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En crist allographie, un réseau de Bravais est une dist ribut ion régulière de point s – appelés
nœuds – dans l’espace qui représent e la périodicit é de la dist ribut ion at omique d’un crist al.
Les nœuds peuvent êt re imaginés comme les sommet s des mailles, c'est -à-dire des port ions
de l'espace dans lesquelles la st ruct ure crist alline peut êt re divisée. La st ruct ure est alors
reconst ruit e par simple t ranslat ion de la maille. La donnée d'un réseau de Bravais n'est pas
suffisant e pour caract ériser un crist al : d'une part le crist al est const it ué d'at omes et non de
nœuds, et d'aut re part la maille peut cont enir plusieurs at omes, ce qui fait que cert aines
symét ries du réseau ne sont pas forcément des symét ries de la st ruct ure crist alline : c'est le
cas des cristaux mérièdres. Lorsque la symét rie complèt e du réseau de Bravais est réalisée
aussi dans la st ruct ure crist alline on parle de cristaux holoèdres.
La périodicit é engendre un groupe de symét rie const it ué des opérat ions de t ranslat ion et de
rot at ion laissant le réseau de Bravais invariant . Si le nombre de réseaux est infini, puisqu'à
chaque valeur des paramèt res il correspond un réseau différent , le nombre de « t ypes » de
réseaux (appelés des « modes » de réseau) est fini, le t ype d'un réseau ét ant défini par son
groupe de symét rie. On dénombre ainsi 5 t ypes de réseau de Bravais dans l'espace
bidimensionnel et 14 t ypes dans l'espace t ridimensionnel.
Lorsqu'il exist e dans un crist al une invariance par rot at ion, on dit qu'il exist e un axe de
symét rie d'ordre 2, 3, 4 ou 6, selon que la rot at ion en quest ion correspond respect ivement à
un angle de ± 180°, ± 120°, ± 90° ou ± 60°. L'ét ude des réseaux de Bravais à l'aide de la t héorie
des groupes a mont ré que dans les espaces bidimensionnel et t ridimensionnel il n'exist e pas
de crist al ayant un axe de symét rie d'ordre 5. Ceci n'est plus vrai si la dist ribut ion at omique
n'est pas périodique, comme c'est le cas dans un quasi-crist al : la dist ribut ion at omique
observée peut alors êt re int erprét ée mat hémat iquement comme la project ion sur l'espace
t ridimensionnel d'une coupe irrat ionnelle d'une st ruct ure périodique de dimension supérieure
(4, 5 ou 6).
Un réseau ét ant infini, il est décrit par une maille, qui représent e l’unit é par répét it ion infinie de
laquelle le réseau est obt enu. Le choix de la maille n’est pas unique, chaque réseau pouvant en
principe êt re décrit par une infinit é de mailles différent es ; ainsi, l'expression paramètres du
réseau indique en réalit é les paramètres de maille. Deux t ypes de mailles sont ut ilisés le
plus souvent : la maille primit ive (ou élément aire) et la maille convent ionnelle : dans chaque
famille crist alline il exist e un réseau dont la maille convent ionnelle est primit ive. Les crist aux
dont les mailles convent ionnelles sont t ransformées l'une en l'aut re en ajout ant ou
supprimant des nœuds soit au cent re des faces, soit à l'int érieur du volume de la maille,
appart iennent à la même famille crist alline.
Mathématiques
Dans un réseau, il existe une famille (illustrée en rouge sur la figure) telle que tout point s'exprime comme
combinaison linéaire de manière unique, des points de la famille.
Un réseau de Bravais correspond à une quest ion d'ordre mat hémat ique. Il est associé à l'ét ude
d'un quasi espace vect oriel, la différence ent re un espace vect oriel et un réseau ét ant que
dans ce dernier les scalaires sont des ent iers et non plus des nombres inversibles (à
l'except ion de 0) comme les réels ou les complexes. Pour bénéficier d'une géomét rie
aisément préhensible, le réseau est plongé dans un espace vect oriel euclidien de dimension
minimale. Cet espace est , par définit ion d'un réseau, de dimension finie. Enfin, le réseau peut
également êt re vu comme un espace affine.
Une des premières propriét és est le fait que, à l'image de la st ruct ure d'espace vect oriel, il
exist e une base et , si une t elle base n'est pas unique, son volume l'est . Le domaine
fondamental d'une base est formé par l'ensemble des vect eurs dont les coordonnées dans
la base sont dans l'int ervalle [0,1[, ce que le crist allographe appelle la maille primitive. La
figure de droit e illust re deux domaines fondament aux, en vert et en rouge, nécessairement de
même volume.
Plusieurs groupes apparaissent nat urellement dans l'ét ude des réseaux de Bravais. Tout
d'abord, comme dans un espace vect oriel, le réseau forme un groupe pour l'addit ion des
vect eurs. Ce groupe est isomorphe au groupe des t ranslat ions laissant le réseau invariant .
Ensuit e, une quest ion import ant e est celle du groupe ort hogonal, appelé parfois groupe
ponct uel de symét rie. Il est composé des applicat ions linéaires qui conservent les dist ances
et les angles, à l'image d'une rot at ion ou d'une réflexion dans un miroir. Ces t ransformat ions
forment les isomét ries vect orielles du réseau. Dans un réseau, le groupe ort hogonal est
t oujours fini et dispose d'une st ruct ure de groupe. C'est -à-dire qu'il exist e un élément neut re,
celui qui ne bouge aucun point du réseau, que l'applicat ion réciproque d'une isomét rie est
encore une isomét rie et que la loi de composit ion des applicat ions linéaires est associat ive.
Enfin, en combinant les deux groupes précédent s, on peut former un aut re groupe : le groupe
d'espace du réseau.
Cont rairement au cas des espaces vect oriels, les groupes ort hogonaux de deux réseaux de
même dimension ne sont pas forcément isomorphes. Élucider la st ruct ure du groupe
ort hogonal d'un réseau de dimension 2 est relat ivement aisé. Il n'exist e que 4 groupes finis
possibles et ils sont t ous de pet it s cardinaux : 2, 4, 8 ou 12. Aucun out il sophist iqué n'est
nécessaire, il suffit d'ut iliser quelques mat rices 2x2 pour arriver à ses fins. En dimension 3, la
quest ion se corse un pet it peu. Le groupe le plus vast e cont ient 48 élément s. Pour explicit er
la st ruct ure d'un groupe, il est plus simple de faire appel à la t héorie des représent at ions d'un
groupe fini. Un out il un peu abst rait , le caract ère permet de résoudre rapidement des
quest ions, d'apparence délicat e.
L'art icle dét aillé Réseau (géomét rie) fait usage de l'algèbre linéaire pour const ruire les
groupes ort hogonaux des réseaux de dimension 2 et de la représent at ion d'un groupe pour la
dimension 3.
Espace unidimensionnel
Dans l’espace à une dimension, il ne peut exist er qu’un seul t ype de réseau, qui consist e en
une répét it ion périodique de nœuds le long de la seule direct ion exist ant e, indiquée comme
axe a. La dist ance ent re deux nœuds est le paramèt re a.
Espace bidimensionnel
Dans l’espace à deux dimensions, la maille convent ionnelle peut êt re primit ive (p) ou cent rée
(c). Les axes sont indiqués par les let t res a et b, l’angle int er-axial est appelé γ. Cinq t ypes de
réseaux exist ent dans cet espace, qui sont indiqués par la let t re correspondant à la famille
crist alline, suivie par le mode de réseau (en minuscule).
Espace tridimensionnel
Les réseaux de l’espace t ridimensionnel peuvent êt re obt enus à part ir de ceux de l’espace
bidimensionnel en ajout ant une t roisième direct ion non-coplanaire. Les axes sont indiqués par
a, b et c, les angles par α (ent re b et c), β (ent re a et c) et γ (ent re a et b). Sept modes de
réseau sont possibles, indiqués par une let t re majuscule :
P : mode primit if, nœuds de réseaux seulement aux sommet s de la maille ;
A : un nœud de réseau au cent re de la face A de la maille, définie par les axes b et c ;
B : un nœud de réseau au cent re de la face B de la maille, définie par les axes a et c ;
C : un nœud de réseau au cent re de la face C de la maille, définie par les axes a et b ;
F : un nœud de réseau au cent re de chaque face de la maille (la maille F est à la fois A, B et
C) ;
La let t re S (une Seule paire de faces cent rées) est aussi ut ilisée pour indiquer de manière
collect ive les réseaux à une face cent rée qui peuvent êt re t ransformés ent re eux à la suit e
d'un changement d’axes.
Quat orze t ypes de réseaux exist ent dans cet espace, qui sont indiqués par la let t re
correspondant à la famille crist alline suivie par le mode de réseau (en majuscule).
Réseau orthorhombique à une face centrée de l'espace tridimensionnel. Les trois réseaux oA,
oB et oC peuvent être transformé l'un en l'autre avec des choix différents des axes et sont
indiqués collectivement comme oS.
Réseau orthorhombique à volume centré de l'espace tridimensionnel.
Un réseau, ét ant une dist ribut ion régulière de nœuds dans l’espace, n'est ni primit if ni cent ré.
L’expression « réseau primit if / réseau cent ré » est en effet un abus de langage pour « réseau
dont la maille convent ionnelle est primit ive / cent rée » [2].
Note historique
Les réseaux de l’espace t ridimensionnel furent dét erminés par Morit z Ludwig
Frankenheim (en) en 1842, qui ne reconnut pas l’équivalence des réseaux mC et mI. August e
Bravais en 1848 corrigea l’erreur, en fixant à 14 le nombre correct .
Notes
1. L’adjectif d'origine latine quadratique est plus utilisé en français que l'adjectif d'origine
grecque tétragonal. Toutefois, ce dernier est l'adjectif standard utilisé dans les Tables
internationales de cristallographie. Par ailleurs, les symboles des réseaux de Bravais dans
cette famille utilisent la première lettre t de l'adjectif tétragonal.
2. (en) Sidney F.A. Kettle et Lars J. Norrby, « Really, your lat t ices are all primit ive, Mr.
Bravais! », Journal of Chemical Education, vol. 70, no 12, 1993, p. 959-963.
(DOI 10.1021/ed070p959 (https://dx.doi.org/10.1021/ed070p959) )
Articles connexes
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Dernière modifi cation il y a 5 mois par Jrcourtois
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