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franck.gascoin@ensicaen.fr
I Eléments de Cristallochimie
1) Le solide cristallin
a) Etats de la matière
- Liquide : Pas de forme propre, mais n’occupe pas la totalité du volume disponible
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b) Etat solide
Certain composés peuvent exister sous ces deux formes (ex : silice
SiO2), certains composés peuvent exister sous plusieurs formes
cristallisées (variétés allotropiques, ex : C graphite ou diamant)
2) Le cristal parfait
a) Définition
Ensemble de particules empilées régulièrement dans l’espace. Il forme une structure tridimensionnelle, il
est sans défaut et de dimension infinie.
Les particules du cristal peuvent être constituées d’atomes, d’ions, d’une ou plusieurs molécules dont la
structure peut contenir plusieurs milliers d’atomes (cas des protéines)
b) réseau
Le réseau est un ensemble infini triplement périodique de points appelés nœuds. C’est donc une entité
géométrique. Ces nœuds se déduisent les uns des autres par des opérations de translation,
combinaisons linéaires de trois vecteurs a, b et c non coplanaires et non colinéaires.
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Le réseau associé à un cristal est l’ensemble des vecteurs de translation qui superposent le cristal sur lui-
même. Par exemple, un réseau cubique est obtenu lorsque les vecteurs de bases a, b et c, sont
orthogonaux et de même longueurs.
c) Maille
La construction d’un cristal correspond à un problème de pavage dans un espace à trois dimensions.
L’unité de pavage est appelé maille. C’est un parallélépipède et elle est définie par 3 longueurs, a, b et c
et trois angles, ,, et . C’est 6 paramètres sont appelés paramètres de mailles.
Par translation de réseau, la maille permet de construire le cristal (figure périodique finie) sans laisser de
vide (« la Nature n’aime pas le vide » !).
On appelle maille simple une maille qui ne contient qu’un nœud et maille multiple une maille qui
contient plusieurs nœuds.
Les paramètres de symétrie des réseaux permettent de distinguer 7 classe appelées systèmes cristallins
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Ces 7 systèmes cristallins et les modes de chaque systèmes permettent d’obtenir les 14 réseaux de
Bravais.
Mode A, B ou C (par analogie avec les faces de la maille) : Maille simple + un nœud au centres de 2 faces
opposées de la maille
Mode F (pour Faces centrées) : Maille simple + 1 nœud au milieu de chaque face
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Exercice : Déterminer le nombre de nœuds par maille pour un réseau cubique face centrées.
e) Motif
Prenons l’exemple de la transformation d’un solide en liquide ou gaz. Pour réaliser cette transformation
il faut fournir de l’énergie, la réaction peut donc s’écrire :
La réaction absorbe donc de l’énergie, on appelle ce type de réaction une réaction endothermique.
L’énergie fournie a été nécessaire pour « casser » les forces qui assuraient la cohésion du solide (solidité
d’un solide !), ces « forces » sont tout simplement des liaisons chimiques, qui dans le cas d’une réaction
endothermique sont plus forte dans le réactif que dans le produit.
a) liaisons chimiques
Comme partout dans la Nature, les atomes et leur nuage électronique tendent à aller vers des états de
plus grande stabilité. Ainsi, une liaison chimique se formera entre deux atomes si l’énergie du système
formé est inférieure à l’énergie des 2 atomes séparés.
Les liaisons chimiques sont de différents types mais sont le résultat d’échange ou de mise en commun
d’électrons, ou pour le moins d’interactions électrostatiques.
# Liaisons covalentes
Elle est formée par la mise en commun d’électrons de valence d’éléments de même type. Exemple :
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Chaque liaison est formée par 2 électrons, et chaque atome est stabilisé une fois la ou les liaisons
formées car il est alors entouré de 8 électrons (couche s et p remplies) et acquière ainsi la configuration
électronique du gaz rare le plus proche. (L’hydrogène ne s’entoure que de 2 électrons !)
# Liaisons ioniques
Toujours dans le but de se rapprocher de la configuration électroniques des gaz rare, les atomes vont
s’associés grâce à un transfert d’électrons. L’atome le plus électronégatif aura tendance à accueillir un ou
plusieurs électrons, celui ou ceux-ci étant fournis par l’atome le plus électropositif. La cohésion est
assurée non pas par une liaison proprement dite mais plutôt par une attraction électrostatique entre un
atome chargé positivement et un atome chargé négativement.
Na a 11 électrons un de plus que le Néon (Ne, gaz rare le plus proche de lui), Cl en a 17 un de moins que
l’Argon (Ar, gaz rare le proche de lui). Na va donc céder un e- à Cl afin que le système ainsi formé soit
plus stable !
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# Liaisons métalliques
Les métaux sont en général de bons conducteurs électroniques et thermiques, il semble donc que le
mouvement des électrons de la couche externe y soit relativement facile et donc que ces électrons ne
sont pas fortement liés aux noyaux des atomes.
En fait, les électrons de la couche externe d’un atome, soumis à l’action des atomes voisins, acquièrent
une énergie suffisante pour échapper à l’attraction de leur atome d’origine et ont ainsi la possibilité de
se déplacer à l’intérieur du métal. Il en résulte une structure composée d’un empilement régulier de
cations (les atomes ayant localement perdu leur(s) électron(s)) au sein d’un gaz d’électrons. La cohésion
est assurée par des liaisons fortes que ne présentent aucune orientation et ne sont pas localisés.
Dans un métal les électrons périphériques sont partagés entre tous les atomes, la liaison métallique est
communautaire. La contribution de chaque électron est faible mais cette faiblesse est contrebalancée
par le nombre de liaisons formées.
Ce modèle permet donc bien d’expliquer les propriétés de conduction thermique et électronique, mais
aussi les propriétés mécaniques de certains métaux.
Exemple de la malléabilité des métaux ! Les plans d’atomes peuvent glisser les uns sur les autres sans
que la liaison n’en soit modifiée
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# Liaison de Van der Waals
Les interactions de Van der Waals regroupent les répulsions et attraction entre atomes ou molécules.
Elles sont dues aux fluctuations de polarisation qui existent entre entités. Ce sont des liaisons faibles
(mais qui ont une grande importance en chimie moléculaire).
# Liaisons hydrogène
L’atome d’hydrogène « fait le pont » entre deux atomes ou plus alors qu’il n’a qu’un électron. Cette
liaison hydrogène n’est donc pas une liaison ordinaire. Elle ne se manifeste qu’avec des atomes très
électronégatifs. Une liaison hydrogène peut s’établir entre un atome d’hydrogène lié par covalence à un
atome A très électronégatif (F,O,N) et un atome B très électronégatif porteur d’un doublet non liant.
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b) Stabilité – Interactions répulsives et attractives
Certains atomes réagissent spontanément entre eux pour former une espèce plus stable. Pour réagir, ces
atomes doivent « se voir » c'est-à-dire ne pas être trop éloignés l’un de l’autre. Ainsi, les interactions
attractives sont le plus souvent de type coulombienne c'est-à-dire d’origine électrostatique.
Evidement, si deux atomes se rapprochent de trop (leur nuage électronique s’interpénètre), le principe
d’exclusion de Pauli (chimie quantique) engendre une très forte répulsion.
d0 représente la distance d’équilibre à laquelle correspond une énergie d’équilibre U0, énergie qui
correspond à l'énergie nécessaire pour transformer le cristal en un ensemble d'atomes libres. Cette
énergie dépend fortement d’un atome à l’autre (structure électronique et liaisons).
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II Les cristaux métalliques
2) Coordinence
La coordinence d’un atome au sein d’un réseau cristallin est le nombre de plus proche voisins que
possède cet atome.
3) Compacité
La compacité d’un solide cristallisé est la fraction du volume de la maille occupé par la matière.
é
=
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5) Empilement Cubique Face Centrées (CFC)
a) Maille
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b) Dénombrement du nombre d’atomes par maille
c) Coordinence
d) Compacité
Rappel : La compacité est un le pourcentage du volume de la maille occupé par les atomes, en général,
elle est à exprimer par une valeur numérique indépendante de toute variable.
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6) Empilement hexagonal compact (HC)
c) Coordinence
d) Compacité
e) Rapport c/a
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7) Sites interstitiels
# Emplacement
# Habitabilité
# Emplacement
# Habitabilité
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8) Empilement cubique centré
Cet empilement n’est pas « compact » mais certains métaux cristallisent avec ce type d’arrangement.
a) Maille
c) Coordinence
d) Compacité
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III Composés ioniques – Structures types
Par définition les composés ioniques sont composés de cations et d’anions, il y a donc au moins 2 types
d’atomes à placer dans la maille. Généralement, les anions sont plus gros que les cations (car ils
possèdent plus d’électrons) et ce sont donc les anions qui se trouverons aux nœuds du réseau, les
cations venant se placer dans les interstices (site Td et Oh) créer par l’empilement des anions.
Plusieurs différences sont donc à noter par rapport aux métaux (traités précédemment). Ainsi la
coordinence d’un cation sera le nombre d’anions les plus proches (et inversement), de plus il faudra
prendre en compte le fait que des charge de même signe se repoussent, c'est-à-dire que les ions de
même charge doivent être le plus loin possible les uns des autres (dans le cas où il est possible de
« choisir » leur position). Par contre, comme pour les métaux, nous considérerons que les atomes se
touchent.
Coordinence :
Compacité :
Masse volumique :
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2) Le chlorure de césium
Coordinence :
Compacité :
Masse volumique :
Coordinence :
Compacité :
Masse volumique :
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4) Le fluorure de calcium (Fluorine)
Coordinence :
Compacité :
Masse volumique :
Coordinence :
Compacité :
Masse volumique :
18
6) Arseniure de nickel NiAs
Coordinence :
Compacité :
Masse volumique :
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IV Les composés covalents
En première approximation, ces composés sont constitués d’un seul type d’atome (non métallique)
1) le Carbone
# Diamant
La structure diamant peut être décrite comme un empilement CFC d’atome complété par l’occupation
de la moitié des sites tétraédriques. (a=3.35Å)
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Les nanotubes de carbones et autres fullerènes (C60)
2) le sélénium
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