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Université Nazi BONI (UNB)

Année Académique : 2022-2023

Unité de Formation et de Recherche en Sciences


de la Vie et de la Terre (UFR-SVT)
Biologie Générale (BG_L1-S1)

LIAISONS CHIMIQUES

1
Université Nazi BONI (UNB)
Année Académique : 2022-2023

Dr Moussa OUEDRAOGO

 Maître Assistant en Chimie Minérale – Chimie de Matériaux

 Laboratoire de Chimie et Energies Renouvelables (LaCER), Université Nazi BONI


 Laboratoire de Chimie Moléculaire et des Matériaux (LCMM), Université Joseph Ki-Zerbo

 Contact téléphonique: 70 60 73 58 (8h-18h, jours de travail)


 Contact e-mail: ouedmoss@yahoo.fr
moussa.ouedraogo@u-naziboni,net
2
PLAN DU COURS

Introduction générale

Chapitre I : Molécules et liaisons chimiques

Chapitre II : Liaisons chimiques dans le modèle quantique

Chapitre III : Moment dipolaire des liaisons

3
 Prérequis :
Avoir des notions fondamentales en atomistique.

 Objectif général :
Acquérir des notions de base sur les liaisons chimiques et les théories
des hybridations orbitales atomiques (méthode de LCAO).
 Objectifs spécifiques :
À l’issue de ce cours, l’étudiant doit être capable de :
 Décrire le modèle de Lewis de la liaison covalente localisée et
connaître ses caractéristiques : longueur et énergie de liaison,
moment dipolaire.
 Etablir la représentation de Lewis d’un édifice polyatomique.
4
 Objectifs spécifiques :
À l’issue de ce cours, l’étudiant doit être capable de :

 Définir les différents types de liaisons chimiques.


 Prévoir la structure géométrique des composés polyatomiques par la
méthode V.S.E.P.R.
 Identifier les hybridations.
 Représenter les diagrammes énergétiques de molécules
diatomiques.
 Déduire la polarisation des liaisons.

Méthodes d’enseignement : CT (16 h) et TD (08 h).

Matériels pédagogiques : Support de cours et vidéo projecteur. 5


 Références bibliographiques

[1] G. Pannetier. Chimie Physique Générale, Atomistique, liaisons


chimiques et structures moléculaires, Masson et Cie, (1969).

[2] M. Chabanel, P. Gressier. Liaison chimique Et Spectroscopie, Cours


et exercices, Ellipses (1991).

[3] D.A. McQuarie, J. D. Simon. Chimie physique, Approche


moléculaire, Cours et exercices corrigés, Dunod, (2000).

[4] Jean Boukari Legma. Cours de chimie physique : atomistique et


liaisons chimiques 2007.
6
 Références bibliographiques

[5] Younoussa Millogo. Cours de chimie générale : Liaisons Chimiques


2018.

[6] Corneille Bakouan. Cours de chimie générale : Liaisons Chimiques


2019.

[7] Eloi Palé. Cours de chimie générale : atomistique et liaisons


chimiques 2017.

7
Introduction générale

8 5
Introduction générale
 Ce cours aborde les différents types de liaisons : liaisons fortes
(covalente, ionique et métallique) et liaisons faibles (liaison hydrogène,
forces électrostatiques et liaison de Van der Waals).

 Il présente les règles d’écritures des formules de Lewis pour les atomes
et les molécules et la règle VSEPR qui permet de prévoir la géométrie
des édifices polyatomiques.

 Enfin le chapitre expose le principe de la création d’une liaison entre


atomes à partir des interactions entre leurs orbitales atomiques.

 La distribution électronique finale au sein d’une molécule pourra alors


être décrite.
9
Introduction générale
 Les atomes n’existent pas à l’état libre. Ils s’associent entre eux et
constituent des édifices chimiques.
 L’édifice chimique est un assemblage de particules telles que atomes,
identique si le corps est simple, différents si le corps est composé, ou
ions, selon que le composé est moléculaire ou ionique.
Exemple : H2 ; H2O ; NaCl.
 La cohésion des particules dans l’édifice chimique est due à des
interactions entre les différents atomes ou ions mis en jeu qui
conduisent à la formation de l’édifice le plus stable. Ces interactions sont
appelées liaisons chimiques.
 L’étude de la liaison chimique a pour objet d’expliquer comment deux
atomes pris dans l’édifice chimique sont liés l’un à l’autre.
10
Chapitre I :
Molécules et liaisons chimiques

11 8
I. Conception classique de la liaison
atomique et couche de valence
1. Conception classique de la liaison atomique
 D’après Lewis et Langmuir (1916), la liaison atomique A-B où B peut
être identique ou différent de A, est le résultat de la mise en commun
entre les deux atomes A et B d’électrons célibataires, qui s’associent en
doublets.

 Chaque atome acquiert ainsi la configuration électronique d’un gaz rare


(ns2np6) soit 8 électrons externe à l’exception de quelques éléments tels
que H, Al, B….

 Le ou les doublet(s) d’électrons mis en commun appartient (tiennent)


aussi bien à l’atome A qu’à l’atome B. 12
I. Conception classique de la liaison
atomique et couche de valence
1. Conception classique de la liaison atomique
 Le ou les doublets d’électrons mis en commun se situe (nt) entre les
deux noyaux A et B : on dit que la liaison covalente est dirigée selon
l’axe des deux noyaux, à la différence de la liaison ionique.
2. Couche de valence
 Pour les atomes du bloc s ou p, les électrons qui occupent la couche
externe de l’atome des orbitales s ou p.

 Les atomes du bloc s ou p les éléments qui se termine par nsxnpy,


avec 0 ≤ 𝑥 ≤ 2 et 0 ≤ 𝑦 ≤ 6, le nombre d’électrons de valence est égale
à : 𝑥 + 𝑦. 13
I. Conception classique de la liaison
atomique et couche de valence
2. Couche de valence
Exemple : 5B : 1s22s22p1 ⟹ que 5B a une couche de valence : 2s22p1
⟹ les électrons de valence = 2 + 1 = 3.

 Les électrons de valence sont les électrons caractérisés par les plus
grandes valeurs de couche n si (n-1)dy n’est pas remplis (y < 10) les
électrons de la couche d seront pris en considération.

Exemple : Manganèse : 25 Mn [Ar] 3d 54s2 ⟹ le nombre des électrons

de valence sont 5 + 2 = 7.
14
II. Les différents types de liaisons chimiques
 Toutes les liaisons chimiques mettent en jeu les électrons de valence
des atomes, mais ces derniers interviennent de différentes façons,
donnant naissance à plusieurs types de liaisons.

1. Électrons de valence
 Ce sont les électrons situés sur la dernière couche occupée de l’atome.

 Ils forment la partie externe du nuage électronique et sont donc les


premiers à entrer en interaction avec des atomes voisins.

 Les propriétés chimiques d’un atome dépendent largement de la


structuration de ses électrons de valence.
15
II. Les différents types de liaisons chimiques
2. Règle de l’octet
≪ La règle de l’octet stipule qu’un atome autre que l’hydrogène
tend à former des liaisons jusqu’à ce qu’il soit entouré de 8
électrons ≫.

 Un atome cherche toujours à acquérir la configuration électronique la


plus stable qui est celle du gaz rare le plus proche dans la classification
périodique.

 Pour acquérir une structure électronique en octet, les atomes peuvent


soit :
 Gagner ou perdre des électrons pour former des ions.
16
II. Les différents types de liaisons chimiques
2. Règle de l’octet
 Former des liaisons covalentes par la mise en commun d’une ou
plusieurs paires d’électrons.

Remarque :

 les paires d’électrons sont appelées doublets de liaisons, on les


représente par un tiret (−)entre les deux atomes.

17
II. Les différents types de liaisons chimiques
3. Règle de l’Octet Réduite
Les atomes de la colonne du bore ne possèdent que 3 électrons de valence.
Lorsqu’ils les mettent en commun avec les électrons de valence d’autres
atomes, ils ne peuvent donc former au maximum que 3 liaisons (6 électrons de
valence). Bien que la configuration obtenue ne soit pas celle d’un gaz noble, ces
molécules sont cependant stables. Il s’agit de la règle de l’octet réduit. Il
manque donc 2 électrons de valence (lacune) à ces éléments pour avoir 8
électrons dans leur couche de valence. Une lacune électronique correspond à
l’absence d’une paire électronique (pour atteindre 8 électrons de valence) et est
représentée par un rectangle vide

18
II. Les différents types de liaisons chimiques
4. Règle du Duet
L’atome d’hydrogène possède 1 électron de valence et cherche à
atteindre la configuration électronique de valence de l’atome d’hélium
(He) à 2 électrons. Pour cela, il doit mettre en commun son électron
avec un électron de valence d’un autre atome. Le doublet formé
constitue une liaison covalente. L’atome d’hydrogène forme donc 1
liaison avec d’autres atomes : on dit qu’il est monovalent.

19
II. Les différents types de liaisons chimiques
5. Liaisons fortes
5.1. La liaison covalente
 La liaison covalente entre deux atomes A et B non métalliques est la
mise en commun de deux électrons, chaque atome fournit un électron
de valence.
Exemples :

1H : 1s 1 ; H : 1s1 :
1

8O : 1s 22s22p4 (couche de valence de O : 2s22p4) :

20
II. Les différents types de liaisons chimiques
5.2. La liaison ionique
 Dans ce type de liaison il n’y a pas de mise en commun d’électrons.

 Un atome, généralement un alcalin, cède son électron s1 à l’autre


atome.

 La liaison ionique est le résultat du transfert d’un ou plusieurs électrons


d’un atome à un autre.

 Les atomes deviennent ainsi des ions ; celui qui cède les électrons
(charge positivement) est appelé ‘’cation’’ et celui qui capte les électrons
(chargé négativement) est appelé ‘’anion’’. 21
II. Les différents types de liaisons chimiques
5.2. La liaison ionique
 Le transfert d’électrons s’effectue de l’atome le moins électronégatif vers
l’atome le plus électronégatif.

Exemples : Soit le cristal NaCl

11Na :1s 22s22p63s1 ⟹ [Ne] 3s1

17Cl : 1s 22s22p63s23p5 ⟹ [Ne] 3s23p5

 Lorsque Na et Cl sont en présence l’un de l’autre, Na cède son électron


3s1, il acquiert la structure électronique du néon.
Na → Na+ + 1e- suivie de :
Cl + e- →Cl- 22
II. Les différents types de liaisons chimiques
5.2. La liaison ionique
 La cohérence entre les ions est assurée par l’attraction électrostatique
qui s’exerce entre les charges opposées qu’ils portent Na+ Cl-.

23
II. Les différents types de liaisons chimiques
5.3. Liaison métallique
 De nombreux éléments ne peuvent pas former de liaison entre eux
suivant l’un des mécanismes précédents. Ce sont les éléments
électropositifs (métaux et métaux de transition).

 Ils possèdent des électronégativités trop peu différentes pour donner


lieu à des transferts complets d’électrons de l’un à l’autre (liaison
ionique).

 Ils possèdent trop peu d’électrons sur leur couche de valence pour
atteindre la structure du gaz rare suivant par mise en commun
d’électrons (liaison covalente). 24
II. Les différents types de liaisons chimiques
5.3. Liaison métallique
 La liaison métallique est assurée par la mise en commun des électrons
périphériques de tous les atomes constituant le cristal métallique.

 Les électrons de valence sont totalement délocalisés dans tout le


volume du métal.

 Ce « gaz électronique » crée ainsi une sorte de liaison communautaire


entre tous les ions positifs fixés aux nœuds du réseau.

25
II. Les différents types de liaisons chimiques
5.3. Liaison métallique
 Les électrons délocalisés peuvent circuler en liberté dans le métal sans
toutefois pouvoir le quitter, car il est entouré d’une barrière de potentiel
qui repousse les électrons arrivant à la surface.

26
II. Les différents types de liaisons chimiques
6. Liaisons faibles
6.1. Liaison hydrogène
Exemples
 C’est une liaison relativement
faible (de 5 à 34 kJ.mol-1) de
nature électrostatique qui s’établit
entre un hydrogène déjà engagé
dans une liaison de covalence et
un atome de petit rayon très
électronégatif, lui-même déjà
engagé dans une liaison de (fluor,
oxygène, azote).
27
II. Les différents types de liaisons chimiques
6.1. Liaison hydrogène
 La formation de liaison hydrogène se traduit par une augmentation de la
densité, de la viscosité, du point d’ébullition, du point de fusion et de la
solubilité.
6.2. Forces électrostatiques
 Elles apparaissent dès qu’il y a polarisation de la molécule et s’ajoutent
aux forces de Van Der Waals pour donner des liaisons très fortes et
très solides.
6.3. Liaison de Van Der Waals
 Ce sont des interactions d’origine électrostatique de très faible énergie
(inférieure à 10 kJmol-1) qui expliquent la cohésion des molécules à
l’état solide et liquide et le comportement non idéal de l’état gazeux.
Elles sont de trois sortes : 28
II. Les différents types de liaisons chimiques
6.3. Liaison de Van Der Waals
 Interaction de Keesom : interaction entre deux dipôles permanents
analogues à celle de la liaison hydrogène mais se faisant à plus grande
distance.

 Interaction de Debye : interaction entre un dipôle permanent et


dipôle induit par le premier dans une molécule voisine.

 Interaction de London : ou énergie de dispersion existant entre deux


molécules n’ayant pas de moment dipolaire permanent.

29
III. Diagramme de Lewis
 La structure de Lewis consiste à définir l'allocation des électrons sur ou
entre les atomes de la molécule.

 Seuls les électrons de valence sont considérés.

 On obtient ainsi une certaine vision de la structure électronique de la


molécule par ses doublets libres.

 Dans cette représentation, les électrons célibataires sont notés par des
points et les paires d'électrons appariés (des doublets d’électrons) dans
une orbitale partagés ou non sont schématisés par un trait (−) (plus
rarement par deux points).
30
III. Diagramme de Lewis
 La représentation de Lewis schématise la structure électronique externe,
on parle aussi de couche de valence.

 Les électrons appariés sont représentés par des tirets

 Les électrons célibataires sont représentés par des points

 Le nombre d’électrons célibataires donne la valence de l’atome.

Exemple :

7N : 1s 22s22p3 : couche de valence : 2s22p3 :

17Cl : 1s22s22p6 3s23p5 : couche de valence : 3s23p5 :31


III. Diagramme de Lewis
1. Diagramme de Lewis des molécules
 Lorsque deux atomes sont liés chacun d’entre eux tend à avoir une
couche externe saturée analogue à celle des gaz rares ns2np6, chaque
atome possède ainsi huit électrons, c’est la règle de l’octet.

Exemple : La molécule de dioxyde de carbone CO2 :

 Règle de l’octet
 Lorsque deux atomes se combinent entre eux pour former une liaison
stable, chacun d’eux acquiert la configuration électronique externe
ns2np6 du gaz rare le plus proche.
32
III. Diagramme de Lewis
1. Diagramme de Lewis des molécules
 Règle de l’octet
 Chaque atome possède ainsi huit électrons, soit quatre doublets sur sa
couche externe.
Exemple :
 De nombreux cas font l’exception de cette règle et ne sont pas régit
par la règle de l’octet mais par la règle de duet.

1H : 1s 1 , He : 1s2 ; B: 1s22s22p1
2 5

Exemple : BF3 ⟹ 33
III. Diagramme de Lewis
2. Diagramme de LEWIS des ions moléculaire

 L’ion carbonate CO32– :

34
IV. Géométrie des molécules : théorie de Gillespie ou
VSEPR
 La représentation de Lewis permet de déterminer l’enchaînement des
atomes mais elle ne donne pas d’information sur la géométrie des
molécules.

 Théorie de Gillespie ou méthode VSEPR (Valence Shell Electron Pair


Répulsion). C’est une méthode assez récente (1960), objectif de cette
théorie est de prévoir la géométrie des molécules.

 Les doublets d’électrons externes (liants ou non liants) d’un même


atome se repoussent les uns les autres : la géométrie adaptée alors par
une molécule est celle pour laquelle les doublets d’électrons externes de
chaque atome s’écartent au maximum les uns des autres.
35
IV. Géométrie des molécules : théorie de Gillespie ou
VSEPR

 La méthode VSEPR permet, après analyse du schéma de Lewis, de


prévoir la géométrie des molécules ou ions simples.

 Elle s’applique à des molécules ou des ions du type : 𝑨𝑿𝒏 𝑬𝒑

A désigne l’atome central qui est lié à n atomes X et qui possède p


paires d’électrons libres (ou p doublets non liants).

36
IV. Géométrie des molécules : théorie de Gillespie ou
VSEPR
1. Principe de la méthode

 La géométrie d’une molécule ou d’un ion dépend du nombre total de


paires d’électrons (doublets d’électrons) de la couche de valence de
l’atome central A.

 Les paires d’électrons de la couche de valence de l’atome central se


disposent de façon à ce que leurs répulsions mutuelles soient minimales
(c’est-à-dire que leurs distances soient maximales)

37
IV. Géométrie des molécules : théorie de Gillespie ou
VSEPR
2. Molécules de type AXn avec liaisons simples
 Pour appliquer la méthode VSEPR :

 On compte les paires liantes de la couche de valence de l’atome


central en s’aidant de la formule de Lewis.

 On en déduit la géométrie de la molécule ou de l’ion en s’aidant du


tableau. Applications :

Exemples : Donner la géométrie des molécules suivantes : BeCl2, BF3,


CH4.
38
IV. Géométrie des molécules : théorie de Gillespie ou
VSEPR
2. Molécules de type AXn avec liaisons simples

Configuration des molécules de type AXn avec liaisons simples


39
IV. Géométrie des molécules : théorie de Gillespie ou
VSEPR
3. Molécules de type AXn avec liaisons multiples
 On compte le nombre de liaisons entourant l’atome central, chaque
liaison multiple comptant comme une liaison simple.
 On en déduit la géométrie de la molécule ou de l’ion conditionnée par la
répulsion minimale.
Remarque :
 Une liaison multiple est toutefois plus répulsive qu’une simple liaison.
 Une triple liaison est plus répulsive qu’une double liaison.
 Les angles formés par des doubles liaisons sont plus grands que ceux
formés par des simples liaisons.
40
IV. Géométrie des molécules : théorie de Gillespie ou
VSEPR
3. Molécules de type AXn avec liaisons multiples

La molécule
Exemples de molécules d’éthylène
C2H4
de type AXn

41
IV. Géométrie des molécules : théorie de Gillespie ou
VSEPR
4. Molécules de types AXnEp
 Méthode V.S.E.P.R.
 On compte le nombre total de paires d’électrons liés et libres entourant
l’atome central sans les différencier.

 On en déduit la géométrie de la molécule ou de l’ion conditionnée par la


répulsion minimale.

 Une paire d’électrons libres est plus répulsive qu’une paire d’électrons
liés.

 L’angle entre deux paires libres est plus grand que l’angle entre deux
paires liantes. 42
IV. Géométrie des molécules : théorie de Gillespie ou
VSEPR
4. Molécules de types AXnEp

Configuration des
molécules de type AXnEp

43
IV. Géométrie des molécules : théorie de Gillespie ou
VSEPR

5. Résumé

44
5. Résumé

Dr Moussa OUEDRAOGO 45
5. Résumé

Dr Moussa OUEDRAOGO 46
5. Résumé

Dr Moussa OUEDRAOGO 47
5. Résumé

Dr Moussa OUEDRAOGO 48
Chapitre II :
Liaisons chimiques dans le modèle
quantique

49 39
I. Orbitales moléculaires
 Comme pour les atomes isolés, on peut écrire pour les molécules une
équation de Schrödinger.
 La résolution de cette équation conduira à des fonctions d’onde
moléculaire (ou orbitales moléculaires) dont le carré représentera la
probabilité de présence des électrons.
 Cette résolution n’est rigoureusement possible que dans le cas le plus
simple, celui de l’ion moléculaire 𝐻2 + .
 Pour les molécules plus complexes, on a recours à des approximations
qui identifient une orbitale moléculaire (OM) à une combinaison linéaire
d’orbitales atomiques de valence des atomes liés entre eux,
50
I. Orbitales moléculaires
 méthode dite LCAO (Linéaire Combinaison of Atomic Orbitals).

 Les règles qui régissent la formation des OM par la méthode L.C.A.O


sont :

 Seules les orbitales atomiques de valence d’énergies voisines et de


mêmes éléments de symétrie contribuent à la formation des orbitales
moléculaires.

 Il existe deux types de recouvrements qui conduisent à deux liaisons


différentes. Dans notre cours, nous ne détaillerons que les liaisons
faisant intervenir des orbitales atomiques de type s ou p.
51
I. Orbitales moléculaires
1. Recouvrement axial conduisant à des liaisons de type σ

 Ce type de recouvrement concerne les orbitales atomiques de type s et


p.

 Les orbitales moléculaires s peuvent être formées à partir d’interactions


d’orbitales atomiques s ou aussi entre interactions entre orbitales
atomiques s et p.

 Ces interactions conduisent à des recouvrements. Un recouvrement


d’orbitales selon un axe commun correspond à une orbitale moléculaire
𝝈.
52
I. Orbitales moléculaires
1. Recouvrement axial conduisant à des liaisons de type σ
 L’orbitale moléculaire s a un axe de symétrie : le recouvrement, donc
l’énergie du système, ne change pas quand l’un des atomes tourne par
rapport à l’autre autour de cet axe. Il y a libre rotation.

Recouvrement axial conduisant à des liaisons σ 53


I. Orbitales moléculaires
1. Recouvrement axial conduisant à des liaisons de type σ
 Cette propriété a des conséquences importantes en chimie organique
car la liaison C-C est de type s : les atomes de carbone peuvent tourner
l’un par rapport à l’autre autour de l’axe de la liaison.

 La forme de certaines molécules évolue donc sans cesse. Lorsque


l’orbitale 𝝈 résulte du réarrangement de deux orbitales s, on la note 𝝈𝒔
et 𝝈𝒛 quand elle résulte du réarrangement de deux orbitales p.

54
I. Orbitales moléculaires
2. Recouvrement latéral conduisant à des liaisons de
type π.
 Ce type de recouvrement ne concerne que les orbitales p.

 On considère les orbitales atomiques p de valence de 2 atomes.

 Lorsque qu’il y a eu recouvrement des orbitales pz de chacun d’entre


eux pour donner une orbitale de type 𝝈 nommé 𝝈𝒛 , il est clair
qu’aucune des autres orbitales p (px ou py) ne peut plus interagir selon
un axe commun.

55
I. Orbitales moléculaires
2. Recouvrement latéral conduisant à des liaisons
de type π.
 Elles peuvent en revanche donner lieu à un recouvrement latéral.

 On peut ainsi obtenir deux orbitales moléculaires 𝝅. Elles sont notées 𝝅x


et 𝝅y.

 L’orbitale 𝝅 est symétrique par rapport à un plan.

 Ce type de recouvrement est moins fort qu’un recouvrement axial 𝝈z.

 La liaison 𝝅 est moins forte que la liaison 𝝈.


56
I. Orbitales moléculaires
2. Recouvrement latéral conduisant à des liaisons
de type π.
 Elle présente une forte densité électronique au-dessus et au-dessous du
plan de symétrie : forte réactivité chimique dans ces zones.

 Le recouvrement n’est possible que si les axes des orbitales sont


parallèles : les deux atomes ne peuvent donc plus tourner l’un par
rapport à l’autre une fois la liaison établie.

 Ce type de liaison induit des rigidités dans les molécules.

57
I. Orbitales moléculaires
2. Recouvrement latéral conduisant à des liaisons
de type π.

Recouvrement latéral conduisant à des liaisons 𝜋


58
I. Orbitales moléculaires
2. Recouvrement latéral conduisant à des liaisons
de type π.
Exemples :
 La molécule H2

1H : 1s1, la liaison 𝜎 (H(a)-H(b)) est obtenu par recouvrement axial des O.A.
1s(a) et 1s(b) .

structure de la molécule
H2 59
I. Orbitales moléculaires
2. Recouvrement latéral conduisant à des liaisons
de type π.
 La molécule Cl2 : 17Cl : [Ne]3s 23p5

 Les électrons mis en commun lors de la formation de la molécule Cl2


occupent les O.A. p.

 La liaison 𝜎 (Cl-Cl) résulte donc du recouvrement axial de deux O.A. de


type p.

60
I. Orbitales moléculaires
2. Recouvrement latéral conduisant à des liaisons
de type π.

Structure de la molécule Cl2


61
I. Orbitales moléculaires
2. Recouvrement latéral conduisant à des liaisons
de type π.
 La molécule HCl : 1H : 1s1, 17Cl : [Ne]3s23p5

 Lors de la formation de la liaison 𝜎 (H-Cl) il y a recouvrement de l’O.A


1s de l’hydrogène et l’O.A. 3pz du chlore

Structure de la molécule HCl 62


I. Orbitales moléculaires
2. Recouvrement latéral conduisant à des liaisons
de type π.
 La molécule N2 : 7N: [He] 2s22p3

 L’atome d’azote possède 3 électrons célibataire sur sa couche de


valence. La formation de la molécule N2 résulte de la mise en commun
de 3 doublets, soit formation de 3 O.M.

Structure de la molécule N2 63
I. Orbitales moléculaires
3. Cas de l’approximation LCAO
 On attribue à chacun des électrons des atomes (A et B) une orbitale
atomique (ѰA et ѰB).

 L’orbitale moléculaire Ѱ, solution de l’équation de Schrödinger, est une


combinaison linéaire des orbitales atomiques ѰA et ѰB qu’on exprime
sous la forme : Ѱ= c1ѰA ± c2ѰB.

 Les coefficients C1 et C2 désignent la contribution de chaque orbitale


atomique à l’orbitale moléculaire Ѱ.

64
I. Orbitales moléculaires
3. Cas de l’approximation LCAO

 Cette fonction doit être normalisée. Pour cela, il faut que les coefficients
C1 et C2 vérifient la relation :

 N est le facteur de normalisation. Il ressort de la résolution de


Schrödinger d’un tel système que l’approximation LCAO permet
toujours d’obtenir autant d’orbitale moléculaire que d’orbitale atomique
de départ. Dans le cas de 2 orbitales atomiques (ѰA et ѰB), on
obtient :
65
I. Orbitales moléculaires
3. Cas de l’approximation LCAO

 Une orbitale moléculaire (OM) liante (Ѱ+AB) de niveau d’énergie


inférieure à celui des orbitales atomiques (OA) de départ. Les
électrons sont situés entre les deux noyaux.

 Une OM anti-liant (Ѱ-AB) dont le niveau d’énergie est supérieur à celui


des OA. Les électrons sont situés à l’extérieur des noyaux.

66
I. Orbitales moléculaires
4. Répartition des électrons des valences des deux
atomes sur les orbitales moléculaires
 La répartition des électrons des valences des deux atomes sur les OM
est régie par les mêmes règles de remplissage des OA :
 Une OM contient au maximum deux électrons de spins opposés
(principe de Pauli).
 Les électrons occupent d’abord les OM de faible énergie (règle de
Klechkowski).
 Lorsque deux OM possèdent le même niveau d’énergie, les électrons
occupent le maximum d’OM avec des spins parallèles avant de
s’apparier (règle de Hund). 67
II. Application de la méthode LCAO à
certaines molécules
1. Molécule de dihydrogène (H2)
 On désigne par A et B les atomes d’hydrogène : les orbitales atomiques
1sA et 1sB correspondantes sont ѰA et ѰB.

 Selon la méthode LCAO, l’orbitale moléculaire ѰAB est une combinaison


linéaire de ces deux orbitales atomiques :

 Les expressions mathématiques des fonctions Ѱ+AB et Ѱ-AB définissent


les régions de l’espace où peuvent se trouver les électrons de valence
des deux atomes A et B. 68
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
1. Molécule de dihydrogène (H2)

 La fonction Ѱ+AB est dite liante car elle correspond à un renforcement


de la probabilité de présence de l’électron entre les atomes A et B.

 Par contre, la fonction Ѱ-AB est appelée anti-liante car elle correspond à
une diminution de la probabilité de présence des électrons entre les
atomes A et B.

 Elle présente un plan nodal, perpendiculaire à l’axe des deux noyaux,


dans lequel la probabilité de trouver un électron est nulle.
69
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
1. Molécule de dihydrogène (H2)

Schéma du recouvrement axial de deux orbitales atomiques 1s 70


II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
1. Molécule de dihydrogène (H2)
 Ces constatations peuvent être
déduites de la représentation des
carrées des modules des fonctions
Ѱ+AB et Ѱ-AB qui définissent la
densité de probabilité de présence
des électrons.

Représentation schématique de la densité de probabilité de présence


électronique le long de l’axe H -H 71
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
1.1. Niveaux d’énergie des orbitales moléculaires
 L’énergie de l’orbitale moléculaire
anti-liante (σ *1s) est supérieure à
celle des orbitales atomiques 1s des
atomes isolés.

 Par contre, pour l’orbitale moléculaire


liante (σ 1s), il existe une distance
entre les deux atomes (d équilibre) pour
laquelle cette énergie est minimale, Evolution de l’énergie des OM
ce qui correspond à un état plus avec la distance entre deux
stable. atomes 72
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
1.1. Niveaux d’énergie des orbitales moléculaires
 Il est pratique de représenter sur un diagramme, les niveaux d’énergie
des orbitales atomiques de valence des atomes séparés et des orbitales
moléculaires liantes et anti-liantes résultantes, pour une distance des
noyaux égale à la longueur de la liaison (d équilibre) : c’est le diagramme
d’énergie de la molécule AB.

 La configuration électronique de la molécule H2 est : (σ 1s)2 (σ* 1s)0

73
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
1.1. Niveaux d’énergie des orbitales moléculaires

Diagramme d’énergie de la molécule H2 74


II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
1.2. Caractéristiques de la liaison
 Ordre ou indice de liaison (OL)
 Il est défini par la relation :
σ 𝒏 −σ 𝒏∗
OL = 𝟐
avec : n : nombre d’électrons occupant les OM liantes ;
n* : nombre d’électrons occupant les OM anti-liantes.
 Pour la molécule de H2, on a :
 La configuration électronique de la molécule H2 est : (σ 1s)2 (σ* 1s)0
2−0
OL = 2
= 1 (1 liaison σ) 75
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
1.2. Caractéristiques de la liaison
 Longueur de liaison
 Elle est égale à la distance internucléaire d’équilibre. Cette distance est
d’autant plus faible que l’ordre de liaison est grand.
 Energie de dissociation (ΔHd)
 Elle est définie comme l’énergie nécessaire pour dissocier une molécule
AB à l’état gazeux en atomes A(g) et B(g) :
AB(g) → A(g) + B(g)
 L’énergie de dissociation ΔHd varie dans le même sens que l’ordre de
liaison. 76
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
2. Diagramme énergétique de la molécule He2
2−2
OL = = 0.
2

 Cela signifie qu’il n’y a


pas de liaison entre les
deux atomes d’hélium :
la molécule He2 n’existe
pas.

Diagramme d’énergie de la molécule He2 77


II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
3. Molécules diatomiques homonucléaires (A2)
 A partir de la 2ième période de la classification périodique, les éléments
possèdent des électrons de valence des sous-couches de type s et p.

 Les recouvrements des orbitales atomiques possibles sont :

 2s-2s et 2s-2p : recouvrement axial ;


 2p-2p : recouvrement latéral.
 Recouvrement axial des OA

 2s-2s : ce recouvrement est similaire à celui des OA 1s pour la


molécule H2 et aboutit à 2 OM : σ 2s (liante) et σ *2s (anti-liante). 78
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
3. Molécules diatomiques homonucléaires (A2)
 Recouvrement axial des OA
 2s-2p : c’est une combinaison linéaire d’une OA 2s et une OA de la
sous-couche 2p (2px, 2py ou 2pz).
 Considérons le cas du recouvrement 2s-2py. Ce recouvrement conduit à
2 OM σ y (liante) et σ *y (anti-liante).
 2s-2p : le recouvrement des 2 OA de la sous-couche p (2px et 2px, 2py
et 2py ou 2pz et 2pz) est axial.
 Il conduit à 2 OM, l’une liante ϭ2p (ou ϭp) et l’autre anti-liante ϭ*2p (ou
ϭ*p). 79
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
3. Molécules diatomiques homonucléaires (A2)
 Recouvrement latéral des OA

 Ce recouvrement ne concerne que les orbitales atomiques de la sous-


couche p (2px et 2px, 2py et 2py ou 2pz et 2pz).

 Il conduit à une OM liante π2p ou (πp) et une autre anti-liante π*2p ou


(π*p).

NB : le recouvrement entre 2 OA 2px conduit à 2 OM πx et π*x identique


à πz et π*z.
80
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
3. Molécules diatomiques homonucléaires (A2)
 Niveau d’énergie des orbitales moléculaires (σ p et π)

 Le niveau d’énergie de l’OM σ 2p (ou σ p ou σ z) se trouve plus bas que


celui des 2 OM πx et πz. L’ordre énergétique croissant des OM est
comme suit :

σ 1s ˂ σ *1s ˂ σ 2s ˂ σ *2s ˂ σ z ˂πx et πy ˂π*x et π*y ˂ σ *z

 Cet ordre est valable pour les molécules de type A2 dont ZA ˃ 7.


81
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
3. Molécules diatomiques homonucléaires (A2)
 Niveau d’énergie des orbitales moléculaires (σ p et π)

 Lorsque ZA ≤ 7, la différence entre les niveaux d’énergie 2s et 2p


devient faible.

 On assiste dans ce cas à une interaction s-p. Le niveau d’énergie des


OM πx et πy se trouve ainsi plus bas (plus stable) que celui de l’OM σ z :

σ 1s ˂ σ *1s ˂ σ 2s ˂ σ *2s ˂πx et πy ˂ σ z ˂π*x et π*y ˂ σ *z


82
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
3.1. Application à la molécule O2
 La configuration électronique de
l’élément oxygène est : 1s22s22p4.

 Lorsque deux atomes d’oxygène se


rapprochent selon un axe (Oz par
exemple), les recouvrements
possibles entre leurs OA de valence
sont :
((a) ; (b)) : schémas des recouvrements
des OA de deux atomes d’oxygène.
83
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
3.1. Application à la molécule O2
 2 OM : σ z et σ *z
 2 OM : πx et π*x
 2 OM : πy et π*y

 RA : recouvrement axial et
RL : recouvrement lateral

 Le diagramme énergétique
de la molécule O2 se
présente comme suit : Diagramme d’énergie de la molécule O2
(sans interaction s-p) 84
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
3.1. Application à la molécule O2
 La Configuration électronique de la molécule O2 : σ 2s
2σ *2s2 σ z
2π 2
x
πy2π*x1 π*y1

σ 𝒏 − σ 𝒏∗ 8−4
Ordre de liaison : OL = = =2
𝟐 2

 Il y a formation de deux liaisons : une liaison σ et une liaison π.

 La molécule possède deux électrons célibataires, ce qui lui confère des


propriétés paramagnétiques.
85
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
3.2. Application à la molécule N2
 La configuration électronique de
l’azote est : 1s22s22p3.

 Lorsque deux atomes se


rapprochent, les recouvrements
possibles entre leurs OA
externes sont identiques à ceux
de la molécule O2 et aboutissent
à la formation des mêmes OM.
Diagramme d’énergie de la molécule
N2 (avec interaction s-p car ZN≤7)
86
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
3.2. Application à la molécule N2
 La Configuration électronique de la molécule N2 :

σ 2s2 σ *2s2 πx2 πy2 σ z 2

σ 𝒏 −σ 𝒏∗ 8−2
Ordre de liaison : OL = = = 3.
𝟐 2

 La molécule possède une triple liaison (une liaison σ et deux liaisons π)


et n’a pas d’électrons célibataires.

 Elle est dite diamagnétique. 87


II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
4. Extension aux molécules diatomiques hétéronucléaires
 Bien que les OA des couches de valence des atomes A et B ne soient
plus identiques et présentent des énergies différentes, nous pouvons
supposer que les résultats obtenus pour les molécules homonucléaires
(A2) peuvent être généralisés aux molécules hétéronucléaires AB.

 Généralement, l’atome le plus électronégatif possède des OA d’énergie


plus basse pour un niveau donné que l’atome le moins électronégatif.

 La construction des diagrammes d’énergies des OM nécessite la


connaissance préalable des niveaux d’énergies des OA pour prévoir
celles qui peuvent interagir et celles qui ne sont pas concernés par la
formation des liaisons. 88
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
4.1. Molécules AB (χ(A) ~ χ(B))
 On considère les OA de
valence des atomes A
(2sA2pA) et B (2sB2pB).

 Si A est moins électronégatif


que B (χ(A) ˂ χ(B)), on a : E2sB
˂ E2sA et E2pB ˂ E2pA.

 Le diagramme énergétique
sera de type suivant : Diagramme d’énergie de la molécule
AB (sans interaction s-p) 89
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
4.1. Molécules AB (χ(A) ~ χ(B))
Exemples :
 Molécule CO (avec interaction s-p)
 La configuration électronique à l’état fondamental est : σ 2s
2 σ *2s2 πx2
πy2 σ z 2. L’ordre de liaison est 3.
 Molécule NO (avec interaction s-p)
 La configuration électronique à l’état fondamental est : σ 2s
2 σ *2s2 πx2
πy2 σ z 2 (πx* πy*)1. L’ordre de liaison est 2,5.
NB : L’énergie de liaison de NO est plus faible que celle de CO. 90
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
4.2. Molécules AB (χ(A) ≠ χ(B)) : Exemple de molécule HF
1H: 1s 1; E = -13,6 eV
1s

9F: 1s22s22p5; E = - 42,6 eV ; E


2s 2p = -18,7 eV

 Les électronégativités des deux atomes sont très différentes.

 Seule une OA de la sous-couche 2p de l’atome de fluor peut interagir


avec l’OA 1s de l’atome d’hydrogène.

 On aura la formation de deux OM de type σ.


91
II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
4.2. Molécules AB (χ(A) ≠ χ(B)) : Exemple de molécule HF

Diagramme d’énergie de la molécule HF 92


II. Application de la méthode LCAO à
certaines moléculaires
4.2. Molécules AB (χ(A) ≠ χ(B)) : Exemple de molécule HF
2−0
Ordre de liaison : OL = = 1 (une seule liaison).
2

 La molécule n’a pas d’électrons célibataires ; elle est diamagnétique.


Les OA 2s, 2px et 2py du fluor ne participent pas à la liaison et leurs
énergies ne sont pas affectées par la formation de la molécule.

 Leurs électrons constituent des doublets non-liants (ni liants, ni anti-


liants). Il est noté que E σ z est plus proche de E2p de l’atome fluor que
de E1s de l’atome d’hydrogène.

 La liaison obtenue est dite covalente polarisée. 93


III. Molécules polyatomiques–Hybridation
 Pour les molécules polyatomiques, l’application de la théorie des OM ne
permet pas de justifier la géométrie des molécules, déterminée soit
expérimentalement soit par application de la méthode VSEPR.

 A titre d’exemple, la molécule CH4 présente 4 liaisons C-H identiques


(même niveau d’énergie) faisant un angle de 109°28’ entre elles.

 Cependant, une simple description de cette molécule par la théorie des


OM consiste à considérer que chacune des 4 OA de valence de l’atome
de carbone (1 OA 2s et 3 OA p) peut se combiner selon la méthode
LCAO, avec une orbitale atomique 1s d’un atome d’hydrogène.

 Ces recouvrements conduisent à 4 OM liantes (une liaison σ s et trois


liaisons σ x, σ y et σ z) faisant un angle de 90°. 94
III. Molécules polyatomiques–Hybridation
 Ceci est en désaccord avec les caractéristiques réelles de la molécule.

 Pour contourner cette difficulté, on fait appel à la notion d’hybridation


des orbitales atomistiques.

 Cette théorie consiste à combiner les OA de la couche de valence d’un


atome pour former de nouvelles OA, dites orbitales atomiques hybrides
(OAH).

 Celles-ci sont identiques (même niveau d’énergie) et ne différent que


par leurs orientations : 1 OA s + 𝜶 OA p → (1+𝜶) OAH sp𝜶 avec 𝜶 =
1 ; 2 ou 3
95
III. Molécules polyatomiques–Hybridation

Schéma d’une orbitale atomique hybride sp𝜶

 Chaque OAH est constituée d’un grand lobe de valeur positive et un


petit lobe de valeur négative.

 Pour des raisons de simplicité, on ne représentera par la suite que les


lobes de valeur positive.
96
III. Molécules polyatomiques–Hybridation
1. Hybridation sp3 (α = 3)
 L’hybridation d’une orbitale atomique 2s avec trois orbitales atomique
2p conduit à quatre orbitales atomiques hybrides équivalentes dites sp3
de symétrie tétraédrique.
 Les axes de ces orbitales hybrides font entre eux un angle de 109°28’.

Exemple : cas du CH4 (méthane) 97


III. Molécules polyatomiques–Hybridation
2. Hybridation sp² (α = 2)
 L’exposant « deux » indique que deux orbitales atomiques 2p seront
combinées avec l’orbitale atomique 2s pour obtenir trois orbitales
atomiques hybrides sp².
 Il restera une OA p sur l’atome central. Les axes de ces OAH sont
coplanaires et font entre eux un angle de 120°.

Exemple : cas de l’éthylène C2H4 98


III. Molécules polyatomiques–Hybridation
3. Hybridation sp (α=1)
 Cette hybridation consiste à combiner l’orbitale atomique 2s et une
orbitale atomique 2p (2px, 2py ou 2pz) pour former 2 OAH sp. Il restera
2 OA p pures sur l’atome central.

 Celles-ci sont dirigées suivant l’axe internucléaire, sont de même


direction et de sens opposé formant donc entre elles un angle de 180°.

Exemple : cas de l’acétylène


C2H2
99
III. Molécules polyatomiques–Hybridation
4. Autres types d’hybridations
 Il est possible d’obtenir des orbitales hybrides en faisant intervenir des
orbitales « d ».

 C’est le cas, par exemple des métaux de transition. Les hybridations


possibles sont :
4.1. « sp²d » ou « dsp² » : une orbitale « s », deux
orbitales « p » et une orbitale « d ».
 On obtient quatre OA hybrides dont les axes sont coplanaires et font
des angles de 90°.

Exemples : [NiCN4]2- ; [Cu(NH3)4]2+. Ni et Cu sont hybridés « dsp² »100


III. Molécules polyatomiques–Hybridation
4.2. « sp3d » ou « dsp3 » : une orbitale « s », trois
orbitales « p » et une orbitale « d »
 On obtient cinq OA hybrides dont les axes de symétrie sont ceux de la
bipyramide à base triangulaire (bipyramide trigonale)
Exemples : PCl5, ICl3, P et I sont hybridés « sp3d »
4.3. « sp3d2 » ou « d2sp3 » : une orbitale « s », trois
orbitales « p » et deux orbitales « d »
 On obtient 6 OA hybrides dont les axes de symétrie sont ceux d’un
octaèdre régulier.
Exemples : SF6 ; [Co(NH3)6]3+ ; [Fe(CN)6]4- ; ICl4-, S, Co, I et Fe sont
hybridés « d²sp3 ».
101
III. Molécules polyatomiques–Hybridation
5. Comparaison VSEPR et hybridation
 Il est possible de comparer certaines configurations VSEPR avec celles
résultant de l’hybridation.

102
Chapitre III :
Moment dipolaire des liaisons

103 93
I. Moment dipolaire de liaison
1. Moment dipolaire
 La polarisation d’une liaison entre deux atomes A et B se caractérise par
une grandeur vectorielle 𝜇Ԧ appelée moment dipolaire.
 Ce vecteur est défini par :
 Sa direction : axe de la liaison ;
 Son sens : du pôle (-) au pôle (+) ;
 Son intensité : 𝜇Ԧ = 𝛿. 𝑒 .d
Avec : e : est la charge élémentaire de l’électron
δ : le caractère ionique partiel de la liaison
d : la distance interatomique. 104
I. Moment dipolaire de liaison
1. Moment dipolaire
 L’unité de μ dans le système SI est le coulomb mètre (C.m). Cependant,
la quantité e.d (~ 10-29) étant très petite, on utilise souvent le debye (D)
comme unité de moment dipolaire.

 Par définition, deux charges – e et + e distantes de 1Ǻ constituent un


dipôle de moment 4,8D. 1,6.10-19 x 10-10 C.m = 4,8 D → 1 D = 3,33.10-30
C.m.

 Pour les molécules diatomiques, le caractère ionique partiel de la liaison


croit avec la différence d’électronégativité Δχ.
105
I. Moment dipolaire de liaison
2. Moment dipolaire d’une molécule
 Le moment dipolaire 𝜇Ԧ d’une molécule diatomique est égal au moment
dipolaire de liaison.

 En première approximation, le moment dipolaire 𝜇Ԧ d’une molécule


polyatomique est la somme vectorielle des moments dipolaires 𝜇𝑖 de ses
liaisons :

𝝁 = Σ 𝝁𝒊

 Il dépend donc de la géométrie de la molécule. C’est une grandeur


expérimentalement accessible qui apporte des informations sur la
structure spatiale. 106
I. Moment dipolaire de liaison
2. Moment dipolaire d’une molécule
Exemple : eau H2O (molécule triangulaire)
 On a : 𝐻𝑂𝐻
෣ = 𝜶 = 104°, 𝑑𝑂−𝐻 = 0,096 nm, δ = 0,325

 Calcul du moment dipolaire µ𝑶−𝑯 de la liaison O-H

𝛿.𝑒 .𝑑 0,325𝑥1,6.10−9 𝑥0,096.10−9


µ𝑶−𝑯 = = = 1,50 D
3,33.10−30 3,33.10−30

𝛼
𝜇𝐻2𝑂 = 𝜇𝑂𝐻(1) + 𝜇𝑂𝐻(2) ; µ𝐻2𝑂 = 𝜇𝑂𝐻(1) = 𝜇𝑂𝐻(2) ⟹ µ𝐻2𝑂 = 2µ𝐻−𝑂 cos
2

d’où 𝝁𝑯𝟐𝑶 = 1,84 D 107


I. Moment dipolaire de liaison
2. Moment dipolaire d’une molécule

 Le moment dipolaire de la molécule d’eau


est élevé : l’eau est solvant polaire.

Décomposition du moment
dipolaire de H2O 108
II. Caractère ionique partiel des liaisons
 Le caractère ionique partiel des liaisons noté (δ), est le rapport de la
valeur expérimentale de son moment dipolaire 𝝁𝒆𝒙𝒑 par sa valeur
théorique 𝝁𝒕𝒉 .
𝝁𝒆𝒙𝒑(𝑫)
 Il est exprimé par la relation suivante : δ = x 100
𝝁𝒊

Avec : 𝜇exp(𝐷) : Moment dipolaire mesuré expérimentalement ;


𝜇i : Moment dipolaire théorique calculé.

109
MERCI DE VOTRE AIMABLE ATTENTION.
JE VOUS REMERCIE.

110

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