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CHAPITRE V 

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GENERALITES SUR LES METAUX

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Les métaux possèdent dans leur couche de valence un ou plusieurs électrons
faiblement liés ; les métaux ont donc une énergie d’ionisation peu élevée et une faible
électronégativité ; au total, plus de 75 éléments sont des métaux.
Un grand nombre de métaux adopte l’un des 3 types structuraux suivants :
Cubique centrée (cc), Cubique à face centrée (cfc), hexagonal (h). Ces structures
peuvent toutefois se modifier suivants les conditions de température et de pression.
C’est le cas du fer (cc) à 25°C qui devient cfc à 906°C puis de nouveau cc à 1380°C
jusqu’à sa fusion à 1535°C.
Dans un réseau compact de sphères, il existe des interstices appelés sites ou
cavités qui peuvent être classés en 2 catégories : les sites tétraédriques (T) compris
entre 4 sphères disposées au sommet d’un tétraèdre régulier et les sites octaédriques
(O) délimités par 6 sphères disposées au sommet d’un octaèdre régulier. Ces sites
peuvent être occupés par des atomes non métalliques de petit rayon tels que H
(hydrures), C (carbures) ou N (nitrures)….. 2
I- Caractéristiques générales
On appelle élément de transition, les éléments dont l'état atomique possède une couche
d (métaux de transition) ou f (lanthanides, actinides) partiellement remplie.

Série 1 3d   Sc
21 22 Ti 23 V 24 Cr 25 Mn 26 Fe 27 Co 28 Ni 29 Cu 30 Zn

Série 2 4d   39 Y 40 Zr 41 Nb 42 Mo 43 Tc 44Ru 45 Rh 46 Pd 47 Ag 48 Cd

Série 3 5d   57 La 72 Hf 73 Ta 74 W 75 Re 76Os 77 Ir 78 Pt 79 Au 80 Hg

Série 4 6d   Ac
89 104 Rf 105 Db 106 Sg 107 Bh 108 Hs 109 Mt 110 Ds 111 Rg 112 Cn

Il existe ainsi trois différentes séries de métaux de transition. La première série contient
les métaux les plus utilisés.
Ces éléments forment des liaisons par l'intermédiaire de leurs électrons de valence dans
les orbitales s et d.
À partir de 6 électrons dans les orbitales d, des doublets d'électron commencent à se
former, réduisant leur capacité à former des liaisons. 3
Les métaux de transition possèdent des propriétés intéressantes pour l'industrie, la
construction et la vie quotidienne :
 Ils sont beaucoup plus rigides que les métaux des groupes 1 et 2
 Ce sont de bons conducteurs thermiques et électriques, le meilleur est l'Argent
 Ils peuvent former des alliages entre eux ; On utilise rarement ces métaux sous
forme pure
 Ils ont une vitesse d'oxydation modérée à l'air libre

On distingue deux familles parmi les métaux de transition :

- Les métaux nobles, dont l'énergie de première ionisation est supérieure à celle de
l'hydrogène. Cela signifie qu'ils s'oxydent difficilement et se lient rarement à d'autres
éléments. Ces éléments sont souvent rares, et donc chers (ex : or, argent, platine …).

- Les métaux non-nobles, leur énergie de première ionisation est inférieure à celle de
l'hydrogène. Ils s'oxydent à l'air libre plus facilement que les métaux nobles.
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II- Comparaison des métaux de transition

1- Température de fusion
Les métaux de transition possèdent des températures de fusion très élevées par rapport
aux autres éléments. Leur température de fusion est liée à la force de liaison entre les
noyaux au sein du métal, plus ils sont liés, plus ils fondent difficilement.
On observe au sein d'une même série que les températures de fusion évoluent "en
cloche". Lorsque l'on passe à la série suivante, la température de fusion augmente.
On observe une irrégularité au niveau du Manganèse, qui possède un point de fusion
plus faible. En fait sa structure électronique étant plus stable (toutes ses orbitales de
valence sont à moitié remplies), les noyaux se lient moins au sein du métal. Le Zinc, le
Cadmium et le Mercure illustrent aussi ce phénomène, notamment le Mercure qui est
liquide à température ambiante. 5
2- Degrés d'oxydation
Les métaux de transition possèdent de nombreux états d'oxydation. Le nombre de
degrés d'oxydation augmente avec le nombre d'électrons de valence. Lorsqu'ils
commencent à former des doublets d'électrons, le nombre de degrés d'oxydation
diminue.
On observe que plus la série est élevée, plus le nombre de degrés d'oxydation et la
valeur possible d'un degré d'oxydation sont élevés.

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III- La structure des métaux

Le cristal est constitué par un arrangement triplement périodique d’atomes, d’ions ou de


molécules dans les 3 directions de l’espace. Dans l’état amorphe, l’arrangement
triplement périodique est local.

On peut rapporter la description du cristal à un système d’axes (O, x, y, z), l’origine


O étant un des éléments du cristal et les axes pointant dans certaines directions
imposées par la géométrie du cristal.
La maille est l’unité de base du cristal à partir de laquelle on peut engendrer tout le
cristal en faisant subir à cette base différente translations suivant les directions des 3
axes cristallins.

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Dans la nature, on trouve sept types de parallélépipèdes qui définissent les sept
systèmes cristallins : cubique, quadratique, hexagonal, orthorhombique, rhomboédrique,
monoclinique et triclinique.
La répartition des atomes, ions ou molécules sur et dans une maille parallélépipédique
peut conduire à des solutions différentes : uniquement les huit sommets, les huit
sommets et le centre du parallélépipède, les huit sommets et le centre de certaines
faces…sont occupés.
Finalement, on trouve quatorze solutions qui constituent les quatorze réseaux cristallins.
Les positions des entités constituantes sont appelées nœuds.

Si A, B et C sont des sommets du parallélépipède situés sur les axes Ox, Oy et Oz,
pour décrire la structure, il faut 6 paramètres : soit 3 longueurs et 3 angles
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En plus des paramètres a, b, c et α, β, γ la maille élémentaire se caractérise par :

•La coordinance qui désigne le nombre de voisins immédiats d’un atome donné dans
une structure. La meilleure coordinance sera celle où il y a un maximum de stabilité
(donc où il y a le minimum de flottements).

•La distance d entre deux entités constituantes voisines.

•Le nombre d’entité par maille noté z, et qui caractérise le volume de la maille.

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Cas du cube
Un motif situé au sommet est commun à 8 cubes donc compte pour 1/8 dans la
maille. Un motif situé sur une arête est commun à 4 cubes élémentaires et compte
donc pour 1/4 dans la maille. Un motif situé sur une face est commun à 2 cubes
élémentaires ; il compte pour 1/2 dans la maille. Un motif à l’intérieur de la maille
compte pour 1.

Exemple : Déterminer le nombre d’atomes par maille et la distance d séparant deux


atomes dans les systèmes cubique simple (cs), cubique centrée (cc) et cubique faces
centrées (cfc).
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NB : La compacité d’une structure cristalline est le rapport du volume réellement occupé
par les atomes sur le volume de la maille. On la note

Exemple : Le ferα cristallise en maille cubique centrée (cc) d’arrête a = 2,86Å. Trouver le

rayon atomique du métal ainsi que la masse volumique du fer.

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V- La liaison métallique
1- Théorie des bandes
La liaison métallique n'est pas localisée. En effet, les électrons de valence ne sont pas
liés à des atomes particuliers, mais circulent plutôt autour des atomes ioniques, dans
une "mer d'électrons". C'est le modèle de l'électron libre.

Plusieurs théories permettent d'expliquer ce comportement des


électrons. La plus importante est la théorie des bandes, car elle
explique certains comportements au niveau de la conductivité des
métaux.

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On considère que les atomes forment des liaisons entre eux, créant ainsi des orbitales
moléculaires. Ici ces liaisons sont toutes semblables, mais elles doivent quand même
posséder une énergie différente de l'autre. On forme ainsi un nombre infini d'orbitales
moléculaires d'énergie proche.

Sur un diagramme d'énergie, on observe alors une succession de niveaux d'énergie très
proches, sous forme de bande. On comprend alors que les électrons n'ont besoin que de
très peu d'énergie pour passe d'une orbitale à une autre. Il est possible que deux bandes
se recouvrent.

Les niveaux d'énergie dans ces bandes ne sont pas séparés uniformément.
Leur densité d'état, c'est-à-dire le nombre de niveaux d'énergie dans une région de la
bande, est plus élevée au centre et décroît jusqu'aux extrémités de la bande. Elle est
nulle entre les bandes.

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La conductivité des matériaux dépend aussi de ces bandes. On appelle la bande de
valence la dernière bande contenant des électrons, la bande interdite l'espace entre
les bandes et la bande de conduction, la première bande inoccupée.
Pour pouvoir intervenir dans le phénomène de conductivité électrique ou thermique, un
électron doit être excité, c'est-à-dire occuper une orbitale de plus haut niveau.

Ainsi la bande interdite représente l'énergie nécessaire pour


pouvoir exciter les électrons, et donc la conductivité du matériau.
Un matériau possédant une bande interdite importante sera isolant
tandis qu'avec une bande interdite faible, le matériau est dit semi-
conducteur (il ne laisse passer l'électricité qu'à partir d'une
certaine intensité). 15
Un matériau sans bande interdite, donc avec les bandes se recouvrant, est conducteur.

Dans cette théorie, on considère que l’ensemble des électrons sont délocalisés, en
prenant en compte toutes les orbitales atomiques. A la bande 1s par exemple
correspondent tous les électrons des orbitale 1s de tous les atomes. Pour un ensemble
de N atomes, une bande est complète lorsqu’elle contient 2 N électrons. Elle est demi-
pleine avec N électrons.

Les énergies possibles pour les électrons sont celles de bandes (occupées ou non) de
largeur fixe appelées bandes permises (bandes 1s, bandes 2s…). Ces bandes sont
séparées par des zones énergétiquement inaccessibles pour les électrons appelées
‘’zones interdites ‘’.
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2- Isolants et semi-conducteurs
Si des bandes sont pleines et la zone interdite (entre la dernière bande pleine et la
suivante vide) est trop importante, les deux bandes sont trop éloignées l’une de l’autre et
on a un isolant.

La dernière bande d’un conducteur n’est pas pleine, ou encore sa première bande vide
se superpose plus ou moins à la dernière bande pleine car il n’y a pas de zone interdite.
Un cas intermédiaire est celui des semi-conducteurs tels que Si et Ge. Ce sont en
principe des isolants car on peut établir que les 4 électrons de valence occupent
complètement la bande permise d’énergie la plus élevée (bande de valence).

Toutefois la distance séparant cette bande pleine de la première bande vide supérieure
dans le diagramme énergétique (bande de conduction) est faible alors qu’elle est notable
pour les vrais isolants. Il en résulte que les semi-conducteurs intrinsèques, isolants à
0°K, deviennent conducteurs lorsque la T° s’élève à cause du passage d’électrons de la
bande de valence à la bande de conduction.
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Si on remplace des atomes Si à 4e- de valence par des atomes à 5e- de valence (P
ou As par exemple), on ajoute des électrons qui peuvent migrer dans la bande de
conduction vide. On obtient un semi-conducteur extrinsèque de type n (négatif car on a
un excès d’électrons qui sont porteurs de charges).

Si par contre, on remplace des atomes Si à 4e- de valence par des atomes à 3e- de
valence (B ou Al par exemple), on crée des trous positifs qui permettraient une
conductivité et on obtient un semi-conducteur extrinsèques de type p (positif car les
trous portent des charges positives).

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VI- Les alliages métalliques

Dans un métal, on peut envisager la possibilité du remplacement d’un certain nombre


d’atomes par d’autres atomes différents, ou encore de l’insertion d’atomes différents
dans le réseau. On obtient un alliage.
Les alliages sont d’une grande importance car ils permettent de modifier de façon
considérable les propriétés d’un métal en particulier ses qualités mécaniques telle la
résistance à la corrosion.
L’acier par exemple est un alliage fer-carbone.
Le centre d’une maille cfc ou celui d’une maille cc sont des sites d’insertion. Si 2 ou
plusieurs métaux sont fondus ensemble, on obtient souvent une solution homogène qui
peut, dans certain cas donner par refroidissement une solution solide.
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Pour cela il faut que ces métaux A et B aient des tailles voisines ( <15%) .
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