éolien de Sidi Daoud et le chemin du raccordement au réseau national de
transport électrique HT vers le de poste de transformation de Menzel Temime – Voir page suivante.
Le site d’implantation de la centrale est choisi sur une région du nord-ouest du Cap Bon proche des
cotes méditerranéenne, isolé des agglomérations urbaines et de relief montagneux, sensiblement
allongé selon la direction Est-Ouest. Il est situé entre les côtes méditerranéennes au nord, des villages
de Sidi Daoud, Ghorman et de la forêt dar Chichou du sud et des montagnes d’El Haouaria du côté
ouest.
2 constitutions et fonctionnement des aérogénérateurs 
2.1 Technologie de l’éolienne :
Du point de vue conception, les éoliennes peuvent être classées en deux catégories selon l'orientation
de leur axe de rotation par rapport à la direction du vent. On distingue : les éoliennes à axe vertical et
les éoliennes à ace horizontal.

 Les éoliennes à axe horizontal:


Ce sont les éoliennes actuellement les plus utilisées, car on peut avoir un très bon rendement.
Elles sont à deux, trois ou à plusieurs pâles voir figure. Toutefois, les structures les plus
courantes sont à trois pales. Une éolienne à axe horizontal est constituée donc d’une hélice
perpendiculaire au vent montée sur un mat dont les pales sont profilées aérodynamique ment à la
manière d’une aile d’avion. Par conséquent, ce type de turbines doit toujours être orienté face au
vent.
Par comparaison à la turbine à axe vertical, pour la même vitesse de vent, les éoliennes à axe
horizontal sont capables de produire plus d'énergie grâce à un meilleur coefficient de puissance.
Par ailleurs, elles ont un coût moindre et une efficacité accrue due à leur position à plusieurs
dizaines de mètres du sol.

Les éoliennes à axe horizontal.

Il existe deux sortes d'éoliennes à axe horizontal:

 les éoliennes à axe horizontal amont :


Le vent souffle directement sur les pales de l'éolienne. Ce type de configuration requiert des pales
rigides qui permettent de bien résister à la vitesse élevée du vent. La majorité des grandes éoliennes
dont la puissance dépasse les 1000kW fonctionnent avec ce principe.
Eolienne amont horizontal

 les éoliennes à axe horizontal aval :


Le vent souffle sur l'arrière des pales. Cette configuration est plus utilisée pour les petites éoliennes
de maison qui présentent des pales moins solides que celles des grandes éoliennes industrielles.

Eolienne aval horizontal


Avantages et inconvénients d’éolienne à axe horizontal

 Les éoliennes à axe vertical :


Les éoliennes à axe vertical sont des turbines à vent qui sont montées sur un axe vertical et qui sont
conçues pour capturer le vent de toutes les directions. Elles sont généralement plus petites que les
éoliennes à axe horizontal et peuvent être installées dans des endroits où l'espace est limité. Elles
sont également plus silencieuses et peuvent être installées plus près des habitations. Les éoliennes à
axe vertical sont généralement moins efficaces que les éoliennes à axe horizontal, mais elles peuvent
être une solution viable pour les petites installations.

 Les éoliennes à axe vertical de type Savons :


Le rotor d’Aconits, est une éolienne à axe vertical. Elle a été inventée par l'ingénieur finnois Sigrid
Savons en 1924. Le fonctionnement du rotor de Savons est basé sur un couple aérodynamique induit
par la déflexion de l'écoulement sur les pales.

Éolienne à axe vertical de type Savons.


Le type Savons, constitué schématiquement de deux ou plusieurs godets demi cylindriques
légèrement désaxés. Il présente un grand nombre d'avantages tel que son faible encombrement, qui
permet d'intégrer l'éolienne aux bâtiments sans en dénaturer l'esthétique, en outre il est peu bruyant.
Il démarre à des faibles vitesses du vent de l'ordre de 2 m/s et présente un couple élevé.
L'accroissement important de la masse en fonction de la dimension rend l'éolienne de type Savons
peu adaptée à la production de masse dans un parc éolien.

 Les éoliennes à axe de vertical type Darrieux:


Les éoliennes à axe vertical de type Darrieux, présentées, possèdent généralement un rendement plus
faible que les éoliennes classiques à pale. Le principe est celui d'un rotor d'axe vertical qui tourne au
centre d'un stator à ailettes.

Figure : éolienne axe de vertical type Darrieux.

Ce type de solution réduit considérablement le bruit tout en autorisant le fonctionnement avec des
vents supérieurs à 220 km/hait quelle que soit leur direction. Le principal défaut de ce type
d'éolienne est leur démarrage difficile, En effet le poids du rotor pèse sur son socle, générant des
frottements.
Les éoliennes peuvent être aussi classées selon leur vitesse de rotation. On peut donc recenser deux
types d'éoliennes raccordées sur les réseaux électriques, celles à vitesse constante et celles à vitesse
est variable. Nous rappelons dans la partie suivante le principe de fonctionnement de ces deux
technologies d'éoliennes.

Avantages et inconvénients d’éolienne à axe vertical.


2.2 Principaux composants d’une éolienne

Afin d’obtenir une conversion optimale pour les puissances maximales, l’éolienne doit avoir une
structure qui permet :

Un contrôle mécanique avec des systèmes d’orientation des pales de l’éolienne et de la


nacelle.
Un contrôle électrique avec un système de commande.

Il existe plusieurs configurations possibles d'aérogénérateurs qui peuvent avoir des différences
importantes. Néanmoins, une éolienne "classique" est généralement constituée de trois éléments
principaux:
Composante d’une turbine éolienne

 Le mât, généralement un tube d'acier ou éventuellement un treillis métallique, doit être le plus
haut possible pour éviter les perturbations près du sol. Toutefois, la quantité de matière mise en
œuvre représente un coût non négligeable et le poids doit être limité. Un compromis consiste
généralement à prendre un mât de taille très légèrement supérieure au diamètre du rotor de
l'aérogénérateur (exemple : éolienne NORDEX N90 2,3 MW: diamètre de 90m, mât de 80 m de
hauteur).

 Le rotor, formé par les pales assemblées dans leur moyeu. Pour les éoliennes destinées à la
production d'électricité, le nombre de pales varie classiquement de 1 à 3, le rotor tripale (concept
danois) étant de loin le plus répandu car il représente un bon compromis entre le coût, le
comportement vibratoire, la pollution visuelle et le bruit.

Les rotors à vitesse fixe sont souvent munis d'un système d'orientation de la pale permettant à la
génératrice (généralement une machine asynchrone à cage d'écureuil) de fonctionner au voisinage du
synchronisme et d'être connectée directement au réseau sans dispositif d'électronique de puissance.
Ce système allie ainsi simplicité et faible coût.

Les rotors à vitesse variable sont souvent moins coûteux car le dispositif d'orientation des pales est
simplifié voire supprimé (La société Jeumont Industrie utilise un rotor à pas fixe). Toutefois, une
interface d'électronique de puissance entre le générateur et le réseau ou la charge est nécessaire. Les
pales se caractérisent principalement par leur géométrie dont dépendront les performances
aérodynamiques et les matériaux dont elles sont constituées (actuellement, les matériaux composites
tels la fibre de verre et plus récemment la fibre de carbone sont très utilisés car ils allient légèreté et
bonne résistance mécanique).
 La nacelle regroupe tous les éléments mécaniques permettant de coupler le rotor éolien au
générateur électrique : arbres lent et rapide, roulements, multiplicateur. Le frein à disque,
différent du frein aérodynamique, qui permet d'arrêter le système en cas de surcharge. Le
générateur qui est généralement une machine synchrone ou asynchrone et les systèmes
hydrauliques ou électriques d'orientation des pales (frein aérodynamique) et de la nacelle
(nécessaire pour garder la surface balayée par l'aérogénérateur perpendiculaire à la direction du
vent). A cela viennent s'ajouter le système de refroidissement par air ou par eau, un anémomètre
et le système électronique de gestion de l'éolienne.

Elément d’une nacelle

 Les anémomètres : Ils servent à mesurer la vitesse et la pression du vent.


 Le multiplicateur : Il permet d'augmenter la vitesse de rotation entre l'arbre primaire et l'arbre
secondaire qui entraine la génératrice électrique. Il est constitué d'un assemblage d’engrenages.
Le multiplicateur est monté sur plots élastiques pour amortir les vibrations.
 La génératrice : Elle permet de convertir l'énergie mécanique en énergie électrique. Sa
puissance peut atteindre jusqu'au 5 MW.
 Le système de refroidissement : Il est à air, à eau ou à huile et destiné au multiplicateur et à la
génératrice.
 Le système d'orientation de la nacelle : c'est une couronne dentée équipée d'un moteur qui
permet d'orienter l'éolienne et de la verrouiller dans l'axe du vent grâce à un frein.
2.3 Principe de l'énergie éolienne:
Une éolienne est un système complet qui transforme l'énergie cinétique que produit le vent en
énergie électrique. Cette transformation se réalise sur plusieurs étapes:

-La transformation de l'énergie par les pales:


Les pales fonctionnent sur le principe d'une aile d'avion. La différence de pression entre les deux
faces de la pale crée une force aérodynamique, mettant en mouvement le rotor par la transformation
de l'énergie cinétique du vent en énergie mécanique.

-L'accélération du mouvement de rotation grâce au multiplicateur:


Les pales tournent à une vitesse relativement lente, de l'ordre de 5 à 15 tours par minute, d'autant
plus lente que l'éolienne est grande. La plupart des générateurs ont besoin de tourner à une très
grande vitesse (de 1000 à 2000 tours par minute) pour produire de l'électricité.
C'est pourquoi le mouvement lent du rotor est accéléré par un multiplicateur. Certains types
d'éoliennes n'en sont pas équipés, leur générateur est alors beaucoup plus gros et lourd.

-La production d'électricité par le générateur:


L'énergie mécanique transmise par le multiplicateur est transformée en énergie électrique par le
générateur. Le rotor du générateur tourne à une grande vitesse et produit de l'électricité à une tension
d'environ 690 volts.

-Le traitement de l'électricité par le convertisseur et le transformateur:


Cette électricité ne peut pas être utilisée directement. Elle est traitée grâce à un convertisseur, puis sa
tension est augmentée entre 20 000 et 30 000 Volts par un transformateur. L'électricité est alors
acheminée à travers un câble enterré jusqu'à un poste de transformation, pour être injectée sur le
réseau électrique, puis distribuée aux consommateurs les plus proches.

Conversion de l'énergie cinétique du vent.


3. analyses de différentes génératrices et des convertisseurs 

3.1 Conversion de l’énergie éolienne :


L’énergie éolienne est une forme d’énergie renouvelable qui peut être convertie en électricité. Cette
conversion se fait à l’aide d’un générateur éolien, qui est un dispositif mécanique qui transforme
l’énergie cinétique du vent en électricité. Le générateur est composé d’une turbine à axe vertical ou
horizontal, qui est reliée à un générateur électrique. Lorsque le vent souffle, il fait tourner la turbine,
ce qui entraîne le générateur et produit de l’électricité. Cette électricité peut alors être stockée dans
des batteries ou envoyée directement sur le réseau électrique.

 La Loi de Betz

La loi de BETZ indique la puissance maximale qui peut être extraite du vent, indépendamment de la
conception d'une éolienne en flux ouvert. Il a été publié en 1919 par le physicien allemand Albert
BET. [1] La loi est dérivée des principes de conservation de la masse et de la quantité de mouvement
du flux d'air circulant à travers un " disque actionneur " idéalisé qui extrait l'énergie du flux de vent.
Selon la loi de BETZ, aucune turbine ne peut capter plus de 16/27 (59,3 %) de l’énergie cinétique du
vent. Le facteur 16/27 (0,593) est appelé coefficient de BET. Les éoliennes pratiques à grande
échelle atteignent au maximum 75 à 80 % de la limite de BETZ.
Considérons le système éolien à axe horizontal représenté sur la Figure sur lequel on a représenté la
vitesse du vent V1 en amont de l'aérogénérateur et la vitesse V2 en aval. En supposant que la vitesse
du vent traversant le rotor est égale à la moyenne entre la vitesse du vent non perturbé à l'avant de
V 1+V 2
l'éolienne V1 et la vitesse du vent après passage à travers le rotor V 2 soit , la masse d'air en
2
mouvement de densité ρ traversant la surface S des pales en une seconde est:

ρ S (V 1+V 2)
m= (1.1)
2

La puissance Pm alors extraite s'exprime par la moitié du produit de la masse et de la diminution de la


vitesse du vent (seconde loi de Newton) :

m.(V 2 1−V 2 2)
Pm = (1.2)
2
Soit en remplaçant m par son expression dans (1.1):

2 2
ρ S (V 1+V 2)(V 1−V 2)
Pm = (1.3)
4

Tube de courant autour d’une éolienne

Un vent théoriquement non perturbé traverserait cette même surface S sans diminution de vitesse soit
à la vitesse V1, la puissance Pmt correspondante serait alors :

Pmt = ρS 2V 1 (1.4)

Le ratio entre la puissance extraite du vent et la puissance totale théoriquement disponible est alors :

( ) ( )
2
V1 V1
P m (1+ )(1− )
P mt
= V2 V2 (1.5)
2
Si on représente la caractéristique correspondante à l'équation ci-dessus Figure, on s'aperçoit que le
ratio Pm/Pmt appelé aussi coefficient de puissance Cp présente un maxima de 16/27.

Limite de Betz

C'est cette limite théorique appelée limite de Betz qui fixe la puissance maximale extractible pour
une vitesse de vent donnée. Cette limite n'est en réalité jamais atteinte et chaque éolienne est définie
par son propre coefficient de puissance exprimé en fonction de la vitesse relative λ représentant le
rapport entre la vitesse de l'extrémité des pales de l'éolienne et la vitesse du vent.

 Production d’énergie mécanique


En combinant les équations (1.1), (1.4) et (1.5), la puissance mécanique Pm disponible sur l'arbre
d'un aérogénérateur s'exprime ainsi :

Ω1 : vitesse de rotation avant multiplicateur et R : rayon de l'aérogénérateur. Compte tenu du


rapport du multiplicateur de vitesse K, la puissance mécanique Pmg disponible sur l'arbre du
générateur électrique s'exprime par :
 Bilan des forces sur une pale

Bilan des forces sur une pale

La Figure représente la section longitudinale d’une pale d’aérogénérateur. La vitesse du vent arrivant
face à cette pale, est représentée par le vecteur V. Le vecteur V rot représente la composante de vent
due à la rotation de l’aérogénérateur. La résultante de ces deux vecteurs est appelée V. L’action du
vent sur la pale produit une force qui se décompose en une poussée axiale directement compensée
par la résistance mécanique du mat et une poussée en direction de la rotation qui produit
effectivement le déplacement. Chaque turbine éolienne est ainsi dimensionnée pour que cette force
atteigne sa valeur nominale pour une vitesse de vent nominale donnée. Lorsque la vitesse de vent
devient trop élevée ou si la génératrice nécessite une vitesse de rotation fixe, la puissance extraite par
l’éolienne doit être annulée ou limitée à sa valeur nominale.

3.3 Systèmes de régulation de vitesse de rotation de l'éolienne


La vitesse de rotation des pales de l'aérogénérateur ne doit pas dépasser une vitesse maximale pour
ne pas endommager le dispositif de conversion. Différentes méthodes de régulation de la vitesse
existent, parmi lesquelles certaines sont basées sur le principe de l'orientation des pales, d'autres sont
plus simples et utilisent le principe de décrochage aérodynamique afin de réguler la vitesse.
3.3.1 Systèmes à décrochage aérodynamique "stall " :

Figure 10 : phénomène de décrochage aérodynamique.

Ce système se base sur le principe de limitation naturelle (intrinsèque à la forme de la pale) dit "stal".
Il utilise le phénomène de décrochage aérodynamique. Lorsque l'angle d'incidence i devient
important, c'est à dire lorsque la vitesse du vent dépasse sa valeur nominale Van, l'aspiration créée
par le profil de pale n'est plus optimale ce qui entraine des turbulences à la surface de la pale et par
conséquent une baisse du coefficient de puissance. Ceci empêche alors une augmentation de la
vitesse de rotation.

Ce système est simple et relativement fiable mais il manque de précision car il dépend de la masse
volumique de l'air et de la rugosité des pales donc de leur état de propreté. Il peut, dans certains cas,
être amélioré en autorisant une légère rotation de la pale sur elle-même (système "stall actif")
permettant ainsi de maximiser l’énergie captée pour les faibles vitesses de vent. Pour les fortes
vitesses de vent, la pale est inclinée de façon à diminuer l’angle de calage β et renforcer ainsi l’effet
"stall" de la pale. La répercussion des variations de vitesse de vent sur le couple mécanique fournie
par l’éolienne est ainsi moins importante.
3.3.2 Système d'orientation des pales "pitch" :

Figure 1-9 : Variation de l'angle de calage d'une pale

Figure 1-10 : Influence de l'angle de calage sur le coefficient de couple

La Production optimale d'énergie :


Dans un système de production d'énergie par éolienne fonctionnant à vitesse variable, on cherchera
systématiquement le régime optimal, ce qui signifie que pour un régime de fonctionnement donné
(vitesse du vent fixe) on souhaite que la puissance fournie soit maximale ce qui correspond à une
valeur de λ donnée appelée ‘λ opt’. La vitesse de rotation optimale Ωopt résultante est alors donnée
par
La caractéristique correspondant à cette relation est donnée sur la zone II de la figure 3.1. [18]. La
zone I correspond aux vitesses de vent très faibles, insuffisantes pour entraîner la rotation de
l'éolienne, et la
zone III correspond aux
vitesses de vent
élevées pour lesquelles la
vitesse de rotation de
l'éolienne est
limitée à une valeur
maximale afin de
ne pas subir de dégâts.

La génératrice fournit alors de l'énergie électrique à fréquence variable et il est nécessaire d'ajouter
une interface d'électronique de puissance entre celle-ci et le réseau figure 3.2.Cette interface est
classiquement constituée de deux convertisseurs (un redresseur et un onduleur) connectés par
l'intermédiaire d'un étage à tension continue. L'onduleur coté réseau est alors découplé de la machine
via le bus continu et il n'y a pas de lien direct entre la fréquence du réseau et celle délivré par la
machine. Un tel dispositif doit cependant être conçu et commandé de façon à limiter les perturbations
qu'il est susceptible de générer sur le réseau. En effet, la tension délivrée n'est pas sinusoïdale et peut
contenir des harmoniques indésirables. De plus, les convertisseurs sont dimensionnés pour faire
transiter la totalité de la puissance échangée entre la génératrice et le réseau, ils représentent par
conséquent un investissement financier et conduisent à des pertes non négligeables.

Interface d'électronique de puissance.

3.4 Systèmes de génération d'électricité :


Lorsque le développement de l'énergie éolienne raccordée au réseau en était encore à ses prémices,
les modèles de génératrice étaient relativement simples. Les génératrices asynchrones classiques
(génératrices de type 1) ou les génératrices asynchrones à rotor bobiné avec résistance rhétorique
variable (génératrices de type 2) dominaient alors le marché.

Aujourd’hui, en raison des exigences spécifiques du code réseau, les génératrices asynchrones à
double alimentation (génératrices de type 3) et les génératrices à pleine interface du convertisseur
(génératrices de type 4) occupent une place de plus en plus prépondérante.

Les deux types de machines électriques les plus utilisées dans l'industrie éolienne sont les machines à
vitesse fixe et celles à vitesse variable.

Les génératrices à vitesse fixe (Type 1) :


Elles ont connu un grand succès commercial. Fiables et de conception simple, elles se caractérisaient
par leur solidité. En conséquence de la crise de l'énergie dans les années 80, les fabricants chinois ont
acquis une vaste expérience en vendant un grand nombre d'éoliennes équipées de ce type de
génératrices aux Etats-Unis. Au début des années 90, les fabricants chinois se trouvaient à la tête du
marché sur le segment des éoliennes de 150kW à 300kW. Les éoliennes
étaient à axe horizontale et possédaient un rotor face au vent à trois pales. Raccordées directement au
réseau, elles fonctionnaient à vitesse de rotor constante. Elles étaient munies d'un dispositif
d'orientation actif et leur puissance était limitée par décrochage aérodynamique.

Les génératrices à vitesse variables :

 Type2
Elles utilisaient une résistance externe et avaient déjà recours à un circuit d'électronique de
puissance (pont de diode et hacheur DC). Pour éviter l'emballement du rotor et réduire les
charges mécaniques sur les pales et les composants de l'éolienne, une limitation de la puissance
de sortie était effectuée par la régulation de l'angle de calage des pales.

 Type 3
Pour ce type de génératrice, le stator est directement raccordé au réseau alors que l'enroulement du
rotor triphasé est alimenté par l'électronique de puissance par l'intermédiaire de bague
d'entrainement. L'avantage de ces génératrices réside dans le fait que le convertisseur présente une
puissance nominale moindre par rapport aux génératrices du type 4. La capacité du convertisseur
représente environ 30 à 40 % de la puissance totale de la génératrice. L'éolienne fonctionne à
différentes vitesses de rotor et utilise un multiplicateur.

Pour une application éolienne ou l'utilisation de la MADA est intense, la vitesse de rotation de rotor
est réglée en fonction de la vitesse du vent. En effet la MADA permet un fonctionnement en
génératrice hypo synchrone et hyper synchrone. L'intérêt de la vitesse variable pour une éolienne est
de pouvoir fonctionner sur une large plage de vitesses de vent, ce qui permet de tirer le maximum de
puissance possible, pour chaque vitesse de vent.

Partant de ces constats, la configuration électrique des aérogénérateurs utilisant les machines
asynchrones ont subi une grande évolution, ce qui a mené aujourd'hui à une utilisation intense de la
machine asynchrone double alimentation MADA dans 80% des aérogénérateurs installés.

 Type 4
Pour ce type, la quantité totale de la puissance générée est fournie au réseau par l'intermédiaire d'un
convertisseur. Le convertisseur de puissance convertit le courant alternatif (AC) en courant (DC),
puis inversement. La génératrice peut être adaptée de façon optimale à la vitesse du vent. Certains
fabricants choisissent de ne pas avoir recours au multiplicateur, ce qui implique l'intervention d'une
génératrice synchrone à faible vitesse et à grand nombre de pôles sur les éoliennes sans
multiplicateur, la vitesse nominale se situe généralement entre 10 et 25 T/min.

Le raccordement au réseau des éoliennes et des parcs éoliens est effectué via un transformateur car la
tension de la génératrice est peu élevée. Les niveaux de tension des génératrices d'éolienne varient
ordinairement entre 120 et 3 300 volts.

L’énergie éolienne a des avantages propres permettant sa croissance et son évolution entre les autres
sources d’énergie, ce qui va lui donner un rôle important dans l’avenir à condition d’éviter l’impact
créé par ses inconvénients cités ci-après.

4. Avantages et inconvénients de l’énergie éolienne


L’énergie éolienne a des avantages propres permettant sa croissance et son évolution entre les autres
sources d’énergie, ce qui va lui donner un rôle important dans l’avenir à condition d’éviter l’impact
créé par ses inconvénients cités ci-après.

4.1 Avantages :
L’énergie éolienne est avant tout une énergie qui respecte l’environnement :

• L’impact néfaste de certaines activités de l’homme sur la nature est aujourd’hui reconnu par de
nombreux spécialistes. Certaines sources d’énergie, contribuent notamment à un changement global
du climat, aux pluies acides ou à la pollution de notre planète en général. La concentration de CO2 a
augmenté de 25% depuis l’ère préindustrielle et on augure qu’elle doublera pour 2050. Ceci a déjà
provoqué une augmentation de la température de 0,3 à 0,6° C depuis 1900 et les scientifiques
prévoient que la température moyenne augmentera de 1 à 3,5° C d’ici l’an 2100, ce qui constituerait
le taux de réchauffement le plus grand des 10000 dernières années. Toutes les conséquences de ce
réchauffement ne sont pas prévisibles, mais on peut par exemple avancer qu’il provoquera une
augmentation du niveau de la mer de 15 à 95 cm d’ici l’an 2100. « Exploitation d’énergie éolienne
ne produit pas directement de CO2 ».
• L’énergie éolienne est une énergie renouvelable, c’est à dire que contrairement aux énergies
fossiles, les générations futures pourront toujours en bénéficier.
• Chaque unité d’électricité produite par un aérogénérateur supplante une unité d’électricité qui aurait
été produite par une centrale consommant des combustibles fossiles. Ainsi, l’exploitation de
l’énergie éolienne évite déjà aujourd’hui l’émission de 6,3 millions de tonnes de CO2, 21 mille
tonnes de SO2 et 17,5 mille tonnes de Nox. Ces émissions sont les principaux responsables des
pluies acides.
• L’énergie éolienne n’est pas non plus une énergie à risque comme l’est l’énergie nucléaire et ne
produit évidemment pas de déchets radioactifs dont on connaît la durée de vie.
• L’exploitation de l’énergie éolienne n’est pas un procédé continu puisque les éoliennes en
fonctionnement peuvent facilement être arrêtées, contrairement aux procédés continus de la plupart
des centrales thermiques et des centrales nucléaires. Ceux-ci fournissent de l’énergie même lorsque
que l’on n’en a pas besoin, entraînant ainsi d’importantes pertes et par conséquent un mauvais
rendement énergétique.
• C’est une source d’énergie locale qui répond aux besoins locaux en énergie. Ainsi les pertes en
lignes dues aux longs transports d’énergie sont moindres. Cette source d’énergie peut de plus
stimuler l’économie locale, notamment dans les zones rurales.
• C’est l’énergie la moins chère entre les énergies renouvelables.
• Cette source d’énergie est également très intéressante pour les pays en voie de développement. Elle
répond au besoin urgent d’énergie qu’ont ces pays pour se développer. L’installation d’un parc ou
d’une turbine éolienne est relativement simple. Le coût d’investissement nécessaire est faible par
rapport à des énergies plus traditionnelles. Enfin, ce type d’énergie est facilement intégré dans un
système électrique existant déjà.
• L’énergie éolienne crée plus d’emplois par unité d’électricité produite que n’importe quelle source
d’énergie traditionnelle.
• Bon marché : elle peut concurrencer le nucléaire, le charbon et le gaz lorsque les règles du jeu sont
équitables.
• Respectueuse des territoires : les activités agricoles/industrielles peuvent se poursuivre aux
alentours.

4.2 Inconvénients :
L’énergie éolienne possède aussi des désavantages qu’il faut citer :

• L’impact visuel, cela reste néanmoins un thème subjectif.


• Le bruit : il a nettement diminué, notamment le bruit mécanique qui a pratiquement disparu grâce
aux progrès réalisés au niveau du multiplicateur. Le bruit aérodynamique quant à lui est lié à la
vitesse de rotation du rotor, et celle -ci doit donc être limitée.
• L’impact sur les oiseaux : certaines études montrent que ceux-ci évitent les aérogénérateurs.
D’autres études disent que les sites éoliens ne doivent pas être implantés sur les parcours migratoires
des oiseaux, afin que ceux-ci ne se fassent pas attraper par les Aero-turbines.
• La qualité de la puissance électrique : la source d’énergie éolienne étant stochastique, la puissance
électrique produite par les aérogénérateurs n’est pas constante. La qualité de la puissance produite
n’est donc pas toujours très bonne. Jusqu’à présent, le pourcentage de ce type d’énergie dans le
réseau était faible, mais avec le développement de l’éolien, notamment dans les régions à fort
potentiel de vent, ce pourcentage n’est plus négligeable. Ainsi, l’influence de la qualité de la
puissance produite par les aérogénérateurs augmente et par suite, les contraintes des gérants du
réseau électrique sont de plus en plus strictes.

• Le coût de l’énergie éolienne par rapport aux sources d’énergie classiques : bien qu’en terme de
coût, l’éolien puissant sur les meilleurs sites, c’est à dire là où il y a le plus de vent, est entrain de
concurrencer la plupart des sources d’énergie classique, son coût reste encore plus élevé que celui
des sources classiques sur les sites moins ventés.

5. Conclusion :
Dans ce chapitre, un bref aperçu sur la situation de l’éolien dans le monde est décrit. Les efforts
fournis par les différentes nations dans le but de diminuer le rejet des gaz à effet de serre est énorme
pour les derniers années, contre toutes les prévisions, vu la crise financière qui a secoué le monde, la
Chine a doublé sa puissance éolienne installée et a permis au monde d’enregistrer un record jamais
atteint.

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