Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
Pr : M. EL MASLOUMI
Programme
Chapitre 1: Cristallographie géométrique
•Notions de mailles
•Rangées, plans, Indices de Miller
•Réseaux de Bravais
•Réseau réciproque
•Symétries d’orientation et de position
•Les 32 classes cristallines
•Introduction à la diffraction X (loi de Bragg).
Chapitre 2: Cristallochimie I
•Empilements
•Empilements compacts (cubique faces centrées, hexagonal compact)
•Empilements semi-compacts
•Structures métalliques
•Structures ioniques de type MX (CsCl, NaCl,.)
•Structures de type MX2 : fluorine CaF2 et antifluorine, rutile TiO2….
•structure en couche : type CdCl2, CdI2.
Chapitre I
CRISTALLOGRAPHIE GEOMETRIQUE
I- GENERALITES
I.1- Introduction
I.2- Classification des solides cristallins
I.3- Propriétés physiques
I.4- Nature des cristaux et classification périodique
II- NOTIONS DE CRISTALLOGRAPHIE
II.1- Cristallographie
II.2- Motif ou groupement formulaire
II.3- Réseau et nœuds
II.4- La maille cristalline
II.5- La multiplicité d’une maille (m)
II.6- La coordinence
II.7- Les sites cristallographiques
II.8- La compacité
II.9- Masse volumique et densité de solide d
II.10- Rangée réticulaire
II.11- Plan réticulaire
III- SYSTÈMES CRISTALLINS, RÉSEAUX DE BRAVAIS ET
RÉSEAU RÉCIPROQUE
III.1- Systèmes cristallins
III.2– Réseaux de Bravais
III.3- Réseau réciproque
IV- SYMETRIE DU SYSTEME CRISTALLIN
IV.1- Les éléments de symétrie d’orientation
IV.2- Les éléments de symétrie de position
V- DETERMINATION DES STRUCTURES CRISTALLINES PAR
DIFFRACTION DES RAYONS X
V.1- Nature et production des rayons X
V.2- Diffraction des rayons X et leur utilisation dans l’étude de la
matière solide
V.3- Aspect théorique de la diffraction des rayons-X (loi de Bragg)
V.4- Aspect analytique de la diffraction des rayons-X
I- GENERALITES
I.1- Introduction
Les liquides et les gaz sont des fluides, déformables sous l’action de forces
très faibles.
Les solides ont une forme propre, leur déformation exige des forces
importantes.
Les solides peuvent exister sous 2 états différents :
- l’état désordonné caractérisé par une structure non ordonnée c’est le cas
des systèmes amorphes, par exemple les verres et plastiques.
Ce type de solides est dit solide isotrope (mêmes propriétés dans les
différentes directions) car ses propriétés physiques (conductivité, indice de
réfraction) sont indépendants de la direction de la mesure.
Ils sont formés par des empilements réguliers de molécules liées par des
liaisons de Van der Waals et des liaisons hydrogène; c’est le cas par
exemple du CO2 solide et de H2O solide.
I.2.2- Cristaux macromoléculaires
Les cristaux ioniques et moléculaires sont des isolants, bien qu’à l’état
fondu les composés ioniques sont des conducteurs.
Les cristaux covalents peuvent être des isolants (diamant), des semi-
conducteurs (Si, Ge) ou des conducteurs unidirectionnels (graphite).
II.1- Cristallographie
La cristallographie est la branche de la science qui s’occupe de la
description et la compréhension de la structure et des propriétés de la
matière solide en fonction de la disposition dans l’espace des éléments
(atomes, ions ou molécules) étant considérés comme constituants.
II.2- Motif ou groupement formulaire
Le solide cristallin est constitué d’un ensemble de particules (atomes, ions,
molécules..) organisées suivant un ordre défini (occupation de points précis
de l’espace).
Ces entités chimiques de base constituant le solide cristallin sont appelés
motifs ou groupements formulaires, On appelle motif le plus petit «
ensemble chimique » (atome, molécule ou ion, ou ensemble d’atomes, de
molécules, ou d’ions) qui se répète périodiquement dans le cristal
II.3- Réseau et nœuds
Un réseau est un support géométrique formé par un ensemble infini de
points ordonnés et répartis régulièrement dans l’espace.
Les points du réseau, appelés nœuds, sont occupés par les motifs ou
groupements formulaires. Un réseau peut être mono, bi ou tridimensionnel.
Réseau Réseau Réseau
monodimensionnel bidimensionnel tridimensionnel
♦♣♦♣♦♣
** * * * * * * ♣ ♦ ♣ ♦ ♣ ♦
a b♦♣♦♣♦♣ c
b
a
a
On peut passer d’un nœud à un autre par la translation du vecteur T
T=ua (cas d’un réseau monodimensionnel).
T=ua+vb (cas d’un réseau bidimensionnel).
T=ua+vb+wc (cas d’un réseau tridimensionnel).
Si un motif est partagé avec p mailles alors il sera compté 1/p dans la
maille étudiée.
Exemple : Cas d’un réseau 2D
M1 M2 M4
b
M3
0
a
Pour chacune des mailles M1 et M2 les motifs occupent leurs sommets et
chaque sommet appartient à 4 mailles donc la multiplicité est déterminée par
1
m = 4× = 1
4
Les mailles M1 et M2 sont dites simples ou primitives.
1 1
Pour la maille M3 m = 4× + 2× = 2
4 2
La maille M3 est une maille double (m = 2).
1 1
Pour la maille M3 m = 4× + 4× + 1 = 4
4 2
Sommet 1/8
Face 1/2
Arête 1/4
Intérieur 1
II.5.2- Méthode vectorielle
Elle se base sur le calcul du rapport du volume d’une maille quelconque et
du volume d’une maille simple.
Soit Mo une maille simple (m = 1) construite par des vecteurs de base a, b et c
Son volume est Vo = (a b).c
Soit M une maille quelconque (m 1) construite sur les vecteurs V1 , V2 et V3
Son volume est V = (V1 V2 ).V3
V1 = p1a + q1b + r1c
V = p 2a + q 2 b + r2 c V = det(V1 , V2 ,V3 ) .(a b).c
2
V3 = p3a + q 3b + r3c Vo
p1 q1 r1
V
= det(V1 , V2 ,V3 ) = p 2 q 2 r2 = m
Vo
p3 q 3 r2
Exemple :
dans le cas d’une maille du réseau 2D on parlera de surface au lieu de volume
Mo est une maille simple (m = 1) construite sur les vecteurs a et b
So = a b
V1 = a
Pour une maille M1 M1
V2 = a + b
S1 1 1
S1 = det(V1 , V2 ) . a b = det(V1 , V2 ) = 1 S1 So
So 0 1
So
n×M
ρ=
N×Vmaille
a
[1 2]
u, v et w sont des entiers relatifs entre eux. Elle est notée [u v w].
a, b et c sont les vecteurs de base du réseau.
c c
R= 1 a + 1 b + 0 c
b b
a
a
R
Do: famille de
droites [1 1 0]
Remarque : une rangée réticulaire est caractérisée par une distance nodale
R c’est-à-dire la distance qui sépare deux nœuds consécutifs.
II.11- Plan réticulaire
Un plan réticulaire est un plan passant par trois nœuds non colinéaires du
réseau.
Une famille de plans réticulaires est un ensemble de plans parallèles et
équidistants qui passent par tous les nœuds du réseau.
Un repère a,
b et
c et
un
plan réticulaire qui le coupe en P, Q et R forment
les vecteurs OP, OQ et OR
c
O Q
P b
a
Les modules des vecteurs OP, OQ et OR donnent les inverses des indices h,k,l
1 1 1
h= k= l=
OP OQ OR
Remarque 1 : la distance qui sépare deux plans consécutifs est dite
distance réticulaire. Elle est notée dhkl.
Remarque 2 : Si un indice est négatif alors il est représenté par une barre.
a M’
b M
hx + ky + lz = n
III- SYSTÈMES CRISTALLINS, RÉSEAUX DE BRAVAIS ET
RÉSEAU RÉCIPROQUE
III.1- Systèmes cristallins
En combinant ces paramètres (forme des arêtes et les angles que font
entre elles) on peut montrer qu’il existe sept systèmes correspondant à
sept polyèdres fondamentaux de symétrie différente.
Exemple
Le système cubique, donne naissance à trois réseaux: cubique simple,
cubique centré et cubique à faces centrées.
Paramètres Polyèdre Système cristallin
, et Parallélépipède
a≠b≠c Triclinique
quelconques quelconque
==π/2 Prisme droit à base
a≠b≠c Monoclinique
quelconque parallélogramme
a≠b≠c Parallélépipède Orthorhombique
===π/2 rectangle
Aux sept systèmes cristallins est associée une maille élémentaire simple.
Primitive Multiple
Nœuds aux Nœuds aux Nœuds aux sommets + 2 Nœuds aux sommets +
sommets sommets + 1 nœud nœuds sur 2 bases nœuds sur toutes les
Maille primitive (P) au centre Maille à bases centrée (C) faces
m = 1 motif Maille centrée (I) m = 2 motifs Maille à faces centrées
m = 2 motifs (F)
m = 4 motifs
Avec les sept systèmes cristallins et les quatre modes on devrait obtenir 28
réseaux.
Bravais a montré qu’en réalité, il n’existe que 14 réseaux dits de Bravais
comportant sept modes de réseaux primitifs et sept réseaux multiples.
Pour le choix des mailles élémentaires, Bravais s’est basé sur deux
principes fondamentaux:
- La symétrie maximale de la maille (respect de la symétrie du système
considéré) ;
Remarque
Toute structure cristalline peut être représentée grâce à l’un des 14 réseaux
de Bravais.
Les 14 réseaux de bravais
Les 14 réseaux de bravais
III.3- Réseau réciproque
-Espace objet (E) et réseau direct (R) (ou réseau cristallin) : dans lequel
on repère les positions des atomes, ou ions, constituant le cristal.
-Espace image (E*) et réseau réciproque (R*) : dans lequel on repère les
directions des rayons X diffractés par l’objet, et à partir duquel on déduira
les éléments structuraux (paramètres de maille linéaires et angulaire, la
distance entre les plans cristallins) repérables dans l’espace objet.
La base (a*,b*,c*) du réseau réciproque est définie à partir de la base (a,b,c)
du réseau direct par les relations suivantes:
b c
c a
a b
a* ; b* ; c*
V V V
tel que V = (a b).c volume de la maille dans le réseau direct.
a.a* = 1 a.b* = 0 a.c* = 0
b.a* = 0 b.b* = 1 b.c* = 0
c.a* = 0 c.b* = 0 c.c* = 1
N* = n1a* + n 2 b* + n 3c* N*
Compte tenu des relations entre les 2 réseaux direct (RD) et réciproque
(RR), il est possible de faire des opérations telles que le produit scalaire ou
le produit vectoriel en utilisant des vecteurs des 2 espaces
R = r1a + r2 b + r3c
N* = n1a* + n 2 b* + n 3c*
R.N* = r1 n1 + r2 n 2 + r3 n 3
hx + ky + lz = 1
Les 3 nombres*
entiers h, k, et l étant premiers entre eux et le nœud du RR
extrémité de N hkl est le premier nœud de la rangée à partir de l’origine.
*
AB . N hkl = (-a/h + b/k).(ha* + kb* + lc*) = -a.a* + b.b*= 0
*
AC . N hkl = (-a/h + c/l).(ha* + kb* + lc*) = -a.a* + c.c*= 0
Les deuxvecteurs du plan (h k l) AB et AC sont donc perpendiculaires au
vecteur N*hkl du RR.
La rangée h k l* du RR est donc normale au plan (h k l) du RD.
Le plan qui coupe les 3 axes en A, B et C est l’un des plans de la famille
de plans réticulaires (h k l).
Ces plans sont parallèles et équidistants.
Soit dhkl la distance entre 2 plansvoisins de la famille.
* Cette distance est
égale à la projection du vecteur OA sur la normale N hkl aux plan (h k l) .
→ *
OA .N
dhkl = * hkl
N hkl
a/h.(ha* + kb* + lc*) a.a* 1
d hkl = * = * d hkl = *
N hkl N hkl N hkl
1 * *
= N hkl . N hkl = (ha* + kb* + lc*).(ha* + kb* + lc*)
d hkl
1 2 2
2
2
= h a*.a* + k b*.b* + l c*.c* + 2hk a*.b* + 2hl a*.c* + 2kl b*.c*
d hkl
(b c) (c a) (b.c ).(c.a) (b.a).(c.c) abc 2
a*.b* = . 2
2 (cosα cosβ - cosγ)
V V V V
ab 2c a 2 bc
a*.c* = 2
(cosα cosγ - cosβ) et b*.c* = 2 (cosβ cosγ - cosα)
V V
h 2sin 2 α k 2sin 2β
2
+ 2
+
2 2a b
2 2 2
1 a b c l sin γ 2hk 2hl
2
= 2 2 + (cosα.cosβ - cosγ) + (cosα.cosγ - cosβ)
d hkl V c ab ac
2kl
+
bc (cosβ.cosγ - cosα)
h 2sin 2 α k 2sin 2β
a 2 + b2 +
2 2 2
2 2
1 a b c l sin γ 2hk 2hl
= + (cosα.cosβ - cosγ) + (cosα.cosγ - cosβ)
d 2hkl V 2 c2 ab ac
2kl
+
bc (cosβ.cosγ - cosα)
Cette relation est valable pour le cas général
(le système triclinique (a ≠ b ≠ c et α ≠ β ≠γ ≠ π/2).
Exemples
- Pour le système hexagonal : a 3 1
d hkl =
(a = b ≠ c et α = β = π/2, γ = 2π/3). 2 2 2 3 a2 2
h + k + hk + 2 l
4c
Les plans miroirs sont différenciés par les indices “ h ” ou “ v ” s’ils sont
horizontaux ou verticaux. Ils sont dits horizontaux (σh) lorsqu’ils sont
perpendiculaires à l’axe de rotation et ceux verticaux (σv) lorsqu’ils
contiennent l’axe de symétrie.
Exemple d’inversion:
Pour les axes d’inversion n , l’opération de symétrie est une rotation de
2/n, suivie d’une inversion par rapport à un centre situé sur l’axe.
L’existence d’un axe d’inversion n’implique pas forcément l’existence
d’un axe ordinaire n et d’un centre d’inversion.
Roto inversion
Représentations graphiques et symboles des axes d’inversion
IV.2- Les éléments de symétrie de position
La symétrie des figures périodiques infinies permet de mettre en évidence,
à côté des éléments de symétrie d’orientation, d’autres éléments de
symétrie qui font intervenir une translation de période t, associée ou non à
une rotation.
Ces éléments dits de position sont les axes hélicoïdaux et les plans de
glissement.
IV.2.1- Les axes hélicoïdaux
Les axes hélicoïdaux associent une rotation autour d’un axe directe n
suivie d’une translation de vecteur t, parallèle à l’axe n, la compatibilité
des 2opérations implique que: t = p/n H avec p un entier compris entre 1 et
(n -1).
Les axes hélicoïdaux (notés np) correspondent à une rotation de 2/n
autour de l’axe n, suivie d’une translation de t = p/n H parallèlement à cet
axe, avec 1≤ p ≤ n-1 et H la période ou pas de l’hélice
(H = c si l’axe hélicoïdal est porté par oz).
L’axe 31 associe une rotation de 2/3
suivie d’une translation de (1/3)H
parallèlement à cet axe et l’axe
L’axe 32 associe une rotation de 2/3
suivie d’une translation de (2/3)H
parallèlement à cet axe et l’axe.
IV.2.2- Les plans de glissement
Les plans de glissement associent une réflexion par rapport à un plan de
symétrie de type m, suivie d’une translation t parallèlement à ce plan.
• K : filament
• A : anode
• Win et Wout : entrée et sortie
de l'eau de refroidissement
On distingue
les rayons-X durs de plus grande énergie (plus faible longueur d’onde)
utilisés en radiographie ;
les rayons-X mous sont utilisés dans l’étude de la matière solide.
Les spectres obtenus se présentent comme la superposition d'un spectre
continu et d'un spectre de raies
Le spectre continu est dû à la décélération des électrons incidents
lorsqu'ils entrent en contact avec l'anticathode.
Contrairement au spectre continu, le spectre de raies caractéristiques
dépend essentiellement du matériau au sein duquel les rayons X
prennent naissance. Les longueurs d’onde des raies spectrales sont
totalement indépendantes de la tension d’accélération des électrons.
Les longueurs d’ondes utilisées dans la diffraction de rayons X par les
structures cristallines sont λkα et λkβ correspondant aux transitions atomiques
entre les séries L et K et les séries L et M, respectivement,
V.2- Diffraction des rayons X et leur utilisation dans l’étude de la
matière solide
Les cristaux dévient les rayons-X dans certaines directions
caractéristiques (phénomène de diffraction).
L’image de diffraction (ou spectre de diffraction), imprimée sur un film
ou analysée par un détecteur de rayons-X est une propriété importante
du cristal.
échantillon
pics de diffraction
RX (
incident
K RX
(
((
(
2 fente
diffracté détecteur
2
Diffractogramme
1 4 h + hk + k l2
2 2
2
= 2
+ 2
d hkl 3a c