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Structure des matériaux

Relation existante entre les propriétés de la matière (à


l’échelle microscopique) et celles couramment observées
à l’échelle du mécanicien des solides déformables (échelle
macroscopique).

Cette présentation va balayer aussi bien les matériaux


cristallins (métaux en général, certains polymères) que
des matériaux dits amorphes (certains polymères,
verres).
Structure des matériaux

Prenons le cas du gaz rare argon (Ar) par exemple.


1. A l’état gazeux : la matière est diluée, désordonnée.
2. A l’état liquide : la matière est plus condensée.
3. A l’état solide : la matière est condensée et ordonnée.

*Matière solide Î deux états : ordonné et désordonné


Structure des matériaux

1. L’état désordonné : les verres

Les solides caractérisés par l'irrégularité de l'arrangement


de leurs atomes sont qualifiés d'amorphes.

un composé amorphe est un composé dans lequel les


atomes ne respectent aucun ordre à moyenne et grande
distance

Structure vitreuse Í TREMPE Í Structure du liquide

État vitreux Î État métastable


Structure des matériaux

2. L’état ordonné : les solides cristallins

Un solide cristallin est constitué par la répétition périodique


dans les 3 dimensions de l'espace d'un motif atomique ou
moléculaire, appelé maille .

Réseau cristallin: ensemble de points régulièrement


disposés représentant la périodicité de la structure d'un
cristal.

Nœuds du réseau: points le constituant


Structure des matériaux

2. L’état ordonné : les solides cristallins


Cristal monoatomique : empilement infini et régulier d'atomes
identiques.
infini : la distance entre deux atomes voisins d'un cristal est de
quelques angströms (1 Å = 10-10 m)

régulier : les atomes sont empilés de manière ordonnée, selon un


schéma répétitif ou "réseau" (lattice en anglais).

2-1 Invariance par translation


dans un réseau
Structure des matériaux

2. L’état ordonné : les solides cristallins

Cristal : un empilement infini et régulier de motifs identiques, un


motif pouvant être un atome, plusieurs ou bien une molécule.

Fig. 2-2 Illustration de la notion de motif et de réseau dans un carrelage


Structure des matériaux

2. L’état ordonné : les solides cristallins


Notion de symétrie cristalline

Fig. 2-3 Symétries extérieures de cristaux de pyrite (FeS2)


reflétant l'organisation interne de la matière
source : minerals.net
Structure des matériaux

2. L’état ordonné : les solides cristallins


Principales symétries cristallines

parallélépipèdes rectangles

cubique

tétragonale ou quadratique
(base carrée)

orthorhombique
(base rectangulaire)
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2. L’état ordonné : les solides cristallins


Principales symétries cristallines

prismes droits prismes obliques

rhomboédrique
hexagonale ou trigonale
(base losange à 120o) (tous les côtés
sont égaux,
tous les angles
monoclinique sont égaux)
(base
parallélogramme triclinique
quelconque) (prisme
quelconque)
Structure des matériaux

2. L’état ordonné : les solides cristallins

Notion de maille: plus petite portion du réseau ayant les


mêmes symétries que le réseau lui-même

Fig. 2-4 Exemple de mailles élémentaires dans des réseaux à deux


dimensions
Structure des matériaux

2. L’état ordonné : les solides cristallins

Fig. 2-5 Structures cubique centrée (cc - ou body centered


cubic bcc) et cubique à faces centrées (cfc - ou face
centered cubic fcc)
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2. L’état ordonné : les solides cristallins

Fig. 2-6 Modèle des sphères dures pour une structure cubique
centrée, vue perpendiculaire à une face et selon une grande
diagonale
Structure des matériaux

2. L’état ordonné : les solides cristallins

Paramètres de maille
Structure des matériaux

2. L’état ordonné : les solides cristallins

Paramètres de maille

Fig. 2-7 Paramètre de 4 types de maille classiques


Structure des matériaux
2. L’état ordonné : les solides cristallins

Liaisons cristallines
1. Des liaisons fortes (quelques eV) à distance courte (0,05nm),
1. Liaison ionique
2. Liaison covalente
3. Liaison métallique
4. Liaison mixte

2. Des liaisons faibles (quelques 0,01 eV ) à grande distance (0, 5nm)


1. Liaison de Van des Waals
2. Liaison hydrogène
Structure des matériaux
2. L’état ordonné : les solides cristallins

Liaisons cristallines
Liaison ionique: cette liaison s’effectue par échange d’électron
entre deux atomes.
Structure des matériaux
2. L’état ordonné : les solides cristallins

Liaisons cristallines
Liaison covalente: Elle consiste en la mise en commun
d’électrons de deux atomes sur une même orbite.
Structure des matériaux
2. L’état ordonné : les solides cristallins

Liaisons cristallines

Liaison métallique : cette liaison se caractérise par la mise en


commun des électrons de liaison qui ne sont plus localisés entre les
atomes (covalente) ou sur un ion (ionique) mais qui sont répartis
dans l’ensemble du réseau d’ions.

Liaison mixte : ionique + covalente


Structure des matériaux
2. L’état ordonné : les solides cristallins

Liaisons cristallines

Liaison de Van der Waals : c’est l’attraction entre les dipôles électriques
qui en est responsable. Une simple augmentation de la température
(agitation thermique) suffit à rompre ces liaisons (c’est le cas de l’azote
liquide).

Dans le cas de la glace on la dénomme liaison hydrogène car c’est


l’atome d’hydrogène qui est en cause. Ces liaisons se caractérisent par
la température de fusion basse (glace, polymères).
Structure des matériaux
3. Entre ordre et désordre: les polymères

Un polymère est un enchaînement de groupes organiques identiques


appelés monomères.

Un monomère est une suite d’atomes de carbone liés entre eux et avec
d’autres éléments (H, N, Si, Cl...).

• les homopolymères, répétition d’une unique structure moléculaire

• les copolymères, répétition de plusieurs structures différentes.

¾ Deux catégories: les thermoplastiques et les thermodurcissables.


Structure des matériaux
3. Entre ordre et désordre: les polymères

Les thermoplastiques sont constitués de chaînes ramifiées, ont un


point de fusion et comportent deux classes: les amorphes, sans ordre
moléculaire, et les cristallins.

Les amorphes n’ont pas d’ordre apparent (structure semblable à un


liquide) et pas de température de fusion précise mais présentent une
phase de ramollissement.

Les cristallins ont une structure ordonnée dans une matrice amorphe.
Structure des matériaux
3. Entre ordre et désordre: les polymères

Structure amorphe et cristallisée


Structure des matériaux
3. Entre ordre et désordre: les polymères

Les thermodurcissables ont leurs macromolécules orientées dans


l’espace dans les trois directions. Il n’y a pas de point de fusion.

Avantages et limites des polymères

& une bonne résistance aux agents chimiques


& une mise en forme facile
& une densité faible
' des propriétés mécaniques faibles, sauf pour les composites à
matrice organique
' une limitation de l’utilisation à une température limitée (100 à
200°C)
Structure des matériaux
STRUCTURE CRISTALLINE DES METAUX

cubique centré (cc), cubique à faces

centrées (cfc),

hexagonal compact (hc).

Cellules élémentaires des métaux purs:


cubique centré cubique face centré hexagonale compacte
Structure des matériaux
STRUCTURE CRISTALLINE DES METAUX

Structure cubique centrée

Représentations schématiques du réseau cubique centré


Structure des matériaux
STRUCTURE CRISTALLINE DES METAUX

Structure cubique faces centrées

Représentations schématiques du réseau cubique faces centrées


Structure des matériaux
STRUCTURE CRISTALLINE DES METAUX

Structure hexagonale compacte

Représentations schématiques du réseau hexagonal compact


Structure des matériaux
STRUCTURE CRISTALLINE DES ALLIAGES METALLIQUES

Ce sont des mélanges binaires, ternaires, voire quaternaires, dont l’un


des éléments est un métal.

Moyen d’obtention:
- fusion Î cristallisation
- frittage de poudres métalliques à fortes pressions.
- dépôt électrolytique simultané des deux métaux.

Du point de vue de leur structure cristalline, on peut répartir les


alliages métalliques selon quatre types :
Structure des matériaux
STRUCTURE CRISTALLINE DES ALLIAGES METALLIQUES

1. Solutions solides de substitution primaire

Lorsque les rayons atomiques du "solvant" et du "soluté" sont peu


différents l'un de l'autre, en pratique Dr/rsolvant < 15% (1ère règle de
Hume-Rothery), les atomes du soluté "B" remplacent un par un les
atomes du solvant "A" sur son réseau propre.

2. Solutions solides de substitution secondaire ou


intermédiaires
Le réseau cristallin de ces alliages est en général différent de celui
des éléments purs "A" et "B", et leur domaine d'existence en
composition se situe autour d'une valeur correspondant à un alliage
de composition stœchiométrique tel que AB, AB2, A2B, A2B3, ou
A3B2.
Structure des matériaux
STRUCTURE CRISTALLINE DES ALLIAGES METALLIQUES
3. Composés définis

De structure cristalline très différente de celle des métaux purs, ils se


distinguent des autres types d'alliages par des liaisons interatomiques
soit ioniques soit covalentes qui rappellent celles des composés
définis de la chimie.

4. Solutions solides d'insertion

Deux types d'insertion possibles:

• l'insertion en site tétraédrique où l'atome inséré occupe le centre


d'un tétraèdre dont les sommets sont formés par des atomes du
solvant métallique,

• et l'insertion en site octaédrique où les atomes insérés occupent


le centre d'un octaèdre.
Structure des matériaux
STRUCTURE CRISTALLINE DES ALLIAGES METALLIQUES
Insertions tétraédrique et octaédrique

réseau cubique centré

réseau cubique faces


centrées
Structure des matériaux
DEFAUTS DES RESEAUX CRISTALLINS

Ces défauts peuvent être classés d'un point de vue géométrique en


défauts ponctuels, défauts linéaires et défauts cristallins plans
(répartis sur une surface interne).

Ils se séparent de plus en défauts thermodynamiquement stables


et défauts thermodynamiquement instables.
Structure des matériaux
DEFAUTS DES RESEAUX CRISTALLINS

Défauts ponctuels
Ils peuvent se répartir en quatre catégories selon leur géométrie :

1) Les lacunes ponctuelles (anglais : vacancies)


2) Les atomes interstitiels
3) Les atomes de substitution
4) Les défauts ponctuels complexes

Migration d'une lacune vers la surface par déplacements successifs d'atomes


Structure des matériaux
DEFAUTS DES RESEAUX CRISTALLINS
Défauts ponctuels

Défauts ponctuels du réseau cristallin: (A) lacune, (B) atome interstitiel


(élément d’alliage), (B’) atome auto-interstitiel, (C) atome étranger en
substitution. Les flèches indiquent l’interaction du défaut avec son voisinage.
Structure des matériaux
DEFAUTS DES RESEAUX CRISTALLINS

Défauts linéaires ou dislocations

Dislocation coin
Structure des matériaux
DEFAUTS DES RESEAUX CRISTALLINS

Défauts linéaires ou dislocations

Dislocation vis

Dislocation coin (a) et dislocation vis (b)


Structure des matériaux
DEFAUTS DES RESEAUX CRISTALLINS
Défauts linéaires ou dislocations
Boucle de dislocation

Représentation schématique d'une boucle de dislocation


Structure des matériaux
DEFAUTS DES RESEAUX CRISTALLINS
Défauts cristallins plans: les sous-joints de grains

Les joint de grains (à gauche): schématisé (en haut) et leur manifestation


réelle (en bas), ici dans du fer pur. Les sous-joints de grain sont schématisés
à droite et visibles comme traits plus fins à l’intérieure des grains
Structure des matériaux
DEFAUTS DES RESEAUX CRISTALLINS

Défauts cristallins plans: défauts d’empilements

Différence d’empilement des plans denses entre les structures cfc et hc.
Les positions d’atome deviennent congruentes tout les deux niveaux pour
la structure hc (suite des couches A-B-A-B… (1)), mais seulement tous
les trois niveaux pour la structure cfc (suite A-B-C-A-B…(2))
Structure des matériaux
DEFAUTS DES RESEAUX CRISTALLINS

Défauts cristallins plans: les macles.

Représentation schématique (à gauche) et observation réelle de


macles, à l’exemple d’un alliage Cu-Sn, c’est-à-dire un bronze, (à
droite) présents après un long traitement de recuit.

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